À quelques heures du retour de la Nationale, on va du côté de Carcassonne qui va inaugurer ce championnat 2024 / 2025 par la réception des voisins occitans du Sporting Club Albigeois. Pour nous parler de cette saison et de cette rencontre, Éric Escribano, l’entraîneur des avants de l’US Carcassonne nous a accordé un entretien.
C’est reparti pour un tour avec un Carcassonne qui, l’année dernière, n’était pas loin de décrocher le Graal et qui cette année, va s’engager en Nationale avec de gros objectifs ?
Oui, de gros objectifs. Je crois qu’on est tous conscients qu’il faut viser les deux premières places pour avoir une demi-finale à domicile ce qui, on l’a encore vu l’année dernière, permet de basculer sur la finale et te donne plus de chances de pouvoir monter. Je crois que c’est l’objectif de beaucoup d’équipes, c’est l’objectif de nos dirigeants, je crois qu’ils ont fait de gros efforts pour conserver tout notre effectif et, avec Jean-Marc, on les en a remerciés car c’était important de conserver notre effectif. Je pense que cette année, on a réussi à avoir un effectif de qualité quantitatif donc encore merci à nos dirigeants et à nos partenaires qui ont répondu présents à notre demande d’entraîneurs.
Est-ce qu’on peut dire que l’effectif de Carcassonne cette année est plus étoffé que celui de l’année dernière ?
Oui, il est plus étoffé car il y a beaucoup plus de doublures à certains postes, des joueurs qui étaient jeunes ont beaucoup appris sur ce championnat l’année dernière donc je dirai qu’on arrive avec beaucoup plus de maturité pour aborder ce championnat. Les anciens, qui étaient des anciens de Pro D2, ont pris conscience de l’âpreté du championnat, que tous les matchs se disputaient, que c’est très, très compliqué, ils ont découvert de nouveaux stades et de nouvelles choses donc je crois que maintenant, on n’aura plus l’effet de surprise même si on ira découvrir chez nos amis de Langon ou de Marcq-en-Barœul de nouveaux stades mais on ne sera plus surpris. On est plus étoffé mentalement et surtout dans l’effectif, on a presque triplé tous les postes donc c’était important.
Quel a été l’état d’esprit de l’intersaison ?
Il a un peu fallu faire redescendre la grosse déception de cette demi-finale de Narbonne qui ne s’est finalement jouée qu’à trois points. Il y a eu des faits de jeu qui n’ont pas tourné en notre faveur mais c’est comme ça, il faut passer à autre chose et on est reparti dès le 16 Juin sur la préparation physique car on se rend compte que quand on est bien préparé physiquement, on peut répondre au jeu que l’on souhaite proposer cette année et qui a un peu été notre fil conducteur sur la fin de saison. On a mis 7 mois à le mettre en place donc on est reparti sur de bonnes bases et les joueurs adhèrent à ce projet, les nouveaux aussi et c’est une bonne chose pour la suite de la saison.
On s’est aperçu qu’à Carcassonne, vous aviez été l’un des clubs qui aviez fini la saison le plus tard et celui qui avait recommencé le plus tôt. Pourquoi ce timing ?
On a laissé les joueurs se reposer du temps légal défini par la convention avec la Fédération Française de Rugby et les syndicats. On a ensuite laissé une semaine en Juillet et une autre en Août aux joueurs pour qu’ils puissent en profiter mentalement et se régénérer avec leurs familles et les enfants, je crois que ça aussi, c’est important. Il vaut parfois mieux reprendre plus tôt, on a eu deux semaines de coupure, une en Juillet, une en Août, ça a permis à certains joueurs de profiter de leurs enfants et je crois que c’est important que la tête aille, il n’y a pas que le rugby, il faut un équilibre dans tous les domaines pour être performant.
On va parler des matchs amicaux, entre autres de celui contre Albi puisque deux semaines avant de jouer contre le SCA, vous aviez déjà rencontré les Tarnais ?
On connaît tous Mathieu, c’est le plus grand coquin qui existe dans ce monde du rugby. Il est venu avec son équipe « un bis » et tout le monde l’a vu, il a aligné son équipe type lorsqu’il est allé à Tarbes, des joueurs qui n’avaient pas joué chez nous ont joué. Il a beaucoup rajeuni son effectif, il le dit beaucoup mais je sais très bien que ça va être la guerre vendredi soir, qu’il va préparer ses hommes et que ça va être un combat d’enfer car on connaît tous Mathieu, il prépare ses hommes au combat et il va venir avec des valeurs sûres comme la conquête, on l’a vu lors du match de Tarbes où ils ont été très, très performants et une grosse défense. Le jeu se mettra ensuite en place doucement dans la saison, il a raison de dire que c’est difficile mais je me méfie beaucoup de cette équipe d’Albi qui, pour moi, est le match piège par excellence en début de saison.
Selon toi, ça ne sera pas du tout la même physionomie qu’il y a 15 jours ?
Ah, pas du tout, impossible que ce soit la même physionomie ! Quand on se permet de pouvoir se passer de Declercq, De Kleerk, Soave, Castant, Venter, Calas, Calmont, Queheille et j’en passe encore derrière qu’il n’a pas fait jouer contre nous, on sait tous très bien que Mathieu Bonello a caché son jeu comme il sait si bien le faire. Il parle aussi bien à la presse en disant qu’ils sont les petits cette année et que ça va être un hors-catégorie ce week-end mais je n’y crois pas. C’est une équipe d’Albi qui nous a mis une trempe l’année dernière, on l’a tous dans notre tête aussi donc on sait que ce sera un match très, très, très compliqué et très âpre.
Commencer à domicile est quand même un avantage ?
C’est toujours un avantage mais c’est aussi une grosse pression, je dirai qu’Albi vient sans pression tandis que nous, on a une grosse pression de résultat. C’est un avantage pour bien lancer notre saison car de suite après, on va à Rouen qui va un peu être l’ogre de cette poule et qui descend de Pro D2. C’est aussi pour attirer notre public, remplir ce stade et montrer que cette année, on a des ambitions, c’est ça qui est important. Ce premier match est donc important pour beaucoup de choses et on a besoin de ce 16e homme pour nous soutenir
Est-ce qu’on peut dire que cette année, encore une fois, la poule de Nationale sera de plus en plus homogène ?
Oui, je crois. Il me tarde de voir comment les équipes vont réagir sur le terrain par rapport à ça, je pense que ça va changer la donne sur pas mal de choses puisqu’on n’a plus la pression de la descente ce qui peut aussi être intéressant.
Pour parler de toi plus personnellement, tu es passé du mode entraîneur pluriactif à celui d’entraîneur professionnel. Qu’est-ce que tu ressens par rapport à ça ?
Je prends beaucoup de plaisir à ne faire que ça au quotidien. On va dire que j’ai moins de pression psychologique entre mon travail, ma vie et le rugby.
Propos recueillis par Loïc Colombié
Article en partenariat avec
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