Retrouvez l’intégralité de la conférence de presse du manager du SC Albi (3eme) a quelques heures de la réception du CS Vienne (14eme) lors de la 17 eme journée de Nationale ce vendredi à 19h30.
La défaite à Périgueux n’a pas le même goût que celle à Bourg-en-Bresse car il y a eu beaucoup de fébrilité et de scories en 1ère mi-temps. Comment est-ce que tu analyses ça ?
En 1ère mi-temps ? Il n’y a rien eu en 1ère mi-temps, on est resté au vestiaire, pour faire la prestation que l’on a faite, il faut rester au vestiaire. Ça n’a rien à voir avec Bourg mais les matchs se suivent et ne se ressemblent pas. Pour d’autres domaines, on a été déçu et j’avouerai que nos 50 premières minutes ont été proches du néant.
Tu nous parles souvent du manque de maîtrise et du manque de constance mais là, on était vraiment au-delà de ça. C’était vraiment de la fébrilité et l’impression qu’on tremblait ?
C’était n’importe quoi. Souvent, quand tu sors d’un match où tu as été déçu, ce qui s’est passé avec Bourg, tu sais très bien qu’il va te falloir le premier quart d’heure qui va passer pour te remettre les idées au clair mais ça, ça arrive à toutes les équipes par contre, pas 50 minutes ! Mon analyse est très claire, c’est qu’à ce jeu, il faut vouloir dominer ton sujet et non pas attendre que le voisin fasse quelque chose pour toi. On a été hyper déçus de ces 50 minutes et ensuite, il y a eu ces 30 dernières minutes qui ont été bonnes et où il n’a pas fallu beaucoup pour aller plus loin. Bravo à eux.
Est-ce que tu as cru à la remontada ?
Celui qui n’y croit pas avec les secteurs forts que l’on a eus pendant ces 30 minutes-là, personne n’y croit. On a mis du jeu, on a produit, on a mis deux essais, il y a eu 2 essais à 1 encore mais par contre, tu ne peux pas jouer que 30 minutes, ce n’est pas possible. C’est cette inconstance qui nous joue des tours sur plein, plein, plein de matchs et c’est récurrent.
Du coup, ta réaction a été de faire rentrer le banc ?
Oui, bien sûr, faire rentrer le banc qui a fait changer la physionomie du match. Mais c’est quoi ça ? La réaction et si tu es une équipe à réaction, tu seras 8e du championnat. Il faut quand même mettre les choses dans l’ordre, on a l’ambition d’être dans les 6 mais cette année, y être se méritera. Donc bravo à Périgueux et nous, on doit se taire et bosser.
Qu’est-ce que tu as dit à tes gars à la mi-temps et à la fin du match car tu as dû avoir des discours un peu différents à ces deux moments ?
A la mi-temps, je les ai mis devant le fait accompli de ce qu’on était en train de produire, quant aux mots de la fin du match, je les garderai pour moi. Ca ne remet rien en question car c’est un match dans une saison, cette physionomie-là du match ne nous était pas encore arrivé comme ça cette année et en fait, j’ai envie de dire qu’on n’apprend pas de nos erreurs. Un quart d’heure, je comprends car quand tu as pris un coup sur le carafon avec le dénouement de la semaine précédente et même si tu le travailles la semaine, tu as toujours le début quand tu vas à l’extérieur mais un quart d’heure quoi, pas 45 ou 50 minutes, ça, ce n’est pas possible !
Est-ce que tu estimes que, pour l’instant, c’est le pire match de la saison en termes de contenu ?
Sur tout le match, je ne peux pas te dire oui car il y a eu les 30 dernières mais sur les 50 premières, oui ! C’est la pire que l’on ait faite et il n’y a que 12 à 3 avant un essai à la 48e qui te fait passer à 19-3 alors que tu as une pénaltouche et qu’on te siffle que tu fais écran parce qu’à ce moment-là, on n’était pas dedans.
Ce week-end, vous allez retrouver le Stadium et face au promu Vienne qui a du mal à s’acclimater à la Nationale. C’est peut-être l’occasion de relancer une dynamique ?
La dynamique n’est pas tellement cassée, elle est faite avec deux matchs à la maison et deux matchs à l’extérieur dans ce championnat. Vous étiez venus lorsqu’il y avait eu trois matchs à l’extérieur mais ce qui est le même truc : si tu n’en prends pas un des 3, tu as l’impression d’avoir raté. Ce championnat est fait comme ça, tu sortais deux fois, une contre une équipe qui avait un besoin vital de points si ce n’est à la vie à la mort et une autre où tu sais que personne n’y a gagné et où très peu de mecs n’y prennent même un point. Donc, sur ces deux matchs, tu sais que tu n’es pas au taquet de ton engagement et de ce que tu veux y mettre, tu vas revenir sans gagner, c’est sûr. Tu enchaînes donc ces deux matchs qui font qu’en termes de dynamique de victoires, tu te dis » putain, j’ai fait deux défaites » mais par contre, la dynamique d’équipe est la même. Quand tu as décidé de faire ce que tu avais à faire à Bourg, tu l’as bien fait, quand tu as décidé de faire ce que tu avais à faire à Périgueux avec tes points forts, avec tes çi et tes ça, quand tu as envoyé un peu les ballons. Pour moi, ce n’est pas une dynamique qu’il faut relancer, c’est qu’il faut mettre les ingrédients de ce qu’est Albi, quels sont les points forts d’Albi et surtout qu’est-ce qu’est Albi ? On est dans un département, dans une partie du département, où aujourd’hui, on a besoin de mecs investis totalement, que ce soit Pierre, Paulo, Jacquo, on a besoin de mecs qui défendent un blason, qui défendent un maillot et tant que je serai là, je défendrai ça. C’est ça qu’il faut, c’est cette dynamique-là qu’il faut retrouver, ce qui n’était jamais arrivé car je pense quand même qu’on est l’équipe qui a pris le plus de points de bonus défensifs à l’extérieur. Ça veut dire par contre que cet ADN, on l’a perdu pendant 50 minutes donc le résultat est logique à la fin. C’est ça qu’il faut retrouver, cet ADN qui doit tout le temps être le nôtre, qu’on gagne ou qu’on perde mais cet ADN ne peut pas être celui-là.
A l’inverse de ce que tu viens de dire, vous êtes l’équipe qui a pris quasiment le moins de bonus offensifs par rapport aux bonus défensifs. Maintenant, il faut savoir tuer les matchs à la maison car à plusieurs reprises, vous auriez pu le faire mais vous n’y êtes pas arrivés ?
Oui, il y a aussi l’efficacité quand tu rentres dans les zones de marque, le dernier match que l’on a fait à la maison, on est rentré trois fois dans l’en-but et on a fait trois en-avants. En Nationale, c’est fini cette époque où tu rentrais 12 fois dans les en-buts, si tu rentres trois fois dedans, tu es obligé d’en repartir au moins avec un que tu as mis au fond. Ca, et je n’incrimine pas le groupe, c’est aussi l’apprentissage, l’évolution et, en fait, de travailler la semaine pour s’améliorer le week-end. Tu peux le dire, la Nationale a changé dans ça à savoir que si tu n’es pas exigeant, tu passes à l’as et tu ne marques pas ce qui pouvait arriver les années d’avant sauf peut-être l’année dernière. Aujourd’hui, tu es obligé d’être exigeant dans cela pour en plus scorer quand tu en as l’opportunité pour faire des scores un peu fleuves ou autres. Même si le cas est différent, mon analyse reste l’inconstance, trouvez-moi un match où l’on a fait 80 minutes et bien, il y en a eu un, dont je tairai le nom, sur tout ce qu’on fait et on en a quand même fait 16. Un match sur 16 ?! C’est là que tu dois grandir, c’est sur ton inconstance et l’inconstance, c’est quoi ? C’est l’exigence, le travail que tu fais au quotidien, le travail que tu vas remettre à l’entraînement, c’est tout ça.
Qu’est-ce qu’il faut faire pour que les joueurs soient plus constants sur les matchs ?
Il faut déjà travailler plus souvent sous pression à l’entraînement, ce qu’on fait et ce qu’on va faire mais je crois aussi que le joueur proprement dit, individuellement, est à Albi en Nationale et en Nationale, tu es obligé de travailler sur ta personne et sur toi. Quelqu’un qui va péter un câble parce qu’il fait des fautes en veux-tu en voilà n’a plus sa place en Nationale et ça, même si on le travaille et qu’on travaille le mental. Le boulot est fait par les coaches mais il faut aussi prendre conscience chez les joueurs que le niveau est bon et que ce n’est pas » peut-être que ça va passer » ou que » ce n’est pas grave, la passe, je ne l’ai pas réussie là « . Non et ça, ça passe aussi par du travail supplémentaire à l’entraînement et par de l’individualisation, quand tu t’entraînes bien une semaine et que tu en fais plus régulièrement, ça te crée de la confiance et quand tu arrives au match, tu sais que tu es connecté. Quand un mec réceptionne un ballon, s’il en fait 20 par entraînement, il en aura pris 80 ou 100 dans la semaine et il aura déjà vécu 100 fois les 4 ballons qu’il aura en match. Je pense que ça passe par le travail à l’entraînement pour trouver ce truc-là mais par-dessus tout, ça ne remet rien en question de l’analyse que j’ai de l’ensemble du groupe. Le seul truc, c’est qu’il faut se mettre focus et arrêter de s’endormir parce qu’on a eu deux bons résultats, tous les week-end, et comme dans toutes les divisions professionnelles voir amateures, c’est remettre le bleu de chauffe.
Si on regarde les matchs à moitié plein, on parlait de 60 minutes la semaine dernière et des 20 minutes de ce week-end. Est-ce que ça peut marcher si on fait un amalgame ?
Non, ça, ça ne marche pas, que tu sois dans ça en début de saison ou pendant deux mois, OK mais là non. Je suis encore allé voir un match dimanche, il n’y a jamais du positif tout le long du match, tu as des trous comme ça arrive en équipe de France, il y a des moments positifs et des moments négatifs mais chez nous, parfois, c’est de là à là. Cette inconstance est terrible, parce qu’il y en a un qui va péter un câble ou qui va croire que c’est fait ou en contrepartie, on est mal embarqués et on te renverse le bordel, on prend le jeu à notre compte mais tu ne gagnes rien en jouant comme ça, c’est la vérité. Ça, il faut qu’on le travaille et il faut que nous les coaches, on soit intransigeant sur la qualité de nos entraînements de la première à la dernière car c’est aussi grâce à ça qu’on donnera cette exigence aux joueurs. Si on laisse passer des petits trucs, ça se décuple en match donc non, il faut être exigeant tout en restant modéré dans ses propos car exigeant ne veut pas dire qu’on est dur. Tu es exigeant parce-que le niveau est exigeant, que tu sautes à 6, 7 ou 8 mètres, ce n’est pas pareil pour le lanceur ni pour le mec qui va recevoir la balle ni pour le 9. C’est là-dessus qu’il faut que l’on soit plus exigeant et c’est ça que les joueurs doivent voir et sentir.
Quand vous allez arriver dans le money-time, ces trous d’air seront aussi fatals et rédhibitoires car si tu as un trou d’air de 10 minutes en play-off, c’est souvent fatal ?
Vous avez été témoins de nos deux dernières années et on ne peut pas dire sur les barrages, demi-aller, demi-retour que l’on a vécus depuis 2 ans qu’on a été des buses pendant 3 matchs. Il y a par contre un truc qui est vrai, et même d’un match à l’autre, c’est cette inconstance et c’est le plus dur à obtenir. On ne va pas dire que c’est facile, c’est le plus dur quand tu es joueur mais aussi pour le staff d’amener cette constance et on est bien placé pour le savoir, vraiment bien placé. En fait, je me dis qu’il faut qu’on y travaille, comment ? On est en train d’y réfléchir mais il faut que l’on gagne en maîtrise.
Est-ce que ça remet en question la philosophie que vous avez depuis le début avec Alex à savoir » on joue à 40 voire plus » ?
C’est une bonne question. Je ne vais bien sûr pas te dire que j’étais pour les 40 et que maintenant, on n’est plus que 25, c’est notre façon d’entraîner et notre philosophie, ça donne sa chance à tout le monde. On va encore la donner mais je pense qu’on va moins la donner dans les semaines qui vont arriver. Pourquoi ? Parce qu’on va arriver au sprint final dans pas longtemps. Je crois qu’aujourd’hui, il faut accepter que l’on donne parfois le maillot à un mec qui est moins bon. On est encore en Janvier, il faut que l’on ait une vue d’ensemble, on ne peut pas écarter un joueur du mois de Janvier jusqu’en Avril, Mai ou Juin mais vous savez aussi comment je fonctionne et plus on va avancer, moins on va tourner. Il n’y aura plus d’explication parce-que les chances auront été données, on peut se regarder sur ça et je leur dis aussi, c’est comme pour ce week-end, il y aura 23, 23 auront un maillot donc prend le et garde le. Qu’il y ait des absents, pas d’absent, des blessés, pas de blessé, prend le et garde le.
Le mot d’ordre sera rébellion ?
Non, pour moi, c’est investissement sur 80 minutes.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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