L’ex demi de mêlée de Dijon, Provence Rugby et Chambéry est revenu sur la victoire du CSBJ lors de l’ultime match amical face aux voisins de l’USBPA. Celui qui a découvert la ferveur du Stade Rajon, a analyser les 3 matchs amicaux des Berjalliens tout en mettant en exergue son acclimatation au pays des ciels et grenats.

Comment as-tu vécu ce match ? Est-ce que tu penses que vous vous êtes rassurés, au-delà de la victoire ?
On retient déjà la victoire parce qu’on avait perdu deux matchs amicaux, l’un contre Niort, un promu qui venait de monter et ensuite, contre Bourg-en-Bresse, une équipe qui avait été un peu en difficulté l’an dernier même s’ils se sont bien, bien améliorés donc on avait besoin de la victoire. Ça reste un match de préparation avec la chaleur et beaucoup de turn-over donc on a eu beaucoup de déchet, du déchet dans notre jeu, en touche, on a encore eu du déchet dans nos rucks où on s’est fait gratter beaucoup de ballons. Paradoxalement, c’est le meilleur match amical pour l’instant avec beaucoup d’intensité et comme Romain Gascou l’a très bien dit à la fin, on a senti dès le début une équipe qui avait envie de gagner et de marquer son empreinte dans son stade. On est beaucoup de nouveaux, on connaît l’ambiance qu’il peut y avoir ici si on arrive à fédérer et c’est ce qu’on aimerait faire, on aimerait remplir ce stade, on ne se fait pas trop d’illusions pour le guichet fermé mais on aimerait qu’il y ait un maximum de monde. On a envie de donner envie de par notre jeu et de par ce qu’on propose sur le terrain en termes d’état d’esprit, que les gens adhèrent, nous suivent et soient là un week-end sur deux lorsqu’on joue à Rajon car ça nous aide terriblement. On ne s’en rend pas compte quand on est à l’extérieur mais quand on est dedans, ça nous aide terriblement donc c’était l’objectif et je trouve qu’on l’a plutôt bien fait comparé aux deux autres matchs. Comme je vous le disais, on a quand même beaucoup de déchet, le jeu a été haché mais pour se lancer et démarrer le championnat la semaine prochaine, c’est bien mieux pour la confiance.

Au niveau de ces changements et de ces rotations, tu as peut-être toi besoin d’enchaîner et d’avoir plus de minutes. Est-ce que ce n’était pas trop frustrant pour toi car j’imagine que tu es encore en prise de marques ?
On a tous besoin de ça, surtout quand on joue à la charnière et qu’on joue avec de nouveaux mecs mais c’est pareil pour les autres postes. Ce sont des matchs de préparation donc ça reste tout à fait normal que le staff ait besoin de voir tout le monde, on est tous nouveaux. Ils nous ont recrutés donc ils savent ce que l’on vaut mais tout le monde n’avait pas joué depuis un long moment et il y avait besoin de remettre tout le monde en selle et puis, une saison, c’est long. Le rugby est un sport de contact donc, malheureusement, les blessés, ça va vite et on va avoir besoin de tout le monde et il était normal sur les matchs de préparation de donner sa chance à tout le monde, de laisser tout le monde s’exprimer et que tout le monde ait un temps de jeu qui soit réparti équitablement pour ensuite essayer de batailler pour avoir sa place en championnat.

Il y a du coup quelques certitudes avant le gros match contre Albi. On a vu une belle mêlée, une conquête plutôt pas mal en touche et même s’il y a eu quelques trous, il y a quand même quelques certitudes ?
Je pense qu’il n’y a jamais de certitude. Je crois qu’on a en effet eu une très belle mêlée ce soir mais également qu’on a eu quelques lacunes défensives, on a beaucoup eu le ballon sur les 30 premières minutes et quand on l’a eu, on l’a perdu, on s’est vite fait breaker. C’était déjà un axe d’amélioration qu’on avait sur les deux matchs précédents qu’il va falloir que l’on continue à travailler mais oui, on sait que l’identité berjallienne fait que la conquête a toujours été forte ici et il était hors de question que nous, les nouveaux, on déroge à la règle cette année, on l’a bien compris. On a donc eu une conquête qui a été plutôt bonne ce soir même si on a eu plus de mal sur la touche à la fin mais, encore une fois, avec toutes les rotations, les mecs qui changent de postes ou de rôles, c’est vrai que c’est compliqué. On a besoin d’avoir des automatismes et une fois que le championnat va se lancer, ça sera différent, les choses vont être plus cadrées mais on a eu quelques bons ballons à négocier en attaque et en défense, sur les fois où l’on a réussi à être en place et à agresser l’équipe, on a eu des mecs qui étaient forts sur l’homme et qui ont fait mal et on a réussi à récupérer.

Il y a eu quelques beaux plaquages offensifs ?
Il nous en fallait car je trouve qu’on en avait manqué sur les deux premiers matchs, on avait manqué de mecs qui étaient passés devant sur ce secteur-là mais qui avaient mis des carreaux défensivement. Mine de rien, ces choses-là mettent l’équipe dans l’avancée et remontent la confiance d’une équipe et je pense que ça fait aussi lever les tribunes donc c’était bien mieux. On a été en progression, on est passé à travers contre Niort tout comme on est passé à travers les 30 premières minutes contre Bourg-en-Bresse la semaine dernière, ça avait été un petit mieux sur la fin sans être incroyable, et cette semaine, on a été plus constant et maintenant, c’est parti.

On reste donc sur cette trajectoire ?
Il va falloir. Il faut que l’on continue à monter en puissance, on a encore une marge de progression qui est énorme mais ça ne fait que deux mois que l’on se connaît et qu’on travaille ensemble. On est tous nouveaux, on a tous besoin d’apprendre à se connaître et le rugby est un sport qui marche à la confiance, tout est important mais une fois que l’on est en confiance, les choses se réussissent plus facilement, on a plus de possibilités de se libérer et je pense qu’on en a tous besoin. Il faut donc que l’on continue sur cette trajectoire-là et maintenant, c’est à balles réelles la semaine prochaine.

Il y a deux saisons en arrière, tu étais à Chambéry. Est-ce que tu penses que le CSBJ s’est un peu inspiré du modèle chambérien ?
Je pense que l’identité berjallienne reste différente de celle de Chambéry même si, historiquement, Chambéry a aussi un jeu qui est basé sur le jeu d’avants, ils se sont bien développés, on a vu sur les dernières saisons que c’était une équipe qui prônait plus le jeu de mouvements que le jeu purement d’avants. Je pense que dans le rugby d’aujourd’hui, notamment en Nationale où le niveau devient de plus en plus homogène, on a moins de petites équipes, ça devient vraiment la bagarre toutes les semaines et chaque équipe a besoin d’avoir un rugby que je dirai » complet « . Bien sûr, il faut avoir un bon buteur et une grosse conquête, c’est indéniable et ce sont les bases, mais on a besoin d’avoir une équipe qui, quand elle arrive à se créer des opportunités et à se créer des espaces, a besoin d’être capable de les trouver. Ca passe parfois par être capable d’enchaîner les temps de jeu et de déployer un peu plus le ballon donc c’est ce qu’on aimerait faire, on aimerait être une équipe qui est complète.

En même temps, il y a le coach qui va bien pour ça car c’était aussi un peu son style de jeu ?
Oui, il y a aussi et il faut que l’on s’en imprègne tous. On vient tous d’horizons différents, on a tous eu des coachs différents avec des visions différentes mais maintenant, on sait ce qu’on veut faire dans ce projet-là. C’est un projet qui est ambitieux et qui donc peut amener au déchet et à l’erreur, on l’a bien vu ce soir mais il ne faut pas s’arrêter là-dessus car sinon, si on fait un jeu minimaliste, on va tomber contre des équipes qui sont fortes aussi devant et on peut être embêtés. Il faut donc que l’on ait une porte de sortie et que l’on soit capable de dire » oui, on est fort devant, on a une bonne conquête, on a de bons buteurs mais par contre, quand on a des espaces et qu’il faut que l’on déplace le ballon, on est capable de le faire aussi « . Être sur tous ces aspects-là, c’est le défi que l’on a.

Propos recueillis par Fred Charvet

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