Petit tour du côté du stade du Loup Pendu, dans la banlieue lyonnaise, pour faire le point sur la situation du Stade Métropolitain à quelques jours de voir les rhodaniens débuter les playoffs de Nationale 2 face au Stade Langonnais (1/4 de finale). Dans le club émanation de l’ association de ASVEL Villeurbanne et de Rillieux la Pape, nous avons accordé un entretien à Gérard Gabet, le président de l’entité Stade Métropolitain qui nous a parlé tant du contexte économique du club, que de la première place décrocher en phase de poule mais aussi de la volonté des dirigeants de ne pas accepter la montée en Nationale si elle se présentait.
On va commencer par le côté sportif et il y a quelque chose qui est invariable : depuis deux ans que la Nationale 2 existe, le Stade Métropolitain répond présent en play-offs tous les printemps ?
On n’en est qu’à la 2e année d’existence de la Nationale 2 mais oui, on est heureux d’être de nouveau présents pour ces phases finales.
On peut dire que vous êtes dans les clous et dans les objectifs fixés ?
L’objectif en début de saison était bien sûr de se qualifier, les circonstances ont fait que nous nous sommes qualifiés à la 1ère place ce qui est une vraie satisfaction puisque ça va nous permettre de jouer notre ¼ de finale à domicile dimanche.
Que penses-tu du niveau général de la Nationale 2 ?
Pour moi, la Nationale 2 a un niveau de jeu qui est tout à fait intéressant. J’étais favorable à la refonte de la pyramide des compétitions et je pense qu’aujourd’hui, on a des championnats qui ont gagné en niveau de jeu mais surtout en homogénéité. Je crois qu’on a vu dans les deux poules des compétitions tout à fait intéressantes.
On a vu certains de tes confrères présidents, entre autres le président d’Auch, appeler à une réforme, une suppression, une réorganisation de la Nationale 2. Est-ce que tu es pour ou contre ce genre de solution ?
Non, je ne suis pas favorable à une refonte des compétitions, je pense que les clubs ont besoin de stabilité. A partir du moment où il y a eu cette réforme, c’est vrai qu’un certain nombre de clubs, dont nous faisons partie, ont eu peur de ne pas être au niveau donc il y a peut-être eu une course à l’armement trop importante mais je pense que ceci va se réguler. Concernant la Nationale, il faut à mon avis absolument conserver ce sas vis-à-vis de la Pro D2 avec une compétition à 14 clubs car ça fait quand même quelques journées en plus. L’incident de Blagnac ne doit pas remettre en cause l’existence de la Nationale en tant que telle et derrière, je suis tout à fait favorable à ce que l’on conserve la pyramide telle qu’elle est existante aujourd’hui.
On va parler du contexte économique qui est dur pour tous les pans de la société et bien sûr pour le rugby qui n’y déroge pas. Où en est-on du côté des finances au Stade Métropolitain ?
C’est un sujet extrêmement difficile. On a un partenariat qui est très fortement axé autour de l’immobilier et du bâtiment et à partir de là, on peut aisément comprendre que bon nombre de nos partenaires n’ont pas pu honorer leurs engagements à hauteur de ce qu’ils avaient fait l’année dernière et ça nous met effectivement dans la difficulté.
Du coup, on va un peu réduire la voilure l’année prochaine du côté du Stade Métropolitain ?
Absolument. On a un certain nombre de joueurs qui sont en fin de contrat voire en fin de carrière qu’on ne renouvellera pas donc oui, on va baisser la voilure.
On peut dire que c’est un peu reculer pour mieux sauter car parfois, réduire la voilure permet de se stabiliser pour mieux repartir de l’avant ?
Ça, je ne sais pas mais ce qu’il faut aussi savoir et intégrer, c’est que le Stade Métropolitain est aujourd’hui une grosse machine. On a l’équipe première qui va jouer son ¼ de finale dimanche mais on aura les espoirs en lever de rideau qui sont en championnat et non pas en challenge donc en play-offs et qui vont jouer un 8e de finale contre Nîmes et qui peuvent encore accéder aux ¼ de finale. Le 5 Mai, on aura sur le terrain la Fédérale 2 qui jouera son match de barrage ainsi que la Fédérale 2B. Quant aux U16 et U18 nationaux qui ont fini 1ers de leurs poules, ils seront en championnat de France. L’équipe de Nationale 2 est évidemment l’équipe fanion et l’équipe phare mais il y a beaucoup, beaucoup de monde derrière et toutes les équipes ont performé cette année.
Ce dimanche, au Loup Pendu, il y a le Stade Langonnais qui débarque pour un ¼ de finale de Nationale 2. Quels sont le visu et le reflet que tu as de ce club girondin ?
C’est un club qu’on n’a jamais affronté. Il suffit de regarder leurs résultats, je pense qu’ils sont clairement dans une très belle dynamique avec ce titre de champion de France la saison dernière qui les a bien rôdé aux phases finales. Là, ils ont fait une belle saison qui s’est encore confirmée sur le barrage face à Fleurance. Je crois que c’est un club qui a de bons joueurs, qui a des entraîneurs extrêmement expérimentés et qui a beaucoup d’arguments à faire valoir. Je pense qu’on verra ça dimanche.
Parlons aussi de l’association entre l’ASVEL et Rillieux-la-Pape qui a créé le Stade Métropolitain, on peut même parler d’un mariage. Où en est-on de ce mariage et est-ce un mariage heureux ?
C’est un peu ce que j’évoquais il y a quelques minutes. Si les U16 et les U18 ont terminé 1ers de leurs poules nationales, on avait aussi derrière des U16 et des U19 régionaux qui se sont très bien comportés, les deux écoles de rugby sont florissantes avec des accroissements d’effectifs puisqu’en tout, on a à peu près 300 enfants à l’école de rugby. On a aussi de plus en plus, ce qui était l’un des objectifs au départ, des jeunes qui sortent d’espoirs ou d’U18 / U19 qui vont jouer en Fédérale 2 ou en Fédérale 2B et donc qui restent dans l’environnement du club.
Quels sont les grands chantiers ou les grands dossiers qui sont sur le bureau des présidents du Stade Métropolitain. J’imagine qu’il y a le stade mais pas que ?
Le stade nous sera livré durant l’été. On a un petit doute sur le fait de pouvoir commencer début Septembre car en plus de la construction du stade, l’aire de jeu va être renouvelée, toujours en synthétique mais avec un amortissement qui sera de meilleure qualité et tout un revêtement qui va être refait. C’est possible que ça déborde sur le mois de Septembre mais oui, on attend énormément de ce stade car tu vas voir dimanche en venant au Loup Pendu, on va monter des tentes pour pouvoir servir des repas. Ce n’est pas du camping mais du bricolage, on est vraiment limité en espaces réceptifs, on sera beaucoup plus confortables la saison prochaine.
Si d’aventure, le Stade Métropolitain va loin, très loin, jusqu’à un titre de champion de France, est-ce que vous accepterez la montée en Nationale ?
Est-ce qu’on accepterait la montée en Nationale? La réponse est non. Je pense qu’aujourd’hui, on n’a pas les moyens d’aller se confronter aux équipes de Nationale car ça serait de nouveau se mettre une pression forte sur un recrutement. Je n’ai pas envie de vivre une saison comme ont vécu nos voisins et amis viennois et on courrait droit à un tel scénario si on venait à monter. Donc non, ça ne présente pas d’intérêt.
Merci, on te souhaite une belle fin de saison au Stade Métropolitain et bien sûr, de continuer à grandir pas à pas avec ce club issu du mariage entre Rillieux-la-Pape et l’ASVEL
Merci, à très bientôt.
Propos recueillis par Loïc Colombié
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