#Rugby – Nationale / Mathieu Bonello (Albi) : «On n’a absolument rien à perdre mais c’est un gros morceau que l’on va affronter!»

Retrouvez l’intégralité de la conférence de presse de Mathieu Bonello, le manager du Sporting Club Albigeois, a quelques heures de défier les ex pensionnaires de Pro D2 de Carcassonne lors de la 8eme journée de Nationale. Le SCA actuel leader du championnat va affronter ce vendredi soir dans l’Aude, un véritable point de passage de son début de saison.

Carcassonne Vs Albi une rencontre à suivre en direct dès 18h45 via la page facebook du : Le #MagSport Web TV / Radio.

Crédit photo Jacques Massine – Le #MagSport

Pour changer un petit peu, on va commencer par la question d’actualité. Il y avait dimanche soir un match que tout le rugby français a regardé, France / Afrique du Sud et comme tu as et des français et des africains du sud dans ton effectif, vous avez dû en causer un petit peu à l’entraînement lundi ? 

 

Un peu mais pas trop. On n’a pas trop de poids ni de pouvoir sur le match de dimanche soir même si on est très déçus, il y en avait forcément qui étaient contents et d’autres moins. Pour nous, en tant que français, c’est forcément une énorme déception mais, et pour résumer, je crois qu’ils n’avaient pas les dieux du rugby avec eux. 

 

Le défi face à Carcassonne va être aussi gros que celui de la France face à l’Afrique du Sud ? 

 

Il va être gros et important. C’est une grosse équipe, elle l’a prouvé de par ses résultats, ils descendent de l’échelon supérieur et ils ont l’habitude. Je trouve que leur effectif est vraiment solide, tant en qualité qu’en quantité, et c’est un gros morceau. On n’a absolument rien à perdre mais c’est un gros morceau que l’on va affronter.

 

Est-ce que c’est un nouveau championnat qui commence pour vous car y a eu trois réceptions avant plusieurs déplacements ? 

 

Non, pas du tout. Ce n’est pas un nouveau championnat mais la suite de notre championnat avec un chemin et cette année, les équipes ont souvent 2, 3 ou 4 réceptions de rang pour ensuite sortir aussi plusieurs fois. Ça fait partie du calendrier de la Nationale cette année et il faut s’y faire, ce qu’on a fait avant, on l’a fait et on ne nous le prendra pas, reste maintenant à regarder devant. On a fait le job à la maison et ça nous permet de continuer à avancer. 

 

Fin de bloc chez une équipe qui, comme tu l’as dit, était en Pro D2 l’année dernière. Au lycée, on passait un bac blanc chaque trimestre donc est-ce qu’on comparer ce match à un bac blanc par rapport aux play-offs ? 

 

Non, on est trop loin, on est mi-octobre et si on a la chance d’être dans les 6, ce sera au mois de Mai donc non, ça n’a rien à voir. C’est un match de rugby contre une très grosse équipe chez eux et, comme je l’ai dit, on ne joue pas la saison sur ce match-là. Quoi qu’il se passe, la saison va continuer, on aura fait de bons résultats avant donc non, ce n’est pas un match couperet. 

 

Sans faire les fanfarons, vous avez enchaîné deux très bons matchs et des matchs aboutis. Est-ce que ça ne rassure pas de se dire qu’on arrive dans les meilleures conditions chez un très, très gros comme Carcassonne ? 

 

Les victoires amènent forcément de la confiance. Le groupe a emmagasiné de la confiance mais on a bien vu, et même à différents niveaux, que la confiance ne faisait pas tout et qu’il fallait se remettre en question chaque semaine. Bien sûr que, quand tu vas chez un très gros, il vaut mieux avoir de la confiance car ils n’ont pas fait leurs résultats par hasard, c’est qu’ils ont une bonne équipe et que ça bosse bien. 

 

Les deux packs vont être équivalents en termes de tonnages. Depuis le début, Albi a l’un des plus gros packs de Nationale mais là, vous allez vous retrouver face à quelque chose d’à peu près similaire ? 

 

Je trouve que ce ne sont que des joueurs de très haut niveau. Ils ont un recrutement de qualité et ça densifie forcément le paquet d’avants donc on sait qu’on aura un gros morceau face à nous. 

 

Hyères-Carqueiranne La Crau vous a permis d’avoir un bon test car ils avaient aussi un 5 de devant assez costaud ? 

 

Oui, Hyères-Carqueiranne La Crau est très, très costaud, on connaît les valeurs de cette équipe et on n’a pas été déçus. C’est à nous de nous préparer pour terminer le bloc et donner le meilleur de nous-mêmes. 

 

Samedi dernier, on a vu Albi être embêté sur les ballons portés. Ça faisait longtemps que ça n’avait pas été le cas, Hyères-Carqueiranne La Crau a marqué sur ballon porté et vous ont contré là-dessus à la fin. Est-ce que ce sont des choses que vous avez travaillées à l’entraînement cette semaine ? 

 

Non, pas plus que ça. Les autres équipes ont le droit d’être bonnes, il y a aussi des choses que je tairais comme celles, je crois, de dimanche soir. 

 

Qu’est-ce que tu tires comme enseignement positif de la rencontre contre Hyères-Carqueiranne La Crau ? 

 

Ce que j’en tire, c’est qu’on a relancé des joueurs. On a encore plus élargi le groupe et on a fait jouer des joueurs sur un match à la maison qui était aussi compliqué à aborder car, concernant la succession des matchs à domicile, deux, je n’aimais pas trop, trois, j’aime encore moins, je trouve que c’est difficile à appréhender. J’ai bien aimé que l’équipe s’élargisse au niveau des postes et que les joueurs puissent prendre du temps de jeu car quand tu prends du temps de jeu, ça vaut tous les entraînements du monde. Ils ont besoin de pratiquer et là, ils l’ont fait mais maintenant, il y a un gros match qui va arriver. 

 

Pour rebondir sur tes propos, Camille Jarreau est l’exemple type du joueur qui est rentré et qui a fait une belle prestation ? 

 

Tu prends cet exemple-là donc je vais repartir sur ce sujet-là. Camille a eu quelques petits soucis et a peut-être un peu moins joué mais il a su saisir et prendre sa chance, on ne sait pas ce qu’on fera vendredi dans l’équipe mais ça permet d’avoir de la concurrence. Il y a de la concurrence hyper saine à tous les postes et, comme je le dis souvent, il ne faut pas en vouloir à son collègue. C’est ce qu’il se passe donc ça fait une émulation et ça tire le groupe vers le haut, les joueurs s’améliorent de sortie en sortie et je trouve que plus il y a de concurrence, plus le niveau s’élève. C’est vrai que ça en a été le parfait reflet samedi. 

 

Tu parlais de la difficulté d’enchaîner les matchs à domicile. Est-ce que d’aller jouer maintenant trois matchs à l’extérieur décharge le groupe d’une pression mentale ? 

 

Je pense qu’on a fait le taf et vous connaissez mon analyse sur ça à savoir qu’il est hyper important d’essayer de tout faire pour gagner à la maison. Avec les résultats des uns et des autres à droite et à gauche, on s’aperçoit que si tu restes invaincu chez toi, tu auras fait une grosse partie du boulot pour être dans les 6 et je le pense vraiment. C’est important donc tu as par moment un peu de pression que tu as moins à l’extérieur mais ce n’est pas parce-que tu l’as moins que tu dois y aller un peu plus dilettante sinon, on en prendra 40 et ce sera vite plié. Il est certain que quand tu as des résultats positifs à la maison, ça t’amène quand même de la confiance et un peu plus de légèreté sur les futurs matchs à l’extérieur. 

 

A Carcassonne, il y a en face un manager qui s’appelle Jean-Marc Aué et qui a entraîné à Castres. Est-ce que tu l’as côtoyé et est-ce que tu le connais bien ? 

 

On est amis avec Jean-Marc, lui finissait quand moi je débutais, je ne vais pas trop le rajeunir (rires). Je plaisante, c’est un copain, un bon copain, on a passé une saison à jouer et on est resté assez proches puisqu’il a bossé pendant longtemps sur Gaillac. Il a été parfaitement intégré au paysage gaillacois et quand on rentre dans ce paysage-là dans le milieu du rugby, on se côtoie forcément et ça va être avec beaucoup de plaisir de le retrouver et de partager avec lui après le match. 

 

En termes de stratégie, quand on se connaît l’un l’autre, ça met quand même un algorithme de plus ? 

 

Bien sûr. Il est sûr qu’on se connaît, je le connais, il me connaît mais on essaye de bien faire jouer nos équipes ou qu’elles performent. Nous, on va aller chez eux, il y a un gros match à jouer et comme je le dis toujours, l’amitié restera à la sortie du match quoi qu’il se passe et c’est ça le plus important. On est que de passage et quand on croise des gens qui nous sont proches et avec qui on partage les mêmes valeurs, on a toujours plaisir à les revoir. Il y a le match mais il y a aussi tout le reste après. 

 

On a vu de beaux essais contre Hyères-Carqueiranne La Crau, entre autres celui initié par Théo Vidal. J’imagine que ça a dû te ravir ?

 

Evidemment. On essaye aussi de varier notre jeu, ça n’est pas toujours facile et ça met du temps, vous l’avez vu, mais je crois qu’il n’y a pas qu’une vérité. Moi, je pense qu’aujourd’hui, le rugby demande à être de plus en plus complet et il est sûr que ça nous rajoute une corde à notre arc. En tous cas, on veut que les joueurs y prennent du plaisir et d’habitude, quand tu prends du plaisir, ça fonctionne même si on a encore beaucoup de travail à réaliser. 

 

Ça doit vous faire plaisir avec Alex de voir que quand les avants se font bouger comme contre Hyères-Carqueiranne la Crau, ce sont les arrières qui ont pris le relais ? 

 

Il faut être capables de s’adapter mais aussi être capables un jour d’être bons sur les deux compartiments. On essaye de ne pas trop mettre les avants et les 3/4 d’un côté car c’est une équipe, les avants ont besoin des 3/4 tout comme les 3/4 ont besoin des avants et il est sûr que plus on sera complet, plus un secteur prendra le relais quand l’autre sera contré. C’est le but de chaque manager ou de chaque équipe d’être assez complet mais pour ça, il faut aussi avoir les joueurs pour et il est certain que cette année, on a l’effectif qui peut réaliser de belles choses même si, encore une fois, on n’a rien fait. On s’améliore de sortie en sortie et là, on va avoir un gros morceau devant nous. 

 

Dimanche soir, on a vu un élément stratégique peu utilisé dans le rugby à savoir l’arrière sud-africain qui, sur un arrêt de volée, demande la mêlée. Est-ce que ça t’a donné des idées ?

 

Incroyable, franchement ! Moi, je suis très transparent avec ça et vu l’arbitrage des mêlées où c’est tellement la pièce, et même quand moi j’étais au milieu, on ne savait pas qui avait fait la faute ou pas, que je trouve que c’est très courageux quand tu es dans le camp d’en face de demander à tes avants de faire 60 mètres pour te replacer et faire une mêlée ultra importante à 18 ou 20 mètres de ta ligne. En toute transparence encore une fois, quand il a annoncé ça, je me suis dit  » la chance pour nous  » et finalement, ils ont eu raison puisqu’il y a eu pénalité derrière. Je trouve que c’est aussi imposer un certain rugby et une certaine force mais pour un match à ce niveau-là de la compétition, c’était courageux. 

 

Où en êtes-vous de l’infirmerie ? 

 

Toujours pareil avec François Fontaine qui est sûrement en train de revenir pour le prochain bloc donc c’est une bonne chose. On est toujours avec nos blessés et ça va être un peu le même groupe qui va se déplacer.

Propos recueillis par Loïc Colombié

Article en partenariat avec

Laisser un commentaire