Auteur d’une entrée fracassante et de deux essais dont celui de la gagne en fin de match , Maxime Castant, le talonneur du CSBJ, fut un des artisans du succès de Bourgoin face à Périgueux (20-16). À 8 journée de la fin (dont sept rencontres à jouer) les berjalliens ont réussi devant leur public à glaner un succès important pour leur opération maintien. Dorénavant 11eme, Maxime Castant et ses coéquipiers ont fait œuvre de solidarité et de résilience pour faire chuter un candidat du top 6 à Rajon. Un état d’esprit qu’il devront rééditer dans moins de 15 jours, lors du derby à Verchère face à l’US Bressane.

Cette victoire, vous êtes allés la chercher. Comment est-ce que tu expliques ce succès ?
Je l’explique par le fait que, depuis quelques semaines, on a changé de mentalité ce qui nous permet de ne pas lâcher les matchs comme on a pu le faire auparavant. Même quand on est derrière, à 3 ou 4 minutes de la fin, on s’était promis de ne pas se lâcher, on ne s’est pas lâché et ça a payé donc grosse force mentale du groupe, pas seulement des joueurs sur le terrain mais de toute l’équipe. Il y avait aussi des mecs la semaine dernière à Massy, des mecs contre Langon, des mecs depuis la reprise et c’est le boulot de tout le monde.

Quel est le sentiment, une immense joie, un soulagement ?
Les deux. Joie parce-que gagner des matchs sur la dernière action, ce sont toujours des sensations exceptionnelles, qui plus est avec la situation dans laquelle on est, aller chercher les 4 points à la dernière minute, c’est top. Soulagement aussi parce-que 4 points à la maison, parce qu’on joue le maintien et parce-que chaque point va compter.

Est-ce que tu peux nous raconter comment tu vis ces 2 essais, notamment le premier où Pierre te relève bien le ballon ?
Sur le premier, il y a une succession de bonnes passes, les dernières images que j’ai, parce-que ça va très vite, c’est Tom Danovaro qui fait une belle sautée, Pierre Mignot qui joue très bien son duel, il a le réflexe de vite regarder le soutien, il me relève le ballon et j’ai juste à finir le travail des deux mecs d’avant et de la récupération.

Ça fait du bien de mener à bien des actions d’envergure comme ça ?
Oui ! On n’en a pas réussi beaucoup depuis le début de la saison mais on est content. On a aussi eu des occasions en 1ère mi-temps, ça n’a pas payé mais on savait qu’avec le caractère que l’on déploie et que l’on développe depuis quelques semaines, ça allait finir par payer. Ça a payé ce soir, on se paye (rires).

Est-ce que cette victoire est un peu fondatrice cette victoire ?
Elle l’est mais comme l’a été la victoire contre Langon où on passe à rien du bonus et comme l’a été aussi le match à Massy où on passe à un rien de la victoire. On sentait qu’il y avait quand même quelque chose qui se passait donc ce qui est fondateur, ce sont les dernières semaines. Aujourd’hui, c’est juste la première conclusion parce qu’il reste encore beaucoup de matchs mais la première conclusion d’un caractère retrouvé.

Vous vous êtes aussi retrouvés en défense car vous avez donné beaucoup de cartouches à Périgueux. Ça aussi, c’est important ?
C’est toujours ce que l’on dit, que la défense donne le ton dans un match et on a bien défendu aujourd’hui. Ça a été un petit peu compliqué au début parce qu’on a raté pas mal de premiers plaquages mais au fur et à mesure du match, on a mis pas mal d’agressivité et même si on a encore fait pas mal de fautes ce soir, ce qui nous a mis en danger, on a eu une grosse solidarité défensive. On a plaqué, on s’est relevé, on a fait les efforts les uns pour les autres.

Tu parlais de ce qui avait changé ces dernières semaines mais qu’est-ce qui a changé justement ? Qu’est-ce que vous vous êtes dit ?
Déjà, il y a eu la prise de conscience qu’on jouait le maintien et qu’on était vraiment talonné et la défaite contre Marcq-en-Barœul où on passe derniers du championnat a un peu été un déclic dans la tête de toute l’équipe. On s’est dit que maintenant, peu importe les mecs qui étaient alignés et peu importe les matchs qu’on allait jouer, il fallait récupérer des points et je pense qu’il y a eu une prise de conscience collective de la situation un petit peu difficile. Pour l’instant, avec le caractère que l’on a, ça paye mais il reste encore des matchs.

Tu parlais également de caractère et juste après le coup de sifflet final, j’ai échangé avec des supporters qui ont aussi noté ce caractère et comment vous avez pu retourner la situation. Ils ont aussi parlé de la grosse ambiance et toi, depuis le terrain, lorsque tu marques tes deux essais, est-ce que tu as ressenti un énorme soutien du public ?
Quand on marque, on ne le ressent pas tout de suite parce qu’en fait, on est pris dans le jeu mais sur la dernière pénaltouche comme sur le premier essai que l’on marque avant la fin, on entend la motivation du public. On entend que ça pousse et ça nous motive forcément, c’est toujours ce qui manque à l’extérieur et à la maison, on est aussi content pour le public car, mine de rien, ils viennent encore et nous soutiennent encore. Ils sont avec nous à la dernière minute donc on est content et on est aussi content pour ceux qui sont venus nous voir.

Au-delà des deux essais dans les dernières minutes, ce qui me frappe surtout, c’est qu’à la 55e, on avait quand même l’impression que vous étiez au fond du trou. Vous sortiez d’une infériorité numérique, 4 ballons perdus en touche, 2 pénalités en mêlée et là, on a eu peur que vous n’explosiez. Ça correspond à ta rentrée donc lorsque tu rentres, comment est-ce que tu sens l’équipe car on avait l’impression que vous pouviez rompre et que ça pouvait faire lourd ?
On est 3 ou 4 à rentrer en 5 minutes puis rapidement, tout le reste du banc mais c’est aussi ça qui est important dans l’équipe à savoir qu’il y a 15 mecs qui commencent le match, qui font le travail de sape, et il y a 8 mecs pour finir le boulot. On savait que ça allait être compliqué, je ne sais pas si on était au fond du seau mais c’était un moment faible et l’apport du banc a vraiment permis à l’équipe d’apporter de la fraîcheur et de se réveiller.

On en avait déjà parlé et avant, sur ces moments faibles, vous plongiez complètement et on craignait que vous ne replongiez à ce moment-là ?
La prise de conscience de la situation dans laquelle on est toujours fait qu’on est obligé de se motiver et puis, on se parle aussi entre remplaçants dans l’en-but. On savait qu’aujourd’hui, c’était à nous de faire la décision, il y a des matchs où il faut tenir le score, d’autres où il faut aller le chercher mais ce soir, il y a eu un gros travail de 23 joueurs et, un peu plus largement, de 40.

Langon a perdu, vous remontez d’une place. Ça aussi, c’était important pour les têtes ?
Oui, bien sûr. J’ai vu que Marcq-en-Barœul avait gagné d’un point contre Bourg donc on aura un gros match à jouer à Bourg mais oui, ça fait du bien pour les têtes parce qu’on gagne les matchs et que ça se voit au classement. On n’est plus dernier, on gagne encore une place, le chemin est encore long, ça reste du rugby et il y a beaucoup de surprises dans ce championnat mais, en tout cas, on est motivé et avec le caractère que l’on affiche actuellement, si on le maintient, ça va le faire.

Propos recueillis par Fred Charvet

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