Narbonne a remporté la bataille de berjallie samedi dernier, non sans avoir à ferrailler jusqu’aux ultimes secondes de cette 8eme journée de Nationale. Les hommes de Julien Seron, ramènent une victoire à l extérieur (23-26) qui comptera à l’heure de faire les bilans, tout en glanant des certitudes quant à ses capacités de résilience collective en terre hostile. Le manager du RCN est revenu au micro de Fred Charvet sur ce succès certes imparfait en terme de contenu, mais dont la saveur est décuplée du fait de l’adversité du CSBJ. Les audois s’ancrent donc dans le top 4 du championnat à l’issue des 2 premiers blocs et doucement mais sûrement affirment leurs ambitions de prétendants à la Pro D2.

Que retiens tu de cette victoire à Bourgoin ?
Victoire de l’énergie et de la solidarité, je retiens vraiment lorsqu’on a défendu notre ligne en 2e mi-temps comme des beaux diables, c’était vraiment fabuleux. Ça a vraiment été un moment important du match où on n’a pas lâché, on a pris des cartons et ça a été dur face à une équipe forcément valeureuse qui voulait passer cette ligne mais le caractère de cette équipe a fait la différence. Tout n’a pas été parfait mais clairement, gagner à Bourgoin en plus dans le contexte actuel, n’était pas simple, c’était une tâche hyper compliquée. Mes joueurs ont relevé le défi et je suis très content pour eux, je suis content pour les 23 car les remplaçants ont été déterminants sur leur énergie et leur investissement donc c’est chouette.

Tu parles de la défense mais il y a quand même 10 minutes à 13, tu parles également de la 2e mi-temps. C’est toute la solidarité et l’état d’esprit du groupe qui sont récompensés ?
Bien sûr. On savait que ça allait être une 2e mi-temps très, très dure et très acharnée, on savait qu’on allait payer cash le moindre écart, notamment sur la discipline car eux-aussi ont joué à 13 en 1èremi-temps. On a été acculé sur notre ligne mais on n’a jamais rien lâché, on a été défensivement cohérent ce soir, on a eu 2 ou 3 munitions qu’on a réussi à mettre au fond et on a quand même été assez rigoureux et pragmatiques. Il n’y a pas eu de grandes envolées, ça n’a pas été le Narbonne avec un jeu aéré et huilé, non, ça a été cadenassé mais une fois de plus, dans une saison, il y a des matchs comme ça qui sont étriqués, durs, pas simples à manœuvrer car le contexte est compliqué. Les joueurs ont relevé le défi et c’est bien ça le plus important, repartir avec 4 points.

On parlait d’immense défi mais vous vous êtes rajouté un défi supplémentaire en partant de 10-0 au bout de 10 minutes de jeu. Il va quand même falloir corriger ces trous d’air car il y en a aussi eu un en 2e période ?
Absolument mais tu viens jouer à Bourgoin, un passé glorieux, un avenir ambitieux, ça ne s’enlève pas du milieu et c’est dur. Oui, on a été un peu chahuté mais une fois de plus, tous nos matchs ne vont pas se dérouler parfaitement où tu prends le score et que ça se déroule jusqu’à la fin. Il y a des temps forts et des temps faibles, on a commencé le match directement par un temps faible et on a fait le dos rond puis on est revenu petit à petit. Non, je ne suis pas satisfait de l’entame mais je le répète, on ne peut pas faire le match plein du début jusqu’à la fin et être devant au score. Est-ce que c’est une récurrence ? Oui, peut-être un peu mais aujourd’hui, ce n’est pas le moment de faire des bilans à chaud, c’est surtout profiter et avoir les images fortes en tête qui nous ont fait gagner ce soir.

Un match à l’extérieur réussi comme celui-ci peut être très bon pour la confiance ainsi que pour le groupe, en tous cas sur le plan comptable ?
D’une manière générale, lorsque tu te déplaces chez une grosse équipe, un bastion, et que tu gagnes, les matchs à l’extérieur te galvanisent. Ils te permettent de fédérer encore plus ton groupe, de créer encore plus cette synergie, d’être encore plus fort, les championnats se gagnent à l’extérieur. On est complètement humble dans nos propos mais on a eu le courage d’assumer nos ambitions, on n’en parle pas souvent mais je sais que nos adversaires le revendiquent tandis que nous, on a juste dit qu’on voulait être là-haut, faire les phases finales et finir dans les meilleures dispositions. On sait que toutes les équipes qui vont nous recevoir auront à cœur de nous faire déjouer et de démentir nos propos mais on l’assume, on ne fait pas les marioles, on sait que tous les matchs vont être durs. Ce soir, le courage, l’abnégation, la rigueur et le caractère de l’équipe ont fait la différence.

Un mot sur le soutien populaire car c’était quand même assez chouette de voir une partie de la tribune aux couleurs narbonnaises et très présente ?
Bien sûr mais on n’est pas surpris, ils nous suivent tous les week-ends, ils se déplacent, toutes les tribunes sont en permanence orange et noire. Il y a beaucoup plus de monde à domicile mais ils font des bus à l’extérieur, ils nous soutiennent et, forcément, ils nous portent aussi donc ça fait vraiment chaud au cœur et c’est un soutien qui est important. Ils font partie de la clé de notre réussite, on a créé quelque chose avec eux l’an dernier et on a envie de l’entretenir.

Tu parles souvent de tes leaders et ce soir, c’est Peter qui sonne la révolte sur son essai de 50 mètres tout seul. Tu as aussi besoin de joueurs comme Peter pour passer devant dans les moments difficiles ?
Oui, clairement. C’était un lancement qu’on avait préparé et travaillé, on avait identifié une potentielle faille, ils y sont allés, ils l’ont bien décelée et ils l’ont bien jouée. C’est Peter qui débloque mais avant, il y a une mêlée qui est présente et qui te permet d’avoir un bon ballon, il y a des accroches, des joueurs sans ballon, une lecture parfaite de Tom et après, il fallait finir le boulot. Les leaders sont importants, ils l’ont été ce soir, sur la fin de match, Charles remonte ses troupes, Paul a été au diapason et présent, notamment sur les phases défensives, Charles se blesse même sur la défense, sur la séquence où on défend comme des « chiens poubelles ». Il a offert son corps non pas à la science mais à l’équipe.

Tom a été un métronome ce soir, il fait un 50 / 22 à la fin alors que vous êtes dans le dur. C’est aussi la marque d’un joueur qui est en confiance et qui prend beaucoup d’expérience dans cette équipe ?
Il a bien sûr été précieux ce soir sur les tirs au but. Pour gagner à l’extérieur, il faut un alignement et ce soir, l’alignement a été présent et cohérent car les avants ont fait le boulot et lui a parfaitement rempli sa tâche et concrétisé le travail de l’équipe. Il y est donc aussi forcément pour beaucoup ce soir mais c’est dur d’aller chercher tel ou tel joueur, ce soir, c’est une victoire collective.

Propos recueillis par Fred Charvet

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