#Rugby – Fed1 / A.Mela (Albi) : « Il fallait qu’on se relève et qu’on montre un beau visage. »

Le manager du Sporting Club Albigeois est revenu en zone mixte sur la belle victoiredès ses hommes, lors du choc de cette poule 3 de fédérale 1 face à Blagnac. Après la désillusion du week-end dernier à Saint Sulpice sur Leze , les jaunes et noirs ont été implacables face à des Caouecs qui arrivaient en unique équipe invaincue du championnat. Au delà de la victoire 30-6 des albigeois, Arnaud Méla était surtout satisfait de la cohésion et de la solidarité de son groupe, valeurs que l’ex international veut ériger en fil rouge d’une saison placée sous le signe de l’ambition.

Arnaud, tu attendais un réveil de tes troupes après la désillusion face à Saint-Sulpice-sur-Lèze. Le message a été reçu 5/5 ? 

 

Oui, c’est souvent comme ça quand on passe à côté d’un match. On réagit, d’autant plus quand on reçoit une équipe comme Blagnac qu’on se devait de respecter énormément. Je suis satisfait de l’esprit qu’on eut les joueurs. Moi, je leur demandais juste ça. Cette semaine, je ne les ai pas fait chier, je leur ai juste demandé de nous montrer quelque chose ce week-end et ils ont répondu présent. Ils ont été costauds sur l’engagement, ils ont été bons sur les phases statiques. On a eu encore un petit pépin de seconde ligne très tôt dans le match donc là, on est un peu sec. Il faut féliciter Tunu qui est rentré et a pris un peu ce rôle de touche défensive qui n’est pas un domaine où il prend beaucoup de plaisir. Grâce à ça, on a réussi à passer par-dessus parce-que si on touche, tu ne prends pas de ballon en touche, tu prends des ballons portés, tu t’exposes à des pénalités. Donc, ils ont été attentifs, ils étaient en éveil, ils ont réussi à faire un grand match. On a un peu passé la seconde mi-temps à se faire pénaliser en mêlée, qui était vraiment pour moi en place sur ce match-là. Pour moi, il y a des erreurs d’arbitrage, j’ai regardé sur l’ordi, mes gauchers ne décalaient pas les bassins, ils prenaient le cœur de la mêlée, ils étaient plus forts que les autres. Donc, ça a tourné le match parce-que je pense que, si on avait eu une mêlée constante jusqu’à la fin du match, on aurait sûrement mis peut-être 10 points de plus parce qu’on aurait pris les points. On en a quand même eu 5 dans leur camp où on aurait pu prendre les points. Vu l’état de réussite de Kéké aujourd’hui, on aurait certainement scoré un peu plus. 

 

Un sens de l’adaptation certain aujourd’hui ? En première mi-temps, tu as envoyait la cavalerie, en deuxième mi-temps, avec la pluie, les chars d’assaut tout en prenant intelligemment les points. Donc, là aussi, les gars ont eu un gros sens de l’initiative

 

Oui, bien sûr. Après, ce thème-là était assez facile puisqu’on l’avait travaillé 15 jours avant pour aller à Saint-Sulpice, d’être un peu plus forts sur les bases et ensuite, au niveau de l’occupation, de gros pressings défensifs. La première mi-temps nous permettait de jouer parce qu’on était à peu près secs et c’est aussi un peu mental parce qu’avec la rosée, ils étaient sûrement aussi mouillés en seconde mi-temps. Mais il y a eu de l’énergie, on a eu aussi pas mal de connexions entre les avants et les 3/4. On a réussi à breaker la ligne quelques fois, il y a eu de la vitesse et de la continuité. C’est un match positif parce qu’il fallait qu’on se relève et qu’on montre un beau visage aussi. C’est une équipe qui va jouer le haut de tableau donc, on se devait de faire un grand match. 

 

Il faut maintenant se projeter sur l’extérieur parce-que, ce que tout le monde attend, c’est la capacité à reproduire ses prestations à l’extérieur. C’est là que, maintenant, tu vas attendre tes joueurs ? 

 

Bien sûr, c’est ce que je leur ai demandé, de se préparer à aller faire un grand match à Fleurance. De dominer comme ça à l’extérieur, c’est plus compliqué, c’est plus tactique. A l’extérieur l’hiver, il faut être forts sur les bases, il faut être réalistes, disciplinés. Et après, il faut avoir cette énergie et cette envie parce-que sans combat et sans envie, même si on est meilleurs, ça ne passe pas. 

 

Au niveau des blessures, le sort s’acharne quand même, toujours sur le même poste, seconde ligne. En plus, c’est un poste où tu n’as pas une profondeur de banc démesurée. Là, tu vas vraiment commencer à te gratter la tête ? 

 

Et oui. J’ai Mathieu André qui rentre donc, il va falloir qu’il rentre plus vite que prévu. J’aurai voulu le faire attendre encore un peu mais là, on ne va pas trop avoir le choix. Il y a quand même Sabri qui a fait sa première rentrée mais moi, ce qu’il me manque aujourd’hui, ce sont plutôt des aériens. Il faut faire le dos rond, on n’a pas de chance, on n’a pas de chance parce-que Lucas le fait au bout d’1m30, il raffute un ailier, l’ailier lui tombe sur la cheville et lui fait une entorse. Ce sont des blessures un peu con mais c’est certainement aussi que j’ai eu de la casse avant, j’ai été obligé de lui tirer dessus. Depuis le début, il fait quasiment tous les matches à 80 minutes donc, ça a dû arriver à cause de ça aussi. J’aurai dû pouvoir le faire souffler un peu. 

 

Arnaud Feltrin c’est grave ou c’est un blessure bénigne

 

Arnaud a déjà eu des soucis de rotule à Bordeaux étant plus jeune. Là, c’est sa rotule qui a un peu bougé donc, on va faire le point, il faut faire un check médical et voir comment c’est. Il connait cette blessure, il l’a déjà eue deux fois, il sait gérer donc on va voir comment ça se passe. 

 

On sentait beaucoup de joueurs mettre l’index sur la prestation collective. Ils disaient  » on était ensemble, on s’est battu ensemble « . C’est peut-être ce qui a manqué l’autre jour à Saint-Sulpice-sur-Lèze ? Chaque homme a essayé un peu de faire sa partie de son côté sans qu’il y ait d’unité ou d’unisson ? 

 

Oui, c’est ça. Que tu joues bien ou que tu ne joues pas trop bien, ce n’est pas très grave quand tu fais les choses ensemble, que tu as envie de le faire tous ensemble, il y a toujours un copain pour rattraper les conneries des autres. On ne l’avait pas le week-end dernier et c’est ce que je leur ai demandé ce week-end. Une fois que tu mets de l’engagement, que tu mets du cœur, après le rugby … On s’entraîne toute l’année pour jouer, pour jouer des coups, jouer des surnombres, sortir des ballons vite pour mettre l’adversaire sous pression. Ce qui compte, c’est l’état d’esprit et là, aujourd’hui, il était bon. Il faut qu’on continue et c’est ma responsabilité d’arriver à les préparer pour qu’ils soient comme çà mentalement pour aller jouer le match à Fleurance le week-end prochain. 

 

Cet état d’esprit, c’est peut-être les 10 dernières minutes où l’on voit que Blagnac veut absolument enlever le bonus offensif au Sporting Club Albigeois et les gars se serrent les coudes, ferraillent et empêchent les blagnacais d’aller arracher un bonus défensif ? 

 

Oui, c’est ça. On s’est retrouvé à devoir gérer un cas comme ça alors qu’on avançait en mêlée et qu’on a été sanctionnés. Normalement, on aurait dû être tranquilles, coincer Blagnac dans son camp. Quand tu n’as pas la conquête, sur ce jour-là, ils n’avaient pas la conquête qui était dominante donc ils auraient dû être coincés chez eux. On s’est retrouvé à devoir gérer ça et ça aussi, ça entraîne une frustration des joueurs parce-que; tu le sais très bien, quand tu avances, ça te réveille et ça t’énerve. C’est peut-être pour ça qu’à la fin du match, ils étaient trs énervés sur la ligne et prêts à combattre. Donc, un sentiment un peu mitigé sur cette fin de match parce-que je pense qu’on aurait pu dominer tranquillement un peu plus. 

 

On peut quand même parler de match référence ? 

 

Oui, bien sûr. Après, on va relativiser, ils avaient de la casse, ils n’ont pas pu faire l’équipe qu’ils voulaient pour venir chez nous. Mais, les joueurs qui étaient sur le terrain se sont donnés à fond. Je suis très content, c’est un match référence. Il faut qu’on continue à avancer et maintenant, j’ai besoin d’un match référence à l’extérieur, sous la pluie et l’hiver. 

 

Prochaine étape, étape gersoise. Tu as plusieurs mentors, il y en a un qui s’appelle Henri Broncan. Tu as prévu de lui demander quelques tuyaux dans la semaine ? 

 

Je ne sais pas s’il va trahir son Gers natal (rires). 

 

Propos recueillis par Loïc Colombié.

 

 

 

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