Retrouvez l’intégralité de la conférence de presse de Mathieu Bonello (Manager SCA) en amont de la réception de Carcassonne lors de la 14eme journée de Nationale, ce vendredi au Stadium d’Albi.

Le match contre Bourg-en-Bresse était une rencontre entre prétendants aux play-offs où il a fallu tout mettre, surtout de la solidarité à la fin mais une chose est sûre, c’est que vous passerez maintenant Noël au chaud puisque vous êtes sûrs d’être dans le Top 6 ?
C’est bien et tant mieux. On n’a pas trop d’objectifs chiffrés cette année, on veut faire du mieux que l’on peut et selon comment notre potentiel nous le permet mais c’est bien pour les joueurs. On a fait une bonne phase aller, elle aurait parfois pu être meilleure mais on fera le bilan plus tard. Quoi qu’il se passe vendredi, on sera dans ce Top 6 donc c’est une bonne chose, c’est bien pour l’équipe, bien pour les jeunes et bien pour l’ensemble du club.

Ce qui est bien, c’est que vous avez pris des points pratiquement partout ?
On aurait parfois pu en prendre un peu plus mais c’est comme ça, c’est aussi notre apprentissage. Franchement, c’est une bonne chose car les objectifs du club sont aujourd’hui complètement différents et il faut que tout le monde l’entende mais ce n’est pas pour ça que nous ne sommes pas ambitieux. On veut faire du mieux que l’on peut et ce que fait le groupe, avec tout le turn-over qu’il y a eu ainsi que les jeunes, c’est assez incroyable même s’il y a plein de domaines où il faut que l’on s’améliore, on le sait.

+11 en 1ère mi-temps puis les Bressans reviennent, +10 en 2e mi-temps et ils reviennent encore. Comment est-ce que tu assimiles ça et qu’est-ce qui a pêché ?
Je pense qu’encore une fois, ce sont nos gestions. J’en avais déjà parlé la semaine, la gestion, c’est l’expérience et par moments, on manque un peu d’expérience de gestion des temps forts et des temps faibles. On a un peu tendance à soit s’enflammer d’un côté soit de l’autre à trop fermer, il faut que l’on arrive à trouver l’équilibre dans le jeu et dans les moments du match où tu es moins bien, ce qui arrive à toutes les équipes, pour laisser passer l’orage ou du moins limiter la casse. Là, c’est vrai que dès qu’on avait pris un peu le large, on s’est peut-être un peu laisser aller, inconsciemment car les joueurs ne l’ont pas fait exprès.

En face, il y avait des joueurs en phase ascendante et avec pas mal d’ex-joueurs de Pro D2 donc justement assez expérimentés. Finalement, c’est l’état d’esprit qui a gagné ?
L’état d’esprit bien sûr mais aussi un peu de rugby quand même (rires) dont le 2e essai. Je suis d’accord avec toi, c’était une très grosse équipe en face, je l’avais dit avant et ce n’était pas faire de la langue de bois, c’était une très grosse équipe, une équipe prévue pour batailler les premiers rôles. Leur objectif est de remonter avec les joueurs d’expérience qu’ils ont et c’est une belle chose que l’on ait réussi à passer ce match, à s’accrocher, à être solidaire et ça, c’est la marque de fabrique du groupe.

Pour une fois, la pièce est retombée du bon côté avec l’essai refusé à Bourg-en-Bresse. Ça compense un peu le nombre de fois où elle était retombée du mauvais côté ?
Quand je parle de la pièce du bon ou du mauvais côté, c’est le facteur chance aussi mais là, ce n’est pas de la chance, c’est juste la règle. Théo plaque, le joueur est plaqué par un joueur qui va en bas et il doit lâcher le ballon avant de marquer, j’ai revu un match ce week-end, je ne me rappelle plus lequel, et il y a un arbitre de Nationale qui a sifflé la même chose à deux mètres de la ligne. Le joueur l’a plaqué, il n’a pas continué à le bloquer mais il l’a plaqué, il est tombé et il n’a pas relâché le ballon alors qu’il allait marquer. C’est arbitré comme ça maintenant dès que tu plaques le joueur en bas donc j’ai envie de dire que oui, c’est bien arbitré.

Ce que je voulais dire, c’est que sur quelques matchs avec parfois des actions un peu comme ça, ça ne souriait pas contrairement à vendredi soir et que donc, c’est bon à prendre ?
Bien sûr que c’est bon à prendre. Franchement, la phase aller a quand même été dure à encaisser sur plein de points ou sur la pièce qui est tombée du mauvais côté mais je crois qu’il ne faut pas être fataliste, il faut aussi la pousser pour qu’elle tombe du bon côté en faisant de bons matchs et en étant de mieux en mieux.

Carcassonne est un match qui est toujours un peu particulier car ce sont des voisins et d’anciens pensionnaires de Pro D2. En plus, c’est un match où vous n’avez pas de pression puisque vous êtes sûrs d’être dans les 6, c’est donc une rencontre vraiment pour se jauger et voir où vous en êtes ?
Oui et quoi qu’il se passe samedi, on a zéro pression. Les joueurs auront fait une bonne moitié de première partie de saison pendant 6 mois, là, on reçoit un cador, l’un des favoris à la montée, candidat déclaré à la Pro D2 et on n’est pas dans la même cour, on ne joue pas dans la même cour à l’heure d’aujourd’hui. Nous, ça nous permet d’être sans pression, on ne discute pas du résultat ou de ce que l’on fera, ce qui est déjà bien, c’est ce qu’on a fait et vendredi, c’est faire un bon match, le meilleur match possible que l’on puisse faire chez nous mais on a un très gros morceau qui va arriver.

Surtout qu’à l’aller, vous aviez fait un super contenu mais vous aviez quand même été très mal payés ?
C’est souvent ça, quand tu fais un très bon contenu mais que tu es mal payé, ça ne veut pas dire que ce sera l’inverse 4 ou 5 mois après. Je crois qu’il faut le préparer comme on l’a fait depuis le début, on se prépare nous et, sincèrement, l’équipe que l’on va avoir en face est l’une des plus grosses équipes de la poule donc il ne faut pas se tromper.

Qu’est-ce que tu attends rugbystiquement de tes joueurs sur la 2e partie de championnat ?
Il faut que l’on évolue dans la constance, on a trop de pics par moments, trop de trous d’air. Ce n’est pas dans la générosité de l’équipe, ça, c’est son ADN, elle l’a en elle, bien sûr qu’il y aura peut-être un ou deux matchs où on passera à côté mais dans l’ensemble, elle l’a et elle l’a toujours eu. C’est notre côté rugby, et je parle rugby offensif, défensif, maîtrise ou autres car je trouve qu’il y a des moments où on est très propres et très nickels mais aussi d’autres où on est un peu moins bien et où là, j’ai l’impression qu’un peu tout se mélange. Il faut arriver à gérer ça, les émotions, la maîtrise et je crois que notre gros axe, ce sera la maîtrise tout en étant généreux car, comme je vous l’ai dit la semaine dernière, ça, on ne peut pas leur enlever.

Après le match, Simon Meka a dit à la presse qu’il manquait parfois au groupe un « papa », un ancien qui ait des mots un peu apaisants et réconfortants qui permette de garder un peu la boussole ?
C’est vrai et je comprends ce qu’il veut dire. C’est un capitaine assez exceptionnel, il passe devant, il montre l’exemple et s’il parle comme ça, c’est peut-être qu’il a besoin d’avoir des personnes pour sécuriser aussi mais on ne les a pas trop dans l’effectif, on a une équipe jeune, 25 ans de moyenne d’âge. Il faut donc faire avec et je suis très content du groupe que j’ai, très content des leaders, ils s’éclatent et ils s’amusent. On fera les comptes au mois de Mai, aujourd’hui, c’est une saison de reconstruction, c’est un nouveau projet et 6 mois après le début du projet, je trouve que ce que fait l’équipe est intéressant.

Dans cette équipe jeune, est-ce que tu sens qu’il y a des joueurs qui sont en train de se révéler au sein du vestiaire et de prendre de l’espace ?
De l’espace, oui, sur le terrain mais aussi en tant que leaders. Ça se sent, il y a des jeunes joueurs qui sont dans une progression que je trouve incroyable, qui vont s’améliorer et je veux qu’ils y arrivent. Comme on le dit, c’est en forgeant que l’on devient forgeron et aujourd’hui, il faut qu’ils mettent les mains dans le cambouis et en les mettant dans le cambouis, ils progressent. Bien sûr qu’il y a des lacunes, bien sûr qu’il faut s’améliorer, on a plein de choses à bosser, plein, plein mais il faut être patient avec eux. Je trouve qu’ils évoluent bien et c’est tant mieux pour eux.

Est-ce qu’il y a des retours attendus au niveau de l’infirmerie ?
Les mêmes.

Et dans le sens inverse, pas de casse après Bourg-en-Bresse ?
On a un ou deux joueurs incertains mais qui n’ont pas encore fait de bilan. Normalement non, ça devrait être à peu près les mêmes au niveau des blessés.

On n’a pas revu Antoine Bouzerand à l’aile, pourquoi ?
Blessure au mollet et à un coude. Il ne s’en sort pas mais c’est comme ça, il y a des périodes où tu as un peu le chat noir qui te suit et c’est dommage pour lui, c’est dommage. Ça fait partie du métier de joueur de rugby, c’est un sport de combat donc tu y laisses des plumes mais pour l’instant, il ne fait qu’enchaîner les blessures.

Bientôt Noël. Des vœux de cadeaux au pied du sapin, un joueur en plus ?
Moi, je suis preneur pour un joueur en plus (rires). On va voir dans les semaines qui arrivent mais je suis très content de l’effectif que l’on a et très content des joueurs. On sait très bien qu’une fois qu’on aura passé les fêtes de fin d’année, la saison va aussi vite se terminer, à part ce mois de Janvier qui est chargé, c’est ensuite un championnat qui n’est fait que de gruyère donc la fin va vite arriver. Les beaux jours reviendront et ce sera à nous de bien repartir donc je pense que je demanderai plus de bien repartir plutôt qu’un joueur en plus.

Chaque année, après la coupure d’un mois, c’est un peu le mode diesel et c’est difficile de repartir. Est-ce que tu vas changer ton fusil d’épaule ?
Je l’ai déjà changé mais parfois ça ne marche pas donc je vais rechanger (rires). On va s’y pencher pour faire un meilleur départ mais c’est vrai que c’est dur pour eux, ils en ont aussi besoin et relancer la machine est toujours un peu compliqué. Ça reste quand même notre passion et je sais que quand les joueurs auront rechargé les batteries, ils vont essayer de tout faire pour bien revenir.

Le mot d’ordre pour ce derby occitan ?
Prendre du plaisir avec l’environnement et on verra bien ce qu’il se passera.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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