Retrouvez l’intégralité de la conférence de presse du manager du SC Albi, Mathieu Bonello en amont de la réception du RC Narbonne (ce soir 19h30) pour le compte de la 2eme journée de Nationale.
Quel sentiment sur la défaite à Carcassonne ?
La prestation que les joueurs ont faite est une bonne chose, je suis très fier et très content d’eux. Ça veut dire que l’équipe évolue, qu’elle avance et qu’elle s’améliore, ça, c’est bien. Pour un premier match, c’était une belle sortie.
Le fait d’y aller avec cette équipe jeune qui, finalement, n’a pas de pression de cette année les aide peut-être ?
Oui, c’est certain. C’est indéniable, quand tu t’enlèves la pression d’être obligé de te qualifier ou de monter à tout prix en fin d’année, même si je mets un petit bémol car depuis que je suis arrivé il y a trois ans, je n’ai jamais parlé de montée, je vois toujours dans les articles que je lis ou qu’on m’envoie qu’Albi parlait de montée mais ce n’était pas du côté sportif, il est sûr que les joueurs jouent libérer. Yo en est la preuve aussi, tous ces jeunes qui montent, qui sont encore en âge d’être espoirs, je trouve ça hyper intéressant et ça ne serait pas les aider que de leur mettre cette pression-là. Ils jouent libérés et il est sûr que c’est une bonne chose pour l’évolution.
Le scénario en fin de match est quand même cruel. Il vous enlève le bonus défensif et ce n’est pas mérité car vous le méritiez à minima ?
C’est terrible quand tu ne le mérites pas mais c’est ce que je disais, normalement, ça s’équilibre pendant une saison. Je l’ai trouvé très dur, la faute y est, il n’y pas de problème mais j’ai envie de dire qu’il y a 50 fautes par match de ce type donc je pense qu’on ne méritait pas de se faire couper l’herbe sous le pied pour ramener au moins un point. Il faut faire avec, ce sont des faits de jeu et on a basculé, on était déçu, on est encore déçu mais il faut vite basculer sur autre chose pour continuer à avancer. Si on reste sur ça, on ne fait pas les choses dans l’ordre.
Affronter une équipe comme ça donne le ton pour vendredi ?
On n’a pas le choix avec le calendrier (rires). Sur les 4 premiers matchs, on prend deux demi-finalistes et un finaliste, la brochette j’ai envie de dire. On a passé le premier col hors-catégorie, on a eu du mal sur la fin du col et ce week-end, on a un 2e col qui arrive. On sait que la marche est haute, c’est une excellente équipe, ils ont recruté pour aller à l’étage supérieur et on ne combat pas dans la même cour.
On a senti beaucoup d’enthousiasme vendredi dernier. C’est quelque chose sur lequel il va falloir capitaliser ?
C’est hyper important. C’est ce que l’on véhicule, ce que les joueurs créent à l’entraînement et, avec Alex, on veut qu’ils aient la banane. Je suis convaincu que dans le rugby actuel, de tout en haut à tout en bas, il faut être heureux pour être bon et si tu n’es pas heureux au quotidien, que ce soient les joueurs ou le staff ou que le staff ne donne pas ce côté bonne humeur et joie de vivre aux joueurs pour s’entraîner, pour moi, tu ne peux pas être bon et ce, même si tu as d’excellents joueurs. Ça, c’est une base de ce que l’on cherche ici, que les joueurs soient heureux de s’entraîner même si c’est parfois dur et qu’ils aient toujours la banane. Il faut le cultiver, ce n’est qu’un match et il faudra le faire sur 24 rencontres.
L’amalgame prend, on l’a vu ?
C’est bien sûr en train de prendre, il y a un bon état d’esprit. Il faudra faire les comptes dans à peu près un trimestre parce qu’il y a les matchs, les compositions d’équipes, les « je joue, je joue pas ». Aujourd’hui, ils savent qu’ils ont tous besoin les uns des autres et c’est aussi ce que l’on essaye de véhiculer, c’est un groupe hyper jeune et ils sont également là pour apprendre, il faut que l’on soit patient avec eux. Par contre, là où je les attends, c’est sur l’enthousiasme, je ne veux pas qu’ils jouent plan plan.
Quel sont les points d’amélioration et les points négatifs ?
L’efficacité ! On est trop venu dans la zone des 22 mètres, ou même à 5 mètres, pour repartir avec 0 point. On a au moins 3 balles de match, on a véritablement 3 balles de matchs, 2 ballons d’essai en 1ère mi-temps et ça fait beaucoup. On n’a pas mis les points au moment où on pouvait en mettre et quand tu es à ce niveau-là, je pense qu’il est indéniable qu’il faut mettre les points et ça, ça nous a manqué. Si on devait retenir un secteur, ce serait le manque d’efficacité.
Est-ce qu’on le met sur le compte du manque d’expérience du groupe ? Est-ce que cette efficacité se travaille ?
Oui, bien sûr que ça se travaille mais c’est aussi grandir ensemble, mûrir, prendre de l’expérience pour mieux gérer les temps forts ou quand tu n’es pas loin. A ce jeu, il faut passer la ligne donc bien sûr que ça se travaille au quotidien mais il faut aussi avoir la patience de faire grandir l’équipe dans ces moments-là.
Vendredi, c’est le retour au Stadium. Le groupe l’avait quitté sur une contre-performance, comment est-ce que vous allez gérer ce retour ?
C’est une autre année, ce n’est plus le même groupe et c’est une autre saison pour nous. Ça fait partie d’un tout, il y a des équipes qui sont championnes en ayant perdu 2 ou 3 fois chez eux et si une chose est vraie, c’est que pour faire une belle saison et aller au bout, il n’y a pas un chemin plus qu’un autre. Par contre, on sait très bien que là, on est au Stadium, on est content de retrouver notre Stadium et ça va nous amener de l’énergie.
Est-ce que tu as pu regarder un petit peu le match de Narbonne du week-end dernier ? Ils s’imposent mais on sent que la machine a besoin d’encore un petit peu de temps pour se mettre en route, eux-aussi ont besoin d’automatismes ?
Un peu comme nous tous en début de saison mais ils ont tellement une grosse équipe que tu peux parfois être moins bien pendant quelques minutes ou une mi-temps et puis, tu remets vite les choses en place. Je n’ai pas spécialement regardé le match qu’ils ont joué, on connaît l’effectif qu’ils ont monté cette année et c’est le poids lourd de la poule. Ils ont montré en fin d’année dernière qu’ils étaient au niveau des meilleurs, si ce n’est les meilleurs, et là, ils se sont encore renforcés, on sait la maîtrise du championnat qu’ils avaient l’année dernière et là, c’est un poids lourd, un col hors-catégorie comme je l’ai dit.
Vendredi dernier, vous avez secoué l’un des plus gros tonnage en mêlée de la division. C’est là aussi quelque chose d’important sur lequel il faudra capitaliser ?
Ce sont des secteurs où on a toujours eu une force à Albi. C’est dans l’ADN du club bien avant que je sois là, c’est un ADN qui est marquant ici dans les phases statiques et autre et même si on veut évoluer, le rugby restera toujours le rugby. Le problème, et je suis bien placé pour le savoir, c’est que chaque week-end, c’est remis en question, chaque mêlée est remise en question, tu peux dominer pendant 3 fois et te faire renverser la 4e. Il faut que l’on reste sur ce qu’on sait faire et qu’on soit rigoureux dans notre process.
Comment est-ce vous voyez la gestion de l’effectif sur ces premiers matchs, créer des automatismes et gérer une structure ?
Il y a des postes où je n’ai pas trop le choix donc ça va quand même être différent cette année (rires). J’ai envie de dire que je ne me ferai pas trop de nœuds au cerveau mais sur d’autres postes, il y a du monde donc le but est de trouver des automatismes mais tout en tournant aussi car il faut voir tout le monde. C’est important que l’on voie les joueurs donc si les mecs ne jouent pas pendant un mois / un mois et demi, c’est dur mais il faut aussi maintenir une stabilité pour qu’ils apprennent à se connaître et, pour se connaître, il faut jouer de plus en plus ensemble. Quand tu changes beaucoup l’effectif comme c’est le cas là, tu es toujours un peu partagé entre vouloir essayer ou vouloir le laisser quand ça marche pour qu’il y ait encore plus d’automatismes mais pour moi, ça fait quand même reculer les autres. Je pense que plus on aura de nombre dans la saison qui vont jouer, plus ça va nous apporter, peut-être pas au début mais moi, je regarde la saison sur du long terme. Quoi qu’il se passe vendredi, elle ne s’arrêtera pas là ni le vendredi prochain, on sait ce que c’est cette année, c’est une année de construction donc il faut accepter d’en passer par là et nous, les coachs, on doit en passer par là en donnant du temps de jeu aux mecs sinon, ils n’évolueront jamais.
Au bout de 3 matchs de préparation et d’un match officiel, il n’y a donc pas encore d’équipe type qui se dégage ?
On ne peut pas car dans le process dans lequel on est parti cette année et dans le choix du club, l’important est d’amener nos joueurs le plus loin et le plus haut possible en termes de niveau et si on ne les fait pas matcher, ils ne l’auront jamais. Tu vas tourner avec 24 / 25 joueurs et quand tu auras des blessés, tu mettras des mecs qui n’ont jamais joué, ce sera hyper dur pour eux et tu diras « ils n’ont pas le niveau ». C’est à nous de le donner mais c’est aussi à eux de venir le chercher, il faut qu’ils viennent chercher ce maillot, il faut qu’ils montrent qu’ils ont le niveau et après, c’est à nous de leur donner. Ça, c’est vrai, s’ils le méritent, il faut qu’ils y aillent mais on ne peut pas donner le maillot comme ça et dire « tu fais partie du groupe, des 35 et 40 donc on te donne le maillot », ça, ça ne marche pas et ça n’a jamais marché. Il faut que nous, on ait des indices pour dire « tiens, le maillot, tu es allé te le batailler et maintenant, on te file le coup de pouce, on te le donne et on te montre qu’on te fait confiance et que tu peux être patient ». Comme on le dit souvent à nos jeunes « on ne te jugera pas sur ce match, vas-y en totale liberté » mais si le joueur ne fait pas tout pour l’avoir, tu ne dois pas donner le maillot sur la table, un maillot, c’est important et ça se gagne. C’est quelque chose de primordial.
Question hors rugby : on a vu que pas mal d’équipes faisaient des présentations de maillots aux supporters, est-ce que vous allez faire ça à Albi pour mettre en avant ces nouveaux maillots ?
Je ne sais pas du tout, ce n’est pas mon domaine. Je fais totalement confiance au bureau, à toutes les filles et à Samantha qui gère très bien toute la partie communication / évènementiel donc je n’ai aucun doute sur le fait qu’elles sauront faire les bonnes choses au bon moment.
Où vois-tu les clés du match de vendredi soir ?
Elles seront à trouver dans là où on a un peu pêché. Moi, je pense qu’il faudra que l’on soit plus efficaces et quand tu as la possibilité de scorer et de marquer, il faut la prendre à ce niveau parce-que ça coûte trop cher. Si tu manques d’efficacité comme tu en as manqué la semaine dernière, c’est vrai qu’il sera dur de gagner le match donc je dirai l’efficacité.
Peut-être aussi sur les tirs au but ?
Sur tout, il ne faut pas incriminer qu’un seul joueur, ça arrive à tout le monde, franchement, ça n’est pas sa faute et je ne lui en veux pas du tout. Quand je parle d’efficacité, c’est tout, au pied, à la main.
Quel sera le mot d’ordre ? La fougue et l’enthousiasme ?
L’efficacité, j’ai envie de rester sur ce créneau (rires). L’efficacité, c’est important dans le rugby pour se payer de ses actions à la fin du match quand tu venais prendre des points car quand tu n’en prends pas, tu n’en prends pas. Pour en revenir au match, il faut féliciter cette équipe de Carca, elle a pris les points, point barre, elle a été meilleure que nous, si elle a pris des points, c’est qu’elle a été meilleure que nous donc bravo à eux. C’est comme ça, nous, il faut que l’on continue à grandir et que l’on continue cette dynamique en étant plus efficaces.
On a vu Calmon sortir peut-être sur blessure. Est-ce qu’il y a eu de la casse ?
Il est incertain, on prendra des nouvelles mercredi après lui avoir laissé deux jours off.
Est-ce que c’est terminé pour les recrues ?
Je n’espère pas, non. J’espère que ça va continuer un peu, en faire au moins un voire deux.
Tu cibles quel poste ?
Devant.
Pour densifier ?
Oui, pour densifier. On est complet derrière donc si on peut, on fera au moins un recrutement devant.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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