À quelques heures du choc face à Carcassonne lors d’un 1/4 de finale qui s’annonce piquant entre rivaux occitans, Théo Siboul le coach des 3/4 du Sporting Club Albigeois a synthétisé en conférence de presse toute l’énergie qui caractérise le club tarnais depuis ces dernières semaines. Sans pression mais pas dénués d’ambition, les jaunes et noirs abordent ces playoffs de Nationale dans la peau d’un outsider du fait de leur 6eme place des phases régulières, et pourrait se révéler être l’équipe surprise de ces phases finales. Entre excitation et détermination, le SCA navigue vers son destin, et ce samedi à 15h, le gars de la préfecture tarnaise vont partir à l’assaut de la cité médiévale Carcassonnaise avec cet état d’esprit libéré et guerrier qui les anime depuis qu’il ont pris leur histoire collective en main.
Carcassonne VS Albi une rencontre à suivre en direct Web TV dès 14h40 ce samedi 3 mai sur Le #MagSport : https://www.youtube.com/live/ZslU7bsKD4Q?si=CiHB0Y4CWZttZ6Ro
C’est le money-time, la récompense d’une saison et de 8 ou 9 semaines de travail ?
En fait, c’était l’objectif qu’on s’était fixé entre nous, même si on ne l’avait peut-être pas ouvertement dit mais, en tout cas, quand on a repris, on avait l’envie d’aller chercher cette qualif tous ensemble. Quand je dis » on « , ce sont le staff, les joueurs et le club donc on était très satisfait de l’avoir fait à une journée de la fin et là, forcément, ça va être un super match, à Domec en plus. C’est à côté, il va y avoir une grosse ambiance comme d’habitude à Domec face à une très, très, très belle et très grosse équipe de Carca, on a des supporters qui viennent donc ça va être un très beau match de rugby.
Malgré la défaite à Bourg-en-Bresse, est-ce qu’il y a des enseignements à tirer pour ce quart de finale, des choses qui te sont ressorties ?
Oui parce qu’il n’y a pas eu tout à jeter non plus, je retiens notamment les essais que l’on marque sur turn-over et sur contre-attaques, on a été capable de tenir le ballon longtemps sur ces séquences-là avec également du jeu debout. Tout n’est donc pas à jeter, on a forcément des enseignements à tirer qui nous ont servi pour la suite mais ça a encore été une nouvelle étape sur notre chemin qui nous a également encore permis de progresser.
On a coutume de dire que les phases finales sont un nouveau championnat qui commence, est-ce que tu confirmes ?
Pour moi, c’est nouveau (sourire) mais quand j’étais joueur, c’était également ça. Là, on démarre, on a tous beaucoup d’envie et beaucoup d’excitation, ça a été beaucoup d’excitation pour cette semaine et pour ce match-là donc oui, un nouveau championnat et surtout un très gros match face à une très, très grosse équipe de Carca qui joue chez elle devant son public. Ce ne sont que de bons moments à vivre.
Tu dis que c’est nouveau pour vous mais du coup, est-ce que vous avez senti une atmosphère un peu différente à l’entraînement cette semaine ?
Forcément car on est tous encore plus focus. Je vais me répéter suite aux conférences de presse que l’on a faites mais j’ai vraiment la chance d’être au quotidien avec des mecs qui sont hyper appliqués à l’entraînement, qui savent pourquoi ils s’entraînent, qui mettent beaucoup de sens dans leurs entraînements et dans leur rugby, idem avec le staff où on est tous hyper soudés et depuis 7 ou 8 semaines que nous avons commencé l’aventure, on sait pourquoi on le fait. On s’est bien préparé et cette semaine, évidemment, il y a un peu plus d’attention, un peu plus d’excitation et un peu plus de focus donc c’est très plaisant.
Comment décrirais-tu l’équipe de Carcassonne ?
C’est une équipe très complète tant devant que derrière, également une équipe qui a beaucoup d’expérience, notamment des phases finales. On les a bien analysés cette semaine, on a travaillé pour faire le plus grand match possible, ça va bien entendu être un très, très gros match ce samedi. Ils sont très complets devant et derrière, costauds devant comme derrière, ils ont aussi une très bonne charnière, des mecs devant qui ont l’expérience, je pense au capitaine Romain Manchia, avec également un gros paquet d’avants. On a donc un très, très, très gros match à jouer samedi, on s’est préparé en conséquence, avec beaucoup d’envie et d’appétit et sur la continuité de ce qu’on fait depuis le début en cherchant à générer beaucoup d’autonomie et de responsabilisation, les joueurs préparent les vidéos depuis le début. On peut donc dire que oui, c’est un nouveau championnat mais on reste dans notre chemin, notre vision, nos objectifs ainsi que dans notre façon de faire dans notre méthodologie où l’on est beaucoup dans l’horizontalité sur les échanges tout comme sur la conception de la stratégie ou sur les retours avec les joueurs. Le but était qu’à la fin de ces 7 matchs, pour de possibles phases finales, le groupe puisse de plus en plus se prendre en main pour qu’ensuite, comme on l’a déjà dit, on les accompagne à la performance mais ce sont eux qui jouent.
Après Bourg-en-Bresse, vous regrettiez un petit peu la prestation défensive plutôt qu’offensive où il y avait eu de très bonnes choses. Est-ce qu’on a le temps en une semaine de régler ce que l’on veut régler et est-ce que ça a été l’axe de travail principal de la semaine ?
Je dirai qu’il y a eu plusieurs axes principaux. Je ne vais pas utiliser la formule de l’ancien sélectionneur qui disait que c’était une » défaite encourageante » (rires) mais ces derniers matchs où il n’y a pas véritablement d’enjeu sont toujours difficiles, il y avait très peu de chances pour que l’on change de place, il y avait aussi des petits bobos donc une compo qui avait encore été différente et par conséquent, peut-être également un peu moins d’automatismes. Encore une fois, ça n’explique pas tout mais je n’ai aucun doute, et nous n’avons aucun doute, joueurs, staff, que nous serons au rendez-vous sur le plan défensif samedi.
L’adhésion populaire et la présence du public qui va se déplacer à 3 ou 4 bus à Carcassonne, sont une belle récompense ?
C’est une belle récompense quelque part pour nous mais notamment pour les joueurs parce qu’on a démarré une nouvelle saison il y a 8 semaines. En fait, on se rend compte qu’on gardant toujours beaucoup de plaisir en jouant et aussi en en donnant aux supporters, la récompense a été pour nous sur le terrain de gagner notre place dans ces barrages et de regagner un petit peu le cœur des supporters, même si je ne sais pas si on l’avait perdu. Il y a eu plus de monde au stade, notamment grâce aux différents événements que le bureau administratif a mis en place pour faire venir du monde mais aussi grâce à la volonté que l’on a eue de vouloir mettre du jeu pour également redonner envie au public et aux supporters albigeois de revenir au stade. Je vais réutiliser les deux mots qu’avait dit Antoine Soave la semaine dernière en conférence de presse, on reste dans notre leitmotiv à savoir du plaisir, prendre du plaisir et donner du plaisir à nos supporters et on est en mission, c’est une nouvelle mission qui arrive devant nous.
Ces phases finales viennent aussi valider un petit peu le projet du début de saison. L’an dernier, on nous annonçait un rajeunissement de l’équipe, ce qui était un petit peu risqué, mais là, vous faites au moins aussi bien que la saison précédente et, quelque part, ça vient également valider cette prise de risque de l’année dernière ?
Oui mais ça vient aussi valider tout le travail du club, du staff et des joueurs où, quand on donne de la confiance, en général, les joueurs peuvent s’exprimer. Surtout, les joueurs ont cru au projet, ils se le sont approprié et on l’a vraiment construit ensemble, si je me souviens des premières fois où on a travaillé ensemble, on a vraiment été dans la continuité sur le côté responsabilisation, comme on le disait tout à l’heure, et appropriation du projet. Avec le staff, on a vraiment voulu que les joueurs soient acteurs du projet en générant beaucoup de confiance, vous allez forcément me dire que ce n’est pas le monde des bisounours et si on avait perdu les matchs, il aurait été plus difficile d’avoir de la confiance mais il se trouve qu’en jouant, en voulant développer un rugby complet avec beaucoup de jeu et beaucoup de volume, ça a fonctionné et ça a donc évidemment nourri notre confiance. Ça nous a permis de réussir un petit peu ce virage, ce rajeunissement de l’effectif aussi avec des joueurs qui, même s’ils sont jeunes, n’en sont pas moins compétents, créatifs et responsables.
C’est finalement le déplacement le plus court que vous auriez pu avoir dans ce Top 6. Est-ce que c’est quelque chose de bien dans le sens où il y a moins de fatigue générée par la route ? Lors de Marcq-en-Barœul, vous aviez parlé de la fatigue que peut engendrer des heures de déplacement donc est-ce le positif que l’on peut trouver dans ce déplacement à Carca ?
Je vais mettre un petit bémol sur Marcq-en-Barœul parce qu’on s’est quand même déplacé en avion, ce qui est un vrai luxe, donc ça, ça allait, ça ne nous a pas servi mais ça, c’est autre chose (rires). On n’avait pas spécialement fait de pronostics car toutes les équipes sont hyper costaudes, on le voit dans cette poule et même à tous niveaux, Marcq-en-Barœul finit 10e au classement et met bonus offensif contre Chambéry sur la dernière journée, Langon qui tient quand même la dragée haute à Narbonne sur une partie du match. C’est vrai que nous, en termes de déplacements, on va partir vendredi ce qui nous permet de ne pas avoir trop de route et, comme tu le disais, de gérer notre fatigue.
Les 5 autres coachs peuvent parler de vous en termes d’équipe » casse-couilles « . Qu’est-ce que ça t’inspire ?
Personnellement, lorsque je jouais 9, j’ai toujours été un peu considéré comme » casse-couilles » ainsi que pour mes potes donc ça ne me dérange pas du tout, au contraire (rires). J’ai presque envie de dire » tant mieux » car ça veut aussi dire qu’ils nous estiment et, en tout cas, nous, on va faire de notre mieux comme d’habitude en restant humbles parce qu’on sait d’où on vient et avec toujours autant d’appétit et de plaisir comme le disent les joueurs et comme l’a dit Antoine la semaine dernière avec cette nouvelle mission qui nous arrive où on va avoir beaucoup d’enthousiasme à défendre nos couleurs, samedi à 15h.
Est-ce que l’infirmerie se vide avant cette rencontre capitale ou des incertains qui reviennent comme on l’espérait ? Je pense, par exemple, à Baptiste Couchinave, Jean-Baptiste De Clercq, Thibault Olender qu’on ne voit plus
Thibault Olender est disponible, Baptiste Couchinave a repris totalement avec l’ensemble des joueurs valides, par contre, pour JB, c’est encore un peu tôt tout comme pour Téo Dospital.
Il y a parfois de grosses différences de poids entre les packs des équipes que vous affrontez et le pack albigeois. Comment arrivez-vous à les contrer voire à les dominer ?
Il y a cette motivation et cette envie et derrière, il y a tout le côté travail et bosseur du groupe. Il y a également tout le travail technique, la défense et la conquête, c’est un état d’esprit mais il y a aussi beaucoup de travail et beaucoup de technique sur tout ce qui est phases de conquête, mêlées, touches mauls, les phases de défense aussi tant sur la circulation que sur la technique de plaquage pure et dure seul ou à deux, le jeu au sol. On a quand même beaucoup mis l’accent sur la technique parce qu’on pense que ça peut aussi être un vecteur de progrès, ce sont ces multitudes de choses entre l’envie et la technique qui font que l’on joue notre carte à fond et qu’on sera présent samedi à 15h.
Le leitmotiv, c’est lâcher les chevaux pour ne rien regretter et faire tomber Domec ?
Comme on l’a dit tout à l’heure, plaisir et mission.
Propos recueillis par Loïc Colombié
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