Retrouvez la conférence de presse du manager du SC Albi (6eme), Mathieu Bonello en amont de la 18ème journée de Nationale qui verra les albigeois se déplacer chez les ex pensionnaires de Pro D2 du Rouen Normandie Rugby (2nd).
Rouen Vs Albi J18 Nationale : une rencontre à suivre en direct sur les pages Facebook et You Tube du Le #MagSport Web TV en collaboration avec RNR TV dès 19h15 :
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A froid maintenant, est-ce que tu peux nous faire une petite analyse de cette 3e victoire à l’extérieur du SCA, une victoire qui fait du bien comptablement mais où il y a sûrement des choses à redire dans le contenu ?
Bien sûr mais comme je vous l’ai dit la semaine dernière, on en avait discuté, je trouve que cela faisait quelques fois qu’on n’était pas loin en déplacement et tu sais que quand tu n’es pas loin, ça va basculer un jour de ton côté. Le contenu n’a pas été sensationnel, c’est la vérité, on a eu des temps forts, des temps faibles, des secteurs forts, des secteurs faibles mais l’important était de ramener les 4 points et, comme je le dis souvent, quand tu es coach, c’est vrai que tu as envie que ton équipe progresse, par contre, il faut aussi prendre des points car ça te permet de valider le travail. C’est bien pour les joueurs, ils se payent de leurs performances depuis quelque week-end, après, abouti ou pas abouti, des conditions pas faciles mais pour les 2 équipes. Je pense que maintenant, on regarde devant, c’est un match de plus dans notre saison et c’est bien qu’on ait ramené des points.

Tu nous dis souvent que d’un match à l’autre, tout peut changer au niveau de la mêlée et on en a eu la preuve car contre Suresnes, vous aviez dominé les Suresnois mais là, en fin de match, c’était plutôt l’inverse. Comment est-ce que tu assimiles ça, par la vision de l’arbitre ou par le talent de l’équipe en face ?
C’est aussi l’équipe en face. C’est un secteur important du jeu et, je suis bien placé pour le savoir, la mêlée est une remise en question tous les week-ends mais c’est aussi une remise en question dans le match à chaque mêlée. J’ai envie de dire qu’on a su gagner la dernière où on les a renversés pour gagner le match donc c’est bien et puis, il y a un adversaire qui a été bon, je l’avais dit et je le redis, bravo à eux car ce qu’ils font est sensationnel, je l’avais dit avant le match et je le redis après.

Le positif, c’est quand même la défense ?
Oui, c’est un secteur qui est quand même très bon et très costaud, je peux dire que, depuis quelques années, c’est vraiment notre base. C’est un secteur que l’on travaille, je crois qu’il n’y a pas de bonnes équipes sans grosses défenses mais, encore une fois, ce sont aussi des secteurs parfois fragiles et il faut se remettre en question d’un match à l’autre. Par contre, même si on peut avoir des couacs, c’est vrai qu’elle nous permet de nous maintenir et surtout d’être un secteur qui nous crée du positif. Les joueurs adhèrent à ça et c’est tout à leur honneur, je suis hyper content de l’investissement qu’ils y mettent car une défense, c’est certes un système mis en place par un coach mais ce sont les joueurs qui l’entretiennent donc bravo à eux.

La semaine dernière, on s’était » plaint » par rapport à Suresnes d’un manque de concrétisation des temps forts et à Langon, au contraire, 3 fois dans les 22, 3 groupés pénétrants et 3 essais. D’une semaine à l’autre, il y a donc un changement énorme, comment est-ce que tu l’expliques ?
Je n’ai pas trouvé la potion magique d’une semaine à l’autre mais il est sûr que l’on essaye de travailler l’efficacité ainsi que la précision dans les moments de marques, dans les zones de marques où c’est toujours plus dur. Est-ce que ça paye ? Je l’espère mais on ne pourra le voir que sur quelques matchs. Depuis le début de la saison, on avait quand même un cruel déficit d’efficacité, on vient souvent dans la zone de marque et on ramène peu de points donc c’est une bonne chose sur ce match-là. J’espère que ça va durer mais on sait que c’est très fragile donc on est sur le bon chemin.

Tu parles souvent de maturité et du fait que cette équipe ne soit pas encore arrivée à maturité. On va revenir sur les dernières mêlées : la première est remportée par Langon, vous avez l’occasion de prendre mêlée ou touche mais vous reprenez mêlée. Est-ce que ce ne sont pas dans ces décisions-là qu’il y a peut-être un peu de maturité à avoir car il est probable qu’il aurait été plus simple de clôturer le match sur la touche ?
C’est vrai mais c’est toujours pareil, je pense que tu acquiers de la maturité en faisant des matchs, en les jouant et avec l’expérience. Je suis sûr que l’équipe progresse dans ça chaque week-end mais on a énormément de travail à faire, énormément de boulot et on ne peut pas tout avoir. On ne peut pas se cacher derrière la jeunesse, j’ai aussi des joueurs confirmés et là, ils doivent passer devant mais, dans ces moments-là, on perd forcément un peu de lucidité en fin de match et ce cas-là nous est arrivé sur beaucoup, beaucoup, beaucoup de rencontres, soit pour remonter au score soit pour le maintenir. C’est le money-time et on sait que chaque décision vaut son pesant de cacahuètes.

Vendredi, c’est Rouen, une équipe qui a affiché ses ambitions et qui veut finir dans les 2 premiers pour monter. Elle a eu deux faux-pas à domicile et pour vous qui n’affichez pas d’ambitions, je pense que c’est le match idéal pour aller créer une surprise face à une équipe qui, aujourd’hui, est au pied du mur chez elle ?
Il est certain que c’est une grosse équipe et, comme tu le dis, elle a affiché haut et fort ses ambitions. Elle est préparée pour ça, elle a un effectif de Pro D2 et quand je vois leur niveau de jeu, franchement, c’est peut-être vraiment ce qui se fait de mieux dans la division. On sait très bien que parfois, tu n’es pas à l’abri d’une contre-performance à la maison où qu’il se passe un couac parce-que, ce jour-là, il te manque 3 ou 4 joueurs essentiels, c’est difficile et toutes les équipes sont passées par là. Par contre, ils ont su redresser la barre et surtout, je les trouve pas faciles à jouer, on en a eu la preuve au match aller. C’est vrai que nous, on y va sans pression, aujourd’hui, sur le match, il va y avoir des essais, des joueurs relancés, un turn-over ce qui doit juste nous permettre de faire un bon match et de se faire plaisir. Il faut être honnête, on n’a pas spécialement d’obligation de résultat et comptablement, avec le bloc que l’on vient de passer, limite on aurait pu être mieux mais je ne vais pas revenir sur le passé, c’est fait, c’est fait. On y va libéré et on sait qu’on va chez un très gros donc moi, j’ai juste envie que les joueurs prennent le plaisir de jouer une rencontre contre ce qui va se faire de mieux. C’est donc très honnêtement et librement que je dis que ce sont un club et une équipe qui vont jouer les demis ou la finale et, à mon sens, je ne serai pas loin de la vérité.

Est-ce que ce match a une symbolique particulière ? Rouen / Albi, Robert Diochon, ça rappelle forcément des souvenirs plus ou moins heureux selon où on se situe
Tout le monde en parle, c’est vrai, on ne peut pas le galvauder mais nous, on ne connaît pas, on n’y était pas. Moi, je ne suis jamais allé dans ce stade, Alex non plus, il y a beaucoup de joueurs qui n’y étaient pas, un à la limite avec Arthur mais même pas donc il n’y a pas du tout eu de discussion sur le sujet, honnêtement, c’est vraiment très loin. Il est sûr que pour l’histoire d’Albi, c’est normal que les gens en parlent, viennent à relever ce stade et peut-être la fameuse date d’il y a quelques années qui est la bascule entre revenir dans le monde pur professionnel ou rester dans le monde semi-amateur / professionnel / amateur, comme tu veux. Par contre, je comprends que cette date ait marqué l’histoire du club.

Pour parler du présent et du stade, selon les dernières infos que l’on a de Normandie, il y aura au moins 6 000 personnes à Diochon. Est-ce que de jouer dans des ambiances comme ça avec un public qui va être surchauffé, est galvanisant pour tes joueurs ?
C’est sûr et comme je leur dis, il faut qu’ils prennent du plaisir. On va se déplacer en sachant qu’on va chez un gros, on sait qu’on n’a pas d’obligation de points donc il faut réellement que les joueurs prennent du plaisir. Nous, ce n’est pas ce match-là qu’on a ciblé donc, en fait, j’ai envie de dire » prenez du plaisir à jouer un bon match sur un beau terrain avec du monde au stade « . C’est super et tant mieux que le rugby soit dans toutes les régions de France, c’est aussi une bonne chose pour le développement et pour nos jeunes joueurs dans la France entière donc tant mieux s’il y a du monde au stade.

Tu évoquais ce monde du rugby semi-professionnel et là vous enchaînez deux déplacements dont un très long avec 9 ou 10 heures de bus. Est-ce que c’est quelque chose que tu as intégré dans la préparation de cette semaine en te disant » il va falloir l’absorber » ?
On a forcément des limites au niveau du budget donc on ne peut pas prendre trop d’autres moyens de déplacement et on fait avec nos moyens. Je crois qu’il ne faut pas s’en servir comme excuse mais évidemment, lorsque tu as 10 heures de déplacement à l’aller comme au retour, ça laisse des traces donc on sait très bien que ça jouera vendredi soir d’avoir 10 heures dans les pattes. On ne peut pas se servir de ça comme excuse mais il est sûr que parfois, ça rappelle des déplacements lorsque tu es dans des équipes un peu plus amateures et que tu n’as pas d’autre moyen que de traverser la France en bus mais comme on dit, avec une expression qu’on aime bien aussi chez nous, » les voyages forment la jeunesse » donc c’est bien.

Tu as joué samedi et là, le match est le vendredi, tu as donc une semaine d’entraînement quasiment tronquée, raccourcie au maximum ?
On va dire que tu ne t’entraînes pas pendant un jour, le déplacement donc il y a tout pour que ce soit hyper court. Oui, ça va être limitant dans notre préparation mais, encore une fois, ce sont aussi les aléas du calendrier, c’est comme ça et il faut faire avec, au contraire, ne pas perdre d’énergie dans ça mais on sait que ça sera très, très difficile vendredi soir.

Tu as dit que tu allais à Rouen sans pression et que tu allais donc faire des essais. Est-ce qu’Antoine Frambourg fera partie de ces essais ?
Oui, il y aura un ou ces deux joueurs qu’on va essayer d’intégrer. Il y a des mecs qu’on veut intégrer mais qui ont eu des petits pépins dans la semaine donc on prendra une décision jeudi. On va essayer d’intégrer le plus de joueurs possibles mais, encore une fois, à cette période de la saison, ce sont les derniers matchs où l’on peut intégrer car derrière, il n’y aura que du gruyère suite au forfait de Hyères-Carqueiranne, on n’a plus de blocs très longs. Comme je l’ai dit aux joueurs, il y en a qui ont eu des cartouches, là, il y a eu un bloc de 4 donc il faut aussi régénérer car il y a des mecs qui sont fatigués mais on ne veut pas non plus donner le maillot que pour faire plaisir. Il faut que le joueur vienne nous montrer un peu ses dents et nous montrer qu’il a envie de l’accrocher mais il est sûr qu’on va essayer un joueur, voire deux, qui n’ont pas encore joué.

Est-ce que tu as trouvé quelqu’un pour remplacer numériquement Simon Meka ou est-ce que tu continues comme ça pour l’instant ?
J’ai la possibilité de le remplacer mais pour le moment, j’hésite fortement car je suis très content de mon groupe et que j’ai de jeunes 3es lignes qui ne jouent pas trop. Si je prends quelqu’un d’autre de nouveau, ils vont encore moins jouer alors que je crois qu’on a fait ce projet pour faire jouer ces jeunes et j’ai aussi besoin de les voir tout comme ils ont besoin de matcher. Peut-être qu’on peut baisser de niveau parce qu’ils ont besoin de temps mais il faut également leur donner du temps de jeu donc, pour l’instant, on est en stand-by pour le remplacer numériquement.

Si Albi est en play-off, est-ce qu’on peut avoir le doux espoir de voir revenir Simon ou est-ce que tu penses que c’est plutôt hypothétique ?
S’il y a play-off, je pense qu’il y aura discussion mais, réellement, je ne crois pas. Je pense qu’il s’est maintenant envolé et c’est tant mieux pour lui, je suis très content qu’il est re-signé car c’était l’objectif de trouver un club professionnel à la sortie de cette 2e année de prêt. Ça s’est fait 6 mois avant, c’est comme ça, c’est la vie du rugby mais en tout cas, je suis super content pour lui.

Le mot d’ordre ?
Là, c’est vraiment » les voyages forment la jeunesse » (sourire). Il faut que les joueurs passent de bons moments entre eux, même s’ils font 10 heures de bus, ce sont des moments que tu vis un peu moins mais ça fait partie du rugby.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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