Au bord des larmes, l’émotion qui l’assaillent, le demi de mêlée du Niort Rugby Club, Benjamin Alçacébe quelques secondes après avoir validé l’accession historique en Nationale, a tout de suite eu une pensée pour son coéquipier Quentin Gobet, tragiquement décédé en début de saison. Mais celui qui porte la tunique du NRC depuis 5 saisons a aussi mis en exergue le travail de longue haleine mis en place par l’ensemble du club pour arriver à son objectif malgré un chemin escarpé et semé d’embûche. Dans la liesse ayant envahi le Stade Espinassou, l’originaire du Béarn vivait cette victoire en access match face à Langon comme une apothéose de sa carrière, au milieu du peuple rouge et noir en effervescence.

C’est la cohue ici à Niort, c’est l’effervescence, c’est l’une des plus belles pages de l’histoire du club et vous, tous les joueurs de cette saison et même ceux des saisons d’avant, vous y avez participé et vous avec écrit une belle page de l’histoire puisque Niort sera en Nationale l’année prochaine ?
C’est marrant mais aujourd’hui, quand tu me poses cette question, je sens le poids de cette montée car ça fait 5 ans qu’on se crève à la tâche ici avec des pluriactifs puis après des pros. Ce projet, on y a cru depuis 5 ans, on a perdu une fois en 8e contre Saint-Jean, un barrage contre Vienne ici en étant premier toute l’année, l’année dernière, on perd à Mâcon et cette année, on fait des phases finales de dingue où on perd en finale mais on rebondit. C’est incroyable ! Je suis tellement fier pour ce club, tellement fier pour tous ceux qui ont œuvré pour ce club, Gilbert Nasarre le président, Laurent Dossat, le manager qui avait fait un travail de malade et maintenant, Johann Authier qui nous fait passer ce cap, c’est incroyable ! J’ai une pensée pour tous les mecs qu’on a eus pendant ces 5 ans, c’est incroyable, on se paye enfin aujourd’hui et ça fait vraiment du bien.

Cette effervescence et cette ferveur qu’il y a eues aujourd’hui à Espinassou sont des souvenirs que tu vas garder à vie car ce sont des moments qui vont rester gravés dans le club ?
Oui, comme je te l’ai dit, en plus, on a mangé de la merde cette année, on en a chié, on en a chié … A chaque fois qu’on était bien, qu’on était monstrueux, qu’on était premier ou 2e, ils nous arrivaient toujours des merdes et cette année, c’est pour Quentin. Je te jure qu’il nous a suivis tout du long, on l’a fait pour lui et qu’est-ce qu’on est fier pour lui, pour sa famille. Sa famille est une famille incroyable, pleine d’abnégation et de résilience, sa femme Zelia, aujourd’hui, il nous regarde d’en haut et il était avec nous pendant toutes ces phases finales. Je suis tellement fier de ce groupe, vraiment, c’est encore plus beau qu’un titre car rebondir une semaine après cette défaite, repartir à l’entraînement alors qu’on était brisé, franchement, il faut le faire. Langon est une putain d’équipe, on le savait, ils ont des joueurs monstrueux et le faire ici, devant notre public, il n’y a rien de plus beau, franchement, il n’y a rien de plus beau.

Qu’est-ce que vous vous êtes dit dans la semaine pour vous remobiliser, pour vous vider le cerveau et repartir la guerre ?
Ce qu’on s’est dit, c’est qu’on ne pouvait pas passer à côté après avoir fait des phases finales comme ça. En finale contre Rennes, on maîtrise le match jusqu’à la 56e et on perd ensuite le fil donc on s’est dit qu’on ne pouvait pas passer à côté après un an de travail acharné. Ces saisons sont des saisons de malades, d’autant plus pour nous avec ce qu’on a eu et franchement, on se le devait. Il y a des fois dans la vie où il faut cocher la case, ne pas laisser passer le train et là, c’était là car ça aurait été très dur de rebondir après ça, on n’aurait pas pu expliquer encore une défaite ici.

C’est un match qui vous unit à vie et dans 20 ans, au coin du feu, vous vous le re-raconterez ?
Oui, ça nous unit. Déjà qu’on était très soudés car, comme je te l’ai dit, avec tout ce qu’on a vécu, on peut dire qu’on sait d’où on vient et avec tout ce groupe a surmonté … Ce groupe, il est incroyable de résilience car tout ce qu’il a vécu … Il y a des fois où on dominait le championnat et qu’on tombait au premier tour face à de très belles équipes et il a fallu se reconstruire à chaque fois, chaque année, repartir sur des objectifs de montée et c’est énorme.

On te remercie et on te laisse profiter
Merci.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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