Entrepreneur la semaine, rugbyman le soir et le week-end, Gianni Gaillard a trouvé un équilibre de vie du côté du stade des Clauzades / Dalla-Riva depuis 3 saisons. Redevenu joueur après avoir coaché deux années durant, l’ex joueur du SC Albi a fait deuil du professionnalisme pour savourer à pleines dents la pluriactivité en Fédérale 1. Le seconde ligne de l’ASV est revenu dans nos colonnes sur cette transition dans sa pratique du rugby qui s’est fait naturellement et sans regret.

Tu avais arrêté ta carrière de joueur au Sporting Club Albigeois il y a quasiment deux ans de cela. Tu as été coach de la touche de l’ASV Lavaur pendant deux saisons mais la passion et l’envie du terrain t’ont regagné puisque te voilà de nouveau sur le pré ?
C’est ça, la passion du terrain et l’envie de rejouer avec ce groupe de joueurs, et plus largement ce groupe de personnes car c’est surtout ce qui m’avait manqué. Le rugby m’avait manqué un petit peu ou commençait à me manquer mais ce qui me manquait surtout, c’est de retrouver un groupe comme j’ai pu le connaître à Albi.

C’est quand même une expérience qui n’est pas aisée car déjà, arrêter aussi jeune et devenir entraîneur aussi jeune n’est pas simple puisque tu coachais des gens de ton âge voire même plus âgés que toi et rebasculer maintenant du côté des joueurs doit être encore moins simple ?
Non, ce n’est pas simple mais ce n’est pas forcément parce-que c’est simple que c’est bien. Moi, j’aime bien les challenges et puis, je suis tellement bien entouré que ça me rend la chose facile.

L’été n’a pas été dur pour se remettre en forme ?
Ça, par contre, c’est différent car physiquement, tu es seul face à toi-même. Je suis encore en recherche de rythme et je ne suis pas encore au niveau où je dois être, en tout cas physiquement mais le rythme des entraînements est aussi différent de celui que j’ai connu à Albi donc j’arrive à composer. A Albi, je ne travaillais pas tandis que là, je travaille beaucoup donc il faut que j’arrive à trouver le temps et l’énergie de tout faire, il faut aussi que je me laisse le temps mais il est sûr qu’il y a eu du boulot physiquement et il y en a encore.

En étant ancien du staff et désormais actuel joueur, est-ce que tu es un peu une » courroie de transmission » entre le staff et les joueurs ?
Je pense que, de toute façon, j’ai eu un rôle dans le staff un peu comme je l’ai en tant que joueur à savoir que j’essaye de faire mon job du mieux possible. J’essaye aussi de passer les meilleurs moments possibles à côté du terrain avec tout le monde donc je ne me sens vraiment pas le cul entre deux chaises ou embêté par rapport à cette situation-là et, encore une fois, j’ai aussi décidé de reprendre parce-que j’avais un groupe de joueurs et un staff qui jouent le jeu et qui m’ont rendu les choses faciles. Eux non plus ne me mettent pas dans des situations délicates donc c’est très agréable.

On va parler du début de saison de Lavaur qui n’est peut-être pas celui que vous escomptiez ?
Clairement pas ! On a pris une danse à la maison sur le premier match, on s’est un peu rattrapé contre Gaillac le week-end dernier même si je pense qu’il reste encore beaucoup de travail à faire dans le détail, beaucoup de travail à effectuer. Le seul truc qui est embêtant, c’est la dynamique mais sur le fond, je pense être lucide sur la qualité des joueurs que l’on a, à mon avis, on a un très bon groupe de joueurs, le seul problème, c’est que le groupe ignore qu’il est bon. Il va donc falloir prendre confiance, enchaîner les performances à domicile et à l’extérieur mais ça va se faire sur le long terme, à Lavaur, on n’aime pas trop se rendre les choses faciles. Ce n’est pas grave, il faudra encore plus de travail et d’énergie mais je pense qu’il faut que l’on trouve un cercle de confiance et j’espère que ça va commencer ce week-end.

Ce derby face à Gaillac à Gaillac a été serré et âpre mais dans les règles de l’art ?
Oui, contrairement à celui que j’avais vu des tribunes l’année dernière, justement à Gaillac. Ça a été » viril et correct » comme on dit.

Ce week-end, c’est Castelsarrasin qui débarque aux Clauzades, une équipe entraînée par un certain Jean-Christophe Bacca ce qui doit te causer ?
Oui, ça me parle forcément ayant joué à Albi. La première année où je suis arrivé, Jean-Chris était déjà là et puis, c’est quelqu’un qui est resté très longtemps dans le secteur, qui est également proches de beaucoup d’amis à moi et quelqu’un qui respecte le travail donc je suis content de le retrouver.

L’objectif pour ce match face à Castelsarrasin est de vraiment lancer une dynamique du côté de Lavaur ?
L’objectif est déjà de gagner parce qu’on n’a pas encore de victoire au compteur et si on peut gagner avec les éléments et la manière, ça sera aussi bien.

Pour toi, le rugby professionnel est derrière, c’est une page qui est tournée ? Tu es maintenant à fond dans ton projet ?
Ah oui ! C’est hors de question, la partie rugby professionnelle est complètement finie pour moi, je pense que rejouer au rugby est une chose mais que rejouer au rugby professionnel en est une autre totalement différente. J’ai mon projet professionnel, je suis engagé sur un autre terrain, celui de l’entreprise, qui me demande assez de temps et d’énergie pour que ce ne soit pas compatible avec une autre carrière professionnelle quelle qu’elle soit. Je suis pour l’instant à 100% sur mon projet entrepreneurial avec quand même du temps à consacrer au rugby mais pas autant que lorsque j’étais à Albi, par exemple.

Tu nous parles de ce projet, est-ce que c’est un essai transformé ?
Ça commence mais comme dans le sport, l’entreprise reste fragile, surtout par les temps qui courent, donc rien n’est jamais acquis et faut être très humble par rapport à ça. Encore une fois, j’ai la chance comme au rugby d’être super bien entouré et d’avoir une très, très bonne équipe et oui, on commence à avoir des résultats intéressants mais c’est énormément de travail de tout le monde et énormément de sacrifices pour arriver à quelque chose de bien. C’est long, c’est fastidieux mais s’entourer est vraiment très important.

Tu as passé de nombreuses saisons dans le rugby pro à Albi, as-tu gardé un lien avec Albi et regardes-tu encore attentivement leurs résultats ?
Au fil des ans, il y a quand même de moins en moins de joueurs que j’ai pu côtoyer à Albi donc je le regarde avec un peu moins d’assiduité. Ce que j’aime regarder à Albi, c’est évidemment le club d’Albi que je garde toujours dans mon cœur mais aussi les mecs avec qui j’ai pu jouer mais aujourd’hui, il y en a quand même de moins en moins. Je regarde forcément tous les résultats de la Nationale et d’Albi en particulier car c’est un club qui a une place très particulière dans mon histoire et dans mon cœur mais je regarde quand même beaucoup moins. Je ne vais quasiment plus au stade, je regarde beaucoup moins les télés, je regarde les résumés, il y a parfois des petits résumés qui sont faits. J’ai quand même beaucoup de gens qui vont au stade, qui suivent le club de très près et qui me font des debriefs.

On te remercie et on te souhaite une belle saison avec l’ASV Lavaur sur le terrain
Merci beaucoup.


Propos recueillis par Loïc Colombié

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