Retrouvez l’intégralité de la conférence de presse de Théo Siboul, l’entraîneur des 3/4 du SCA (5eme) à quelques heures du déplacement à Marcq En Baroeul (13eme) lors de la 22eme journée de Nationale.
Une nouvelle marche de franchie face au leader de Nationale. A froid, quelle est l’analyse de cette rencontre qui a un peu marqué le » sursaut » dans l’émotion du Sporting Club Albigeois ?
Il y a le sentiment d’avoir quand même maîtrisé le match à 90%. Il faudra surtout le demander aux joueurs car, comme je le dis toujours, ce sont eux qui jouent et pour moi, c’est assez facile, je suis dans la cahute donc je suis bien couvert et je ne me gèle pas (rires). On a aussi le sentiment qu’on a été très, très, très, très consistant défensivement sur quasiment toute la partie, on pourrait faire 100% mais on a été plutôt bien. Il y a peut-être eu un peu de flottement sur les 5 dernières minutes quand on prend cet essai où on se demande s’il y a en-avant ou pas, et il n’y a pas en-avant, on l’a vu aux images et l’arbitre avait raison, comme d’habitude. Il y a donc peut-être un peu de flottement car on se dit qu’ils reviennent à 22-16 et qu’ils sont à moins d’une marque alors que sur l’ensemble du match, je crois qu’ils sont venus 2 fois dans nos 22. Les joueurs ont été hyper costauds et hyper consistants sur tout le match, solidaires mais ce sont nos valeurs depuis le début de l’année donc ça, c’est top parce qu’ils les gardent.
L’une des clés du match se trouve sûrement en fin de 1ère période où ils passent devant pour la première fois mais que vous avez la force mentale pour réinverser la vapeur et rentrer avec l’ascendant psychologique à la mi-temps ?
C’est vrai que cet essai nous fait beaucoup de bien, on a réussi à tenir le ballon sur cette séquence et comme l’a dit Robin, c’est vrai qu’on a des marges de progression de partout. Défensivement, on a fait une vraie belle partie tant sur l’organisation que sur le plan technique que sur la solidarité, cette solidarité fait vraiment partie des valeurs de l’équipe et du groupe ce qui est le cas depuis le début de l’année. Le fait de passer devant juste avant la mi-temps fait que quand tu rentres au vestiaire, tu y crois, ça nous donne confiance et comme je vous le disais la semaine dernière, on nourrit un peu cette confiance grâce à notre précision en marque. On redémarre donc une seconde mi-temps avec plus de confiance, un Chambéry qu’on a beaucoup mis sous pression et c’était le but car sinon, si on les regarde jouer, on en prend 40, c’est une équipe qui est hyper structurée et qui connaît son rugby par cœur. Il fallait donc forcément éviter qu’ils puissent jouer leur jeu de manière assez classique et très organisée avec des montées agressives, une bonne redistribution à chaque fois et c’est ce qui fait que derrière, ils sont sous pression mais comme toutes les équipes, même nous. Quand on est sous pression, vous l’avez vu pendant le Tournoi des 6 Nations, c’est plus dur de jouer au rugby donc on n’a rien inventé.
En plus, sur ce coup-là et sur cet essai, on voit que la mêlée est toujours un point fort ? On récupère pénalité sur la pénalité, on marque tout de suite après, c’est donc quelque chose sur lequel on peut s’appuyer ?
Oui, la mêlée est aussi une vraie satisfaction tout comme la conquête en général car la touche a été positive également. C’est top mais c’est l’ADN du club depuis des années, la conquête notamment et on le sait tous, au rugby, si on n’arrive pas à conquérir le ballon, on ne peut pas jouer donc il est important d’avoir des fondamentaux forts et il faut que l’on capitalise sur ça.
On a aussi vu des jeunes qui ont eu du temps de jeu et qui se sont un peu imposés dans l’équipe comme s’ils étaient là depuis tout le temps et ce, même s’ils n’ont pas beaucoup matché ?
Comme je vous l’ai déjà dit lors des précédentes conférences de presse, on a quand même la chance d’avoir un groupe qui s’entraîne hyper bien, qui est hyper motivé et hyper moteur, Robin vient de vous dire qu’il surveillait ses stats en touche, ils sont hyper consciencieux. Il est le relais de ce qu’il se passe à l’entraînement et on a vraiment la chance que tout le monde bosse dur que ce soient les jeunes, les moins jeunes, les joueurs qui jouent ou ceux qui jouent un peu moins et c’est ce qui fait que ça monte le niveau d’entraînement. L’adage » on joue comme on s’entraîne » est quand même vrai, il peut parfois y avoir des exceptions mais c’est vrai dans la majorité des cas, et ils s’entraînent dur depuis le début de l’année. Dimitri Chauvet n’avait pas encore matché, il vient de le faire deux fois, Théo Mercadier avait fait un peu de matchs en début de saison, ce sont des joueurs qui s’entraînent hyper dur à l’image de Robin qui est arrivé en cours de saison et qui s’entraîne hyper dur pour être à ce niveau-là. Ils sont performants, que ce soit Théo, Robin et tous les jeunes mais il ne faut pas oublier non plus qu’on a une équipe assez jeune, Dimitri est de 2004, Théo de 2003, Robin de 2002, Mattéo Coustalat, Lucas Pindor et Simon Hartmann de 2001. On a une équipe jeune qui bosse beaucoup, qui est performante et c’est aussi cela qui est hyper appréciable à entraîner car les mecs sont très en demande. Mercredi, c’était jour off mais il y en a toujours qui viennent faire des extras donc c’est hyper cool et ça montre aussi l’état d’esprit et l’envie du groupe, du staff et de tout le monde. On a vraiment toujours l’envie de s’améliorer et ça, ça va avec notre confiance.
Tu as un groupe jeune donc plus habitué aux datas. Qu’en penses-tu ?
Non seulement, c’est bon pour la performance mais il y a des données qui sont également importantes notamment concernant la prévention de blessures par exemple. Je n’ai pas l’étude ni le nom de la personne qui a fait l’étude mais aujourd’hui, on sait que si on touche un certain pourcentage de sa vitesse max la semaine, on prévient les blessures telles que les déchirures aux ischios par rapport à la vitesse. Donc, en plus d’avoir un entraînement à la performance avec les données, c’est aussi important dans la prévention de blessures et dans la répétition des efforts, tant pour les joueurs que pour le staff, ça nous donne des informations sur la capacité qu’ont les joueurs à enchaîner les tâches. C’est également hyper important pour nous, le staff, concernant la gestion de la charge d’entraînement, si on sait que ça a beaucoup couru le lundi, on sait qu’il reste deux jours d’entraînement entre mardi et jeudi et que donc, il faut que l’on fasse attention, lorsqu’on se sépare avec Pierre, lui sur les avants et moi sur les 3/4, je sais qu’il ne faut pas que je les fasse trop courir si ça a beaucoup couru la veille.
Justement, qu’est-ce que ça fait de passer d’entraineur des skills à coach sur le terrain depuis 3 semaines / 1 mois que tu officies ?
J’étais sur les skills, compétences en français, c’est à dire pour tout ce qui était développement technique du joueur, passes, plaquages, aérien. Sur le collectif, j’avais en référence le jeu au sol, quand on va au sol, on libère et donc il y a un peu de travail sur la lutte et autres et sur l’individu, c’était la passe et le plaquage, ce qui collait bien aussi avec mon rôle de directeur de centre car je suis très sur le développement technique, notamment des joueurs, on a un petit pool de joueurs au centre que l’on essaye de développer en leur donnant les outils pour accéder au haut niveau. Même si j’étais avec l’équipe première en permanence hormis en déplacement, il est sûr que ce n’est pas le même rôle et c’est ce que je leur ai dit dès le premier jour où on a repris le lundi de la semaine de Tarbes, que ça allait être hyper dur pour moi car j’aime tous les joueurs et que j’avais une relation, enfin, j’ai toujours je pense, proche avec eux. Ça tient au fait que j’avais ce rôle de ne pas faire la compo d’équipe avant donc, pas comme à un kiné ou à un prépa physique mais les joueurs peut-être tendance à plus se confier quand tu n’as pas un rôle sur la compo. Je leur ai dit que pour moi, ça allait être hyper dur de cocher un nom sur la compo car je les aime tous et que je n’ai pas envie que nos relations humaines se détériorent et que la compo qu’on va faire avec le staff, car on en discute avec Pierre et tout le staff, l’intelligence collective étant forcément plus riche, serait faite au mieux pour l’équipe et pas contre nos joueurs. Je le répète, ici, je les aime tous et on fait au mieux, ça fait partie du job, il y a des choix donc des déçus et des contents et même si on peut faire mieux, on essaye au maximum de discuter et d’échanger, de voir les joueurs pour leur expliquer pourquoi ils ne sont pas dans le groupe ou pourquoi ils sont remplaçants pour qu’ils comprennent. Qu’ils soient d’accord ou pas, ils ont le droit, qu’ils soient déçus, ils ont le droit aussi mais au moins, ils savent pourquoi et quel est notre son de cloche. On peut leur donner des orientations et c’est pour ça qu’on essaye de mettre les joueurs au cœur du projet, comme je le dis tout le temps, on est un groupe de 55 à vivre ensemble et le but est que la performance du groupe, staff et joueurs, soit la meilleure possible pour que l’on fasse la meilleure performance possible.
On ne va pas faire de langue de bois, vous jouez le Top 6 et ce match à Marcq-en-Barœul est un match charnière pour ce Top 6 ?
Marcq-en-Barœul est une équipe très complète et costaud devant. J’ai joué contre eux quand j’étais à l’époque à Drancy et qu’on était en Fédérale 2, il y a des mecs contre qui j’ai joué, je connais aussi leur centre Hugo Detré. C’est donc une équipe très complète devant et derrière, capable de tenir le ballon sur de très grosses séquences et qui a de grosses individualités, ils ont aussi un bon ballon porté ce qui va avec très costaud devant. Ils jouent le maintien devant leur public au Stadium donc ça va être un très, très gros match, tu disais match charnière mais je pense que tous les matchs vont être charnières pour tout le monde, même pour eux dans la course au maintien et pour nous dans la course au Top 6 et oui, ça va être un très, très gros match.
Marcq-en-Barœul est une équipe avec de gros facteurs X tels que Dany Antunes, Paddy Flemming ou Nino Maso dans un autre registre. Ce sont des joueurs qui peuvent faire basculer le match sur une action ?
C’est ce que je disais à savoir qu’en plus d’être une équipe complète capable de tenir le ballon sur de longues séquences, on sait que, comme tu viens de le dire, ils ont des facteurs X. Ils en ont d’autres, je connais très bien le 3e ligne Joachim Beaumont qui était capitaine à Hyères-Carqueiranne La Crau, je vous ai parlé d’Hugo Detré, il y a le centre Mark Erasmus qui est aussi très costaud donc ils ont de bons joueurs dans toutes les lignes. Le championnat est vraiment très, très relevé cette année, on a encore vu la performance de Tarbes les week-ends passés, celles également de Marcq-en-Barœul où plein d’équipes sont allées se casser les dents là-bas. C’est une très belle équipe, ça va être un très gros match devant comme derrière donc on l’a bien préparé, sérieusement, on espère ramener le plus de points possibles parce qu’on est en mission et qu’on espère faire du mieux possible. Maintenant, il va falloir se cogner le déplacement ainsi qu’une super belle équipe de Marcq qui, comme nous, est une équipe qui envoie du jeu donc, si les conditions le permettent, j’espère qu’on va encore avoir du spectacle là-bas avec un beau match de rugby en perspective.
Niveau pilier, on a vu que JB De Clercq souffrait d’une sciatique et que Makx Van Dyk avait quand même un dos qui sifflait pendant tout le match même s’il a plus que bien tenu la mêlée. Où est-ce qu’ils en sont ? On a l’avantage d’avoir 4 piliers droits au club donc on a Esteban Talalua et Thomas Crétu qui sont hyper performants et qui s’entraînent hyper dur comme on l’a dit, Thomas Crétu est en grosse progression sur la mêlée depuis le début de la saison, il est aussi très bon dans le jeu. On a la chance d’avoir beaucoup de monde qui travaille bien donc on compte sur tout le monde et on a confiance en tout le monde.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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