Pur produit du Stade Langonnais, depuis quelques saisons Anthony Audignon a bien entendu basculé dans l’encadrement du club girondins une fois sa carrière terminée. Actuellement coach en charge de la mêlée, celui qui a porté 12 ans le maillot stadiste en équipe première, vit l’aventure des double champions de France (fédérale 1 / Nationale 2) promus avec appétit et envie, amenant sa pierre à l’édifice aux côtés de Sébastien Dimitri et du sorcier béarnais Christophe Hamacek. À l’aube de défier Albi, focus sur une des chevilles ouvrières du projet Langonnais.

Vous êtes-vous remis de vos émotions de cette victoire de prestige contre Bourgoin avec un jeu qui a un peu conquis tout le public venu en masse samedi dernier ?
C’était une journée où tout était réuni, tous les ingrédients étaient réunis et je pense que c’était une très belle journée pour tout le monde, que ce soit pour les joueurs, pour nous le staff, pour le public, pour la ville ai-je envie de dire, pour les jeunes et pour tout le monde. C’était top, c’était super bien.

Au-delà de la victoire, vous avez vraiment envoyé un message fort à toutes les équipes de la Nationale qui se disent peut-être que le promu girondin est capable de rivaliser avec les plus gros et qu’il faut peut-être s’en méfier ?
Notre discours était très clair dès le départ, et Christophe l’avait déjà dit en amont : on va clairement se battre tous les week-ends à minima pour un point. On va rester humble et chaque week-end, on va défendre avec force et vigueur nos couleurs. A partir de là, le contrat est clair de week-end en week-end, on ne va pas aller se positionner en victime face à chaque équipe que l’on va rencontrer, le but n’est pas là mais de vraiment se battre tous les week-ends.

Contre Bourgoin, on a vu des joueurs comme Thomas Demolder qui faisait son premier match en championnat et qui a été très, très bon en N°8, on voit donc qu’il y a une vraie concurrence à tous les postes ce qui vous apporte pas mal de solutions notamment en 2e et 3e ligne. On voit Sionasa Vunisa qui, qu’il soit au centre, à l’aile ou à l’arrière, a ce côté un peu » rassurant » pour les autres 3/4 et vous laisse à vous, entraîneurs, pas mal d’options et de possibilités ?
On a surtout une très belle complémentarité dans l’ensemble du groupe. Nous, comme on l’a toujours dit, on ne part pas du principe d’une équipe A, B ou C, et ça ne sera jamais le cas, c’est un groupe tout entier. On a la chance de pouvoir disposer de bonnes complémentarités, bien évidemment en fonction de l’adversaire que l’on va rencontrer d’un week-end à l’autre ce qui permet également de pouvoir intéresser tout le monde car pour nous, très clairement, ça se passera comme ça. On a des joueurs de qualité dans l’ensemble du groupe qui sont capables d’occuper plusieurs postes, ce qui est très intéressant et en plus, c’est confortable pour nous.

Côté blessure, on a vu Charli Espagnet sortir avec une épaule luxée. Comment va t’il et combien de temps va t’il être absent ?
On attend d’en savoir un petit peu plus mais c’est le seul point négatif de la journée, comme à chaque fois que nous perdons un joueur sur blessure. On le sait, le rugby est un sport de combat, la blessure fait malheureusement partie du jeu mais c’est toujours mieux quand ça n’arrive pas et on espère qu’il réintégrera très rapidement le groupe.

Après Bourgoin, Albi, un autre grand nom du rugby français et pour la première fois de la saison, vous allez jouer un vendredi soir. Est-ce que ça a eu une incidence sur votre préparation au cours de la semaine ?
Une incidence sur le cours de la semaine, pas forcément. La seule qu’il peut y avoir, car comme tout le monde le sait, les joueurs sont pluriactifs, c’est à propos de la disponibilité de certains par rapport à leur travail. Concernant le reste, que ce soit en termes de motivation ou autres, non, absolument aucune incidence et on a hâte.

Après 3 matchs officiels, on sent dans le groupe une certaine hiérarchie qui est en train de se mettre en place. Est-ce que vous le ressentez et si oui, comment gérer les egos et maintenir chacun dans une dynamique où l’émulation est un facteur plus ?
Ce qui est très appréciable, c’est qu’on a un groupe avec qui il est facile de travailler car c’est un groupe composé que de bons mecs. C’est quand même une chance pour nous, une vraie chance, puisque du coup, ça instaure naturellement une concurrence saine entre eux. Après, bien évidemment, comme tout compétiteur, et on a été joueurs, on voudrait toujours être sur la feuille de match mais il y a des joueurs qui sont plus en forme à certains moments et un peu moins à d’autres ce qui fait que ça puisse tourner sur l’ensemble du groupe.

Quelques mots sur les dernières recrues, Maxime Lançon et Guillaume Marin qui, comme Nathan Gagnac, entre autres, sont jeunes. Est-ce le Stade Langonnais de demain qui se construit ?
Le Stade de demain, je ne sais pas mais en tous cas, ils nous montrent qu’ils peuvent faire partie intégrante du groupe. En ce qui concerne Guillaume et Maxime, ils n’ont pas encore été posés sur une feuille de match mais ça laisse présager de bonnes choses.

Pour en revenir sur Albi, il y aura peut-être des occasions à saisir pour ceux qui ont eu un temps de jeu réduit jusqu’à présent ?
Le truc est de saisir l’opportunité à chaque fois que le joueur fait partie de la compo, c’est aussi ça être compétiteur.

Il n’y a certes que 3 journées mais vous êtes à égalité de points avec Albi. Est-ce qu’on peut parler de » choc » même si ça peut paraître déséquilibré sur le papier ?
J’ai envie de dire que le choc serait plutôt de notre côté à nous car on a parfaitement conscience qu’on est le promu chez toutes ces équipes (rires). On va y aller pour défendre pleinement nos couleurs, jouer crânement notre chance et on verra ensuite. Je pense que c’est un peu tôt pour parler de choc (rires).

Sur quoi peut se jouer ce match, est-ce que vous l’avez un peu cerné en regardant cette équipe d’Albi ? Vous concernant et suite à vos prestations, on a l’impression qu’il y a déjà pas mal de progrès en touche, une mêlée stable et une défense agressive qui sont des secteurs très importants pour tous les week-ends
On a bien évidemment regardé un petit peu, comme tout le monde mais ça reste un match à l’extérieur et on sait où on a pêché, notamment sur les 2 premières journées de championnat, à savoir sur la discipline. On sait qu’à l’extérieur, c’est vraiment quelque chose sur lequel il faut être rigoureux, le dernier week-end est très parlant puisque je crois qu’on est à 12 pénalités, ce qui reste dans les standards qui permettent de gagner un match, il y a la manière et tout le reste mais, encore plus à l’extérieur, on sait qu’il faut être très rigoureux sur ce point-là. Ça va donc passer par ça et ensuite par notre engagement et par tout ce qu’il faut mettre dans un match à l’extérieur. Albi est une très belle équipe, c’est solide devant, ça a des pattes derrière, ça joue au rugby, j’ai envie de dire que c’est une équipe qui n’a pas le même profil que celles que nous avons pu rencontrer jusqu’à présent. On sait ce qu’on a à travailler.

On a pu voir les supporters débouler au stade samedi dernier, un stade plein à craquer, du jamais vu à Langon. Avez-vous conscience de la mobilisation générale qui s’est mise en place sur le territoire grâce à vous, sur et en-dehors du terrain, ainsi, bien sûr, des responsabilités qui sont les vôtres ?
Il apparaît clairement aujourd’hui qu’il y a un réel engouement, pas que depuis le début de cette saison mais bien depuis les deux dernières saisons. C’est une vraie fierté que de pouvoir représenter le club, les bénévoles, les supporters qui nous soutiennent, qui sont là, de plus en plus nombreux et c’est génial, les jeunes de l’école de rugby, les catégories de jeunes, là est notre responsabilité. Pour nous, c’est vrai que c’est top, ça n’est que du bonheur et aujourd’hui, Langon est identifiable au niveau national donc on espère que ça va durer longtemps, on espère que beaucoup de monde va encore nous rejoindre et venir. Nous, on le vit comme ça en tant que staff mais je pense que ça doit aussi être agréable pour les joueurs de voir tout cet engouement autour car ce sont qui sont sur le terrain et ce sont donc eux qui ont un petit peu les clés du camion à chaque match.

Propos recueillis par Loïc Colombié en collaboration avec le Stade Langonnais

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