On avait dit que s’il y avait 4 victoires d’affilée, et sans basculer sur de grands trucs, on serait quand même sur un rythme de très haut de tableau. Est-ce que tu confirmes ?
Sincèrement, non, je ne confirme toujours pas. Pourquoi ? Parce-que bien sûr que c’est du confort, bien sûr que ça fait du bien, ça montre surtout que les joueurs se payent de leurs qualités depuis maintenant 3 mois et que, on le répète aussi depuis trois mois, on a vraiment un groupe qui respecte le maillot, le club ainsi que les valeurs de ce club et ça, c’est primordial mais si on regarde par la suite, on n’en est qu’à 7 journées, il y a une seconde phase de championnat qui va être très costaud. On va se déplacer chez des équipes qui vont jouer le maintien ou autres, on va aussi recevoir de grosses équipes chez nous donc on n’est pas non plus à l’abri de faire un faux-pas et aujourd’hui, le seul confort que l’on a, c’est d’engranger des victoires, de prendre des jokers, d’avancer sereinement et on l’a encore vu à l’entraînement lundi après-midi, on travaille dans la bonne humeur et c’est quand même beaucoup plus agréable que de travailler sous pression.
Tu conviendras de dire que des équipes qui font des séries de 4 matchs sans défaite, il n’y en aura pas 10 dans la saison ?
Bien sûr, c’est forcément bon à prendre et on le prend, je pense que le groupe, tout comme le staff et le club, sont très contents de cette spirale positive par contre, comme je l’ai dit, on est aussi là pour faire garder les pieds sur terre à tous les joueurs et à tout le monde. C’est très positif aujourd’hui mais on sait aussi que si on enchaîne 2 contre-performances, ça peut aller très vite tant pour nous, staff et groupe, que pour la vision des gens qui vont se dire qu’en fait, on n’est pas invité donc, à ce jour, on savoure mais ça ne nous empêche pas de garder le cap, nos objectifs et notre ambition sur chaque match et de bien travailler et de bien se préparer dans le confort, parce-que c’est surtout un confort.
Quel va être l’objectif contre Marcq-en-Barœul vendredi ? Finir le travail et valider ce premier petit tir du championnat par une victoire à domicile ?
Absolument parce qu’on fait de bonnes prestations et qu’on évolue encore chaque week-end même si on est encore loin d’être prêt mais on est quand même bien en place. C’est aussi de confirmer, c’est vraiment de confirmer parce qu’on est sur une belle série positive et que clairement, si on venait à perdre contre Marcq-en-Barœul à la maison, ce qu’on n’envisage pas, ça remettrait tout à zéro et ça n’est pas le but. Le but aujourd’hui, comme je le disais, c’est d’avoir un confort de travail et que cette victoire serve à gagner ce week-end pour continuer à avancer, continuer à travailler mais surtout travailler sereinement avec ce groupe. Il faut être plein d’ambitions mais il faut aussi être plein d’humilité parce qu’on voit Marcq-en-Barœul et qu’encore le week-end dernier contre Narbonne, c’est une équipe qui vend chèrement sa peau et qui a de grosses qualités d’équipe. Je suis sûr qu’ils ne vont pas venir en victimes chez nous et que si on ne met pas les ingrédients et que l’on est suffisant … On l’a été une fois et on sait ce que ça a donné, il ne faut pas retomber là-dedans ni manquer d’humilité. Il faut bien préparer le match, bien préparer la semaine et surtout confirmer sur ce week-end qui va aussi être important pour nous pour basculer sur une spirale plus que positive.
Une analyse de cette victoire à Bourg-en-Bresse ?
Un match à deux visages avec une 1ère mi-temps serrée avec beaucoup d’agressivité de la part de Bourg-en-Bresse qui nous ont mis la guerre dans les rucks. Ils nous ont empêché de mettre du rythme, on n’a pas été assez présents dans cette zone de combat car ils y ont mis beaucoup d’engagement. Par contre, en 2e mi-temps, on a vu que sur le groupe ainsi que sur les finisseurs, on n’a pas eu de baisse de régime ce qui est quand même assez notre force cette année, on a réussi à régler ce problème des rucks ainsi que de faire une belle, belle 2e période dans les intentions, dans le jeu produit, dans les choix également ce qui nous a permis de marquer. Il y aussi deux essais tout fait que l’on se rate à 10 mètres de la ligne, un 3e qui est ballon enterré sur une belle combinaison. Je pense que sur la 2e mi-temps, on a quand même pris le dessus physiquement, on a réussi à mettre notre jeu beaucoup plus en place suite aux rucks qui ont été réglés et on a vu que cette 2e mi-temps qui correspondait plus à la philosophie des joueurs.
Quelles sont les analogies et les différences entre la victoire à Bourg et celle à Rouen ?
La victoire à Bourg, comme je l’ai dit, c’est clairement parce qu’on a su garder le cap pendant tout le match mais aussi à imposer notre jeu petit à petit, si la 1ère a été compliquée, je pense que, sans manquer d’humilité, la 2e a été dominée de notre part. A Rouen, c’était plus dans le combat et dans l’état d’esprit collectif où les joueurs ont été chercher un supplément d’âme pour ne rien lâcher, pour aller chercher une victoire, ce qu’ils ont fait sur la fin de match. Pour moi, ce sont deux matchs complètement différents avec deux équipes qui ne ressemblent pas non plus mai, par contre, au bout du compte, on voit que notre équipe et notre groupe savent s’adapter aux deux équipes qui avaient un profil de jeu différent.
Vous aviez quand même pas mal remanié le groupe pour ce match à Bourg et avec quand même quelques innovations à certains postes ?
Non ! J’ai l’impression que je me répète depuis deux mois mais on n’a pas fait tourner, on a mis des joueurs qui étaient à 100%, des joueurs qui avaient le niveau de jouer en Nationale et des joueurs qui étaient là pour faire un coup et être ambitieux. On ne parlait même pas de victoire avant, on parlait juste de montrer un beau visage, du contenu, respecter le maillot et les joueurs qui étaient sur le terrain étaient des joueurs qui méritaient d’aller faire un coup là-bas et ils l’ont prouvé. Aujourd’hui, on ne fait pas de social et, on ne va pas se mentir, un joueur qui n’a pas le niveau ne jouera pas jusqu’à ce qu’il vienne gagner le maillot et qu’il obtienne le niveau de Nationale. On a le confort d’avoir un groupe élargi, surtout des joueurs de qualité qui ont le niveau de jouer dans ce championnat donc, à partir de là, c’est un confort pour le staff de pouvoir mettre n’importe quel joueur et de voir qu’à ce niveau-là, ils répondent tous présents, que tout le monde est à 100% sur le terrain et que tout le monde va dans le même sens. C’est ça l’avantage mais ce n’est pas un turn-over, comme je l’ai dit, on sera ambitieux sur tous les matchs, qu’ils soient à domicile ou à l’extérieur.
Ce qui va tourner ce week-end, c’est le stade dans lequel vous allez jouer. Est-ce qu’il y a des préparations différentes avec peut-être un entraînement à Mazicou car les repères vont forcément changer pour l’équipe ?
Oui, il y a aura une mise en place à Mazicou jeudi matin pour voir le stade et prendre nos repères. Ça reste un match sur un terrain de rugby quel que soit le lieu, il faut certes prendre les repères dans ce stade mais il faut aussi ne pas se poser trop de questions et se baser sur notre confiance. Ce qui est un peu plus gênant, c’est la taille du stade car on voit que sur les 4 derniers week-ends qu’on monte au niveau spectateurs, je crois qu’on est parti sur une base de 1 700 pour monter à 2 200 et 2 500 et je pense qu’au fur et à mesure des matchs, il prend l’envie aux gens de venir un peu plus nous voir et d’être derrière nous car je pense qu’il s’identifie aussi à ce groupe assez exceptionnel pour l’instant, même s’il faut garder le cap. C’est dommage car peut-être que sur ce week-end-là, on aurait pu atteindre 3 000 personnes mais on s’adapte, c’est un moment important pour la saison et surtout, au-delà de la tribune et du contour, c’est le terrain qui va primer et il faut qu’on finisse le job.
Les vestiaires sont assez grands pour accueillir toute l’équipe ?
Exactement mais même s’ils étaient petits, on sait se serrer dans le rugby (rires).
Pour en revenir à vendredi, tu disais « chaque équipe vient avec des ambitions » et on voit que c’est un championnat très serré, il n’y a pas d’équipe larguée à part peut-être Bourgoin à l’instant T. Comment est-ce que vous appréhendez ce match-là face à cette équipe de Marcq-en-Barœul qui va venir sans pression chez nous ?
Tu as tout résumé et tu l’as bien dit, il n’y a pas de petite équipe, je pense que Flo l’a assez répété pendant les conférences et on le voit. Rennes est allé gagner à Suresnes ce week-end alors qu’ils perdaient et qu’ils étaient en bas avec Bourgoin et on voit que même les derniers ou les avant-derniers vont gagner chez le 4e. C’est aussi la beauté de ce sport qui fait que, comme je le disais tout à l’heure, si on est suffisant, qu’on ne met pas les ingrédients, tout le monde peut surprendre tout le monde donc c’est beau parce-que chaque week-end, ça a des émotions et des investissements différents et que si on veut continuer à avoir cette spirale positive, il faut que ce qu’on cultive depuis le début de la saison soit remis en cause perpétuellement et remis en place sur le terrain le week-end. Je vais me répéter mais je suis persuadé que Marcq-en-Barœul ne va pas venir en victime, ils vont vouloir nous accrocher, vouloir gratter le moindre point qu’ils peuvent et faire un coup s’ils le peuvent donc, contrairement à ce que disait Flo sur l’entraînement où il faut leur donner à manger, à nous de ne pas leur donner à manger ce week-end pour qu’ils n’aient pas l’ambition de venir gagner chez nous.
Quelle est la solution pour les 4 points vendredi ?
Déjà, et comme toute l’année, ça va se jouer sur l’état d’esprit, si on a des joueurs concernés, qui s’envoie, qui respectent le rugby et les fondamentaux, c’est une bonne base de travail parce qu’on peut faire des erreurs mais grâce à ça, on peut rattraper ces coups et pouvoir rester dans les matchs. Au-delà de ça, il va falloir que l’on mette plus de contenu, que l’on soit patient, que l’on sache aussi marquer sur nos temps forts mais surtout, continuer à défendre comme on le fait aujourd’hui où on est entre les deux c’est-à-dire qu’on défend bien, qu’on est en place mais on sait que c’est aussi fragile. Au-delà de marquer, si on n’en prend pas, c’est déjà positif pour rester dans le match donc il faut une grosse défense, des valeurs et si ça, c’est mis en place, on pourra tout travailler sur la partie offensive et les joueurs vont se lâcher.
Est-ce qu’il y a de nouveaux blessés au niveau de l’infirmerie ou, au contraire, certains joueurs qui ne le sont plus ou bien encore des stand-by ?
On a encore des mecs qui rentrent à l’image de Baptiste Couchinave ou Théo Mercadier qui postulent et qui rentrent. On a une seule incertitude, c’est Yanis Horvat qui s’est blessé ce week-end, on n’a pas encore le retour des examens donc on attend de voir comment ça se passe mais franchement, encore une fois, on n’est pas à plaindre pour l’instant côté infirmerie et touchons du bois que ça continue. Pour le moment, on a quand même beaucoup de forces vives qui postulent pour la réception de Marcq-en-Barœul. C’est le choix du roi mais il vaut mieux avoir le choix du roi que l’inverse et aujourd’hui, la politique est plutôt pas mal puisque l’on gagne des matchs et que le groupe adhère à ça. Comme je vous l’ai dit, on met des mecs à 100% sur le terrain, ça permet de ne pas jouer 10 matchs d’affilée 80 minutes, d’être sur les rotules, de faire des performances un peu moins bonnes et surtout risquer des blessures. Aujourd’hui, on a des joueurs qui enchaînent, qui tournent mais qui tournent dans le bon sens, pas pour faire plaisir, et chaque week-end, ça répond présent, chaque week-end, on avance donc tant qu’on n’a pas de blessure, ça va être important de continuer à mettre ça en place, par contre, le jour où on aura des blessures, c’est peut-être là qu’on sera un peu plus en difficulté et c’est là où il faudra gérer et manager différemment.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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