Au CS Vienne l’heure est à tirer les conclusions de l’épopée en Nationale, mais aussi de lister l’héritage laissé par ce voyage au pays du rugby «quasi » professionnels. C’est un président Yan Arnaud, sans faux-fuyant qui nous a accordé un entretien pour certes dresser le bilan de l’exercice précédent , mais surtout se projeter dans l’avenir où cette nouvelle saison en Nationale 2 est au cœur du projet isérois. Un staff remanié, un club consolidé par des acquis d’expérience, le CSV est donc dorénavant enclin à écrire une nouvelle page du livre centenaire des drapiers.

Après une expérience en Nationale, dont l’accession à cette division a été un fait historique pour le club, vous revoilà en Nationale 2. Quel va être le bilan de cette année en Nationale et quels sont les acquis de compétence et d’expérience que vous avez retirés de cette aventure humaine et sportive ?
Comme tu l’as dit, une expérience, une vraie expérience qui nous a permis de poser des jalons et de se dire » qu’est-ce qu’il nous manque pour exister à ce niveau-là ? « . On n’avait aucune velléité à vouloir monter dans cette division, on avait eu le droit d’y accéder après une saison et une fin de saison assez folles avec des phases finales que l’on a vécues avec passion et plaisir. On a vécu cette saison compliquée mais aujourd’hui, ça a été une vraie expérience qui nous permet de travailler pour l’avenir et de se demander ce qu’il faudra faire pour revenir dans de meilleures conditions.

Concrètement, quel est l’héritage que vous gardez de cette aventure en Nationale ?
L’héritage est déjà au niveau partenariats où, mine de rien, on a attiré de nouveaux partenaires qui ont suivi cette belle aventure et cette expérience. On a été encore plus soudé qu’auparavant, ça a créé des liens forts même entre partenaires donc ça, c’est un vrai point positif, ça nous a permis de faire évoluer le budget côté financier, autre point positif car malgré la descente, on maintient le budget voire même on l’augmente. Ça nous a aussi permis de nous donner tous les points à travailler pour exister dans cette élite amateur qui est hyper intéressante, la Nationale 2 est tout autant intéressante mais il est vrai qu’une fois que tu as goûté à la Nationale, tu as envie d’y retourner mais surtout d’y retourner dans de meilleures conditions, de ne pas forcément faire le yoyo et être en difficulté tous les week-end.

Est-ce qu’il y a un revers de la médaille ?
Oui, on a eu beaucoup de sollicitations de joueurs pour venir à Vienne. Nous, on a aussi fait des erreurs en tant que dirigeants ou en tant que staff avec un recrutement où des joueurs sont venus jouer pour jouer en Nationale et non pour jouer pour Vienne, c’est la première fois que nous avons autant de joueurs qui font seulement une saison au club. Ça nous a permis de nous retrouver face à des difficultés qu’on a pas forcément connues donc on a appris plus rapidement. La gestion humaine a un peu été le revers de la médaille mais j’ai aussi senti cette tension dans les bureaux, au niveau des bénévoles avec cette spirale négative de défaites et même si on était préparé, ça a parfois créé des tensions. Je pense que la coupure de l’intersaison a fait du bien et on repart avec appétit pour cette nouvelle saison.

Cette année, il y a un club qui ressemble un peu à Vienne et qui se trouve en Gironde à savoir Langon, pluriactif avec un budget un peu similaire au vôtre lorsque vous êtes montés en Nationale, voire limite un peu plus bas. Quels seraient les conseils que tu aurais à leur donner et quel regard portes-tu sur cette aventure de Langon ?
Déjà, eux ont commencé bien mieux que nous. On se ressemble car ils ont certainement un système pluriactif pour quasiment la totalité de leurs joueurs mais quand on me parle de budget, ça me fait sourire, surtout que chaque environnement est complètement différent. Moi, comme tu le sais, je suis président et président indemnisé / salarié ce qui a donc un coût pour le club, on a un fonctionnement avec une vingtaine de salariés au quotidien sans compter une trentaine de contrats fédéraux ce qui fait à peu près 60 salariés au quotidien et un budget peut-être plus important aujourd’hui mais avec un fonctionnement atypique. D’une part, je leur souhaite de se maintenir, c’est vrai qu’ils ont vécu deux années assez folles avec un titre de Fédérale 1 puis de Nationale 2 mais leur donner des conseils … Je pense qu’ils ont des personnes très compétentes pour essayer de se maintenir et faire une bonne saison.

On va maintenant parler du CS Vienne avec une nouvelle page qui s’écrit du côté sportif avec l’arrivée de Lionel Grand ?
On est très content de son arrivée ainsi que de celle de Melvin De Almeida en tant que préparateur physique tout en sachant que Dominique Mahuet est resté en poste et au niveau des espoirs, ces derniers vont travailler avec les espoirs, il y a eu l’arrivée de Sébastien Pech. Globalement, Lionel arrive avec l’étiquette de manager et va chapeauter les espoirs et l’équipe première avec un vrai statut de manager. On est très content de ces premiers mois, de son arrivée et des choses mises en place en lien avec le projet du club, on lui souhaite le meilleur au CS Vienne, sachant qui plus est que nous nous sommes engagés sur la durée avec lui.

Qu’est-ce qui a amené ce choix de prendre Lionel Grand et pas un autre ?
On a pris le temps, ça n’a pas été un choix par défaut. Philippe Buffevant avait un statut un peu particulier puisqu’il était en CDI au club et qu’on avait la volonté de le conserver sur la filière jeunes car il y a un vrai besoin et un vrai travail à faire sur cette filière mais nous ne voulions pas le conserver sur ses prérogatives sur l’équipe première. Derrière, au fil des échanges, on avait prévenu Philippe et rencontré un grand nombre de candidats puis s’est avéré qu’il y avait l’opportunité Lionel Grand avec qui on a avancé et on est aujourd’hui très heureux de le voir chez nous au CS Vienne.

Quels sont la feuille de route et les objectifs que tu as fixés à Lionel Grand et à son staff ?
Le premier enjeu est de créer un groupe, car il y a pas mal d’arrivées, et qui plus est à domicile pour notre public, nos partenaires et nos bénévoles.

Du côté de Vienne, on va aussi essayer de bâtir pour l’avenir ?
On a recruté jeune avec une volonté de s’inscrire dans un nouveau cycle, un projet est en train d’être élaboré pour les 3 à 5 ans à venir. Quelques annonces vont arriver mais le club vit bien, il est sain, les finances sont saines, il y a un bon groupe avec des jeunes donc tous les voyants sont au vert. Il y a pas mal d’arrivées et de nouvelles têtes, une bonne dynamique avec des dirigeants impliqués dans le projet du club. On va donc travailler pour exister et rebondir avec un nouveau cycle pour avoir de meilleurs jours que ceux que l’on a connus la saison dernière.

Pour parler plus précisément de la Nationale, quels sont selon toi les côtés où cette division est stable avec de bonnes fondations et ceux à parfaire pour qu’elle subsiste dans les années et l’avenir ?
Je pense déjà que le mode de fonctionnement doit être la pluriactivité et encore, je suis sceptique sur la professionnalisation de la Nationale, surtout avec les problématiques que les clubs ont pu rencontrer. On parle de modèle économique mais à Vienne, il n’y a pas de mécène, malheureusement ou heureusement, ça évite les dérives. Je pense qu’il faut être patient pour un club, il faut se structurer étape par étape et pour moi, le point central d’un projet de club est d’avoir des infrastructures pour que le sportif puisse travailler dans de bonnes conditions ainsi que des infrastructures pour pouvoir recevoir ses partenaires et bien entendu le public. Je pense qu’il y a un gros travail à faire de la part des clubs sur tout ce qui est partenariat pour essayer de dégager de nouvelles ressources financières ce qui permettra d’amener une stabilité à pas mal de clubs. Je pense qu’il y a la pluriactivité et le développement des infrastructures qui, à mon avis, sont des points essentiels dans l’équilibre d’un club aujourd’hui.

Quel est le mot d’ordre pour cette saison ?
Plaisir (rires) ! C’est plaisir le mot d’ordre, gagner des matchs, continuer à travailler humblement et surtout, surtout prendre du plaisir.

Merci et on te souhaite une belle saison en Nationale 2 avec de belles aventures, que ce soit humainement ou sportivement
Merci à toi et au plaisir de t’accueillir éventuellement au stade Etcheberry pour de nouvelles aventures.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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