
Si on prend une parabole scolaire, j’ai envie de dire » est-ce que ce groupe n’a pas encore besoin de consolider ses acquis avant de pouvoir les valider au plus haut niveau » ?
Consolider ses acquis … C’est déjà pour l’instant consolider les résultats parce-que c’est positif et que ça permet clairement aux joueurs de travailler dans le confort et de pouvoir se développer plus facilement, c’est toujours plus simple que de perdre et de tirer la sonnette d’alarme. On va évoluer, on va grandir ensemble mais les joueurs sont demandeurs et aujourd’hui, on appuie plus sur du détail que sur le projet de jeu en lui-même qui a été mis en place et dont les joueurs, je pense, se sont imprégnés. Concernant le détail, et c’est ça qui est très positif, on évolue de week-end en week-end.

Tu nous as reparlé du fait d’exploiter les ballons et à trop jouer quand il ne le faut pas et inversement donc sans dire que les démons du début de saison étaient revenus mais on a quand même vu par moment que les joueurs étaient un petit peu trop sortis du cadre sans produire ce qu’il y avait eu sur les matchs passés ?
Je le dis honnêtement, si c’est un démon que de surjouer, je préfère des démons comme ça à cadrer que de gagner ou de perdre un match sans saveur et sans jeu, sans initiative, que les joueurs se sentent bridés. Oui, on est un peu retombé dans nos travers mais ce ne sont pas de gros travers, c’est juste qu’on est passé sur des ballons mais ça fait partie de l’évolution des joueurs de faire les bons choix au bon moment et c’est ça le plus dur. Un joueur de haut niveau se doit de faire les bons choix et oui, on a vu qu’à force de jouer beaucoup et parfois même de surjouer, ce n’est pas ça le plus handicapant, c’est qu’on a surjoué mais peut-être joué dans les mauvaises zones ou au mauvais endroit. C’est donc surtout ça qui a été le plus handicapant par moment par contre, on a aussi vu que dès qu’ils jouaient où il fallait, que les choix étaient justes et que les joueurs arrivaient au bon endroit au bon moment, on a aussi produit des choses de grande envergure dont un essai de 3 minutes 20. Ça, ce n’est que positif pour la suite et les joueurs en prennent conscience tous les week-ends.

On remarque encore des déséquilibres entre les deux mi-temps. On a peut-être cette fois-ci usé en 1ère période et qu’on a pu jouer en 2e car ils étaient peut-être un peu HS du côté du physique. Comment analysez-vous ces déséquilibres sur plusieurs matchs ?
Parce qu’on savait à quoi s’attendre ce week-end avec cette équipe de Tarbes. Sur la première mi-temps, ils ont envoyé toutes leurs forces dans la bataille, ils ont été très agressifs en défense tout comme dans les rushs, sur les fondamentaux, dans les rucks, on a vu qu’ils étaient présents, les joueurs n’avaient pas le temps de faire un clignement d’œil sinon, ils perdaient le ballon de vue et on avait un joueur tarbais qui était déjà à gratter le ballon. Ils nous ont sacrément mis une guerre des rucks donc à la mi-temps, on ne s’est pas affolé avec les joueurs, on savait qu’ils ne pourraient pas tenir 80 minutes comme ça et on a par conséquent garder notre ligne de conduite. A la mi-temps, le discours envers les joueurs a été très positif et ils ont continué à accélérer sur le début de la seconde mi-temps et c’est clairement là que le match s’est joué. C’est pour ça que oui, la 1ère période a été plus compliquée mais contrairement aux matchs d’avant où on avait des périodes de trous, là, ce n’est pas le cas, c’est clairement Tarbes qui nous a rendu la 1ère mi-temps compliquée avec leurs valeurs et leurs forces mais qu’ils n’ont pas réussir à tenir sur l’ensemble du match. Je tire un coup de chapeau aux joueurs sur la seconde mi-temps car ils ont su accélérer au moment où il le fallait.

Vendredi, c’est Rennes, Rennes qui a fait tomber Narbonne qui, avant ce match-là, était leader du championnat. C’est un promu mais qu’est-ce que ça vous inspire ?
Contrairement aux années précédentes où les promus étaient vraiment des promus et qu’il y avait quand même un fossé entre la Nationale 2 et la Nationale, comme entre la Pro D2 et le Top 14, là, on voit que les équipes qui montent l’ont bien préparé depuis quelques années et sincèrement, je n’appellerai pas ça des équipes promues, clairement pas. On l’a encore vu ce week-end, ce n’est pas dû au hasard que Rennes batte Narbonne, j’ai regardé la rencontre et ils font vraiment un sacré match, un match d’hommes, un match d’enjeux dont ils ont su sortir victorieux. Franchement, on s’attend aujourd’hui à une grosse, grosse équipe de Rennes et, comme on l’a dit lundi matin aux joueurs, avec tout le travail qu’ils fournissent depuis le début de l’année qui est très positif et qui fait qu’on avance chaque week-end, on pourrait se remettre la tête sous l’eau en perdant contre Rennes alors qu’il n’y a pas de raison. Il faut que l’on reste nous-mêmes, qu’on se concentre sur nous-mêmes et surtout qu’on s’attende à un très gros match contre cette équipe de Rennes car ils ont plus que des raisons de venir ici avec des ambitions.

On a vu Théo Mercadier sortir face à Tarbes, je pense qu’il va y avoir de l’imagerie ?
On n’a pas encore eu les images mais on va être honnête, ça ne sent pas bon pour ce week-end, tout le monde l’aura vu donc on ne va pas mentir.

Et Nicola Bozzo?
C’est plus rassurant, il a déjà repris la course lundi, il postulera pour ce week-end donc c’est plus de peur que de mal. Encore une fois, sur l’infirmerie, et ça me plaît de vous le dire tous les lundis, on est épargné et on va même encore faire rentrer du monde, Lucas Pindor et d’autres donc on ne va pas se plaindre.

Quant à Camille Jarraud, je crois qu’il a pris son 3e jaune face à Tarbes ?
On va parler d’un excès d’engagement mais en effet, 3e jaune donc il est suspendu.

Est-ce que vous sélectionnez les profils en fonction de la saison et de l’adversaire ? Est-ce qu’il y a plus de joueurs d’hiver que de printemps ou d’été ou est-ce que vous recherchez un profil type pour un poste ?
On a des profils différents donc, en fait, on a aussi une qualité d’équipe qui permet d’avoir des qualités intrinsèques et donc de ne pas se dire » lui, c’est un centre, lui, c’est un 5, lui, c’est un ailier « . Ils ont clairement un maillot à mettre qu’on leur donne et qu’ils viennent chercher mais par contre, ils peuvent jouer à beaucoup de postes, ils peuvent jouer centres, ailiers, arrières. On l’a vu, on est beaucoup sur le joueur et sur les qualités du joueur et c’est l’avantage, on l’a vu par exemple en 2e ligne où Antoine a joué mais aussi Jack Whetton, Calmont qui a joué, Jarraud qui a dépanné, Ponsole qui est monté alors que pourtant, on avait Horvat et Mercadier. En fait, on a des qualités de joueurs qui, en fonction de la météo, de l’équipe, du projet qu’on souhaite mettre sur le match, des choix stratégiques, nous permettent de choisir quelles qualités et quels profils de joueurs on veut mettre. C’est ce qui fait notre force aujourd’hui et il faut que l’on continue comme ça car tout le monde rentre et tout le monde est positif, tout le monde fait de bonnes prestations et quelle que soit l’équipe qu’on aligne, tout le monde est câblé à 100% pour être le plus ambitieux possible. C’est notre mot depuis le début de la saison et on le gardera toute la saison.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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