Quelle est ton analyse de cette première rencontre à l’extérieur avec un bonus défensif ramené de Berjallie ?
Satisfait parce qu’on prend un bonus défensif à Bourgoin ce qui, je pense, ne sera pas chose facile pour beaucoup d’équipes car ils ont mis du combat et ce qu’il fallait, ils ont joué un match d’hommes. D’un autre côté, on est aussi très frustré avec le staff mais surtout les joueurs, on l’a senti après le match car même eux, au vu de la prestation que l’on a faite, on méritait mieux. On méritait mieux, certes, mais il y a aussi des choses qui ont fait que c’était quitte ou double et qu’aujourd’hui, le score est logique mais si on avait gagné, ça n’aurait pas non plus été illogique.
La première mi-temps a peut-être été rédhibitoire pour espérer mieux ?
Exactement et c’est ce qu’on a dit sur l’analyse du match à savoir qu’il ne faut pas surjouer, ce qui est le premier point. Ensuite, il faut savoir conserver le ballon et c’est sur ça qu’on a un peu pêché ce week-end, c’est clairement sur la conservation où, entre les fautes de mains, les pénalités ou les ballons grattés en retard dans les rucks, ça a empêché la mise en place de toutes nos actions offensives. A contrario de ça, et je l’ai dit aux joueurs, je pense qu’on s’est trompé en inversant les rôles dans le sens où Bourgoin a joué le match parfait à l’extérieur et nous, on a joué un match comme si on était à domicile. On a pris le jeu à notre compte c’est à dire qu’on a joué, qu’on a produit tandis qu’eux se sont clairement contentés de défendre, de nous contrer, d’occuper au pied et ils se sont servis de chaque erreur que l’on a faite contre nous.
Vous êtes aussi rassurés sur cette 2e mi-temps qui est quand même de bon augure pour la suite. Ils viennent une fois dans vos 22 et ils marquent une fois ce qui est frustrant ?
Bien sûr mais comme on l’avait dit en début de saison, et on ne va pas renier ce qu’on avait dit, c’est qu’on a des joueurs d’expérience mais aussi de la jeunesse et c’est également le prix à payer de l’apprentissage. Lorsqu’on voit la 1ère mi-temps qui est de bonne facture mais mal maîtrisée et quand on voit la 2e période où on a clairement joué une stratégie à savoir du jeu au pied de pression, des coups de pied rasants, de l’occupation, on a trié les ballons que l’on voulait jouer et quand on les a joués, on les a joués à fond et on a conservé le ballon, de plus, quand on a voulu occuper et les laisser sous pression, ça s’est très bien passé. Sincèrement, en revoyant le match 10 fois ce week-end, il n’y a pas photo sur la 2e mi-temps et même un supporter de Bourgoin ne peut pas dire l’inverse, on a produit tout le jeu, on a été très stratégique, on a très bien alterné le pied / main, on ne peut rien dire. C’est le prix de l’apprentissage, à force de jouer 150 ballons, on ne peut pas ne pas avoir de déchets, on ne peut pas accabler les joueurs et bien sûr que ce ballon rendu, 50 / 22, essai nous fait mal alors qu’on est dans le match à la 60e à 17-14 et qu’on est chez eux et que ça fait 20 minutes qu’on les domine mais voilà … Aujourd’hui, c’était contre nous mais peut-être que ce week-end, ce rebond sera pour nous, je l’espère.
Est-ce que tu expliques ces scories par de la fébrilité ou par la grosse défense que Bourgoin a affiché car ils vous ont mis une sacrée pression ?
Evidemment qu’ils ont mis une sacrée pression et on l’a vu. On le savait, on s’y attendait car on savait qu’ils allaient vouloir frapper fort chez eux, ils sont clairement venus nous contrarier les sorties de balles dans les rucks car je pense qu’ils ont dû analyser que nous étions une équipe joueuse. Je ne crois pas que ce soit de la fébrilité, les joueurs répondront mieux que moi car ils étaient au cœur du groupe mais je pense que ce sont surtout des détails ainsi que des actions qu’on n’a pas su finir, on a quand même 7 franchissements nets et on ne met que deux essais dont un est un peu un coup de chance en les mettant sous pression au pied et un autre qui est par contre bien construit. On a seulement 20% d’efficacité derrière la zone de marque pour 7 franchissements et ça, ça n’est clairement pas possible mais ce qui est positif, c’est qu’on les a, qu’on a produit du jeu et qu’on les a eus. Maintenant, il va falloir travailler tout ce qui est le détail à savoir que quand on est dans l’avancée, qu’on est en place, que notre jeu est en place, on ne peut pas se permettre de se laisser mettre des cailloux dans la chaussure à chaque fois.
Quelle est ton analyse sur cette équipe de Bourgoin ? Est-ce une équipe avec laquelle il va falloir compter dans la course à la qualif ?
Franchement, c’est beaucoup trop tôt pour le dire. Ça reste une belle équipe mais honnêtement, pour le dire aujourd’hui, on est quand même frustré parce qu’on espérait mieux et qu’on voulait mieux et on s’était donné les moyens d’avoir mieux. Ça reste une équipe mais dire aujourd’hui qu’ils seront dans les favoris ou non, comme nous d’ailleurs, c’est trop tôt pour l’avancer ou pour le dire. Ça reste une belle équipe avec de belles valeurs mais on verra car la saison est longue et ça n’était que le premier match. Comme on l’avait dit aux joueurs, il fallait désacraliser cette rencontre, la saison est très longue, c’est un marathon, on n’a pas joué notre saison sur le premier match. On a envoyé des signaux positifs et, comme on l’a dit, le signal positif, c’est surtout l’état d’esprit, on n’avait pas de doute mais les joueurs nous le confirment de week-end en week-end depuis le début de la préparation et même de la saison et ça, franchement, ça n’a pas de prix dans un groupe.
En parlant de désacraliser, premier match à domicile face à Massy. Le Stadium, c’est le temple d’Albi et la défaite y est quasiment interdite ?
Interdite, j’ai envie de te dire oui parce qu’on est chez nous et que je pense que les joueurs auront encore plus à cœur de ne pas perdre à domicile sur le terrain. Après, c’est savoir comment on gagne, est-ce qu’on restreint complètement le jeu ? Est-ce qu’on joue la gagne à 100% au détriment de renier l’ADN de ce groupe qui montre clairement ce qu’ils ont envie de produire cette année ? Ce sont eux sur le terrain, nous, avec le staff, on apporte un certain cadre, une certaine bonne humeur et on va dire un certain ADN mais je pense que ce sont surtout les joueurs qui le portent, ce sont eux qui sont la clé du projet et je pense qu’aujourd’hui, ce sont eux qui prennent plaisir à faire ça. Du coup, est-ce qu’on change notre fusil d’épaule dès le 2e match en leur disant » on ferme les vannes et il faut à tout prix gagner car sinon, c’est le feu » ou est-ce qu’au contraire, on continue à appuyer là en gommant les erreurs, en travaillant dessus et le jour où ça passe, tout le monde sera le plus heureux pour nous ? Après, on sait que quand ça ne passe pas, on s’attend aux foudres mais comme on le dit, staff et joueurs sont solidaires, je pense vraiment qu’on est solidaires et on se tiendra jusqu’au bout ensemble.
Sur la gestion de l’effectif, est-ce que vous allez faire tourner en ce début de saison ou est-ce qu’il y a déjà une équipe type qui se dégage ?
Non, il n’y a pas d’équipe type, clairement pas mais il n’y aura pas 580 turn-over, clairement pas non plus. Par contre, on a une ossature de 30 / 34 joueurs vraiment de qualité, il manque un petit peu de profondeur, on l’avait déjà dit la dernière fois mais il y a quand même un bon groupe donc, en fait, on va juste essayer de faire en sorte que tous les joueurs soient à 100% sur le terrain le week-end. Ce n’est pas un joueur qui va jouer 80 minutes pendant 10 matchs parce qu’on peut me dire ce qu’on veut mais un joueur ne peut pas être performant 10 matchs d’affilée 80 minutes, c’est impossible. Aujourd’hui, on va faire en sorte de faire jouer tout le monde à 100% sur le terrain, dans son corps, dans sa tête, et ensuite, la performance, ce sera autre chose, ce sont eux qui vont le décider. Nous, on va vraiment mettre un management pour que les joueurs soient au cœur du projet et qu’ils aient confiance en eux ce qui veut dire que s’ils ne sont pas sur un match, ils ont quand même un rôle à assumer et ils assumeront ce rôle car la fois d’après, ce seront eux qui vont jouer et les autres leur rendront la pareille. C’est ça un groupe donc on va cultiver ça et honnêtement, depuis le début de saison avec un match et les matchs amicaux, ça se passe bien, les mecs l’ont compris, ceux qui ont besoin de bosser le savent. On a un échange permanent, le bureau est ouvert avec les joueurs, ils le savent aussi, s’ils veulent des explications, ils viennent, il n’y a pas de souci, on est très transparent en face et il n’y a pas de langue de bois autant de leur côté que du nôtre. Si on veut avancer, il faut être au courant des choses et ça aussi, c’est une plus-value chez nous que d’avoir des mecs entiers et des mecs de confiance tout comme on a un staff de confiance.
Il n’y a pas eu de casse après Bourgoin ni de joueurs supplémentaires en difficulté ou avec des bobos ?
Sincèrement, non, on n’a pas de joueurs plus blessés que ça à aujourd’hui.
Comment va Soenen ?
Il boitait un peu suite à un coup vendredi soir mais il était à l’entraînement ce matin donc pas d’alerte particulière. Il boite un peu, il a encore une petite gêne et quand on parlait tout à l’heure d’être à 100%, on verra avec le staff ce qu’on fait avec la compo mais à ce jour, il postule. Aujourd’hui, on n’a aucun blessé et contrairement à Massy / Narbonne où il y a eu pas mal de blessés et assez graves, on touche du bois car on a la chance de ne pas avoir de grosses casses.
L’an dernier, on était un peu focus sur la discipline. Sans trop s’attarder sur le match de Bourgoin, qu’est-ce que vous avez pensé de ce secteur ?
On ne fait que 7 pénalités donc c’est très positif. On a dit ce match, on vous a dit qu’on ne pratiquerait pas la langue de bois, qu’on n’avait que 7 pénalités ce qui est très bien mais que par contre, on a 30% de ballons retardés dans les rucks ou perdus. Est-ce que c’était une cause à effets ? Peut-être moins d’agressivité ou moins de risques et de prendre si peu de pénalité, est-ce le jeu ou pas ? On ne sait pas. On l’a vu à la vidéo, on a échangé mais il faut trouver le juste milieu, ne pas prendre pléthores de pénalités mais aussi régler les zones de combat et surtout les zones de rucks.
Qu’est-ce que tu crains le plus de Massy ?
Leur jeu. Je rejoins mon staff et mes joueurs, c’est une très belle équipe, sincèrement, c’est une très, très belle équipe qui nous ressemble vraiment beaucoup, qui a beaucoup de potentiel, qui joue beaucoup dans et devant la défense, ça se déplace. C’est vraiment très, très en place, quand on voit la première mi-temps où ils se ratent complet, ils sont malgré cela pas loin au score et on voit une seconde mi-temps de grande qualité. On est prévenu, on le sait, ça sera à nous de faire le taf, on est chez nous et on doit assumer le statut d’être chez nous, on ne va pas se mentir, personne n’a envie de perdre et encore moins les joueurs et nous. Par contre, on se prépare à un gros match parce qu’on sait que c’est une belle équipe, très belle.
Vous avez fait le parti pris de faire 2 matchs amicaux pour avoir un peu plus de fraîcheur tandis que d’autres en faisaient 3 pour avoir un peu plus de rodage. Est-ce que tu penses que ce parti pris était le bon ou est-ce que tu te dis maintenant qu’il aurait été bien de faire 3 matchs amicaux ?
Non, je pense que deux étaient largement suffisants pour voir tout le monde. Quand on voit le premier match à Bourgoin, ce n’est pas sur le physique qu’on a péché ni sur notre jeu car, selon le décomptage il y a 32 ou 35 minutes de jeu effectif ce qui reste un gros niveau. On a le rythme, on a clairement le jeu aussi et si on a péché, ce n’est pas un problème de match ou autres, c’est un problème de rucks puis de stratégie. On a beau joué 10 matchs d’affilée, ils ne se ressembleront pas et travailler le ruck, c’est en permanence toutes les semaines, travailler la stratégie, chaque match est différent et là, il faut avoir des joueurs câblés pour s’adapter à chaque équipe car comme on leur dit très bien, c’est facile de faire un projet de jeu sur powerpoint, c’est facile de montrer des équipes en vidéo mais par contre, les équipes travaillent aussi comme nous et en face, ils peuvent aussi s’adapter à notre jeu. Ca veut donc dire que si on leur propose autre chose que ce qu’on a vu, il faut que l’on ait cette faculté à s’adapter, on ne peut pas tout voir ni tout prévoir, ça serait trop facile pour tout le monde. Aujourd’hui, si on a péché à Bourgoin, ce n’est pas par manque de préparation ou de matchs, ça a été par manque de détails, de petits cailloux et de maîtrise.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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