Retrouvez l’intégralité de la conférence de presse du manager du SC Albi, Mathieu Bonello en amont de la 5 eme journée de Nationale qui verra les Tarnais recevoir les anciens pensionnaires de Pro D2 du Rouen Normandie Rugby (vendredi 19h30).
Un premier bloc qui a été quasiment parfait pour le SCA, tu as des regrets à Carcassonne car il y avait mieux à ramener mais le contenu était là. Comptablement, le SCA est en haut de l’affiche ?
Oui, comptablement, c’est bien, l’équipe a bien répondu sur ce premier bloc. C’est vrai que cette année, on ne fait pas de plan sur la comète, on construit l’effectif et il y aura des jours de moins bien mais, en tous cas, l’état d’esprit des joueurs est super bon et je les félicite.
Surprenante équipe de Langon quand même ? Pluriactifs, ils travaillent la semaine et ils accrochent des équipes pros
En effet, super, on l’a vu par le passé avec Blagnac et je trouve que c’est bravo, il faut les féliciter. Nous, coachs, on savait l’adversaire que l’on avait, on savait que c’était un gros morceau et on ne s’est pas trompé. Bravo à eux pour ce qu’ils font, c’est exceptionnel et c’est bien car ça veut dire que dès qu’il y a des histoires d’hommes dans le rugby, elles peuvent nous amener de bons résultats donc bravo à eux.
Ce weekend, c’est Rouen. Pour le groupe actuel, à part Vincent Calas et Arthur Castant, ainsi que pour toi, ça ne rappelle pas grand-chose car vous n’étiez pas là mais par contre, on sent que ce match a quand même été coché par le public. Il y a un rendez-vous avec l’histoire et même si ce n’est pas votre histoire, c’est quand même celle du club et du public ?
Je ne pourrai pas en parler, je n’y étais pas. On n’en a pas parlé et on n’en parlera pas, je comprends les gens qui l’ont côtoyé et qui ont vécu ces matchs-là mais moi, je ne peux pas en parler, surtout que je ne l’ai pas vécu.
Il y a par contre du monde qui attend ce match et potentiellement plus de monde au stade. Est-ce que ce n’est pas le moment pour accrocher plus de public sur un match comme ça ?
Nous, ce qu’on espère, c’est attirer le public de par les performances que font les joueurs en ce moment et de par ce qu’ils veulent faire tout au long de l’année. C’est ça qui est important, d’attirer par nos performances et par une équipe qui montre des beaux signes à notre public. Il faut être mesuré, il faut aussi laisser faire la vie et le choix des gens, c’est à nous d’être dans l’intensité, dans ce que l’on veut faire ou ce que les joueurs veulent faire et ils seront récompensés avec du monde au stade mais avant, il faut que l’on fasse de bonnes performances sur le terrain pour pouvoir faire revenir un peu plus le public. On a un grand stade, on a souvent l’impression que c’est vide mais il y a quand même du monde, bien sûr qu’on en aimerait plus mais je vois que dans notre division, sur les affiches qu’il y a, ce n’est parfois guère mieux. Je dis bravo aux personnes qui viennent nous supporter, bravo aux gens qui viennent au stade, en espérant qu’il y en ait de plus en plus et qu’ils soient contents du SCA de cette année.
Rouen fait logiquement partie des favoris annoncés comme Carcassonne, Narbonne ou Suresnes que vous avez affrontés et, en fait, au vu des résultats, vous êtes à pied d’égalité avec eux. Pour l’instant, on n’a pas la sensation d’équipe qui écrase le championnat ?
On est au début de la saison et ces clubs que tu viens de nommer ont une équipe et une armada costaudes, câbler pour y revenir. On aura un très gros morceau mais on n’en est qu’aux 4 premiers matchs et on sera à 8 lorsque le 2e bloc sera terminé, c’est là que tu pourras un peu voir les premiers signaux mais à ce jour, c’est trop frais pour dire « c’est bien, c’est mal, c’est moyen ». Ce qui est important pour nous et pour les joueurs, c’est d’accrocher des matchs et d’être en confiance, on vit la saison match après match, j’ai envie de dire qu’à chaque match suffit sa peine et on est assez content de ce qu’on peut y mettre pour l’instant mais on sait qu’on ne fait juste que commencer.
On a vu un Rouen très pragmatique dans le premier bloc tandis que toi, après Langon, tu as exhorté des joueurs à être plus pragmatiques. Est-ce que le pragmatisme sera la clé du match ?
Il est sûr qu’il faut se payer. Je trouve que parfois, on se fait des frayeurs parce qu’on a des occasions et qu’on ne les met pas au fond et après, ça nous pose problème à la fin. On essaye donc d’y travailler et d’y remédier, de bien s’entraîner pour pouvoir progresser là-dessus mais notre équipe est jeune et elle a aussi besoin de vivre ses matchs ainsi que ces moments faibles pour pouvoir s’améliorer de match en match. En tous cas, j’ai totalement confiance en eux.
Est-ce que vous avez profité de cette mini trêve pour faire un bilan du bloc et voir ces points qui avaient évoqué après Langon à savoir qu’il faut que ces jeunes deviennent plus « tueurs » ?
Bien sûr qu’on en a parlé mais je crois quand même que cette jeunesse a besoin de vivre des situations. On ne pourra pas faire avancer la machine plus vite qu’on le peut et heureusement, il faut être patient. Il faut qu’ils vivent des situations et qu’ils se rendent compte qu’il faut parfois arriver à tuer les matchs et à se payer, on a fait le bilan sur ça mais aujourd’hui, je pense que ça passe quand même par beaucoup matcher et passer du temps à vivre ces situations pour qu’eux progressent.
Être pragmatiques et « tueurs » tout en gardant l’enthousiasme et la folie, c’est tout un dosage ?
C’est hyper dur, arriver à équilibrer les choses est le plus dur. Avec Alex, on ne veut pas non plus les freiner dans ce qu’on veut faire dans notre futur rugby et ça passe aussi par des moments de pétages de câble et autres. On a décidé cette année, et moi le premier, d’être à l’écoute mais aussi d’accepter qu’il nous faudra de la patience pour faire des matchs aboutis car ils ont besoin de vivre ces moments-là.
Et les anciens jouent le jeu par rapport à cet état d’esprit ?
Bien sûr et puis, il n’y a plus beaucoup d’anciens en termes d’âge. Ce n’est jamais les jeunes plus que les vieux ou les vieux plus que les jeunes, je crois qu’un effectif est un équilibre de tout mais c’est vrai qu’il faut que tout le monde soit d’accord avec ce projet-là et cet enthousiasme que les jeunes nous mettent et c’est tant mieux car tout le monde se met au diapason de cet enthousiasme.
Est-ce que tu es malgré tout positivement surpris en dépit de ces « pétages de câble » dont tu parles ?
Evidemment qu’ils sont surprenants car, dans l’état d’esprit, ils sont vraiment investis et quoi qu’il se passe ce week-end, le week-end prochain ou les week-ends suivants, on est très content de l’investissement qu’ils y mettent. On voit des choses que je n’avais plus trop l’habitude d’entraîner (sourire), on revient à la base sur certaines choses et en fait, c’est super car on voit qu’ils progressent. J’ai envie de dire que c’est ce projet neuf et nouveau qui fait aussi du bien.
Après le match de Suresnes, JB De Clercq a dit « il faut que les jeunes prennent les choses en main ». C’est un bon signal ?
C’est génial ! C’est pour ça que je trouve qu’il n’y a plus de jeunes ni de vieux mais qu’il y a une équipe et ça, c’est important. Bien sûr qu’il y a des hauts et des bas, bien sûr que tout n’est pas rose, c’est une vie d’équipe à plus de 40 joueurs avec des jeunes mais c’est pareil à tous les niveaux. Par contre, il y a une chose qu’il faut qu’ils aient, c’est qu’ils doivent être bienveillants les uns envers les autres et nous, avec Alex, on essaye de l’être parce qu’en fait, on doit les accompagner. En tous cas, je les protégerai pour les accompagner mais ils méritent qu’on les accompagne tant qu’ils s’y donnent et qu’ils s’investissent, c’est ça en fait le plus important. L’important, ce n’est pas toi ni ce que tu es et aujourd’hui, je l’ai déjà dit et répété, notre leitmotiv de cette année est qu’il faut être heureux pour être bon et moi, j’ai envie qu’ils soient heureux. Il y a parfois des petits problèmes, des couacs, des ci, des ça mais j’ai envie qu’ils soient heureux car c’est beau ce que l’on fait, on joue au rugby. Avec l’équipe que l’on a aujourd’hui, elle l’a et je veux qu’ils le perdurent car ça y est, on rentre dans les mois d’hiver et c’est plus facile quand il fait beau et chaud tandis que là, il va vraiment falloir continuer cet enthousiasme.
Est-ce que le fait que vous soyez complètement en-dehors de cet esprit de « vengeance » n’est pas finalement quelque chose de bien ?
Moi, je trouve que c’est bien et même génial. Déjà, on ne refait pas les matchs, l’histoire du SCA est passée par ce match-là, elle a sûrement fait des dégâts et des choses importantes mais on ne la refait pas et on ne pourra jamais revenir dessus, les mecs en face ne seront pas les mêmes tout comme les mecs au milieu et nous, on est très loin de ça. En fait, je pense que ce qui est important dans les clubs, c’est de s’appuyer sur son passé, c’est sûr et indéniable, il ne faut pas le galvauder mais c’est le moment présent qui est le plus important dans le sport ainsi que ce qui va arriver. Lorsque tu as déjà fait un match et que tu as gagné deux jours avant, ces deux jours avant ne comptent plus, quand tu as fini le match, ce sont le soir et le lendemain. Il faut ça dans le monde du sport et pour nous, je trouve que c’est une aubaine qu’on ne l’ait pas vécu, vraiment.
On a l’impression que vous n’avez pas envie de vous faire parasiter par les fantômes du passé, est-ce que c’est un peu ça ?
On n’y était pas, on ne l’a pas vécu, on l’a entendu mais est-ce que, finalement, cet événement n’a pas aussi été un gros boulet pour le club de ne faire qu’en parler et que de se le remémorer ? En tant qu’entraîneur, je suis arrivé, c’était nouveau, les pages étaient nouvelles et c’est ça qui est important.
N’est-ce pas le problème de ce club que de trop ressasser ? Comme tu le dis, c’est une autre histoire et un autre championnat
Je partage totalement ton avis. C’est tourner la page, c’est un autre championnat et puis, on ne l’a pas vécu, on ne peut pas en parler. Je peux comprendre que certains soient touchés de ce qu’il s’est passé mais nous, on n’y était pas, on ne peut pas savoir et puis, dans le monde du sport, le passé te flambe.
Les supporters s’en souviennent
Bien sûr et je le comprends. C’est normal d’avoir des matchs et des déceptions dont tu te rappelles mais nous, nouveau staff et nouveaux joueurs, on ne peut pas parler des choses d’il y a 6 ou 7 ans, c’est impossible sinon, je reviendrai au match de montée d’il y a 2 ans. Non, ce n’est pas possible, c’est l’instant présent qui compte et ce groupe est hyper neuf, hyper nouveau, il se construit et il va se construire dans les semaines qui arrivent. Pour nous, c’est un match, c’est une excellente équipe, c’est un gros, un poids lourd qui arrive ici au Stadium, c’est indéniable, ils ont des ambitions de remonter et voilà. Nous, on continuera la fois d’après, c’est notre objectif de cette année et on ne peut pas ressasser le passé, ce n’est pas possible.
Comment le coach que tu es va gérer ce bloc avec ce trou au milieu car on sait que, parfois, quand il y a des gros trous, le passé récent a montré que ça pouvait être compliqué ?
C’est toujours pareil, on vient d’avoir une coupure donc il faut aussi relancer la machine. On va voir comment va se passer ce premier match mais comme je leur dis toujours, on est encore dans la possibilité de tous prendre le maillot et vu la concurrence que l’on a à certains postes, je les pousse à se pousser les uns les autres pour avoir le maillot. Bien sûr que les mecs veulent tous toucher le maillot chaque vendredi ou samedi mais moi, je pense que dans ce bloc-là avec ce trou-là, on va déjà continuer à s’entraîner normalement mais ce qui va surtout se passer, c’est qu’on va faire jouer un peu la concurrence. C’est cette concurrence qui doit les mettre en éveil, ce n’est pas mon discours ou celui d’Alex sachant que cette année, moi y compris, on a quand même baissé la voilure à ce niveau-là car en fait, c’est entre eux qu’ils doivent se concurrencer pour avoir le maillot et il y aura peu de matchs pour le montrer. Avec Alex, on construit l’équipe comme on l’a souvent fait à savoir qui le mérite, qui ne le mérite pas, qui a donné, qui a besoin de temps de jeu mais il faut qu’il aille se le chercher, ce n’est pas à nous de le donner.
Sur les 4 premiers matchs, combien de joueurs ont tourné ?
On a pratiquement utilisé 35 joueurs.
Concernant l’infirmerie, est-ce qu’il y a beaucoup de blessés ?
Sean Robinson s’est fait les croisés, Antoine Bouzerand et Mattéo Coustalat sont incertains.
Quel sera le mot d’ordre ?
Maintenir cet enthousiasme. Je ne veux pas que les joueurs se prennent la tête, il n’y a pas de pression à avoir, ce n’est que du plaisir et je veux qu’ils gardent cet enthousiasme.
Une rencontre à suivre en direct sur : Le #MagSport Web TV Radio sur You Tube des 19h15 ce vendredi :
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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