#Rugby – Fed1 / La conf de presse d’A.Méla et G.Gaillard (SCA – Mauléon).

Retrouvez la conférence de presse en amont du SC Albi – SA Mauléon , avec le manager Albigeois Arnaud Méla et son capitaine Gianni Gaillard.

Arnaud, on est parti pour la J5 de cette saison 2019-2020 de Fédérale 1 avec la réception de Mauléon. Tu peux nous parler un peu de ce rugby de la Soule ? J’imagine que tu as déjà dû l’étudier un petit peu ? 

 

AM : Oui, bien sûr, on les a étudiés. On les respecte comme toutes les autres équipes. C’est une équipe qui est bien plus légère physiquement que Pamiers mais qui a bien autant de cœur. Après, c’est une équipe qui ne va pas sortir le ballon en touche, ils ne sont pas maîtres des phases statiques. Par contre, jouer des heures, retenir le ballon sur des séquences très longues, ils sont capables de le faire pendant 80 minutes. Ils prennent beaucoup de plaisir à jouer au rugby et à tenir le ballon très longtemps donc ils peuvent de temps en temps être dans le désordre mais ils arrivent toujours à retrouver un peu d’avancée. Si jamais on doit se retrouver à gérer l’occupation, ce sera les pieds sur le terrain parce-que, comme je l’ai dit, ce n’est pas une équipe qui prend du plaisir à défendre des ballons portés. Leur point fort, ce n’est pas forcément les phases statiques par contre, dans le jeu courant, c’est mobile. 

 

On a vu une équipe de Pamiers, qui, pour déstabiliser le colosse Sporting, a mis beaucoup d’agressivité. Tu penses que Mauléon sera un bis repetita ou qu’ils vont plutôt pratiquer un jeu d’évitement ? 

 

AM : Moi, si j’étais eux, je viendrai ici pour prendre du plaisir, comme le font souvent les équipes qui sont venues ici et qui n’avaient pas spécialement comme objectif de venir chercher la victoire. Je ne sais pas dans quel état d’esprit ils vont venir mais je pense qu’ils vont vraiment envoyer du jeu et qu’ils vont se concentrer sur être bien organisé, se déplacer, essayer d’être un minimum dans le placement défensif. Après, le combat et l’agressivité, je sais qu’on l’aura chez eux. Ils vont se le garder sous le coude et l’accueil qu’on aura en Février chez eux sera tout autre. 

 

C’est une équipe qui a fait un bon début de saison notamment à Pamiers où on a pu voir que ce n’était pas facile. C’est quand même une équipe dont il faut se méfier ? 

 

AM : Bien sûr, on se méfie d’eux. Ce que je veux dire, c’est qu’ils ne vont pas venir ici pour faire du combat et nous cintrer en deux. Je pense qu’ils vont déplacer le ballon, jouer et essayer de nous surprendre comme ils ont fait à Pamiers. A Pamiers, ils ont produit beaucoup de jeu, ils ont mis beaucoup de volume et les joueurs de Pamiers qui étaient plutôt lourds et massifs, ne se sont pas trop déplacés, se sont fait déborder et n’ont pas su gérer. Ça sera, je pense, l’état d’esprit qu’auront ces joueurs de Mauléon de venir prendre du plaisir au Stadium. 

 

Gianni, on parlait du match de Pamiers, de l’agressivité qu’ils ont mis. Qu’en as-tu pensé pendant le match, ils vous ont un peu bougé ? 

 

GG : C’était costaud effectivement. Après, c’est vrai qu’on passe d’une équipe très costaude et asse agressive à une équipe de Mauléon, qu’on n’a pas encore joué, surtout très joueuse je pense. C’est vrai que c’est intéressant. Nous, il faut qu’il faut qu’on mette le curseur d’agressivité à mon avis comme contre Pamiers mais en continuant à jouer au rugby et en jouant mieux au rugby qu’à Pamiers. Je suis sûr que ça va le faire. 

 

Tu as des nouvelles prérogatives dans le groupe puisque tu as été capitaine contre Pamiers. Comment tu as appréhendé cette nouvelle responsabilité ? Tu n’as pas eu les jambes qui ont un peu flanché avant de rentrer ? Parce-que ce ne sont quand même pas des responsabilités banales. 

 

GG : Non, très bien. Je l’avais été pendant un match amical au début de l’année. Je l’ai fait dans les catégories jeunes donc ce n’est pas quelque chose qui était complètement éloigné de moi, je suis encore assez jeune. C’est vrai que j’étais content mais bon, quel que soit le capitaine, le groupe reste soudé. Le capitaine, c’est quelque chose d’anecdotique donc non, pas de pression particulière. 

 

Tu t’attends à ce que Mauléon vous fasse un défi de tous les instants dans les 20 premières minutes, qu’ils essaient un peu de vous faire dérailler ? Ou, pour toi, c’est un match qui va être appréhendé comme les autres ? 

 

GG : Pas que dans les 20 premières minutes. Mauléon, qui est allé gagner 17-3 à Pamiers, qui a fait déjoué Lavaur, et on a vu que Lavaur était une belle équipe, que Pamiers était une belle équipe. Donc, à mon avis, ce ne sera pas que les 20 premières minutes, ils vont jouer. Je pense que ça fait partie des équipes qui, même s’ils sont décrochés au score, ne s’arrêteront pas. Je pense que, si on n’est pas très concentrés pendant 15, 20 minutes, on risque de le payer. Mais le groupe est concentré et conscient aussi qu’il ne faut pas relâcher la pression maintenant. 

 

Arnaud, on a vu une super conquête à Pamiers avec une mêlée qui a été ultra dominatrice. Par contre, derrière, ça a été assez défaillant, surtout la paire de centres Mafi/Pètre. Beaucoup en attendait énormément, on est resté un peu sur notre faim. Ça fait partie des bémols de ce match contre Pamiers ? 

 

AM : Oui, on a eu des soucis de conservation de ballons dans le jeu de couloirs. On ne peut pas vouloir produire du jeu, des séquences longues, tenir le ballon si on n’est pas capables de tenir ce ballon où, en deux temps de jeu, on les a rendus. Ça a été le constat de ce match, on a été défaillants dans la conservation de balle. A quasiment tous nos jeux de couloirs en direct avec centres, 3e ligne de couloir et ailier, il y a eu une perte de balle. Donc, c’est l’objectif de ce week-end, je leur ai demandé de conserver ce ballon, d’en être capables. Si on ne fait pas ça, on ne peut pas jouer notre rugby donc, c’est déjà une priorité pour ce week-end. 

 

C’était déjà un peu le cas en 2e mi-temps à Oloron ? Ce n’est donc pas tout à fait nouveau, surtout à l’extérieur, à domicile c’est peut-être un peu différent. 

 

AM : On manque de constance et de sérieux. Ca s’explique aussi à l’entraînement. On est en en train d’essayer de rectifier ça. Si on a envie de créer des déséquilibres sur les équipes adverses, on doit être capables de tenir ce ballon. Donc, il faut plus de concentration, les respecter comme il se doit et, si on fait ça, on pourra prétendre à prendre du plaisir et gagner des matches plus facilement. 

 

Parce qu’on a l’impression qu’il y a une équipe d’Albi à l’extérieur et une équipe d’Albi à domicile qui n’est pas tout à fait la même ? 

 

AM : C »est peut être aussi que l’adversaire à la maison est un peu moins concentré et en éveil que quand ils sont chez eux. Là, aujourd’hui, le match de Pamiers est un peu notre référence parce-que je voulais aussi qu’il y ait un état d’esprit sur ce match car je craignais qu’il y ait un combat un peu plus à l’ancienne. Donc, j’avais demandé ça aussi aux joueurs. Mais ils étaient ultra en éveil donc, le peu de fois où on a réussi à breaker la ligne, il y avait tout le temps un mec de Pamiers qui revenait les chercher. Chez nous, on a un peu moins de souci puisque les équipes qui viennent chez nous sont un peu plus … Enfin, ils viennent ici, ils prennent la température, ils ne savent pas trop à quoi s’attendre. Quand on va chez eux, c’est le match de l’année, les dirigeants font la promotion de ce match, tout le monde est prêt. C’est vrai que, si tu n’es pas capable de conserver ce ballon, et bien ça ne passe pas au bout de deux, trois temps de jeu. Donc, il faut en faire six et pour le moment, on n’en est pas capables. 

 

Tu nous parlais des déséquilibres à Pamiers. Kevin Boulogne a tenté un coup de vista dans les cinq dernières minutes avec un petit coup de pied par-dessus. Malheureusement, c’est revenu un peu dans les dents du Sporting Club Albigeois. Tu l’invites à réitérer ce coup de vista ? Parce-que ça peut tomber ou sur pile ou sur face ? 

 

AM : Oui, mais on ne peut pas reprocher à un joueur de vouloir aller chercher ce bonus offensif. C’est un ballon récupéré en touche, une sortie de camp pas organisée de l’adversaire. C’est ce que je dis, ils étaient en éveil. Kéké tente un coup de pied par-dessus, il n’y a personne en second rideau mais le 9, il est ultra concentré ce jour-là. Il fait cette couverture et on prend un essai. Si le rebond est favorable, il nous tombe dans les bras et on marque un essai de 70 mètres comme on a fait contre Cognac en match amical. Derrière, on a six minutes pour aller chercher le bonus. Je ne peux pas reprocher à Kéké d’avoir été ambitieux. Il sait faire les choses, il est capable de le faire, on l’a vu, le pied était quasiment parfait. 

 

Surtout que, 10 minutes avant, sur une initiative, il va à l’essai aussi. 

 

AM : Voilà, il anticipe les coups, c’est un joueur qui est beaucoup dans l’anticipation et je ne vais pas le freiner. Bien sûr, peut-être que ce n’était pas le moment vu le match qu’il y avait ce jour-là, c’était très dur. Peut-être que ce n’était pas le moment mais en tous cas, je ne vais pas lui interdire de faire des choses comme ça parce-que ce sont ces initiatives qui, une fois sur deux, peuvent t’amener à marquer un essai de 80 mètres. Après, on n’a pas eu que ça, on a aussi sur ce moment-là une erreur défensive. Donc, on a eu un petit souci avec un joueur qui est venu se fixer sur ce 3/4 là et qui n’avait pas d’intérêt à venir se fixer dessus. On se retrouve à gérer un trois contre deux sur 40 mètres de large. On peut aussi tenter ça, ça ne passe pas, et on peut défendre aussi et ne pas prendre d’essai. 

 

En parlant de Kevin Boulogne, on t’avait vu le replacer en 15. On a eu des échos comme quoi ce n’est pas le poste qu’il affectionne le plus. Quelle était la volonté en le replaçant en 15 ? Est-ce que ça peut se réitérer ? 

 

AM : Bien sûr mais la volonté, c’est surtout qu’on va arriver dans les matches d’hiver et si on a un Kéké qui peut nous couvrir 9, 10, 15, si on a un centre qui nous fait centre/ailier, à deux joueurs on passe sur une feuille de match. Donc, il était important qu’il prenne des repères. Les matches d’hiver vont sûrement être longs, on va sûrement faire des 6/2 avec que des 3/4 donc, c’est pour ça qu’on avait aussi besoin de leur voir à l’arrière et qu’il prenne un peu des repères et des sensations. 

 

Question habituelle. Où en est-on avec l’infirmerie ? Tu peux nous faire un petit check-up médical ? 

 

AM : On a Guillaume Cazes qui est sorti de l’infirmerie 10 minutes, il s’est refait mal à Biarritz au talon d’Achille. C’est moins grave que prévu mais il y a quand même un hématome.

 

Il est maffré parce qu’il vient d’avoir sa licence de validée et il se fait mal derrière ? 

 

AM : Oui, tu l’as dit, il est maffré, c’est ça. J’avais prévu de le mettre remplaçant ce week-end pour qu’il puisse en faire plus le week-end d’après et aussi faire souffler Benji. Donc, on va voir, c’est repoussé au week-end d’après. On a Sabri El Gouhlqui est trois semaines à Cap Breton en renforcement. Au retour de ça, il pourra sûrement, normalement, postuler. Paul Farret, qui a encore un petit mois de reprise, je pense. Matthieu André qui sera apte pour le bloc d’après. Et on a Lucas Vaccaro qui va reprendre la semaine prochaine. 

 

Avec une reprise sur le terrain progressive ? 

 

AM : Oui, voilà, on va essayer de faire du progressif avec lui. Je lui laisse aussi le temps de se renforcer et de consolider un peu. Après, il va revenir avec nous. 

 

Le match à domicile contre Mauleon et Graulhet c’est deux fois 5 points?  

 

AM : Oui, on va essayer de ne pas trop chanter mais de prendre le maximum et de prendre du plaisir sur le terrain. Et après, on fera le point. L’objectif, c’est de faire des matches aboutis donc laisser un minimum de points en route. 

 

Gianni, le mot de la fin : les mots d’ordre pour ce match ? 

 

GG : Continuer sur ce qui a bien été à Pamiers, notamment la conquête et l’agressivité et améliorer ce qui peut être amélioré en vue des matches un peu plus compliqué qui nous attendent cet hiver ou des déplacements un peu périlleux. 

 

La compo ? 

 

Bastien Dedieu, Arthur Castants, Damien Nevers, Gianni Gaillard, Lucas Guillaume, Simon Veyrac, Simon Pardakhty, Tunu Talavea, Martin Dohan, Kevin Boulogne, Louis Decrop, Gaëtan Bertrand, Benoît Sicart, Tuks Vasuinubu et Benji Caminati.

Remplaçants : Maxime Escur, Romain Casals qui fait son retour, Thomas Breton, un jeune pilier droit, William Whetton, Mohsen Essid, Julien Menoret, Jérémy Russel et Benjamin Pètre

 

Et qui est Thomas Breton ? 

 

AM : C’est un jeune, albigeois de formation, qui a commencé le rugby à Albi à l’âge de 5 ans et qui est avec nous. Pas en convention mais qui s’entraîne avec nous. 

 

Il a quel âge ? 

 

AM : Il a 18 ans. 

 

Ca fait jeune pour débuter comme pilier ? 

 

AM : Oui mais Nico Chocou a pris 3 cartons jaunes et Pat Toetu est encore blessé. Donc voilà, j’ai fait le choix de le lancer, il faut bien qu’il démarre un jour aussi. Vous allez voir, il est quand même assez costaud. 

 

Oui et puis, ce n’est pas Tarbes en face

 

AM : C’est une mêlée qui est à sa portée parce qu’il est capable aussi d’être costaud. 

 

Et Menoret ? C’est aussi un retour ? 

 

AM : Julien, c’est une rotation. Je lui avais promis aussi du temps de jeu, il fait des bons matches avec les espoirs. Aujourd’hui, les espoirs sont un peu dans le dur donc, ça va lui faire du bien aussi de prendre un peu de plaisir à jouer avec nous. 

 

Question bonus. On a vu Benjamin Pètre pester quand il est sorti à Pamiers, l’air vraiment pas content de sa prestation. Tu as échangé avec lui ? Parce qu’il était un peu dans le dur samedi. 

 

AM : Dans le dur oui mais c’était compliqué. Il n’a pas réussi lui à avoir des ballons d’attaque. C’est à dire que ça c’est souvent passé sur le côté du 13. Donc, il n’a pas pu avoir de ballon avec timing. Le peu de ballons qu’il a eu, c’était des ballons arrêtés après un jeu de gros donc un mur où ça tapait fort. Après, défensivement, il a fait un gros match quand même parce qu’il y avait du solide en face et il s’y est mis. Il est sûrement déçu de ne pas avoir pris de plaisir, de gagner des mètres, c’est clair. Mais, on avait aussi des soucis de timing, on n’a pas réussi à prendre des ballons lancés. Et puis, comme je le dis, il n’a pas eu de bol de se retrouver dans des semi-attaques où il peut gérer des intervalles, passer les épaules. Donc, il était sûrement un peu frustré de son match. 

 

Et puis, après tous les soucis qu’il a eu, il arrive dans un club comme recrue phare. Il a peut-être un peu de pression sur les épaules ? Ça peut jouer ça aussi ? 

 

AM : Je ne sais pas si Benji se pose trop de questions. Il a un jeu qui est assez direct et simple et ce n’est pas quelqu’un qui gamberge trop. Donc, je pense qu’il lui tarde, quand il va rentrer, il va être énervé et ça va lui faire du bien de regaloper. Il faut qu’il prenne du plaisir, qu’il continue à se préparer physiquement pour être au top et, dans les matches importants, il sera là. 

 

Propos recueillis par Loïc Colombié

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