Demain, dès l’aube, à l’heure où sévit la pandémie,
Je partirai. Non ne te t’inquiète pas, cher ami, je ne braverai pas l’interdit.
Je ne ferai que voguer, ébahi, dans les limbes de mon esprit .
Et je me souviendrai seulement, des joutes enfiévrées, en me remémorant toutes ces émotions momentanément ensevelies.
Je foulerai dans ma psyché, ces prés subitement désertés.
Sans m’inquiéter le temps d’un oubli , du danger qui meurtrit.
Seul, au milieu du stade, j’entendrai résonner la clameur des supporters, aujourd’hui envolée.
Émerveillé, j’écouterai les yeux rougis , les ardeurs d’une causerie.
Je n‘y verrai certes, ni la beauté de l’été , un soir de victoire ,
Ni les voluptés de joueurs harassés soulevant un trophée.
Mais quand s’estompera la langueur de ces journées noires,
J’irai donc, rallumer avec fougue, la flamme de nos souvenirs oubliés.
Car oui, demain, dès l’aube, quand cessera la maladie et l’effroi,
Le rugby et son cortège de bonheur, redeviendra roi.
Loïc Colombié