Élu président de la SASP en mai dernier, pour prendre la relève d’Alain Roumegoux après 8 années à la tête du Sporting Club Albigeois, Jean Pierre Faure nous a accordé un entretien grand format, pour nous parler tant de ses premiers pas au sommet de l’organigramme jaune et noir que pour nous fixer la feuille de route à l’aube de cette 6eme saison consécutive en Nationale. Ce grand passionné qui a tout connu depuis des décennies dans la cité épiscopale (joueur, supporter, puis administrateur et dorénavant Président), nous a exprimé tant sa fierté d’incarner le projet de club que son appétit à voir cette nouvelle génération ferrailler avec le gotha de l’antichambre de la Pro D2. Grand témoin durant 8 saisons de la mandature précédente en tant que vice président en charge du Sportif, «JPF » compte bien être dans la continuité de l’action de son ami Alain Roumegoux tout en imprimant sa marque sur le devenir du SCA. Rencontre avec un président qui compte bien voir son club transmettre des émotions aux supporters de la préfecture du Tarn via une génération décomplexée, rafraîchissante et de caractère emmenée par le trio Boulogne/ Fourcade/Siboul.
On est avec Jean-Pierre Faure, le président de la SASP Sporting Club Albigeois. Tu es à la tête des jaune et noir depuis maintenant 2 mois, comment se passe ce début de mandat ?
Il se passe très bien, c’est une période où il y a énormément de travail puisqu’il y a les reconductions des anciens joueurs, les nouveaux joueurs, un nouveau staff, des péripéties avec, comme tout le monde le sait, la non-venue de Xavier Péméja. Tout ça fait donc beaucoup de travail mais lorsqu’on a des gens comme Pierre Roussel et Jean-Jacques Veyrac qui est toujours là, tout se passe bien, ils connaissent bien le club, Pierre est très motivé et prêt à travailler pour le SCA jusqu’à sa prise définitive de fonction au mois de Novembre. Aujourd’hui, Pierre s’occupe surtout du partenariat, du social mais aussi du sportif puisque c’est lui qui supervise notre nouveau staff.
Si on se réfère au jargon du cyclisme, on sait que tu as été pendant 8 ans dans la roue d’Alain Roumegoux et qu’aujourd’hui, tu es un peu le leader de la team. Est-ce qu’il y a des choses que tu n’avais peut-être pas imaginé aussi prenantes ni aussi prégnantes ?
Disons que je voyais travailler Alain depuis déjà 8 ans puisque lorsqu’il a pris la présidence, j’étais là en tant que vice-président ou d’adjoint, le titre a peu d’importance. Je savais donc qu’il y avait énormément de travail puisque je voyais travailler Alain mais quand on est vraiment dans le travail de président, on s’aperçoit qu’il y en a énormément et je comprends Alain qui ait eu envie de passer la main au bout de 8 ans de présidence, Alain, ce n’est pas que 8 ans de présidence, c’est 20 ans de conseil d’administration puis en tant que vice-président et ensuite comme président. C’est vrai qu’il y a du travail mais quand on est passionné et qu’on aime le rugby, c’est toujours un plaisir malgré le travail qu’il y a à faire.
On a vu Alain Roumegoux présent à Périgueux et il n’est jamais bien loin. Est-ce que l’avoir à tes côtés t’aide à bien prendre en main ce poste de président ?
Alain a levé le pied en tant que président mais il est toujours membre du conseil d’administration et il sera toujours là, je sais que je peux compter sur lui si j’ai des choses et des conseils à lui demander. Il y a certes Alain mais autour, il y a aussi Julien Raynaud, Emmanuel Lacombe, Bertrand, ainsi que les autres membres du conseil d’administration, Delory, Perronnet, Rousseau donc c’est vrai qu’aujourd’hui, on a un conseil d’administration qui est très sérieux. Je ne suis donc pas tout seul, je ne suis que le représentant du conseil d’administration, c’est vrai que c’est moi qui aie le plus de boulot à ce jour mais c’est quelque chose que j’ai bien voulu et ça ne me gêne absolument pas.
Alain Roumegoux a laissé une marque de fabrique, un imprimatur comme on dit, il est arrivé dans un contexte compliqué et il a réussi à maintenir le club à flots. Quels vont donc être l’imprimatur et la marque de fabrique de Jean-Pierre Faure ?
Jean-Pierre Faure va représenter le conseil d’administration. Il y a des choses que l’on va essayer d’amener, c’est surtout Pierre qui va essayer d’amener ça, au niveau peut–être des structures et des animations autour du stade, ce que l’on voudrait absolument aujourd’hui. Il y a le sportif qui est bien parti depuis maintenant un mois et demi mais il y a aussi tout ce qui concerne l’environnement du Stadium donc on va essayer d’amener des choses supplémentaires puisqu’aujourd’hui, il n’y a pas que la partie rugby. On va essayer de faire venir des jeunes et des familles entières pour voir du rugby et participer à la vie du club et ce sont des personnes comme Pierre et Julien, qui sont plus jeunes et qui ont des idées nouvelles qui vont nous permettre d’avancer. Ce n’est pas que Jean-Pierre Faure qui va faire avancer le SCA, c’est surtout, comme je le disais tout à l’heure, le conseil d’administration ainsi que 2 ou 3 personnes qui sont encore très près du terrain et je peux parler en particulier de Julien et Pierre puisque tous les deux sont d’anciens capitaines du club. Ils ont plein de nouvelles idées, ils ont des réseaux, ils connaissent du monde et ont donc envie de faire avancer le club.
Quelles sont les pistes pour faire avancer le club et surtout ramener du monde au stade ? Des choses qui se font aussi à l’extérieur comme à Narbonne, Bourgoin ou autres ?
On n’essaye pas de copier mais de s’inspirer de choses qu’on voit autour de nous que ce soit, comme tu l’as dit, à Bourgoin, Bourg-en-Bresse, au CO, à Bayonne. Tout ça, ce sont des idées mais que l’on va faire avec nos moyens à nous.
On va parler du sportif. Comme tu l’as évoqué en introduction, Xavier Péméja ne viendra malheureusement pas au SCA mais il y a par contre un trio maison avec Théo Siboul, Florian Fourcade et comme entraîneur principal Kevin Boulogne. On revient à la marque de fabrique jaune et noire ?
Exactement. Je crois qu’aujourd’hui, il y a le fait que Xavier Péméja ne vienne plus mais on fait entièrement confiance à ce trio, Kevin, Florian et Théo. Comme je l’ai évoqué plus haut, ils ont déjà commencé à bien travailler depuis un mois et demi, les joueurs leur ont montré leur confiance et nous, au conseil d’administration, on va faire confiance à ce trio. Comme tu le dis, c’est un trio qui connaît très bien la maison jaune et noire donc ils vont nous faire évoluer et j’espère que tout le monde va prendre du plaisir, tant les joueurs qu’eux-aussi en tant qu’entraîneurs à coacher ces jeunes joueurs car on a une équipe jeune avec quelques anciens autour qui vont amener leur métier. Je pense qu’avec cet ensemble, à savoir un trio jeune plus des joueurs jeunes et des gens de métier, on va avancer et que, sportivement, on va arriver à quelque chose pour donner également du plaisir à tous nos partenaires et à nos supporters.
On t’a entendu dire chez nos confrères de la Dépêche que Xavier Péméja ne serait pas remplacé. On sait que lorsqu’on a appris sa non-venue, il y a quand même eu une réflexion sur » est-ce qu’on le remplace ou non » donc qu’est-ce qui a amené cet arbitrage de se dire » on fait confiance au trio » ?
Ils ont commencé la saison le 23 Juin tous les 3 alors que Xavier n’était toujours pas là donc on a dit » plutôt que de prendre quelqu’un pour prendre quelqu’un, on va leur faire confiance et ce sont eux qui vont faire progresser les joueurs « . On ne va pas prendre quelqu’un pour prendre quelqu’un.
Le recrutement de cette saison, le premier recrutement de Jean-Pierre Faure car même si ce sont les coachs qui recrutent, c’est toi qui mets la signature, est-ce que tu en es satisfait ?
Il faut savoir que ce sont surtout Julien et Pierre qui se sont occupés du recrutement. Ils ont fait un très gros travail depuis le mois de Mai, ils ont énormément bossé et je leur dis un immense merci à tous les deux car si on a réussi à avoir, je pense, un recrutement de qualité à aujourd’hui et si on a un partenariat qui a été fait au niveau du prêt de joueurs tant avec le CO qu’avec Montauban ou l’USAP également, c’est grâce à eux deux. Je suis satisfait du recrutement, on va voir ce que ça va donner, on a déjà eu quelques enseignements après le premier match mais je pense qu’on va avoir un effectif de qualité.
Du fait du contexte, vous n’avez pas pu recruter tôt puisque le staff a été nommé assez tard. Est-ce que c’est pour cette raison que Pierre Roussel et Julien Raynaud ont pris le bâton de maréchal pour s’occuper de ça ?
Exactement, on ne pouvait pas se permettre d’attendre de trouver. On a vu beaucoup de monde, beaucoup de prétendants qui sont passés dans nos bureaux mais notre réflexion avait été de prendre les 3 albigeois. On a ensuite eu l’opportunité que Xavier veuille venir même si on s’est comment ça s’est terminé.
On a eu Flo Fourcade dans nos colonnes qui nous disait que le poids de l’histoire était certes important mais qu’il fallait aussi que cette équipe écrive sa propre histoire. C’est un peu la ligne directrice ?
Oui, je crois qu’aujourd’hui, chaque équipe doit écrire son histoire et je crois que nos jeunes ont envie d’écrire leur histoire. Quand on les entend parler, on sent que ce sont des jeunes très motivés, qui ont envie de faire quelque chose, d’écrire leur histoire comme on l’a dit, l’histoire de cette équipe 25 / 26 avec un staff jeune, des joueurs jeunes et des dirigeants autour qui ont envie de faire évoluer cette équipe.
Il y a eu un match amical contre Périgueux suivi d’un 2e, un choc contre Carcassonne. Qu’as-tu pensé à première vue de cette équipe ?
Ça a été deux matchs complètement différents. Sur le premier, le staff a voulu » faire connaissance » avec les nouvelles recrues, ils les avaient jusque-là vues aux entraînements mais il fallait qu’il y ait un match à un moment ou à un autre pour voir leurs valeurs. C’est vrai que ce match à Souillac a été, je pense, une base pour faire progresser les joueurs et je crois qu’il y a de quoi bien bosser, on s’est aperçu que nous joueurs étaient prêts défensivement, il y a eu certaines lacunes sur certaines phases de jeu mais ça, ça va être corrigé par les coachs et ils vont bosser de façon à ce que ça ne se reproduise pas. Il faut laisser le temps au temps, ce n’est pas sur un match où l’on a vu 30 joueurs que l’on va pouvoir évaluer l’équipe. Dès le vendredi contre Carcassonne, on a dû voir un effectif un peu plus resserré et l’apport de joueurs qui n’étaient pas à celui de Souillac, à savoir quelques anciens qui n’avaient pas participé, qui étaient là pour apporter un peu plus de sécurité soit un mix entre les nouveaux joueurs et les anciens.
Est-ce que le budget de cette année sera un budget à peu près constant par rapport aux autres saisons ?
Comme on l’a déjà annoncé, le budget de cette année sera autour de 3 millions et il va falloir le tenir mais aujourd’hui, on sait très bien que pour construire un budget, il faut des partenaires. Sur l’Albigeois, c’est comme partout, il faut se battre pour aller chercher des partenariats et pour ça, on a une équipe de commerciaux qui sort tous les jours et qui va faire le nécessaire pour aller chercher de l’argent. Encore une fois, il faut que l’on dise un grand merci à nos administrateurs et à la municipalité qui, depuis maintenant quelques années, font tout pour aider le club donc un grand merci aux administrateurs qui participent activement et financièrement à la construction de ce budget.
Fort de ce budget, fort de ce nouveau staff et fort de cette nouvelle équipe, quel est l’objectif du SCA pour cette saison 2025 / 2026 ?
Concernant l’objectif de cette saison, je pense que tout le monde va dire la même chose à savoir que ce qu’on aimerait, c’est peut-être dans un premier temps se qualifier et plus si c’est possible. Se qualifier serait déjà une belle chose donc on ne veut pas mettre la pression ni sur les joueurs ni sur le staff mais on va leur faire confiance pour qu’ils aillent le plus loin possible.
Merci et belle saison
Merci.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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