Notre correspondant en Rhône Alpes est allé à la rencontre du nouveau manager du Stade Metropolitain (Nationale 2). Focus sur un technicien qui veut lancer, après une saison de transition en deçà des résultats des deux précédent exercice, un nouveau cycle dans la périphérie Lyonnaise.
Nous sommes avec Jérémy Argusa, le nouveau manager du Stade Métropolitain. Bienvenue dans tes nouvelles fonctions mais comme tu étais déjà dans le staff, quel est le regard que tu portes sur la dernière saison du Stade Métropolitain en Nationale 2 ?
Je l’ai vue d’un peu loin car je n’étais pas vraiment dans le staff, j’étais directeur du centre d’entraînement donc j’étais avec les jeunes et j’entraînais Rillieux à côté et j’ai vu la saison un petit peu de loin puisque je faisais d’autres choses dans le club. Ce qui ressort un peu de cette saison, c’est beaucoup de frustration car un mauvais départ et donc une mauvaise dynamique et par conséquent, un truc qui ne s’est finalement pas goupillé avec un groupe qui, pourtant, n’avait pas tellement changé par rapport à la saison précédente où le groupe avait fini premier et avait failli battre Langon qui est devenu champion de France. Il y avait donc beaucoup de frustration et lorsque je suis arrivé et que j’ai commencé à discuter avec les joueurs, c’est le premier truc qui est sorti.
On va donc essayer de faire mieux la saison prochaine ?
Bien sûr ! De toute façon, c’est un club qui, de par ses installations, sa proximité avec la ville, son modèle et son attractivité, fait qu’il est toujours en quête de performance. On en a même parlé avec les partenaires devant lesquels je suis intervenu, c’est un club qui a vraiment de l’ambition, qui veut jouer le haut de tableau, on a un groupe qui est revanchard, une nouvelle dynamique avec un nouveau staff donc oui, on a cette ambition-là de jouer le haut de tableau. Après, c’est toujours difficile dans ce championnat qui est hyper concurrentiel de dire » on va jouer le haut de tableau » car, par exemple, si on prend Mâcon l’année dernière qui descend sportivement mais se maintient administrativement, je pense qu’en début de saison, eux-aussi s’étaient dit qu’ils voulaient jouer le haut de tableau.
Et le final a été un peu loin des objectifs initiaux ?
Exactement. Il y a tellement de chemin à parcourir avant d’arriver à ce haut de tableau qu’il faut avoir de l’humilité mais en tout cas, clairement, le club a vocation à jouer le haut de tableau et à se qualifier, c’est l’objectif de la saison.
Du coup, qu’est-ce qu’on change pour passer d’une saison un peu frustrante à une saison qui, finalement, serait plus réussie ?
En fait, il n’y a pas tellement de choses à changer, je pense que c’est vraiment une question de dynamique. Le groupe a un peu évolué puisqu’on a quand même 15 départs pour 17 arrivées sur un effectif de 42 joueurs donc il y a un gros turn-over ainsi qu’un rajeunissement de l’effectif.
Est-ce que c’est un choix ?
Oui, c’est un choix parce qu’on a aussi cette sensibilité-là avec le staff et que, quand on regarde un peu le modèle de la Nationale 2 aujourd’hui, on se rend compte que, finalement et en tout cas pour moi, les jeunes qui sortent des centres de formation peuvent très vite être opérationnels et être amenés à matcher. L’avantage de ces jeunes-là, c’est que bosser à l’université ou bosser à côté et être capables d’être à 100% le week-end, ce sont des choses qui sont plus faciles à faire quand on a 20 ans que quand on en a 35. C’est pour ça que nous, on suit ce modèle-là de développement et puis, comme je le disais, c’est aussi notre sensibilité, je viens de la formation tout comme Antoine, Simon est entraîneur depuis 3 ans donc on a une vraie volonté d’arriver à développer ces joueurs sur le plan individuel et ensuite, évidemment, de travailler sur le collectif pour essayer d’être performants à court terme.
Comment facilite-t-on l’intégration de ces nouveaux joueurs qui ne viennent pas forcément de Lyon ? Peut-être par un stage de cohésion mais pas forcément loin ?
C’est ça. Les joueurs et les leaders du groupe avaient à cœur de prendre un peu les choses en main sur ce stage-là et moi, je trouve que c’est très bien parce qu’au final, ce n’est pas à moi d’intégrer les mecs mais ce qui m’importe, c’est qu’ils s’entendent bien entre eux, qu’ils soient contents d’être là et qu’ils soient soudés entre eux, ce n’est pas très grave si moi, je ne suis pas là-dedans. Pour en avoir discuté avec eux, les joueurs avaient une vraie volonté d’intégrer les nouveaux joueurs qui venaient d’en-dehors des frontières lyonnaises pour les amener à connaître un peu la culture lyonnaise en se baladant dans Lyon ou également en rencontrant des partenaires que l’on va être amenés à voir au fil de nos promenades de stage. Le programme n’est pas encore bien défini mais je pense que ça sera une belle balade.
La reprise sportive, elle, est déjà arrivée ?
Ça paraît rapide mais, finalement, quand on y repense, on a quand même eu 3 mois depuis la fin de la saison ce qui permet quand même de bien préparer cette reprise.
Et permettre peut-être aussi aux joueurs de couper et de se régénérer ?
Les joueurs ont coupé tout le mois de Juin mais cet esprit revanchard dont je parlais se reflète aussi dans la manière dont ils ont coupé. Ça veut dire que, cette année, on a eu des joueurs très consommateurs de programmes et de venir même s’il n’y avait pas entraînement donc on sent qu’ils sont contents de reprendre, il y a un vrai enthousiasme.
Est-ce que la volonté de reprendre tôt est liée au fait de vouloir être rapidement prêt pour ce championnat et de se sécuriser assez vite ?
Exactement. Avec tous ces bouleversements, ça a quand même demandé de reprendre à zéro sur pas mal de choses, par rapport aux principes et aux sensibilités du staff, par rapport à l’arrivée de nouveaux joueurs qu’il va falloir que l’on arrive nous aussi à jauger en fonction du groupe.
Et peut-être aussi en fonction du style de jeu que vous voulez avoir ?
Absolument puisqu’il va aussi changer par rapport à ce que l’on faisait les autres années. On va essayer de bosser le plus vite possible, une prépa, c’est un sprint qui nous prépare à un marathon.
Ce qui peut être un peu contradictoire ?
Oui, c’est le paradoxe, on fait un 100 mètres pendant la prépa mais si on n’est pas efficace pendant les premières semaines, on part avec 20 mètres de retard sur un 100 mètres et c’est chaud. On essaye aussi de prendre exemple sur les autres saisons, on se rend compte que l’année dernière, le début de saison n’avait pas été bon et que du coup, derrière, on est toujours en train de batailler pour revenir et tu te mets un peu plus de pression, celle du maintien ou de te dire en milieu de saison » putain, il ne faudrait pas qu’on descende » ou alors » on est maintenu » et derrière, ça redescend. L’objectif est donc vraiment d’avoir une dynamique positive assez rapidement, c’est pour ça qu’on va faire une opposition contre Bourg pendant la prépa ainsi que trois matchs amicaux, déjà pour essayer de voir tous les joueurs mais aussi pour rôder un peu notre système, que ce soit dans le staff ou dans l’équipe pour essayer justement d’arriver à maturité assez rapidement.
Est-ce que les 3 matchs amicaux sont déjà connus ?
Ce sera Rumilly le 9 Août, Genève le 16 et Mâcon le 22. Ce n’est pas encore sûr que Genève soit ici, on est en train de voir si ce sera ici ou à Bellegarde par contre, Rumilly sera ici ainsi que Mâcon le vendredi soir.
Tu as parlé d’un changement de jeu, est-ce que ce sera être un peu plus ambitieux ou peut-être un peu plus joueur ?
On ne va pas changer fondamentalement ce qui a été fait. On va parler de l’attaque car, quand on parle de jeu, c’est souvent l’attaque ou le jeu avec ballon car, comme je le disais, on a eu trois mois avec Antoine et Simon pour bosser sur la manière dont on voulait jouer ainsi que sur la manière dont on voulait jouer en fonction des joueurs que l’on avait pour vraiment formaliser les choses, l’écrire noir sur blanc et limite en faire un contrat pour, encore une fois, être opérationnels le plus vite possible.
Ainsi que pour être clair avec les joueurs ?
Voilà, il y aura un fil conducteur. Comme je le disais, on va avoir une équipe avec une moyenne d’âge du groupe de 42 joueurs de 25 ans ce qui est quand même un groupe avec des joueurs plutôt jeunes et des profils plutôt coureurs bien qu’on ait aussi des joueurs qui sont assez puissants. Il va donc falloir que l’on s’adapte et que l’on soit très vite en place justement sur ces questions de » comment est-ce qu’on se déplace « .
Un petit peu ce qu’on appelle » le mouvement général » et comment tout ça s’organise ?
Exactement et notre chance, c’est vraiment d’avoir eu ces deux mois de réflexion un peu en vase clos avec le staff car, clairement, on est prêt. Il ne nous reste plus qu’à aller sur le terrain et à commencer à entraîner.
Merci beaucoup, belle saison et le #MagSport reviendra régulièrement suivre vos aventures
Et de belles aventures j’espère (rires) !
Propos recueillis par Fred Charvet
Article en partenariat avec
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