#Rugby / Clément Maynadier : «Je tire mon chapeau à tous ces joueurs qui sont amateurs et qui vont travailler le lundi matin quand ils doivent jouer à Rouen ou à l’autre bout de la France, qu’ils rentrent à 6h du match et qu’ils embauchent à 8h!»

L’ex talonneur de l’équipe de France et de l’UBB, Clément Maynadier, a participé à notre plateau d avant match, en marge de la retransmission de la rencontre opposant Langon et Albi lors de la 17eme journée de Nationale (13-20). Celui qui a débuté sa carrière au Sporting Club Albigeois pour ensuite poursuivre son parcours dans la capitale de Gironde a logiquement donné le coup d’envoi d’une rencontre opposant son territoire d’adoption et son club formateur. Pionnier dans le rugby professionnel moderne d’opérer un double projet, Clément Maynadier a bien sûr eu des mots forts concernant le Stade Langonnais dont la sociologie de l’effectif est intégralement pluriactive.

Crédit photo Stéphanie Maufoux – Le #MagSport

Tu fais un peu le trait d’union entre le Tarn et la Gironde puisque tu as grandi dans la préfecture du Tarn à Albi, tu as commencé tes premiers pas de joueur du côté de Saint-Juery puis ensuite au Sporting Club Albigeois sous l’ère Béchu et sous l’ère Broncan. C’est donc pour toi la rencontre entre deux territoires que tu aimes : ton territoire de naissance et de cœur, le Tarn, et ton territoire d’adoption, la Gironde ?

C’est effectivement un match qui fait le trait d’union entre les deux endroits où j’ai joué et là où j’ai fini. C’est donc très bien pour moi, très bien pour le Tarn, très bien pour la Gironde et je suis très content d’être là.

On ne va pas se mentir, ton cœur va quand même balancer du côté des jaune et noir parce-que c’est un maillot que tu as porté ?

Le Sporting est bien sûr très important pour moi mais je suis aussi très content pour Langon, pour les deux équipes en fait. Si Albi perdait aujourd’hui, ils s’éloigneraient du Top 6 et ça sera difficile d’y rester et pour Langon, s’ils ne gagnent pas, ça sera difficile de voir l’avenir plus sereinement. C’est donc un match à enjeu pour les deux équipes mais j’ai effectivement un petit pincement au coeur jaune et noir.

Tu es aussi un trait d’union sur la pluriactivité et le professionnalisme car tu étais dans une équipe pro, l’UBB, mais tu es l’un des rares joueurs de Bègles-Bordeaux à être pluriactif et à avoir un double projet. J’imagine que de côtoyer des joueurs de Langon qui sont tous en double projet doit te parler ?

J’ai aussi eu la chance de pouvoir évoluer dans un rugby qui m’a permis de pouvoir le faire et d’avoir un président, Laurent Marti, qui était enclin à entendre que moi, j’avais besoin de travailler à côté du rugby pro et que je ne pouvais pas faire que ça. Je voulais aussi gagner en crédibilité par rapport au diplôme que j’avais fait durant mes études et ne pas le laisser dans le cartable même si ce n’est pas pour autant que je l’utilise à l’heure actuelle. C’est beaucoup plus difficile de repartir travailler le lundi matin quand on a joué un dimanche que de faire des bains chauds / des bains froids et même si l’engagement sur le terrain est total chez les deux équipes, on s’aperçoit que ça tape de plus en plus fort et de plus en plus vite, quand on a un boulot à côté, quand on est patron, employé et qu’il faut avoir une rentabilité après le dimanche, c’est difficile. Je tire mon chapeau à tous ces joueurs qui sont amateurs et qui vont travailler le lundi matin quand ils doivent jouer à Rouen ou à l’autre bout de la France, qu’ils rentrent à 6h du match et qu’ils embauchent à 8h, ce n’est pas facile. On est dans un confort au niveau au-dessus qu’il ne faut pas oublier.