L’ex-joueur du Sporting Club Albigeois et neo 3/4 centre du Stade Aurillacois, Lucas Vaccaro nous a accordé un entretien pour nous livrer ses premières impressions chez les cantalous. Fidèle d’entre les fidèles d’ Arnaud Méla, l’homme de la vallée du Gapeau ne se voyait pas continuer en terre albigeoise sans son mentor. Mais celui qui a aussi fait un passage au Castres Olympique en Espoirs, n’oublie pas les liens forts construits et l’aventure vécu aux côtés de ses camarades jaunes et noirs Albigeois. Heureux d’évoluer en Pro D2 dans la préfecture du Cantal, l’ex albigeois n’oublie pas de dégonfler la polémique liée à son arrivée et celle de Gymael Jean Jacques et Paul Farret. En clair, Lucas Vaccaro appréhende avec appétit ce nouveau challenge dans l’antichambre du Top 14, tout en gardant une émotion certaine a l’évocation de ses 3 saisons sous la tunique du SC Albi.

Après trois années en terre tarnaise à Albi, une page en jaune et noir s’est terminée, un peu abruptement à Verchère face à Bourg-en-Bresse. As-tu fini par digérer cette nouvelle non-accession en Pro D2 pour le Sporting Club Albigeois ?
J’aurai envie de te dire oui mais, au moment où tu m’as parlé de ça, j’ai des frissons qui sont remontés. Je pense que, tant que je n’aurai pas rechaussé les crampons et refoulé les terrains en contexte de match, ça sera quand même compliqué d’oublier car je laisse derrière moi une bande de copains et un très bon groupe. Donc oui, c’est compliqué.

S’il y avait eu accession en Pro D2, est-ce que ça aurait changé ton destin ? Peut-être serais-tu resté au Sporting Club Albigeois pour finir de boucler la boucle et écrire les dernières lignes de ce livre ?
Totalement parce-que qui disait Pro D2 disait sûrement qu’Arnaud et tout le staff repartaient. Je pense que vous l’avez compris, je suis quelqu’un qui marche énormément à l’affect et oui, j’aurai eu envie de repartir avec les copains et le staff dans cette aventure.
Pendant ces trois saisons à Albi, tu as eu de grands moments de joie mais aussi de grands moments de doute et de peine. Que vas-tu retenir de tout cela ?
On va essayer de ne retenir que les moments de joie. Quand je suis arrivé, j’avais quand même réussi à faire un bon début de saison mais j’ai été embêté par ma blessure à l’épaule et on a fait le choix que je me fasse opérer en fin de saison. Je l’ai fait, je suis revenu au mois de Décembre et, un mois et demi après, on nous annonçait que le championnat était suspendu par rapport au Covid. Donc, on va dire que j’ai rongé mon frein pendant 2 ans, 2 ans 1/2 pour réussir à enchaîner les matchs et à bien finir au moins cette saison au Sporting.

Avec une apothéose contre Narbonne et un magnifique » cul « sur Fekitoa. (Rires) Ce fut quand même une belle bataille entre vous sur ce match ?
Oui (rires). Mais ça découle quand même d’un gros travail des mecs devant et on va dire que le plan de jeu était fait pour qu’on essaye d’avancer donc j’avais le ballon et j’ai fait au mieux.
Durant tes mois de blessure, le pire match que tu aies sûrement eu à suivre avec le Sporting Club Albigeois fut le déplacement à Rouen lors de la 2e demi-finale d’accession ?
J’avais pris un KO contre Dijon à Dijon qui m’avait éloigné des terrains pendant 15 jours parce-que l’arbitre m’avait mis un carton bleu. Quand tu es sur le terrain, tu le vis autrement mais peut-être qu’avec le manque de lucidité, la fatigue et tout le reste, tu as du mal à voir ce qui t’arrive. Mais, quand tu vois les choses d’en-dehors, que tu as ton téléphone, que tes proches t’envoient des messages pour te dire » pourquoi l’arbitre a dit ça, pourquoi il fait ci, pourquoi il fait ça « , c’est compliqué parce-que tu aurais envie d’être avec les copains et de laisser ta santé sur le terrain avec eux.
On va maintenant parler de ton nouveau club, le Stade Aurillacois. Qu’est-ce qui t’as amené à t’engager chez les Cantalous, dans ce club de Pro D2 qui a quand même certaines valeurs familiales ?
Avant tout, je pense que tout joueur rêve de jouer au plus haut niveau possible. J’ai 24 ans et je pense que c’est quand même une bonne expérience pour moi d’arriver à rebondir en Pro D2 à mon âge. Comme je vous l’ai dit tout à l’heure, je suis quelqu’un qui marche énormément sur l’affect et ça fait partie des valeurs du club, un club familial avec la ville autour du Stade Aurillacois. Donc oui, ça a fait pencher la balance pour faire mon choix.
Pour faire taire une polémique, beaucoup avaient taxé et accusé Jérémy Wanin d’avoir pillé Albi puisque Gymael Jean-Jacques, Paul Farret et toi-même aviez signé à Aurillac avant que lui, quelques semaines plus tard, ne signe comme entraîneur des lignes arrières. Est-ce que tu peux un peu démentir tout cela ? Ce n’est pas Jérémy Wanin qui a fait le forcing pour que tu viennes à Aurillac mais c’est toi qui y es allé de ta propre initiative ?
C’est ça. Vous savez, les journalistes font en sorte de sortir des titres qui donnent envie de lire les articles et je pense que c’était totalement le but de la part de ce journaliste. Je suis content que Jérem soit de l’aventure avec nous parce-que ça fait maintenant trois ans que l’on travaille ensemble et c’est toujours plus facile pour accrocher un nouveau club. Mais, je vous rassure, quand nous sommes allés signer, il n’était pas encore question que Jérémy signe là-bas. En aucun cas il n’a pillé le Sporting Club Albigeois comme le titre l’avait si bien dit.
On va également revenir sur tes premiers pas dans le club cantalou du Stade Aurillacois. Quelles ont été tes premières impressions lors de ta découverte de ce groupe et de ce club ?
Quand j’ai signé là-bas, j’étais quand même content de l’avoir fait avec Paul et Gymael parce-que ça fait toujours une accroche au club quand ça ne va pas ou autre. Il y a un groupe qui est vraiment solidaire et très avenant avec les nouveaux, on ne sent pas la différence entre les nouveaux, les anciens et ceux qui sont au club depuis 10 ans. La marche n’a pas été difficile à franchir car ils sont tout de suite venus vers nous. C’est dur au niveau de la charge physique mais, comme je l’ai dit, je suis content de pouvoir essayer de relever un nouveau challenge.

Quelle est la feuille de route qui a été posée par les coachs ?
On n’a pas encore parlé d’objectifs car on s’est d’abord concentré sur la préparation mais je pense que ça va être fait dans les prochains jours.
Tu as peut-être un petit clin d’œil pour des gens que je sais que tu apprécies beaucoup du côté d’Albi à savoir les bénévoles et les supporters qui vous ont choyés pendant toutes ces saisons. Même malgré le Covid, ils ont réussi à continuer à être à vos côtés pour s’occuper de vous tout au long des semaines. Tu as un petit message à leur faire passer ?
Continuez à être comme vous êtes parce-que les joueurs ont besoin de vous. Quand on arrivait le jeudi et qu’on avait le repas qui était fait, c’était hyper important pour nous. Pour ce qui est des supporters, continuez à pousser derrière le SCA, ils auront besoin de vous cette année, c’est une nouvelle aventure et un nouveau départ. N’hésitez pas à revenir au stade car je sais que ça vous manque depuis le début. Et une petite mention spéciale à Reynald quand même.
Question bonus : quel est ton pronostic pour le classement du SCA la saison prochaine en Nationale ?
Tout le malheur que je leur souhaite, c’est de finir 1er et de monter en Pro D2.
Propos recueillis par Loïc Colombié
