#Rugby – Fed1 / L.Guillaume (SCA) : «On va être attendus, on le sait! »

Lucas Guillaume, capitaine de l’équipe d’Espagne et joueur d’expérience est venu à la relance avec un esprit des plus revanchards. Licencié par Narbonne sur l’autel d’un imbroglio suite au match Espagne – Belgique (Février 2018), Lucas Guillaume compte bien relever le défi « remontada » avec les jaunes et noirs. Fort de son expérience en Top14 et en ProD2 , ce Seconde/Troisième ligne, qui a ronger son frein en Espagne pendant une saison , s’est déjà acclimaté aux sytème de jeu du Sporting Club Albigeois. A l’issue de la victoire face à Cognac-Saint-Jean-d’Angely (40-9) lors de l’ultime match amical, Lucas Guillaume est venu nous livrer ses impressions sur la rencontre et ses sentiments sur ses premiers pasau SC Albi.

Lucas, tu es la dernière recrue du Sporting Club Albigeois. Aujourd’hui (vendredi 30 août), un match amical contre Cognac-Saint-Jean-d’Angely, un des cadors de cette Fédérale 1, bien abouti, 40 à 9. Quoi de mieux pour rentrer plein fer dans ce championnat ? 

 

C’est sûr. On est arrivé sur ce match-là avec deux victoires contre deux équipes de la poule, Blagnac et Lavaur qui, peut-être, avaient démarré leurs préparations un peu plus tard que nous. Du coup, on avait à cœur de se mesurer face à une équipe de notre calibre et c’est sûr que le résultat aujourd’hui, même si tout n’était pas parfait, nous satisfait. Ca montre qu’on a bien progressé, qu’on a bien travaillé. Je parle toujours avec de la réserve parce-que je suis arrivé le dernier, ça fait 10 jours que je suis là donc je mets de la réserve dans tout ça mais je suis très content en tous cas d’être membre de ce groupe. 

 

Un petit bémol, parce qu’il faut toujours trouver des petits bémols, ce sont les 20 premières minutes. Albi s’est fait bouger dans les rucks, a été pas mal pénalisé. Comment tu l’expliques ? 

 

Oui, on savait que c’était une équipe rugueuse, une équipe costaud, qu’il fallait les déplacer, les jouer beaucoup. Je pense qu’on a fait pas mal de maladresses, moi le premier. On a deux, trois occasions où on peut d’entrée scorer et en fait, on les laisse exister, on les laisse rentrer dans notre camps, faire leur jeu, la mêlée, la touche. Et après, petit à petit, on a réussi à renverser la tendance et à jouer notre jeu. On a des joueurs de qualité devant et derrière. Il ne faut pas qu’on s’en prive et on l’a montré jusqu’à la dernière minute. On a relancé, on a joué et on les a fait un peu exploser. Donc, c’est bien. 

 

Trois matches avec plus de 30 points, Blagnac, Lavaur et Cognac. La pancarte de favori de la poule 3, vous l’avez en gros écrit sur le poitrail . C’est un avantage mais aussi un inconvénient parce-que vous allez être attendu au coin du bois ? 

 

Exactement, on va être attendus, on le sait. Albi, ça représente toujours l’élite, un club professionnel. On savait qu’on avait un statut à assumer, je trouve qu’on l’a assumé sur les 3 premiers matches amicaux. Maintenant, c’est bien pour les matches amicaux mais ça représente rien. La saison n’a pas encore commencé, elle commence la semaine prochaine contre Bagnères donc on part de zéro. Tout le monde est au même niveau pour l’instant. Tant qu’on n’aura pas engrangé des victoires, on n’aura pas commencé la saison. Donc, le but, c’est de valider tout ce travail. On a beaucoup travaillé, on souffre à l’entraînement, le but, c’est que ça se voit sur le terrain. 

 

On va parler un peu de toi aussi. Premier match complet quasiment sous les couleurs du Sporting Club Albigeois après une mi-temps face à Blagnac, une seconde face à Lavaur. Quelles ont été tes sensations après ce premiers matche, en entier on va dire,  avec ce groupe ? 

 

Je suis content. Moi, je suis arrivé dans un groupe qui se connaît bien, il y a eu peu de recrues sur l’intersaison. La majorité des joueurs sont restés, les cadres sont restés, des bons joueurs ont été intégrés, je pense à Ben Pètre, des joueurs qui arrivent d’en haut. Moi, j’arrive sur la pointe des pieds, je me retrouvais dans une situation délicate, j’ai vécu des choses un peu compliquées ces deux dernières années. Et je suis très, très content d’arriver dans ce groupe. Un groupe qui, c’est un bien pour un mal, a souffert l’année dernière au vu de ce qui s’est passé contre Rouen. Je pense que ça a eu un bon effet sur le groupe, ça a soudé le groupe plus que jamais et je suis arrivé dans une vraie famille. Ca se sent que les mecs vivent bien sur le terrain mais en-dehors aussi. Et c’est quand même le plus important, c’est ce qui est nécessaire en Fédérale 1, qui fait la différence à la fin. Je suis déjà passé par la Fédérale 1 avec Aix-en-Provence l’année de la montée et c’était le groupe qui nous avait fait monté plus que le terrain ou le jeu donc, c’est important. Après, ça ne fait pas tout mais je suis très content, je suis ravi. Moi, individuellement, arrivé dans un club élite, rester dans un club professionnel, c’était mon objectif. Et arrivé dans un club si structuré, avec des bons mecs, vraiment, ça c’est important.

 

Ce qui est un peu paradoxal, c’est que tu es dans les derniers arrivés mais dans les plans de jeu, surtout en touche, tu as quasiment déjà tout assimilé parce qu’on le voit, en touche, tu as été assez rayonnant. 

 

Après oui mais la touche, ça n’a rien d’individuel. Il y a deux lifteurs, il y a un lanceur, il y a un mec qui annonce. C’est quelque chose de très, très, très dur et très compliqué. Et c’est vrai que de jouer aux côtés de Vincent Calas et de Mathieu André, ça facilite de suite les choses. Vincent, on se connaît de plus jeunes, quand lui était à Béziers et moi à Montpellier et Mathieu, on apprend à se découvrir. C’est vrai que ce sont de très bons joueurs. On jouait face à face quand on était en Pro D2 et c’est vrai que ce sont des très, très bon joueurs de touche et je crois que ça va être une de nos armes cette année. Moi, c’est un domaine qui me plaît, qui me tient à cœur. Et je sais qu’Arnaud Méla, en me faisant venir ici, attend beaucoup de moi là-dessus donc j’essaie de m’appliquer. Et c’est vrai que c’est toujours plus facile quand les mecs autour de toi  » pigent le bordel « . 

 

Qu’est ce qui a motivé ta venue à Albi ? La stature d’Arnaud Méla, ce qu’il représente, le fait que tu connaisses quelques joueurs comme Vincent Calas ou Mathieu André ? Ou alors aussi l’objectif de relever ce challenge albigeois ? Ca fait trois ans qu’ils essaient de monter en Pro D2, c’est quand même un challenge emballant ? 

 

Moi, sur mon histoire, sur mon parcours, je me suis retrouvé à partir en Espagne un peu contre mon gré. Il y a eu des histoires avec la qualification à la coupe du monde qui a avorté. Je me suis retrouvé pris dans un imbroglio, une histoire. Petit à petit, je remonte la pente, j’ai été blanchi, j’ai gagné en première instance contre Narbonne puisque j’ai un prudhomme face à Narbonne. Mon but, c’était de revenir dans le championnat professionnel en France. Alors ,la Pro D2, ce n’était pas peut-être pas pour cette année mais c’est sûr qu’Albi fait partie des grosses équipes et des équipes qui ont l’ambition de monter avec un statut professionnel, c’est surtout ce qui m’a motivé. Moi, j’envisage le rugby comme un sport professionnel où on se lève le matin, on s’entraîne l’après-midi et on joue le week-end. Et c’est vrai que la structure d’Albi n’a rien à envier à certains clubs de Pro D2. Arnaud Méla, on ne se connaissait pas, on a peut-être des connaissances en commun, je pense à Christian Labit qui a peut-être fait des mouvements en interne et qui est quelqu’un que j’estime beaucoup. J’ai adhéré de suite au discours d’Arnaud et au discours du président d’Albi. J’ai 28 ans, je commence à connaître des joueurs à droite, à gauche dans le championnat français et c’est vrai qu’entre Vincent, Benoit Sicard, Nicolas Chocou, Guillaume Cazes, je connaissais déjà des mecs. Je ne suis pas dans l’inconnu et puis, je le redis, c’est un groupe qui vit très bien et qui n’a que des bons mecs, vraiment. J’ai été vraiment surpris de ça, un groupe dont on a l’impression que ça fait longtemps qu’on joue ensemble alors que la saison n’a pas commencé. Et ça, c’est important. 

 

La question un peu décalée : au bout du bout de la saison, si Albi se qualifiait en play-off, monter en Pro D2 en battant Narbonne, pour toi, ce serait un peu la cerise sur le gâteau ? Ca te botterait j’imagine ? 

 

Exactement. Après, on ne va pas être prétentieux, Narbonne a fait aussi un gros recrutement cette année, ils font sans doute partie des favoris. Nous, on va faire notre bonhomme de chemin de notre côté. On verra si on les croise, si on ne les croise pas. En attendant, c’est vrai qu’une phase finale contre Narbonne, ça pourrait être un joli match. J’ai encore des amis là-bas et mine de rien, oui, ça me plairait. 

Propos recueillis par Loïc Colombié

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