Le président de la FFR était en déplacement, ce samedi, en terre Langonnaise chez les doubles champions de France (Fédérale 1 / Nationale 2) pour venir humer l’ambiance et tâter le contexte du seul club pluriactif de Nationale. Florian Grill qui a grandement apprécié la convivialité dégagé par le club aquitain, a tenu lors de notre plateau d’avant match, à saluer le projet de club des Sud-Girondins dans sa globalité, tout en louant le travail effectué par les dirigeants et les bénévoles. Le patron du Rugby Français a aussi exhorté à notre micro, en marge de cette rencontre entre Langon et Albi, les pouvoirs publics et les collectivités à soutenir infrastructurellement le club des présidents Barbe, Graffouillère et Perrot pour qu’il puissent s’épanouir en Nationale et passer un cap sur le moyen terme. En clair, Florian Grill est repartie ravi de cette visite de ce club juché entre Sauternes et Graves, tout en se faisant durant son déplacement : le porte voix des problématiques du Stade Langonnais et le défenseur de l’intérêt supérieur du rugby amateur français.
C’est aujourd’hui la croisée des chemins entre deux mondes, le rugby professionnel avec Albi et le rugby pluriactif avec Langon. Ça montre que cette Nationale est un peu un territoire des deux rugbys ?
Oui, c’est à la croisée des territoires, ça montre aussi quand même que, sans rien enlever à mes amis d’Albi, Langon a fait un boulot absolument phénoménal. C’est assez magique et c’est aussi pour ça que je voulais être là car réussir deux montées successives comme ça avec deux titres de champions de France à la clé dans un village de 7 500 habitants, c’est quand même assez fou, en restant en plus sous statut associatif et avec des contrats pluriactifs uniquement donc coup de chapeau. Ça mérite le respect et ça force le respect.
On s’est renseigné, c’est assez historique qu’un président de la Fédération Française de Rugby vienne à Langon. Le dernier qui est venu, et ça remonte, était Albert Ferrasse, les moins de 40 ans pourraient peut-être ne pas connaître ?
Tu vois, je ne le savais pas donc j’en suis très fier (sourire). Franchement, ça méritait le coup de chapeau et je suis très heureux d’être là car j’admire le travail qui est fait et surtout, c’est un club de 620 licenciés, il n’est pas loin de la 3e étoile pour l’école de rugby, et moi, j’aime bien qu’on construise les murs et pas simplement les toits. Il y a des équipes cadets et juniors, je crois que les cadets sont montés en Alamercery, il y a aussi des féminines, deux équipes, il y a donc un travail de formation qui est fait et donc, ce n’est pas juste un club qui performe à haut niveau, ce n’est pas ce que j’appelle un » club champignon » mais c’est un club qui construit par la base et construire par la base, c’est la priorité de la Fédé.
Tu es allé à la réception, on est dans un rugby convivial et à l’ancienne ?
350 personnes au repas d’avant-match, on était serré comme des sardines mais je peux te dire que l’ambiance était au top. Je crois qu’ils mettent des bouteilles d’Yquem aux enchères donc ça doit aider un petit peu pour la convivialité (rires).
Maintenant, on peut souhaiter qu’il y ait un bon match, que ça montre une belle image de la Nationale entre ce rugby pro et ce rugby pluriactif qui se croisent aujourd’hui et qui, espérons-le, montreront la plus belle image du rugby ?
C’est ce qu’on veut. D’ailleurs, c’est très intéressant car on a fait une étude Kantar qui va bientôt sortir sur l’image du rugby et tous les indicateurs, malgré toutes les difficultés que l’on a traversées, sont au vert et je trouve ça très bien. L’image de la Fédération, l’image de l’équipe de France, l’image du rugby dans sa globalité, l’image du rugby à 7. On a une envie de rugby qui est très forte dans ce pays, on a fait une tournée d’automne où on a battu des records d’audiences et d’affluences dans les stades et on sent qu’il y a une envie de rugby donc moi, je me déplace aussi sur les terrains pour convaincre les collectivités d’investir. C’est vrai que Langon a besoin d’installations améliorées ainsi que d’un 2e terrain, il faut aider ces clubs-là, pas forcément en leur donnant des subventions mais en leur donnant de meilleures installations pour leur permettre de dégager des ressources additionnelles mais aussi de faire grandir le club tout en conservant la formation et le haut niveau en plus. On verra du beau rugby et il est sûr que ça ira avec.
Un petit rebond sur les propos de Clément Maynadier qui a montré l’exemple en étant en même temps professionnel et pluriactif ? Il y a là-aussi une voie à aller chercher chez les rugbymen pros afin de déjà trouver une porte de sortie pour l’après rugby ?
Je pense que gérer son après rugby est extrêmement important car je pense que les carrières sont quand même relativement courtes. Nous, on a une responsabilité qui n’est pas juste une responsabilité sportive mais qui est aussi une responsabilité d’hommes et de femmes. On s’y attache de plus en plus avec la Ligue Nationale de Rugby et la gestion des équipes de France car on gère maintenant des carrières, on réfléchit. L’équipe de France, ce n’est plus 20 ou 25 joueurs mais 50 car il faut les reposer et qu’entre le Top 14, le Tournoi des VI Nations, la Champion’s Cup et le reste, il est certain que c’est très exigeant. Il faut donc que l’on repose un peu les joueurs, que l’on pense à eux et pas seulement au sport.
Propos recueillis par Loïc Colombié
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