Tour d’horizon du côté des promus langonnais et champions de France de Nationale 2 avec Christophe Hamacek, le manager du club girondin qui appréhende avec appétit et fierté ce nouveau challenge du côté du Stade Comberlin. Le «sorcier Béarnais » comme notre rédaction le surnomme, va tenter de faire passer un nouveau cap à ce groupe ayant déjà brisé deux plafonds de verre en 2 saisons (deux montées successives), dans ce championnat de Nationale dense et riche en clubs historiques du rugby français. Les petits Poucet Langonnais qui seront l’unique club pluriactif de la division, espèrent bien avec leur exception sociologique et culturelle venir chahuter des écuries professionnelles de Nationale aux facettes bien plus conventionnelles. En clair comme à l’ accoutumée avec ce Stade Langonnais version Hamacek, on peut augurer que les rouges et blancs ne seront pas la pour faire de la figuration. Malgré deux défaites en matchs de pré saison (face à Tarbes et Périgueux), le Stade Langonnais compte bien faire honneur à son statut de promu, et ce, dès Samedi prochain, devant son bouillant public de Comberlin, lors d’une 1ere journée de Nationale face à Marcq en Barouel qui sera le remake de … la finale de Nationale 2 du mois de Mai dernier.

Comme l’année dernière, Langon a dû fêter ce beau titre pendant de nombreuses semaines avant de se remettre à un nouveau défi, celui d’accéder à une nouvelle division ?
Effectivement (rires). On s’est remis au travail un peu plus tôt puisqu’on a commencé les entraînements au 1er Juillet avec toujours la même ambition à savoir s’amuser et passer de bons moments à Comberlin.

Après ce titre homérique de champion de France de Nationale 2 dans des conditions apocalyptiques, j’imagine que les joueurs ont quand même mis quelques semaines avant de basculer et d’appréhender ce nouveau challenge qu’est la Nationale car vous aviez déjà fait quelque chose de grand et de beau l’année d’avant ?
Ils se sont très vite remis au travail individuellement, je crois même qu’il y en certains qui n’ont pas coupé du tout, parce qu’ils ont très envie de réussir leur saison. Je suis très content parce qu’ils s’en donnent les moyens, les gars s’entraînent individuellement depuis Juin et collectivement, depuis début Juillet, ça bosse bien donc je suis content et optimiste.

Vous êtes le club avec l’un des plus petits budgets, si ce n’est le plus petit, de Nationale, vous allez être pluriactifs, l’une des rares équipes de Nationale à l’être. Comment comptez-vous trouver des leviers du côté de Langon pour exister en Nationale et rivaliser avec les équipes de ce championnat qui sont quasiment toutes pros ?
Le premier des leviers, c’est déjà que tu joues contre des pros et contre des grands noms du rugby français, je trouve très excitant de jouer des Bourgoin, des Carcassonne, des Narbonne, Rouen qui était en Pro D2, l’année dernière. Ça, c’est déjà très motivant pour les gars et ensuite, il y a la qualité du jeu qui est produit, on pratique depuis deux ans un rugby offensif, on va continuer à faire de même avec des équipes, des adversaires, bien plus difficiles et coriaces, avec des défenses plus âpres. Malgré tout, on va garder notre philosophie qui est basée sur le jeu et le combat.

Lorsque tu as signé à Langon il y a deux ans de cela, que vous étiez en Fédérale 1 et que l’on discutait avec toi en off, tu étais l’un des seuls à imaginer une hypothétique montée de Langon en Nationale 2 puis en Nationale. Tu étais l’un des rares à te projeter dans cette perspective de voir un jour Langon en Nationale ?
Peut-être que je suis un peu inconscient mais, effectivement, je sentais que ce club, qui est quand même un club historique et plus que centenaire, avait du potentiel. Il y a du public, il y avait déjà de bons joueurs donc il a juste fallu mettre un petit peu d’ambition, être plus exigeant au niveau du rugby, avoir une organisation collective. On a eu des résultats très rapidement et après, en effet, il n’y a pas eu trop de fausses notes jusqu’à ce jour.

On a l’impression qu’à l’image des surfeurs, tu as pris une bonne vague que l’on peut qualifier de dynamique et que tu essayes de la tenir pour voir jusqu’où elle peut t’amener ?
Je vais te dire que je suis persuadé que l’on va faire une belle saison. Pour avoir aussi été entraîneur professionnel, je sais que, parfois, tu vas très, très loin dans le détail parce-que tu as du temps mais c’est également bien de ne pas avoir de temps car on hiérarchise les priorités, on va à l’essentiel et cet essentiel, je trouve que les joueurs le font bien. Aujourd’hui, on a une conquête très solide, que ce soit en touche ou en mêlée, on est costaud, on a une défense qui est bonne avec des joueurs très, très agressifs sur l’homme et en termes d’organisation offensive, le club finit meilleur marqueur d’essais l’année dernière avec 72 essais. Ça veut dire qu’il y a déjà des repères collectifs et on va continuer dans ce sens.

J’imagine que tu as encore réhausser le curseur d’exigence à l’entraînement ?
Oui mais nous sommes un staff qui fait aussi preuve de bienveillance avec les joueurs parce-que les mecs vont bosser. Il y en a qui bossent tôt le matin, ils partent de bonne heure au boulot et il faut toujours garder ça dans un coin de la tête, les mecs viennent aussi passer un bon moment à l’entraînement et rire avec les copains donc moi, je dois tenir compte de tout ça. Je suis aussi pour le bien vivre dans un club de rugby, que ce soit d’ailleurs professionnel ou amateur parce-que le rugby n’est qu’un jeu et souvent, les entraîneurs ont tendance à l’oublier. On fait en sorte d’avoir des entraînements où l’on passe de bons moments, que ce soit agréable et qu’on ait un rugby qui soit également agréable pour les joueurs, c’est la première des choses. Il manque effectivement du temps de travail mais on essaye de faire en sorte d’être efficace à l’entraînement pour pouvoir rivaliser avec les plus grands.

Quand on t’écoute, on a l’impression que le fait que vous soyez pluriactifs, sans contrat, que le rugby soit pour vous un à côté de la vie professionnelle est une force pour les joueurs de Langon et pour cette équipe ?
Je trouve en effet que c’est le cas en ce moment, peut-être que sur la durée, ça sera compliqué. Je sais aussi qu’il y a des joueurs qui sont demandeurs car ils ont quand même tous des contrats fédéraux et derrière, ils travaillent également donc je crois qu’ils s’y retrouvent. Maintenant, comme je te le disais, il faudra voir sur la durée, quand on aura fait les longs déplacements de cette saison, peut-être que je ne te dirais pas la même chose en fin de saison.

On a vu ton recrutement mais le premier a été de garder le noyau dur de cette équipe qui a fait le double titre de champion de France de Fédérale 1 et de Nationale 2. Les ajouts que tu as fait dans ce groupe ne sont quasiment que des joueurs que tu connais, tu savais où tu mettais les pieds ?
Ça fait deux ans que je fonctionne comme ça à savoir que je veux récompenser les gars qui ont fait la saison précédente, qui ont eu le titre et qui ont donc accédé à la montée mais je suis quand même ambitieux. Je déteste perdre, ça, c’est quelque chose qui ne change pas donc, personnellement, je n’envisage pas de jouer en Nationale 1 et de jouer le bas du tableau donc le fait que je connaisse maintenant pas mal de joueurs et qu’eux-aussi me connaissent et soient intéressés par mon management ont fait qu’on a pu facilement constituer un groupe qui, je pense, est cohérent pour passer une belle saison.

L’année dernière et celle d’avant, tu entraînais avec Romain Cabannes qui est parti à Arcachon puis à Orléans et tu vas maintenant entraîner avec un nouveau binôme. Est-ce que tu peux nous parler de l’ancien et du nouveau ?
J’ai dit aux joueurs » Romain Cabannes est irremplaçable « . Il est talentueux en tant qu’entraîneur, il pue le rugby et surtout, c’est quelqu’un de très bien humainement, c’est une belle personne, j’ai passé deux ans formidables et on a de beaux souvenirs à vie tous les deux. Sébastien Dimitri est un demi d’ouverture que l’on avait il y a deux ans, qui a beaucoup de rigueur, qui est vraiment en phase avec ce que je demande aux joueurs et j’ai l’impression que la transition se fait de manière très fluide.

Quelles sont les ambitions de Langon cette année ? Le maintien mais plus quand on connaît Christophe Hamacek ?
C’est gagner des matchs, je le dis toujours, moi, je veux gagner des matchs et je veux gagner les matchs d’après. On joue Marcq-en-Barœul dans deux semaines, c’est une très, très belle équipe, c’était peut-être l’une des plus belles équipes de Nationale 2 l’année dernière et il va falloir les accueillir comme il faut pour ensuite mettre le bleu de chauffe pour aller à Suresnes. Il y aura après deux beaux matchs avec deux très beaux clubs, on recevra Bourgoin et on ira à Albi et clairement, on aura de l’ambition à chaque match.

On peut s’attendre à ce que le sorcier du Béarn nous réserve encore de belles surprises ?
On peut s’attendre à ce que le Stade Langonnais fasse encore une belle saison et que l’on soit à la hauteur des attentes du public nombreux qui nous suit depuis deux ans maintenant. Ce qu’il se passe avec les joueurs est quelque chose de fort, un entraîneur ne peut rien tout seul et on fonctionne très, très bien avec tout le groupe. Je crois que tout le monde est ambitieux et tout le monde a envie de montrer que le Stade Langonnais a sa place en Nationale 1.

J’imagine qu’il y a un peu d’adrénaline et un peu d’excitation à l’idée de retrouver le stade Comberlin dans deux semaines pour un remake de la finale de Nationale 2. Ça va être de grandes retrouvailles et quelque chose de beau, ce premier match de Nationale pour Langon ?
Le match va être beau et, il me semble, à la fois ambitieux et très humble car on connaît les points forts de cette équipe donc nous sommes très, très méfiants. On a rendez-vous avec un public encore plus grand puisqu’il y a énormément d’abonnements cette saison et on sait qu’ils vont être très nombreux au bord de la main courante. Il va continuer à faire beaucoup de bruit et à nous soutenir, on a donc effectivement pas envie de rater ce premier rendez-vous.

Merci, on te souhaite une belle saison du côté de la Gironde et du Stade Langonnais
Merci.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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