#Rugby – Nationale / Jean Baptiste Di Martino (Massy) : «C’est juste une très belle histoire!»

Jean-Baptiste Di Martino, le coach des lignes arrières massicoises, était sur son petit nuage quelques secondes après le titre de champion de France (Nationale) des Franciliens. Le RCME qui avait acquis son accession en Pro D2 face à Albi (Victoire 40-10) une semaine auparavant, a ponctué sur la pelouse du Stade Ernest Argeles de Blagnac cette saison hors norme par un sacre aux dépends de Soyaux Angoulême (38-10). Ce produit de l’école massicoise qui, a gravit les échelons au sein de l’entité essonniene pour devenir le coach de son club de cœur, ne pouvait que savourer cette consécration. Adepte du collectif, JB Di Martino a tenu à mettre a l’honneur ce groupe ayant finit premier des phases régulières et qui a écrit une nouvelle page historique du RC Massy.

Crédit photo Killarney

Ce que vous avez fait est quasiment irréel, vous mettez 40 points à tout le monde sur les deux derniers matchs. Vous marchez sur l’eau ?

 

Ils sont tellement proches, tellement amis, c’est un groupe qui s’aime tellement que ça fait un moment qu’ils ont décidé de faire un truc exceptionnel cette année. Quand il a fallu mettre le bleu de chauffe, ils l’ont mis et quand ils ont décidé de le faire, ils l’ont fait. Ça a été la semaine dernière mais ça a aussi été sur des matchs où il fallait gagner et où ils l’ont fait à chaque fois. Je suis content qu’ils aient trouvé les ressources physiques, car ils étaient quand même bien empruntés, et surtout mentales pour aujourd’hui. Je crois que c’est encore un match que l’on gagne à 23, avec le banc qui ne fait jamais tomber le régime en termes de combat et de déplacements. Aujourd’hui, ils ont montré qu’ils le voulaient et je suis content pour eux car franchement, ils l’ont mérité et on va maintenant profiter de ces derniers moments de la saison. 

Toi qui es un jeune entraîneur, tu prouves qu’il n’y a pas besoin d’avoir 40 ans d’expérience pour réussir ? 

 

C’est un tout. Je ne délie pas totalement cette saison-là de ce qu’on a vécu l’année dernière ou même celle d’avant, on a reconstruit progressivement après la dernière descente de Pro D2. On a bâti autour d’hommes du club, des hommes qui ont grandi au cours de ces 2 / 3 dernières années et qui, aujourd’hui, ont vraiment pris un statut dans cette équipe. On a aussi construit l’équipe avec des mecs de l’extérieur qu’on a été cherché et je pense qu’on ne s’est pas beaucoup trompé humainement. Je crois que c’est un tout, une osmose, on a eu un style de management qui a bien correspondu, c’est une osmose entre nous tous, entre tous les membres du staff que je tiens encore à remercier aujourd’hui car il y a des mecs de l’ombre qui ont beaucoup donné. On a vraiment réalisé cette saison à 41, il y avait 41 joueurs et tout le monde a compté, aujourd’hui, il y avait tous les hors-groupe et les mecs qui ne jouaient pas qui ont fait le déplacement, ils ont traversé la France en bus pour venir voir leurs potes sans avoir jamais le côté aigri et frustration de ne pas jouer. C’est le groupe qui a été le héros cette année et c’est top. 

On parle souvent de budget et d’argent dans le rugby moderne mais vous avez montré qu’en n’ayant pas le plus gros budget, avec de la formation, de l’envie et un état d’esprit, on arrive à soulever des montagnes ? 

 

Oui et je pense qu’ils se sont chacun plus que jamais investis dans cette saison et ils ont donné sur le terrain. Ils ont aussi fait beaucoup en-dehors du terrain, ils ont un petit peu redynamisé le club à tous les échelons, ils ont donné envie aux jeunes de jouer en première à Massy, de venir nous supporter. Ce qu’ils ont mis sur le terrain et ce qu’ils ont fait en-dehors, ça a relancé un petit peu tout le club et je pense que le symbole de la demi-finale où on arrive à remplir le Ladoumègue un dimanche à 19h, jour de fête des mères, montre qu’ils ont vraiment créé cet engouement autour d’eux et je pense qu’ils le méritent. Je suis super heureux pour eux. 

Maintenant que vous êtes en Pro D2, est-ce que vous allez un peu transformer votre philosophie ou alors ne rien renier et jouer à la Massy ? 

 

On va forcément s’enrichir de cette saison pour garder ce qui a bien marché et certainement changer certaines choses. Il y a aussi des adaptations à avoir car ce n’est pas tout à fait le même championnat, jouer le maintien n’est pas tout à fait comme jouer une montée donc il y a plein de choses qui vont être organisées. Les objectifs vont être différents et tout va découler de ces objectifs qui vont changer donc il y aura des ajustements. On va être dans la continuité et la première des satisfactions est que l’on a gardé tous les joueurs ce qui était aussi un pari fou que de pouvoir annoncer en Janvier qu’on avait fait re-signer tous les joueurs. D’être dans la continuité sportive et rugbystique est, je pense, un vrai atout pour se maintenir, et d’être dans la continuité humaine, avec cet état d’esprit-là, va aussi nous aider. 

On est dans une société picturale donc, quelle est l’image que tu vas retenir ? Celle du bouclier ou y en a-t-il une autre plus frappante ? 

 

C’est toute l’histoire. Je leur ai dit avant le match qu’on était déjà là, que c’était déjà fini et que plus c’est beau, plus ça passe vite. Moi, je me souviens de ce groupe-là où on ne savait pas trop où on allait, on débarque dans un couvent au fin fond du Jura en bus, les mecs se demandent un peu où ils sont et 10 mois 1/2 / 11 mois plus tard, ces mecs sont champions de France. C’est juste une très belle histoire.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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