Retrouvez l’intégralité de la conférence de presse de Mathieu Bonello, en amont de la 3eme journée de Nationale opposant, ce samedi, le RC Suresnes et le SC Albi.
Quel sentiment prédomine après cette belle victoire face à Narbonne ?
C’est une bonne chose d’avoir remporté ce premier match à la maison contre un gros club, contre une grosse équipe qui a des ambitions très élevées. Bien sûr que c’est une bonne chose pour nous mais le cœur de notre projet est aussi l’humilité donc aujourd’hui, le club est humble, le projet sportif est humble et l’équipe est humble. Pour la dynamique, c’est évidemment toujours mieux de gagner, je l’ai déjà dit, ça met du beurre dans les épinards et la dynamique est hyper positive pour gagner des matchs mais je crois que quand tu es entraîneur, tu dois aussi regarder un peu autre chose et pas que les résultats. Pour les supporters et les gens qui sont autour de l’équipe, c’est normal qu’ils les regardent beaucoup plus que nous qui regardons ce que les joueurs mettent à l’intérieur et on est très content de ce qu’ils y mettent depuis le 1er Juillet.
Est-ce que tu ne sens pas que cette victoire donne un groupe un peu plus en confiance ? Tu dis qu’on gagne de la confiance en gagnant des matchs, Carca était une bonne prestation, Narbonne, ce n’est pas mal mais il y a la victoire donc est-ce que tu sens que, du coup, le groupe est plus soulagé et plus en confiance ?
Honnêtement, je ne sentais pas qu’il y avait besoin de ça pour le rendre en confiance. L’équipe était en confiance depuis le début de la saison, on n’avait certes pas ramené de points mais l’équipe était en confiance par contre, il faut que l’on fasse attention en bons français que l’on est et il faut toujours rester en méfiance. Ça fait valider, bien sûr que les victoires contribuent à augmenter la confiance mais il faut que l’on soit toujours mesuré entre la confiance et bien se préparer pour aborder les matchs. En tous cas, on ne peut pas dire que cette année, une victoire va donner beaucoup de confiance à l’équipe et qu’une défaite lui fera perdre cette confiance car je trouve que le groupe, les joueurs et le staff, sont convaincus qu’ils montent un projet qui est sympa et qui a une bonne dynamique. Comme je leur ai dit, on ne gagnera pas tous les matchs et il faut quand même continuer à avancer, c’est ça qui nous importe en tant qu’entraîneurs.
En début de saison, tu navigues souvent à vue, tu ne connais pas les forces ni les faiblesses de chacun ni la forme physique. Est-ce qu’au bout de deux matchs, tu as une idée un peu plus précise de la place du SCA dans la division par rapport aux autres ?
Non, franchement, je pense qu’on y verra plus clair quand on aura passé les 2 blocs, ça fera 8 matchs, 7 pour nous mais 8 pour d’autres et là, tu en verras plus. Au début, d’un, les équipes se cherchent, de deux, s’il y a des mecs qui sont sur la dynamique de la dernière saison, ça peut parfois s’essouffler donc je pense que, pour l’instant, on ne peut rien voir.
On a l’impression que toi comme tes joueurs aviez à cœur de vraiment renouer de la plus belle des manières avec le Stadium et de faire quelque chose de fondateur ?
Il est sûr que le Stadium a toujours été un élément fort chez nous. Depuis 3 ans que nous sommes là, et même la première année, on avait perdu des gros à la maison et je me rappelle que le Stadium nous a toujours donné de la vie et de l’élan. On a fait une super année au Stadium l’année dernière et même s’il y a eu le dernier match, je crois qu’il ne faut pas tout jeter et c’est vrai que l’équipe avait envie de retrouver son Stadium, cela faisait longtemps et c’était long depuis Avril. Je veux que les joueurs se l’approprient et que ce stade leur donne de l’énergie, il faut donner la meilleure prestation que l’on peut donner et si ça sourit, tant mieux.
Il n’y a eu qu’un match mais après ce dernier, lorsqu’on écoutait, on avait l’impression que les supporters avaient eu un peu le béguin pour cette équipe car il y a eu de la folie, il y avait de la folie et quelque chose qui s’est fait. Ça peut être très court et ça peut vite partir si vous perdez les prochains matchs mais il y avait une petite flamme et une petite étincelle ?
C’est vrai, je suis d’accord avec toi. Les retours sont très bons mais comme je le dis toujours, et je le dirai encore cette année, l’équipe doit donner pour recevoir et l’équipe est généreuse depuis qu’ils ont repris en Juillet, même si tout ne se voit pas, nous on les voit au quotidien et on peut le dire, ils ont tout donné depuis début Juillet. Quand tu es généreux et que tu donnes, tu reçois automatiquement et il est certain qu’on a aussi bâti cette équipe un peu sur cette fougue, sur ne pas se prendre la tête, jouer au rugby par plaisir car, comme je vous l’ai dit, pour être bon, il faut être heureux et il faut que les joueurs soient heureux pour être bons.
Au niveau rugbystique, est-ce que tu vois ce que tu voulais voir à ce moment-là de la saison ?
Je suis très content parce-que construire une équipe prend forcément du temps et je suis content pour l’état d’esprit. Ce que je regarde aujourd’hui, c’est bien sûr le rugby, il nous a amené de bonnes phases de jeu, il y a des choses à améliorer mais il y a des choses positives et ce que je regarde en premier sur le début de saison, c’est que tu construis et ce que tu veux construire, la cohésion avec les uns et les autres. On a eu un gros groupe de joueurs qui sont arrivés donc c’est moitié / moitié, 50% de renouvellement de l’effectif ce qui est juste énorme et d’habitude, ça peut mettre 3 à 4 mois pour prendre, même si ça fonctionne bien en apparence. Là, c’est vrai que je peux dire que, sur ce truc-là, je suis très content de ce que je vois car l’état d’esprit qu’il y a dans l’équipe, entre les joueurs et ce qu’ils donnent sur le terrain, c’est hyper positif et c’est ce qu’on veut mettre en place sur ce projet-là. Je suis content sur ça, concernant la partie rugby, on a beaucoup de travail mais je trouve que l’on est là où l’on voulait être, pas exactement car je serai un menteur de dire ça par contre, je pense qu’on doit être en capacité de vite s’améliorer. Pour moi, les choses dans l’ordre quand tu montes une équipe ne sont pas d’abord le rugby et ensuite l’esprit mais c’est en premier l’esprit d’équipe, ce que tu donnes dans tes valeurs, ce que tu donnes à tes supporters lorsqu’ils vont t’analyser. Si tu leur donnes déjà ça en premier, comme par hasard, le rugby s’emboîte plus facilement et à l’inverse, quand tu n’as pas ça, que tu n’as pas l’esprit, tu te dis plein de choses sur ton rugby et ton râles » on n’a pas ci, on n’a pas ça « . Je suis donc convaincu que l’esprit que l’on voulait mettre au cœur de notre projet y est et qu’en tous cas, il démarre bien.
Avant Narbonne, tu avais mis l’accent sur la nécessité de l’efficacité. Est-ce que c’est mission accomplie dans ce domaine ?
Bien sûr, on a été efficace mais ce que j’ai trouvé, c’est que dominer n’est pas gagner, on le voit dans tous les sports co, et qu’on ne s’était pas trop payé. Tu ne t’es pas payé dans des actions qui auraient pu faire la différence et surtout, il y avait la place de se payer à certains moments donc on essaye de remédier à ça toute la semaine tout comme on essaye de monter aussi l’exigence, plus on va jouer de matchs plus il faudra moins faire tomber de ballons et plus les garder. C’est vrai qu’on a été efficace sur ce match-là même s’il y a eu certains secteurs de jeu où voilà mais je trouve qu’il est certain que ça a été bénéfique et puis, on a vu que dès qu’on met la main sur le ballon, on fait des choses intéressantes.
Après une belle prestation comme ça, est-ce qu’il y a des gars qui ont déjà gagné le maillot et est-ce que tu as une ébauche d’équipe type ou vas-tu continuer à faire du turn-over pendant quelques temps ?
Non, on veut voir tout le monde, on veut voir de jeunes joueurs, il faut accepter ça, si je commence à bloquer le groupe dès le 2e match, ça va être compliqué. Il y a également des mecs qui ont besoin d’automatismes, des joueurs qui se sont gagné le maillot et qui vont le garder, on essaye de mixer un peu entre » oui, on veut tourner parce qu’ils le méritent » et » il y a des mecs qui ont mérité de rester « . Quand tu fais un bon match, que tu es positif une ou deux fois et qu’on te sort, c’est dur quand tu es joueur donc il faut que l’on pose le pour et le contre et le but est quand même de tourner sur quelques postes.
Est-ce que tu vas à Suresnes avec un esprit revanchard par rapport à l’année dernière ou est-ce que c’est une autre histoire et un autre chemin ?
Honnêtement, pas du tout revanchard. C’était une autre saison et là, c’est une autre histoire, un autre chemin avec d’autres joueurs, on n’en a pas du tout parlé et on n’en parlera pas du tout. C’est autre chose, chaque saison est différente et c’est comme ça.
Un mot sur Suresnes ? C’est une équipe qui grandit au fil des saisons et qui devient de plus en plus dangereuse, on a vu qu’elle avait fait un très beau parcours l’an dernier ?
C’est l’un des demi-finalistes, on en a pris un lors de la première journée puis un finaliste et maintenant, on reprend un demi-finaliste sur le 3e match, c’est encore un col hors catégorie, le 3e de rang. Il n’y a pas besoin de les présenter, ils grandissent chaque année, ils sont costauds, difficiles à manier et à battre. On ira là-bas tranquillement, on sait le gros morceau qu’il va y avoir en face de nous mais l’important est qu’on s’occupe beaucoup de nous. On sait que ça va être une grosse partie là-bas.
Cela se jouera sur terrain synthétique. Est-ce que tu adaptes un peu plus tes entraînements par rapport à ça ?
Parfois, on peut mais pas trop. C’est vrai que je trouve que le synthétique est une surface différente en rugby mais c’est de plus en plus la mode donc j’ai envie de dire qu’il faut s’y faire.
Sur le synthétique, il est souvent question d’appuis, de vitesse mais aussi d’impacts sur la mêlée. Comment est-ce que tu le travailles car on ne voit quand même pas trop de synthétiques ?
Il y en a deux, Chambéry et Suresnes. Je suis honnête avec vous en vous disant que je trouve que ce n’est pas le même rugby, le rugby sur un terrain sur herbe et sur un synthétique n’a rien à voir, les appuis, les mêlées et autres. Sur les matchs sur synthétiques, j’ai du mal à jauger notre niveau réel ou pas, il faut s’adapter à la surface et c’est difficile. C’est vrai qu’on essaye parfois de s’y entraîner pour s’adapter mais quand tu y es habitué tous les jours, j’ai envie de dire que c’est facile. Nous, on n’a pas l’habitude donc les exercices sont un peu différents mais surtout, le rugby est différent, les rebonds ou autres, et il faut s’y adapter rapidement car 80 minutes, ça passe vite.
Est-ce que tu peux aussi nous parler du staff car tu nous avais dit que tu cherchais, entre autres, des prépas. Est-ce que tu as maintenant un staff complet pour la saison ou est-ce que tu as dû réduire un peu la voilure du fait de la baisse masse salariale car j’imagine que le staff a dû aussi un peu en pâtir ?
Tu as résumé. Oui, on en a pâti, on a un staff dans lequel il manque quelques éléments, tout le monde a fait des efforts et ça en a fait également partie. Pour l’instant, on n’est pas complet mais on va évoluer dans les semaines qui vont arriver, j’espère faire rentrer petit à petit des personnes qui vont nous aider à être un peu plus nombreux dans le staff mais ça fait aussi partie du nouveau projet donc il y a zéro problème avec ça.
Tu nous avais dit qu’un ou deux joueurs pouvaient arriver au niveau du pack. Est-ce qu’ils arriveront bientôt où sont-ils encore dans l’avion comme tu le disais ?
Non, pas d’avancée de plus pour l’instant dans le recrutement.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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