Ben Dumont, qui a fait le bonheur du Sporting Club Graulhetois pendant une décennie jusqu’à son arrêt de carrière lors du confinement, nous a accordé un entretien pour nous parler de son aventure en rouge et noir, de son regard sur l’évolution actuelle du club, mais aussi de l’après rugby où les valeurs de l’ovalie sont bien entendu toujours prégnantes. Dorénavant co-directeur d’agence à Albi, chez Abeille Assurance, l’ex ouvreur du SCG avec le rugby ancré au cœur et chevillé au corps a transformé l’essai de la vie après le rugby.

Avant de parler de ta reconversion et de l’après-rugby, car on sait que le rugby est comme une drogue, une passion que tu ne quittes jamais, on va te demander quel regard tu portes actuellement sur le Sporting Club Graulhetois et son épopée en Nationale 2 ?
C’est toujours un regard bienveillant que j’ai vis à vis de Graulhet et de ce club qui est cher à mon cœur. J’essaye d’être le plus regardant possible même si le quotidien l’emporte souvent mais je regarde de loin et notamment les résultats. Je suis très content que le Sporting se soit sauvé cette année et qu’il véhicule une belle image, que le club soit hyper bien structuré et qu’il figure dans les premiers au classement des clubs du département.

Cerise sur le gâteau, le club est porté par Jérôme Montbroussous, Renaud Martinet, Romaric Morel, des gens qui sont de ta génération. Les voir aux commandes doit te faire bizarre mais que penses-tu du projet qu’ils portent ?
Là aussi, c’est un regard vraiment plus que bienveillant et presque admiratif car je connais aussi leurs quotidiens professionnels et vu le temps qu’ils passent, le travail qu’ils ont fait et qu’ils sont en train de faire puisque c’est un travail toujours perpétuel qui se doit d’être fait, ce sont des gens que j’estime par amitié et même plus que ça, c’est presque de l’admiration. Je ne sais pas mais je pense me douter que c’est quand même de l’investissement plus que personnel.
Est-ce que tu retrouves les valeurs de ta génération dans l’équipe actuelle ?
Oui mais le rugby véhicule ça, le rugby permet de se rassembler, se de retrouver en collectif et une équipe d’individualités n’a jamais fait un fort collectif. Je n’en connais que quelques-uns de cette équipe-là, je connais très bien Olivier qui est un très bon ami et il me dit que l’équipe vit bien tout comme le groupe également. Quand on voit la fin de saison qu’ils ont faite suite à leur début de saison assez compliqué, on se doute qu’il y a quelque chose qui s’est passé, même si c’est par un changement de staff ou autre, mais un groupe qui ne s’apprécie pas ou qui ne se rassemble pas ne peut pas avoir ce type de résultat-là. Je suppose donc qu’ils vivent des moments ou ont vécu des moments comme nous aussi avons pu les vivre.

Il y a eu une période où tu as fait partie de la commission recrutements au Sporting Club Graulhetois. Quand tu vois ce qu’il se passe autour de Graulhet, est-ce que ça te donne envie, un jour ou l’autre, de te réinvestir un peu plus en profondeur et de venir un peu plus mettre ta pierre à l’édifice ?
C’est vrai que j’ai essayé de figurer dans cette commission-là en donnant quelques avis même si, en fait, je n’ai pas fait grand-chose. Jérôme m’avait demandé de m’occuper de la relation avec le Castres Olympique au niveau des doubles licences, ce que j’avais accepté car c’est quelque chose qui m’importe assez. C’est quand même le lien avec de jeunes joueurs et c’est quelque chose d’important que de savoir qu’on a des joueurs qui figurent à Graulhet, qui sont pour la plupart Graulhetois et qui peuvent espérer figurer un jour dans l’équipe première ou du Castres Olympique ou d’ailleurs. C’est être impulsé par le club phare du département sans pour autant les laisser dans la nature et toujours être là pour leur dire qu’ils restent graulhetois quoi qu’il en coûte.

Lorsqu’on te parle de Graulhet, le moment qui te met le plus la chair de poule et te fait briller les yeux, c’est quand même cette finale de 2014 face à Soyaux-Angoulême et cette remontée en Fédérale 1 ?
Il y a plusieurs moments forts mais c’est vrai qu’il y a ce moment-là de la finale. En fait, il y a toute cette épopée, la finale est le point d’orgue de cette année 2014 qui était fantastique et où on a vécu des moments fous, on en reparle 10 ans après, on enjolive parfois un peu les choses avec Les souvenirs mais ce sont des choses folles.

C’est une part de la légende ?
Exactement (sourire). La dernière fois que je suis allé au stade, j’ai revu des supporters qui ont toujours ces souvenirs-là donc on a été marqué au fer rouge par ces souvenirs mais on a aussi marqué les supporters et c’est encore plus beau. En termes de souvenirs forcément un peu moins importants, il y a également ce match à Rodez qui reste aussi important sur la vie ou la mort et il y a des souvenirs pendant ce match-là où on n’avait pas connaissance de la finalité mais ce sont des choses qui restent tout autant gravées.

On va parler de la transition entre le rugby et le retour pleinement à la vie professionnelle. A Graulhet, on sait que vous êtes tous pluriactifs, tout le monde a travaillé même en faisant du rugby mais la fin du rugby a tout de même été assez cruelle pour toi puisqu’il a fallu qu’une pandémie te tombe sur le bout du nez. Cela faisait 100 ans qu’il n’y avait pas eu de pandémie comme ça et c’est ça qui a arrêté ta carrière ?
C’est ça (rires). Je pense qu’avec quelques-uns de l’équipe et du groupe, on attendait plus ou moins ça et même si on n’a pas eu l’arrêt souhaité comme on l’aurait aimé, c’est peut-être un mal pour un bien, on aurait peut-être moins bien vécu l’arrêt. Quoi qu’il en soit, c’est comme ça, c’est quelque chose qui est arrivé précipitamment mais il y avait quand même déjà cette idée d’arrêter. Les faits de vie ont fait qu’on a eu nos enfants, notre vie quotidienne a fait qu’on avait d’autres priorités et puis, on était aussi sur la fin, que ce soit physiquement comme mentalement car on a connu des années quand même assez compliquées. On était là pour le club tout comme pour notre plaisir aussi mais c’est vrai qu’il y a des fois où on le cherchait un peu et nos familles respectives étaient aussi dans l’attente de nous voir » respirer » un petit peu mentalement car gagner 3 matchs par saison, c’était mentalement compliqué pour eux également. C’est donc arrivé à point nommé.

Dans ta vie active » 100% hors rugby « , tu viens maintenant de te lancer un nouveau challenge, car un sportif reste toujours un homme de challenges, en te lançant dans le milieu de l’assurance. Tu nous parles un peu de ce nouveau défi ?
Et oui, j’ai eu la chance d’avoir un ami qui m’a proposé une association dans une société d’assurances qui est Abeille Assurances à Albi et que j’ai eu le plaisir d’accepter. J’étais banquier sur la clientèle pro à la Caisse d’Epargne où, sans être mécontent, je recherchais quand même inconsciemment cette part de challenge et quand Arnaud m’a proposé ce nouveau challenge-là, ça m’a conforté. Il m’a présenté tous les tenants et les aboutissants que j’ai acceptés, je me suis associé avec Arnaud au 1er Janvier et on ne s’ennuie pas, les débuts sont comme je l’espérais. C’est une vie d’équipe dans un petit pôle actif puisque nous sommes 4 à l’agence avec deux collaboratrices, Arnaud et moi-même, il y a une super entente, on est tous complémentaires, on vit super bien et on est prêt à battre tous les challenges qui arrivent au quotidien.

Partage, respect, esprit d’équipe, combativité, cela fait partie de la ribambelle de valeurs qu’il y a autour du rugby. Est-ce que tu les as retrouvées dans le milieu de l’assurance et essaies-tu de les impulser dans tes équipes ?
Exactement et en fait, on va parler de l’empathie. C’est une empathie que l’on doit avoir dans ce milieu-là puisqu’on est là pour sécuriser les gens, que ce soit leur côté financier ou le bien des personnes. On se doit donc d’être sécurisant par l’accompagnement mais également par notre conseil, on se doit d’être là quand ça va comme quand ça ne va pas puisque c’est ça que l’on attend d’une assurance à savoir d’être bien assuré et bien accompagné quand, malheureusement, on en a besoin. C’est aussi ce qui m’a plu car Arnaud est vraiment dans cette démarche-là, nous ne sommes pas des » plus agressifs » commercialement mais on essaye de dire aux gens qu’on sera là quoi qu’il arrive quand il leur arrivera un problème. Notre réseau nous connaît et sait comment on fonctionne mais les gens qui ne nous connaissent pas forcément attendent peut-être de plus en plus ça, de vraiment construire une relation à la fois humaine, dans la bienveillance et dans l’accompagnement.

Tu as commencé le rugby à Castres, tu as fait ta carrière à Graulhet, tu habites dans la région gaillacoise, tu travailles à Albi : tu es la pure représentation du Tarn ?
Et bien oui (sourire). Je ne l’aurai pas dit car en étant castrais de naissance et en ayant fait toute mon école de rugby jusqu’aux espoirs à Castres, je n’étais pas voué à partir. J’étais plutôt un sédentaire castrais mais la vie a fait que j’ai été amené à bouger, enfin oui et non car je suis toujours resté tarnais et je ne me vois pas vivre ailleurs, j’ai cet amour pour le département. J’apprends maintenant à connaître le nord du département car je ne connais pas tout et je suis à même de découvrir encore de belles richesses mais on a un très beau département, de très beaux paysages et de très belles richesses donc je ne vois pas pourquoi partir ailleurs si je peux profiter de nos bienfaits locaux.

Merci et on te souhaite une belle réussite professionnelle
Merci à toi.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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