#Rugby – Nationale 2 / Arthur Guigue (Rumilly) : «On espère atteindre l’objectif du président à savoir pouvoir accéder un jour à cette Nationale!»

On va aux pieds du Massif des Bauges, du côté de Rumilly, pour parler de la Nationale 2 et bien sûr du début de saison du club haut-savoyard avec Arthur Guigue, l’ouvreur du RC Rumilly qui enchaîne une 4eme saison aux Grangettes.

Tu entames ta 4e saison du côté de Rumilly, on peut dire que tu fais maintenant partie des meubles en Haute-Savoie ?

Des meubles, je ne sais pas mais en tous cas, oui, j’ai bien pris mes marques. Je suis très heureux dans ce club, on commence vraiment à prendre de la place dans ce groupe qui grandit chaque saison et je suis vraiment très heureux et très épanoui dans ce club.

Un club avec lequel tu grandis pas à pas, tu es arrivé en Fédérale 1, vous êtes maintenant en Nationale 2 avec des objectifs qui sont hauts pour la fin de saison. Tu vois donc le club prendre de l’envergure ?

Je suis arrivé au cœur d’un début de projet en Fédérale 1 où les intentions du président étaient de pérenniser le club au plus haut niveau amateur français avec, pourquoi pas, une visibilité sur la Nationale. Aujourd’hui, on voit que le club suit son développement doucement mais sûrement, on est un club qui reste quand même prévoyant où les risques restent mesurés, on monte les échelons petit à petit, on se structure et on espère atteindre l’objectif du président à savoir pouvoir accéder un jour à cette Nationale.

On va parler de la Nationale 2 et de cette poule 1 de l’est et du grand ouest où il y a des équipes que vous n’avez pas trop l’habitude de jouer et que vous découvrez, je parle de Genève même si ce sont des voisins mais aussi d’Orléans, de Nantes, de Rennes que vous avez très peu rencontré. Cette poule est donc une grande découverte cette année ?

Comme tu le dis, on a attaqué le championnat par trois nouveautés, Genève, Rennes et Nantes. C’était plutôt sympa car on a moins l’habitude de rencontrer ce genre d’équipes et aujourd’hui, le bilan est un peu mitigé même s’il y a 2 défaites à l’extérieur avec un point de bonus défensif à Rennes et une victoire contre Nantes. Ça reste pour nous de la nouveauté et de l’adaptation, ce sont des équipes qui sont très joueuses, qui ne sont jamais mortes et qui n’hésitent pas non plus à relancer depuis le parking donc c’est de la nouveauté et de l’adaptation et pour moi, à titre personnel, c’était vraiment quelque chose de sympa que de pouvoir jouer des équipes que l’on a jamais l’habitude de jouer. Elles méritent d’être là où elles sont, notamment les promus, on voit qu’ils ont des développements vraiment très intéressants et ils ont mérité leur place. On voit que sur ce début de championnat, tous les promus sont en haut donc à nous maintenant de remettre la marche avant et de retrouver notre place parmi les petits nouveaux avec l’expérience que l’on a engrangée les dernières saisons.

Quand on lit les intentions et les ambitions d’avant saison, on a l’impression qu’il y a beaucoup plus de monde qui tape à la porte de la Nationale du côté de la poule 1 de l’est et de l’ouest que de celui de la poule 2 du sud-ouest ?

Je ne suis pas le mieux placé pour parler économie mais dans notre poule, on a des clubs qui sont financièrement un peu plus aguerris. Nous, ça nous permet aussi d’avoir des matchs de grande qualité toute la saison, on disait souvent, notamment sur les deux dernières saisons, que notre poule était plus dense que de l’autre côté mais en fait, quand on se retrouvait en 1/4 de finale avec que des équipes de l’autre côté, ils sortaient quasiment tous les gros de notre poule. Pour moi, les comparaisons sont compliquées à faire par contre, on voit clairement que les clubs comme Orléans, Rennes ou Nantes affichent de grosses ambitions comme de vouloir rapidement rallier la Nationale. Je dirai que notre poule est peut-être un poil plus équipé sur les structures mais, comme je viens de te le démontrer, la vérité du terrain n’a rien à voir avec les ambitions qui sont dites dans la presse, les médias ou sur les réseaux sociaux.

Quels sont les enseignements positifs et négatifs que tu tires de ce début de saison après le premier bloc ?

On va commencer avec le positif qui est que, avec 2 déplacements et une seule réception, on aurait pu rapidement être en danger. Oui, aujourd’hui, on n’a qu’une victoire mais par contre, on s’est vraiment retrouvé dans nos valeurs qui sont le combat, l’agressivité, le don de soi sur ce gros déplacement à Rennes où on est parti à 4h du matin, où on a fait toute la route dans la journée et pouvoir jouer ce match à 15h, rapporter un point de bonus de là-bas nous a fait énormément de bien. Contre Nantes, on a validé beaucoup de choses notamment offensivement et c’est pour moi une grande satisfaction à l’ouverture que d’avoir des solutions de partout, on a vraiment joué un rugby plaisant pour nos supporters, aéré et où on s’est vraiment, vraiment fait plaisir. Le point un peu négatif de ce début, c’est ce premier match à Genève où on est passé à côté, ça arrive malheureusement de passer à côté d’un match mais on a un peu eu des errances défensives qui nous ont coûté cher comme sur la fin du match de Nantes où on peut se retrouver avec un point de bonus offensif de notre côté mais où on se fait peur en encaissant 3 essais dans les 10 dernières minutes. Comme on dit, il faut juste remettre le bleu de chauffe sur la partie défensive et continuer à proposer ce jeu enthousiaste et intéressant offensivement pour qu’on capitalise et qu’on récupère un peu plus de points sur ce 2e bloc.

Lorsque l’on t’a eu dans les colonnes du #MagSport les premières fois, on te sentait en cours d’apprentissage pour découvrir ce club de Rumilly mais maintenant, quand on t’entend, on te sent beaucoup plus épanoui, que ce soit rugbystiquement ou dans ta vie sur ce territoire. On a vraiment l’impression que tu fais corps avec ce club et que tu es bien dans ce territoire de Haute-Savoie ?

Comme tu l’as dit, on est vraiment un club à part et beaucoup de gens nous le disent lorsqu’ils viennent à Rumilly. Parfois, tu vas dans des stades où il n’y a pas d’ambiance et où on ne sent pas vraiment qu’il y a une grande passion tandis qu’aux Grangettes, tu as la cloche qui sonne pendant 80 minutes, tu as les supporters qui crient et qui chantent. C’est vraiment une ambiance très particulière pour la Nationale 2, c’est un club où on te rend beaucoup quand tu donnes et il a fallu l’appréhender, je ne dis pas que ça a toujours été facile mais, en tous cas, je m’y sens super bien aujourd’hui. On a un club fantastique avec je ne sais plus combien de bénévoles, plus d’une centaine, qui sont au four et au moulin tous les dimanches pour que les repas se passent bien et que tout ce qui se passe autour du terrain soit géré d’une main de maître. Je pense que ce que ce club a réussi à monter avec un fort passé et maintenant un projet qui est clairement défini autour de supporters, de bénévoles et de tout un territoire, c’est vraiment l’ADN de ce club et aujourd’hui, nous, joueurs, on essaye de leur rendre tout ce qu’ils nous donnent. On a un club de supporters qui se déplacent aussi quasiment tous les dimanches et tout le temps, on avait des supporters même à Rennes donc on continue à essayer de leur rendre tous les week-ends ce qu’eux nous donnent en-dehors des terrains.

Est-ce qu’il est possible de te voir finir ta carrière à Rumilly et même de rester faire ta vie d’après-rugby dans ce territoire de Haute-Savoie ?

Clairement, oui. Aujourd’hui, avec ma femme, nous sommes épanouis sur ce territoire, on est propriétaires, on a deux emplois en Haute-Savoie qui nous plaisent énormément et puis, comme je viens de te dire, on est très heureux sur la partie rugby. Donc oui, si tu me tends un papier pour signer ma carrière à Rumilly et continuer à être installer en Haute-Savoie, je le signe tout de suite aujourd’hui.

Quel est le mot d’ordre, ou le leitmotiv, de cette saison 2024 / 2025 à Rumilly ?

Honnêtement, le leitmotiv cette année est de se faire plaisir, de prendre chaque match un peu comme si c’était le dernier. On ne sait pas ce qu’il peut se passer demain, on sait que tous les clubs sont aussi un peu dans le dur, on ne sait pas ce que deviendra cette Nationale 2 donc ce que nous disent vraiment les coachs au quotidien, c’est de prendre des initiatives, de s’amuser, de jouer avec les copains, parce qu’on est réellement une bande de copains, on a quasiment le même groupe depuis 4 ans. C’est donc de prendre match après match, de s’amuser et de voir où on sera à la fin de la saison mais je ne vous cache pas qu’on est quand même tous des compétiteurs et qu’on a tous envie de continuer comme les 4 dernières saisons à goûter ces phases finales et, si on le peut, aller au moins accrocher un match de phases finales aux Grangettes pour notre public qui adore ce genre d’événement. Ce serait d’être dans le haut du tableau avec une belle saison où on pourra vraiment voyager et s’amuser.