Direction la Côte Basque et Saint-Jean de Luz en Nationale 2 , pour faire un tour d’horizon avec Periko Arieta, le président des Corsaires luziens.

On peut dire que du côté de Saint-Jean de Luz, l’intersaison a été émotionnellement mouvementée puisque vous avez dû attendre les derniers recours de Cognac pour savoir si vous étiez sauvés en Nationale 2 ?
Effectivement, ça a pris un peu de temps avant que la décision officielle tombe, même si on entendait des voix qui disaient que c’était en bonne voie et qu’on était maintenu mais officiellement, la décision est tombée assez tard.

Lorsque l’on est président, il faut aussi maintenir les troupes sous cocotte dans ce moment d’entre-deux et garder tout le monde focus sur le même objectif ne doit pas être simple ?
Disons qu’à ce niveau-là, je dois dire que les joueurs nous ont manifesté très, très vite l’envie de continuer l’aventure avec le club en tenant compte de cette incertitude. On était donc assez serein sur ce sujet, on avait une tendance qui se dessinait vraiment en nous disant que l’effectif allait être conservé.

Il y a aussi eu des changements à la tête du club avec la fin de mandat d’Éric Bonachera. C’est également une page qui se tourne ?
Tout à fait. Nous avons co-présidé le club pendant quelques années avec Éric et Eric Olazabal qui était avec nous, Éric Bonachera a choisi de se retirer et c’est effectivement un changement. Il a beaucoup œuvré dans ce club, il fallait aussi se restructurer à ce niveau-là et amener des compétences nouvelles au club pour permettre de toujours avancer et progresser.

Quels sont justement les axes de progression pour Saint-Jean de Luz dans un futur proche et moins proche ?
En termes d’ambitions sportives, on va dire que nous sommes conscients qu’avec la Nationale 2, nous sommes à notre maximum donc, à partir de là, on a envie de s’y ancrer et de bien y figurer. En termes de progression du club, nous avons un centre d’entraînement labellisé qui fonctionne bien mais qui est perfectible tout comme nos équipes de jeunes, il faut donc que l’on se structure encore mieux au niveau de la formation dans sa globalité. Ensuite, je pense que nous sommes connus et reconnus depuis déjà un certain temps en termes de jeu pour essayer de pratiquer un jeu agréable qui fait notre satisfaction au club ainsi que celle de beaucoup de nos supporters et ça, ça sera toujours un axe sur lequel on sera focus. On n’ambitionne pas d’intégrer la Nationale, on sait que ce n’est pas dans nos cordes mais néanmoins, on veut continuer à structurer le club sur plusieurs domaines car il y a l’aspect sportif mais également extra-sportif, j’ai parlé de la formation concernant le sportif mais il y a l’extra-sportif en interne. Il y a une grosse restructuration qui est entreprise depuis cet été au niveau du club, tout ce qui touche à la communication, le partenariat, les événements, ce sont donc des axes sur lesquels on travaille aussi pour faire en sorte de rester séduisant, que le Pavillon Bleu soit fréquenté les dimanches et que l’on fidélise un public encore plus nombreux.

Quels sont le bilan et les conclusions qui ont été tirés de la saison passée étant donné que tout ne s’était pas bien déroulé, surtout sportivement ?
Il nous semble avoir compris ce qui s’était passé sur la saison dernière. On va dire que nous avons un fonctionnement semi-professionnel ou semi-amateur, ça dépend comment on voit les choses.

C’est l’histoire du verre à moitié plein ou à moitié vide ?
Exactement mais tout ça pour te dire que nous avons quand même des joueurs qui sont dans la pluriactivité, tous. L’an dernier, à l’intersaison, nous avons fait face au fait que nous avions enchaîné plusieurs belles saisons qui avaient sans doute entamé les organismes, physiquement comme mentalement et la demi-finale perdue de Nationale 2 où à 15 secondes du coup de sifflet, on est en Nationale, a, je pense, laissé des traces et les joueurs ont eu du mal à rebasculer cet été-là. La conséquence a été une préparation en dents de scie et un début de championnat en dents de scie également ce qui a entraîné la suite de la saison avec ce que l’on sait. Je tiens cependant à dire que cette saison doit servir à celle qui est en cours car je pense que tous autant que l’on est, on s’est serré les coudes à tous les étages du club, que ce soient les joueurs, les entraîneurs, les dirigeants, les présidents. Il y a eu une solidarité énorme qui a fait que malgré tout, et même si nous avons été maintenus administrativement, il a quand même fallu aller chercher l’avant-dernière place, ce qui était loin d’être fait au mois de Décembre. Ça a dont été l’union sacrée, j’entends que nous avons été maintenus administrativement mais nous étions derniers en Décembre et loin derrière et nous avons quand même réalisé le tour de force de remonter et de piquer l’avant-dernière place à nos collègues limougeauds.

Une fois de plus, vous avez montré le caractère du SJLO ?
Tout à fait et je pense que dans beaucoup de clubs, l’équipe aurait sombré tandis que chez nous, ça a été l’union sacrée. Je parle en connaissance de cause car beaucoup de joueurs l’ont ressenti et me l’ont manifesté.

Est-ce que cette union sacrée peut amener à avoir un supplément d’âme cette année ?
Vous savez, l’état d’esprit est quand même quelque chose qui est important chez nous et qui a fait que nous avons réalisé de belles phases finales pendant plusieurs années. C’est un peu quelque chose qui fait partie intégrante des projets de club au Pays Basque, Mauléon, Nafarroa, Saint-Jean de Luz, l’état d’esprit est omniprésent. Bien évidemment donc que pour cette année, c’est également quelque chose qui sera primordial car sans cet état d’esprit, on aura du mal à rivaliser avec beaucoup de clubs.

Il y a également eu un changement de staff du côté de Saint-Jean de Luz, est-ce que tu peux nous en parler ?
L’ancien staff était composé de David Irazoqui, Serge Milhas et Adrien Techer, un ancien joueur qui, une fois sa carrière terminée, a vite mis le pied à l’étrier sous la houlette de Serge Milhas. C’était un staff de qualité qui a très bien fonctionné mais d’un commun accord, David avait annoncé qu’il n’irait pas au-delà de la saison dernière. Je suis très heureux de voir qu’il est en train de vivre » un petit rêve » puisqu’il a intégré le staff technique de l’AS Béziers, avant cela, sa seule expérience était d’avoir entraîné au SJLO donc de le voir rebondir en Pro D2 et à Béziers, c’est une grosse satisfaction pour les dirigeants que nous sommes et le club. Serge Milhas, on ne le présente plus, ça a été un entraîneur de Top 14 pendant de nombreuses années, il est parti donner un petit coup de main au centre de formation de Mont-de-Marsan où, sans aucun doute, il va amener ses compétences là-bas. Quant à Adrien Techer, il a pris une petite année tranquille mais c’est un garçon qui, dès sa première année en tant que coach, avait fait preuve de beaucoup de qualités sur l’aspect technique et sur le management donc j’espère pour lui, pour le club et pour le rugby que c’est un garçon qui reviendra à l’entraînement. Nous sommes donc partis sur un nouveau staff avec Thomas Synaeghel, que nous sommes allés recruter du côté de Soustons et qui avait déjà une expérience d’entraîneur et la petite surprise a été le fait d’avoir convaincu Mathieu Belie, qui avait mis un terme à sa carrière de joueur, de prendre en charge les lignes de 3/4. Personnellement, c’est une grosse satisfaction d’avoir ces garçons-là qui entraînent notre équipe première sans oublier que, bien évidemment, confiance a été maintenue au reste du staff, je veux parler de Timothé Hauw qui est un super prépa, à l’écoute des joueurs et vraiment très investi, de Patrice Irazoqui, analyste vidéo qui vraiment mériterait lui-aussi un jour de peut-être connaître une expérience professionnelle.

Quels sont la feuille de route et les objectifs qui ont été fixés à ce staff ?
Tu as dû t’en rendre compte, cela fait maintenant plusieurs années que tu nous connais autant Éric Bonachera qu’Éric Olazabal que moi et nous n’avons jamais été des dirigeants très directifs concernant les objectifs à tenir. Je le répète, nous sommes un club encore sous statut Association Loi 1901 soit des amateurs donc le premier objectif est de prendre un plaisir tous autant que l’on est dans un club, les joueurs sur le terrain et les bénévoles en regardant nos joueurs évoluer. A partir de là, c’est donc continuer à produire ce jeu qui fait de nous que, au moins jusqu’à maintenant, nous avons été un petit peu admiré et prendre du plaisir car quand on en prend sur le terrain, on en donne aux gens qui sont dans les gradins. Partant de ce constat, je pense que les résultats devraient être corrects mais si tu veux me faire dire quelque chose de plus concret, soyons humbles, n’oublions pas d’où l’on revient donc, en premier lieu, ce sera d’aller chercher les points qui vont nous garantir un maintien et on verra par la suite ce que l’on est en mesure d’attendre.

Question clin d’œil : la saison a terminé par un derby basque et a recommencé par un derby basque, ça a dû te plaire ?
Tout à fait, nos amis mauléonnais pour qui j’ai beaucoup de respect et d’admiration nous ont rejoint dans cette Nationale 2 donc, du coup, on a 2 derbys basques à jouer dans l’année. Concernant les Mauléonnais, la première manche s’est déroulée en ouverture du championnat, le samedi 31 Août au Pavillon Bleu et nous avons obtenu la victoire devant une belle affluence dans notre cher Pavillon Bleu. Il y aura un match retour et, à n’en pas douter, les Mauléonnais voudront prendre leur revanche.

Pour faire une boutade, on pourrait dire que commencer la saison par un derby basque gagné, ça met du carburant pour toute la saison ?
Oui, c’est une belle entrée en matière même si tout n’a pas été parfait rugbystiquement parlant. Ça s’est quand même soldé par une victoire et, comme je te le disais, beaucoup de gens se sont rendus au stade ce jour-là donc, effectivement, ça peut donner le ton mais ça reste à confirmer.

Merci et on te souhaite une belle saison du côté de Saint-Jean de Luz
Merci à toi et à bientôt.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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