Retrouvez l’interview du manager du CSBJ, Stéphane Glas, après la rencontre face à Albi, alors que les isérois vont recevoir un des cadors de Nationale ce week-end : Nice.
Tu avais dit que c’était important de commencer par une victoire. Elle n’a pas forcément été facile mais il y a la victoire et il y avait surtout 4000 personnes dans le stade qui ont poussé, ça faisait longtemps qu’on n’avait pas vu cette ambiance ?
Oui, il y avait une belle ambiance même si je crois que les gens ont du mal à rentrer dans le stade car ils sont arrivés dans les 5 premières minutes. Je suis content car il fallait vraiment qu’on démarre bien la saison, ils avaient perdu le premier à domicile l’année dernière et ce n’est jamais très bon, ça n’amène jamais une bonne dynamique de perdre le premier à domicile. On est heureux de l’avoir fait contre une belle équipe d’Albi mais on le savait, on l’avait vu sur les matchs de préparation et on savait qu’on aurait un match difficile. Je trouve qu’on a fait une très, très belle première mi-temps où on méritait de mener, peut-être même encore plus que ça car je trouve vraiment que la 1ère période a été très aboutie. En 2e mi-temps, ça a été très difficile, vraiment, il y a eu un moment où j’ai eu peur car je n’arrivais pas à voir comment on pouvait remettre la main sur le ballon, on avait beaucoup, beaucoup de mal. On ne voyait pas le ballon et on ne faisait que défendre, on ne défendait pas trop mal mais au bout d’un moment, ils sont revenus à 3 points et le 50/22 de Paul Champ nous fait du bien car ça déclenche la possession dans leurs 22 et l’essai derrière qui nous met à 10 points. Il y a des choses à revoir sur la 2e mi-temps, je pense que défensivement, il y a 2 ou 3 petites choses que l’on peut faire mieux, on a été un petit peu difficulté sur la mêlée parce qu’on ne s’attendait peut-être pas à ça. Il y a donc pas mal de petites choses à corriger mais ce qu’il faut retenir, c’est qu’il fallait qu’on gagne ce match, que ce soit d’un point, de 2 ou à la dernière minute, il fallait absolument gagner ce match. Je trouve que globalement, sur l’ensemble de la rencontre, il y a vraiment eu une mi-temps pour chaque équipe mais on a mené tout le match, ils n’ont jamais été devant. Je trouve que le point de bonus qu’ils arrachent à la fin est assez mérité mais la victoire est méritée pour nous.
Après le premier match à Bourg, tu avais beaucoup insisté sur être très fort sur les rucks, sur le combat et sur les valeurs berjaliennes. Je pense que tu es plutôt satisfait de ce point de vue-là ?
Je trouve qu’on a mis beaucoup d’intensité et qu’on a fait ce qu’il fallait dans ce secteur-là. On a manqué quelques plaquages, c’est une équipe qui joue beaucoup et on a manqué quelques plaquages qui nous ont mis dans le rouge dans certaines situations donc il va falloir quand même que l’on rectifie ça. Sur l’état d’esprit qu’ont démontré les gars, je suis content parce-que la 2e mi-temps était vraiment une mi-temps galère où il fallait tenir le score et sans tenir le ballon, je n’ai pas les chiffres mais sur la possession de la 2e période, on ne voit quasiment pas le ballon et on a tenu. On prend 10 points en 2e mi-temps alors qu’ils ont quasiment 80% des ballons donc c’est une grosse satisfaction d’avoir tenu en ayant si peu de ballon en 2e mi-temps, on a aussi été réalistes car, finalement, car le seul moment quasiment où l’on va dans leur camp, on marque. Je pense qu’on aurait pu un peu mieux gérer notre fin de match sur notre dernière possession dans leurs 22, on s’est un peu trompé, on verra ça tranquillement avec les leaders lundi mais je pense qu’on avait quand même la possibilité de garder la dernière possession et que ça ne finisse pas sur un renvoi aux 22 pour eux qu’ils récupèrent, je pense qu’il y avait mieux à faire. Ce sont de petits détails, des moments de gestion, il faut que l’on travaille sur ça et que les mecs apprennent.
Peut-être un petit souci en l’occurrence la touche qui a perdu quelques ballons ?
On en a perdu un ou deux mais je trouve qu’on a eu plus de soucis en mêlées plutôt qu’en touche. En touche, on a perdu un ou deux ballons mais franchement rien de très méchant, sur la mêlée, en revanche, alors qu’on avait vraiment fait preuve d’une très belle mêlée sur les matchs de préparation et alors qu’ils ont une belle première ligne, on a été un petit peu en difficulté. Il faudra rectifier ça le week-end prochain car c’est un secteur important dans ce jeu.
On savait que c’était déjà un match sous pression car ce n’était certes que la 1ère journée mais par rapport au contexte de l’année dernière et tout ce qui est nouveau au club. Est-ce que la victoire peut enlever ça et permettre à tout le monde d’amener de la sérénité et que vous puissiez travailler plus dans la confiance pour la suite ?
Oui, je l’espère. Il est sûr que celui-ci, il ne fallait pas le manquer, ça aurait fait mal parce qu’on a également un bloc difficile, on va aller à Rennes qui est un promu et qui a une belle équipe que j’ai commencé à regarder. On reçoit ensuite Nice qui, j’imagine, va être assez dominateur sur la Nationale et on finira à Périgueux donc il faut être clair, en perdant aujourd’hui, ça pouvait vite mal tourner. Aujourd’hui, ça va donc nous faire du bien, ce n’est pas la même dynamique, il va falloir que l’on fasse un bon match la semaine prochaine où il faudra répondre présent. On va voir ce qu’on est capable d’y mettre mais il est sûr que moralement, après les saisons qui sont passées, perdre aujourd’hui nous aurait, je pense, fait beaucoup de mal. Je pense que ça nous fait du bien, Ça nous lance vraiment la saison avec un match qui était difficile mais qu’on a remporté c’est à dire qu’on n’a pas craqué. Il y a eu un vrai bras de fer sur la 2e mi-temps ou, encore une fois, sans ballon, il a fallu défendre, être résilient, résister aux assauts des Albigeois. On est resté chez nous, on n’a pas eu la possession ni l’occupation, on est resté dans notre moitié de terrain pendant 90% du temps mais on n’a pas craqué et ça, c’est intéressant.
Est-ce que cette 2e mi-temps un peu difficile peut s’expliquer physiquement ? On a eu l’impression non pas que vous craquiez mais que c’était un peu plus difficile et que les Albigeois vous avaient analysé comme ça à savoir que vous risquiez de mettre beaucoup plus de jeu en 1ère mi-temps et d’être un peu plus dans le dur en seconde
Il est certain que, physiquement, j’ai senti un peu de difficulté dans l’équipe. On avait fait 6/2 car on savait que ça allait courir devant et qu’il le fallait mais il faut quand même courir derrière (rires). Je préfère qu’on ait un peu plus de monde sur le banc devant mais c’est vrai qu’on avait analysé aussi qu’Albi était une équipe très joueuse qui déplaçait beaucoup le ballon et qu’il fallait être vigilant à tous les endroits du terrain. C’est ce qu’il s’est passé, ils jouent vite dans leurs 22, ils jouent vite les pénalités, il fallait donc être vigilant et on l’a quand même été mais il est sûr qu’il a fallu coacher assez vite en 2e mi-temps car on sentait qu’on était un peu à l’agonie.
Eux aussi ont vite vidé leur banc car à la 50e / 55e, il n’y avait plus personne ?
C’est ce qu’on a fait également.
Il y a eu beaucoup, beaucoup de contre-rucks en 1ère période, moins en seconde mais peut-être qu’Albi a changé ou s’est adapté. Ça vous a quand même donné beaucoup de ballons pour la 1ère mi-temps alors que, justement, vous n’en avez plus eu en 2e ?
On a fait quelques contre-rucks qui les ont embêtés mais c’est aussi sur la fraicheur physique car, quand tu es cramé, les contre-rucks, tu ne peux plus les faire, ça demande beaucoup d’énergie et cette énergie-là, tu ne l’avais plus. Par rapport à la 1ère mi-temps, ils étaient vraiment sur l’avancée sur la 2e période, on arrivait à tenir les séquences défensives en 1ère, sur des rucks qui n’étaient pas forcément dans l’avancée voire parfois un peu neutres, on arrivait à faire des contre-rucks mais sur la seconde, ils avançaient, il y avait de la vitesse. Entre la fatigue des joueurs et l’avancée du ballon, on avait du mal à y être.
Ce n’était pas la première de Stéphane Glas à Pierre Rajon, loin de là mais c’était la première de Stéphane Glas comme coach ici. Est-ce que tu en garderas un souvenir particulier ?
Je me souviens de mon premier match, c’était il y a très longtemps, ma première avec les pros était en Décembre 1992 contre Cognac donc ça fait un peu de temps et il y a beaucoup de joueurs qui n’étaient pas nés (rires). Bien sûr que je me souviendrai du match de ce soir car en plus, il y a une belle issue donc je m’en souviendrai comme d’un bon souvenir, je m’en serai souvenu quand même en cas de défaite mais ça aurait été moins marrant. J’espère qu’il y en aura d’autres beaux mais comme je l’ai dit aux joueurs à la fin du match, on risque d’avoir un championnat avec des matchs comme ça et, il faut être clair, aujourd’hui, on n’a pas de marge. On a joué contre une équipe d’Albi qui, cette année encore, va aller chercher le Top 6 comme l’année passée et des équipes comme ça, on en rencontrera pas mal, on va même rencontrer des équipes encore meilleures que ça donc c’est bien de l’avoir gagné mais il faut encore que l’on monte encore un petit peu le niveau dans certains secteurs. Je pense qu’avec le travail, on y arrivera.
Propos recueillis par Fred Charvet
Article en partenariat avec
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