Le talonneur du Rennes Etudiants Club est revenu à notre micro sur le titre de champion de France de Nationale 2 et l’accession qui en découle, tout en mettant l’accent sur l’attachement de l’ensemble du groupe au territoire breton et aux valeurs qui y sont attachées.

Comme on dit dans le jargon du rugby, tu n’as pas laissé ta part au chien et tu t’es envoyé de la 1ère à la 60e, jusqu’à ce que tu sortes ?
Oui mais à Rennes, on joue comme ça et on est comme ça, ce n’est pas un état d’esprit individuel, on est tous comme ça et je pense que tous ceux que vous avez interviewés vous ont dit la même chose. Donc non, on ne laisse pas notre part au chien et on avait prévu de s’envoyer comme des clébards.

On a aussi vu que ce carton jaune que tu as pris au bout de 10 minutes t’avait un peu piqué et que, lorsque tu es re-rentré, on a eu l’impression que tu étais surmotivé ?
Il faut déjà que je revois les images pour savoir si ça mérite un jaune car je ne suis toujours pas convaincu.

Tu auras le ralenti
Oui, on verra, on verra (sourire). Ça n’a rien changé à mon envie et vu que j’ai laissé les mecs 10 minutes sans moi, j’avais envie de me rattraper.

Pour Rennes, 2 titres en 3 ans, c’est quand même une belle aventure, une épopée magnifique ?
Je me demande ce qu’on va aller chercher maintenant vu qu’on a déjà 2 titres. Il va falloir prendre de bonnes vacances pour retrouver la motivation à la rentrée mais oui, c’est une génération incroyable car ils sont nombreux les mecs qui ont déjà gagné ici. Les mecs qui sont venus ont parfaitement collé au groupe et ça nous permet d’aller chercher un 2e titre et c’est top.

Ne t’inquiète pas pour la motivation, ton coach en a déjà trouvé une à savoir se maintenir en Nationale ?
Ça, je ne suis pas surpris, je le connais. Il est déjà en train de penser à ce qu’on va faire à l’entraînement la semaine prochaine mais il n’y aura personne, c’est ça le problème (rires).

En parlant de lui, tu peux nous dire quelques mots sur la méthode Kevin Courties et de l’homme ?
Qu’est-ce que vous voulez savoir sur les méthodes Kevin Courties ?

Tout !
On travaille beaucoup trop, c’est ce qui nous permet de gagner des titres. Il y a plein de fois où on en a marre de l’entraîneur, où on en a marre du manager, il nous saoule mais en fait, ça fonctionne. Il met tellement de cœur dans ce qu’il fait qu’en fait, à la fin, il nous le transmet. Moi, je ne suis pas breton, on est plein ici à ne pas venir de la Bretagne mais on est tous bretons, on joue pour la région maintenant. C’est ça ce qu’il amène mais il n’y a pas que lui, par exemple lui (Carlos Muzzio, NDLR) est argentin mais il est breton même s’il ne le sait pas encore.

Carlos Muzzio : ce qu’il faut savoir de ces mecs, c’est qu’ils ont un cœur énorme. Ce n’est pas le rugby qui fait gagner la finale mais c’est le cœur qu’ils ont et ça, je peux te dire qu’il n’y en a pas partout.

Voilà de grands mots. Quelle est l’image que tu vas retenir de ce match ?
Il va y avoir le bouclier et on va aller faire quelques belles photos. C’est compliqué pour les gens qui sont en-dehors du rugby et c’est simple à dire maintenant qu’on a gagné mais pour avoir déjà vécu des phases finales, et avoir déjà remporté un titre, on savait hier soir en arrivant que si c’était serré, la pièce allait tourner de notre côté car ce qu’on vit et l’énergie qu’amène les types sont incroyables et je pense que ça se voit. Ce n’est pas le plus beau match de rugby par contre, ils auraient encore pu attaquer pendant une heure que ça aurait été pareil.

Qu’est-ce que vous vous êtes dit dans les vestiaires avant le match ?
Je ne peux pas dire tout ce qu’on se dit mais il y avait beaucoup de cœur car c’est la dernière d’Alex Gueroult qui a servi le club pendant … je ne sais pas, il est beaucoup trop vieux … peut-être 15 ans ou plus. Il a toujours été exemplaire, il nous a beaucoup donné et on avait tous envie de lui rendre car c’est aussi un changement de génération. Il y a lui qui arrête mais aussi 2 ou 3 mecs qui arrivent sur la fin et il va y avoir un petit peu un renouvellement donc on avait envie de lui offrir une belle sortie et c’est chose faite et c’est ça qu’on va retenir.

On peut dire que la force du collectif a fait la fierté d’un territoire, la Bretagne ?
Oui, clairement mais on a axé toute la saison dessus. Au début de l’année, le manager nous a demandé ce qu’on voulait faire et ce qu’il avait manqué l’année dernière et nous, les leaders, on a voulu ré-axer sur la Bretagne parce-que c’est ce qu’il est et c’est ce qu’est le club. On a remis beaucoup de symbolique dans cette saison-là et Alex Gueroult est la pierre angulaire de tout ça donc ça a parfaitement fonctionné cette année.

On vous souhaite un bon retour à Rennes, une belle fête et que le public et le peuple breton vous accueillent avec honneur parce-que vous le méritez
Je pense que ça va être le cas. Ils le verront peut-être plus tard mais je voudrai remercier tous les gens qui sont venus au stade parce-que je n’ai jamais connu une ambiance comme ça.

Avec également un tifo super sympa ?
Oui, le tifo très sympa, beaucoup de bruit, des jeunes, nos familles étaient là en noir et blanc. Je n’ai jamais connu une ambiance comme ça pour le club et quand on était sur le terrain, ça a beaucoup compté pour nous. J’ai aussi une pensée pour ceux qui n’ont pas pu se déplacer, pour ma femme qui doit me regarder et qui est enceinte, on va bientôt avoir une petite, elle me manque et je l’aime.

C’était un beau mot de la fin. Bravo et félicitations pour ce titre de champion bien mérité
Merci beaucoup.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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