En l’an de grâce 2025, il est un chevalier de l’ovalie qui joute avec les fiefs de Nationale le week-end et qui se plonge dans les grimoires à ces heures perdues : le sieur Titouan Pouzoulic. Porteur d’un double projet étude/Sport Pro ce passionné d’histoire, excelle aussi à son poste de 1/2 de mêlée depuis 5 ans dans la cité épiscopale. À l’aube de cette 17eme journée et de partir dans le duché d’aquitaine à l’assaut de la citadelle Langonnaise et du donjon de Comberlin, celui qui du haut de ses 25 ans est déjà un des barons du vestiaire, nous a accordé un entretien pour faire le point sur sa saison et celle du club à l’écusson jaune et noir.

Quand on regarde un peu l’effectif, avec Gilhen, Arthur et Théo, tu fais maintenant partie des tauliers et des plus anciens du groupe malgré ton jeune âge. C’est quand même un rôle que tu n’avais pas il y a quelques années de cela ?
Forcément, je ne l’avais pas mais ça s’apprend petit à petit. Je crois que dans ce projet, on a toujours insisté sur les valeurs que chacun pouvait amener au collectif et finalement, il y a aussi des qualités et de l’expérience que la jeunesse peut amener. Dans ce process-là, Mathieu m’avait aussi donné ma chance l’an dernier pour assurer un rôle de vice-capitaine donc j’ai aussi appris plein de choses. On a parlé de l’apport de Maks Van Dyk mais on peut aussi parler de Vincent Mutel qui nous a rejoint, ils peuvent nous apporter des choses que la jeunesse peut apporter différemment. J’assure mon rôle mais je n’ai quand même pas l’âge de Gilhen, j’ai d’autres qualités et d’autres défauts mais c’est aussi ça qui fait un groupe donc à nous d’apporter notre expérience même en tant que jeunes. On a vu qu’Arthur, même s’il n’est pas très vieux, a soulevé un cap de 100 matchs après la rencontre de Suresnes donc l’âge ne veut pas tout dire non plus, comme on dit, la valeur n’attend pas le nombre des années.

Avec Simon Meka, qui prenait pas mal de place dans le vestiaire et en tant que capitaine, qui s’en va, est-ce que ça permet aussi de faire émerger d’autres personnes car la nature a horreur du vide ?
C’est vrai mais un leader, ce n’est pas un titre qui se décerne en un claquement de doigts. Il y a beaucoup de choses à apprendre et ça, on le vit sur le terrain, aux entraînements, dans les moments de groupe où chacun prend son rôle et autres. Il ne suffit pas de désigner un nouveau leader pour remplacer Simon au pied levé, on essaye donc bien sûr avec notre équipe un peu jeune de trouver d’autres ressources mais ce n’est pas si facile que ça.

A quel genre de match vous attendez-vous ce week-end contre Langon ? Est-ce que vous discutez entre vous de l’accueil que vous allez avoir et de l’adversité que vous allez rencontrer ?
On essaye bien sûr de se projeter mais quand on sort d’un match aussi important que Suresnes, surtout dans le contenu, on a tellement de choses à traiter sur le retour de nos performances, sur les choses que l’on doit améliorer, sur les parties où l’on doit progresser que ce n’est pas toujours facile de consacrer énormément de temps à l’adversaire qui arrive. On sait que c’est une équipe très féroce, surtout à domicile, qui met énormément de combat et autres mais on est surtout focus sur notre performance. On est une équipe jeune avec beaucoup de défauts sur lesquels on doit progresser et c’est surtout sur cela que l’on se concentre tant à la vidéo qu’aux entraînements.

Quelle est ton analyse du match de Suresnes ?
C’est symbolique de notre équipe. On est capable de faire de très belles choses, on a marqué un très joli essai en première main sur mêlée mais on a aussi parfois beaucoup de mal à concrétiser nos temps forts et à rester plein de maîtrise, même si on a pris moins de cartons que l’adversaire, on en a quand même pris un et l’objectif de toute l’équipe et des entraîneurs est forcément d’être beaucoup plus disciplinés et de ne prendre 0 carton. Ce match est donc finalement un peu symbolique de ce que l’on est capable de faire, avec ces très hauts mais aussi des bas.

Tu étais engagé dans un double projet, sportif de haut niveau et études universitaires. Où est-ce que tu en es ?
J’ai continué et j’ai une prof qui m’a proposé de faire de la recherche avec elle donc je suis maintenant en Master de recherches, toujours en histoire médiévale.

Comment est-ce que tu gères les exigences du sport de haut niveau et les exigences universitaires car ce n’est pas rien non plus ?
Déjà, et d’un point de vue très factuel, j’ai redoublé en 1ère année (rires). Je me suis organisé à faire mon master en 3 ans et au-delà de ça, c’est vrai que j’ai une personnalité qui a parfois tendance à consacrer beaucoup de temps et d’énergie au rugby mais finalement, ce double projet m’aide plus que ça ne me dessert puisque ça me permet de temps en temps de penser à autre chose. Je n’aurais pas cru dire ça quand j’avais 18 ans mais c’est finalement hyper positif pour l’aspect rugbystique car quand j’y suis, ça me permet de consacrer plus d’énergie au rugby car je sais que quand ça se passe mal, ce qui arrive à tous les sportifs, ou quand on a besoin de penser à autre chose, les études sont là. Je me plonge donc parfois en 1500 pour oublier un peu 2024 ou pour y penser un peu moins fort.

Quelle est la thématique de tes recherches ?
Je travaille sur des comptabilités de l’archevêque de Toulouse aux 15e et 16e siècles.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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