Alain Roumegoux, le président de la SASP SCA a tenu une conférence de presse où il a évoqué le nouveau projet de club des jaunes et noirs autour de la jeunesse et de la formation tout en abordant les questions d’actualité. De ses remerciements à la fidélité de son manager, Mathieu Bonello, en passant par la nomination de Pierre Roussel au poste de directeur général adjoint, sans oublier de tirer constats et perspectives, celui qui préside pour la 8eme année consécutive le club de la préfecture tarnaise a fixé une feuille de route tout en évoquant sa succession à court terme.

Quel est le but de cette conférence de presse ?
On ne va pas parler du passé car il nous a bien fallu 15 jours / 3 semaines pour s’en remettre, ça a été un peu compliqué mais on a justement réfléchi pour l’avenir du club. La première des choses, il y a Pierre Roussel à mes côtés et je crois que vous le connaissez, notre ancien capitaine et on a plusieurs visions à savoir au niveau de la formation des jeunes. Notre conseil d’administration a décidé de modifier notre politique, la politique du club mais on avait des échéances importantes tout d’abord parce-que Jean-Jacques Veyrac, notre directeur général, nous a annoncé qu’il avait ses droits à la retraite, mérités sans doute, et il fallait donc trouver quelqu’un pour prendre la suite. C’est pour ça que Pierre Roussel, qui était joueur jusqu’au 30 Juin, est maintenant au club depuis le 1er Juillet mais en formation pour 16 mois et Jean-Jacques va l’accompagner pendant cette période. Il faut quand même savoir pourquoi c’est une longue formation, car un club est une entreprise et il y a bien sûr la gestion et la comptabilité salariés mais ça va au-delà, il y a évidemment le sportif et Pierre amènera justement sa vision de joueur, ça fera également le lien avec le staff et le manager, chose que l’on n’avait pas. Il faut savoir qu’au sein du conseil d’administration, il y a d’anciens joueurs, en joueur de haut niveau, on a Julien Raynaud, et au niveau du bureau, Pierre aura aussi ce statut d’amener une plus-value par rapport au sportif, au niveau recrutements, contrats. Il aura une autre vision mais il pourra prendre un peu de recul par rapport aux managers qui, eux, sont toujours sur le terrain. Ça, c’était la première chose et au niveau de la formation, vous savez qu’il y a le commercial à faire, on a beaucoup de partenaires, il y a le club affaires, on a déjà fait plus de 60 clubs affaires et c’est donc déjà dans le circuit depuis longtemps mais il y a beaucoup, beaucoup de choses à apprendre.

Un mot sur l’intégration de Jean Jacques Veyrac au conseil d’administration une fois qu il aura passé la main comme DG à Pierre Roussel ?
Aujourd’hui, Jean-Jacques n’est pas au conseil d’administration mais depuis le temps, il fait partie des éléments du conseil d’administration. On tient toujours compte de son avis car il a quand même l’expérience depuis qu’il est là et c’est important.

L’avenir du club est dorénavant la jeunesse et la formation ?
On peut aussi aborder le sujet de l’évolution du club, on a donc décidé de miser sur la formation, sur le local, et de permettre à nos jeunes de performer. Ils se sont bien développés avec l’Association, il y a maintenant près de 600 licenciés au sein du club donc il faut surtout valoriser les jeunes, les juniors pour les monter en équipe espoir et des espoirs qui puissent rentrer au centre de formation. Cette année, il y a plusieurs joueurs, je ne sais pas le nombre exact, qui vont intégrer le centre de formation dans l’objectif bien sûr d’intégrer l’équipe une. On a ensuite recruté d’autres jeunes, on a fait un partenariat avec certains clubs professionnels, Pro D2 et Top 14, particulièrement avec Castres donc je tiens quand même à remercier le président Yves Revol ainsi que Matthias Roland car ils nous ont aidés et qu’ils vont continuer à nous aider. Vous savez que Simon Meka vient de Castres, il va continuer une année de plus et on a une vision sur deux jeunes joueurs, qu’on ne peut pas encore dévoiler mais qui devraient arriver. Il y a donc un nouveau partenariat à Castres, chose que l’on n’avait pas, on a ensuite trouvé d’autres clubs, le Stade Français dont on avait déjà recruté le pilier Lucas Pindor et dont on a déjà annoncé et intégré un autre joueur. Il y a également un partenariat avec Oyonnax qui nous prête un joueur ainsi que de très bonnes relations à partir de maintenant avec Toulouse qui sont aussi prêts à nous céder des joueurs. Que veulent dire ces partenariats ? Ça veut dire que ce sont des joueurs jeunes mais qui ne peuvent pas encore jouer en équipe une de Top 14 ou de Pro D2 et donc, pour qu’ils aient du temps de jeu, ils acceptent de faire double licence, d’être prêtés et de venir faire une saison avec nous pour justement les faire évoluer. Si ça fonctionne, ils les récupèrent si non, on peut les garder mais ils peuvent aussi faire ce qu’ils veulent. Je dirai donc que c’est un nouveau modèle mais ça nous permet aussi de ne pas suivre la surenchère des budgets qui évoluent en permanence et des agents qui font monter les enchères. Ça nous permet donc de nous stabiliser mais, de toute façon, on se rend compte que quand on recrute des joueurs de niveaux supérieurs ou en fin de carrière qui viennent, ils ne sont pas tellement impliqués au club tandis que des jeunes du club sont impliqués et qu’on peut les garder longtemps. C’est un tout et puis, il faut quand même valoriser nos jeunes, c’est donc la nouvelle politique, ça nous permet de ne pas faire de surenchère et de stabiliser notre budget et on y croit. C’était notre nouvelle démarche, ça a demandé beaucoup de travail à l’intersaison parce qu’il a un peu fallu changer le judiciaire pour recruter et voir comment ça marche. On a aussi recruté des joueurs qui viennent du niveau supérieur mais on peut les faire en partie bénéficier du chômage, c’est un deal à faire avec les joueurs.

L’année dernière, en valeur absolue mais surtout en valeur relative, l’argent qui a été mis sur la formation dans la proportion des budgets était l’une des plus faibles de la Nationale. Est-ce que vous allez faire un petit transfert de masse financière pour donner un peu plus d’argent à la formation, que ce soit à l’école de rugby, les juniors ou les espoirs, même si les espoirs sont en partie sur la SASP ?
La particularité, c’est que l’association couvre tout ce qui est amateur jusqu’aux espoirs et on a ensuite le centre de formation qui est dans le budget de la SA. Ca fait donc deux choses différentes car certains clubs ont le centre de formation qui est intégré à l’asso, ce qui n’est pas notre cas. On avait quand même un budget conséquent pour le centre de formation et ça sera dans la même lignée.

Je suppose que quand un club prête un joueur comme ça, c’est pour le voir jouer en Nationale et pas en espoir avec Albi. Est-ce qu’il y a un contrat qui est passé dans ce cas ?
Quand on prend ces joueurs-là, c’est pour qu’ils jouent en équipe une, on ne les prête pas pour qu’ils jouent en espoirs et c’est d’ailleurs pour ça qu’on les prend. Pour vous donner une idée de l’évolution, il faut quand même 4 joueurs à un poste donné, on avait 3 pros pour un jeune mais maintenant, on peut le voir différemment avec 2 pros et 2 jeunes, avec un jeune sur les deux qui vient d’un bon niveau. On table sur l’expérience car, en définitive, par ce biais-là de la formation de la jeunesse, je dirai que c’est pour pérenniser le club dans le temps. Ce sont un peu les trois thèmes que l’on détermine à savoir formation, jeunesse et pérennité car ces jeunes vont justement rester plusieurs années. S’ils sont très bons, ils iront bien sûr dans de grands clubs, c’est normal, on ne peut pas empêcher l’évolution mais s’ils ont leur place en Nationale, ils restent chez nous et c’est le gros avantage, le très gros avantage. Ça coûte moins cher que d’acheter des joueurs.

Est-ce à dire que vous allez toujours les mêmes ambitions ou est-ce que l’année prochaine, au démarrage de ce projet, vous n’allez pas annoncer une place dans les 6 à tout prix ?
On a l’ambition d’aller le plus loin possible, ça, c’est clair. On a vu beaucoup de joueurs qui ont changé cette saison, presque les 2/3, donc on part sur une nouvelle aventure avec de nouveaux joueurs, on a fini le recrutement derrière, il faut que l’on finisse devant, ce n’est pas bouclé mais je dirai qu’on est confiant. On verra sur le terrain, quand on révolutionne un peu l’équipe, il faut quand même s’adapter et puis, on ne connaît pas les autres clubs car tous les clubs changent. Un club qui monte de N2, on ne connaît pas son niveau, idem pour celui qui descend et ceux qui sont en place ont eu beaucoup de recrues et beaucoup de départs donc chaque année, on ne sait pas où on va. Notre ambition est d’aller le plus loin possible, on ne va pas dire plus mais on est confiant par rapport à l’équipe que l’on a.

Durant le peu de temps qu’on a passé en Nationale, on a quand même vu que le niveau était pas mal monté au fil des années, Narbonne était à deux doigts de battre Montauban pour monter, et ça va continuer à augmenter ?
Les exemples sont Nice, qui n’avait pas un gros budget et qui a réussi à monter et Dax l’année dernière qui figure très bien au niveau supérieur. Il y a quand même une différence entre les deux car la Ligue a quand même beaucoup d’argent donc ça permet d’être mieux structuré et d’être plus étoffé. C’est vrai que le niveau est monté, ça permet aux équipes de s’aguerrir et d’être mieux préparées pour le niveau supérieur mais c’est le budget qui compte car après, il faut recruter.

Toujours sur le thème de la formation, il y a l’accent sur l’ADN local. On sait qu’il y a une bonne entente entre l’association et la SASP mais est-ce que vous allez mettre aussi l’accent sur l’école de rugby pour créer un véritable vivier et trouver les futurs Clément Meynadier et Bastien Dedieu qui dans 10 ans, 15 ans, feront le bonheur du SCA ?
Actuellement, tout le monde est à la Guitardié et tous les joueurs vont entraîner les jeunes pendant toute la saison, même le staff qui vont entraîner les cadets et les juniors, il y aura même Pierre qui entraînera aussi à certains postes. Tout compte donc ça veut dire que les joueurs de l’équipe une vont entraîner les gamins plusieurs fois dans la saison et c’est pour amener une émulation car avant, on était séparés, l’équipe pro était ici et les jeunes étaient là-bas. Maintenant qu’ils sont tous ensemble et qu’ils travaillent tous ensemble, ça donne de l’envie et les jeunes aiment quand même bien voir les joueurs professionnels, ça les motive.

Au niveau formation, et puisque vous allez appuyer dessus, est-ce que vous allez justement demander à l’asso de faire cranter de niveau les espoirs, les juniors et les cadets pour avoir un vivier plus conséquent ?
C’est un peu notre problème. Ils sont à un niveau de National, c’est vrai que les cadets et les juniors sont montés à un niveau supérieur, ils ont essayé cette année mais ça ne leur a pas réussi parce qu’ils n’ont pas pu être habitués aux phases finales. Ça, c’est loupé mais c’est vraiment l’objectif de l’association, vous pourrez questionner Kevin Boulogne, et c’est d’autant plus intéressant pour nous car quand on a des jeunes de haut niveau, ça fait venir d’autres jeunes et ça permet aussi de les faire passer plus facilement au niveau supérieur parce qu’ils sont de niveau supérieur. Ça, c’est l’objectif, on ne veut pas rester au niveau Nationale encore une année mais ça, c’est l’asso.

On sait que ça ne faisait pas partie des directives mais du coup, est-ce que vous allez être plus exigeants par rapport à ça ?
Nous, on ne gère pas ça, c’est l’asso qui est déterminée à le faire. Au niveau des staff espoirs, jeunes, équipe une, ils se rencontrent régulièrement, chose qui se faisait moyennement avant et c’est important. A l’asso, il y a aussi Mickael Thuillez qui a été directeur à la SA pendant 10 ans et qui donc connaît parfaitement le club.

Sans revenir à ce qui se faisait avec l’AJRA, est-ce qu’il y a aussi une volonté de faire la liaison avec les clubs qu’il y a autour ? On parlait de Clément Meynadier ou de Bastien Dedieu mais, à la base, ce ne sont pas des joueurs du SCA mais de Carmaux et de Saint-Juery qui sont venus par ce biais-là donc, est-ce que des passerelles vont être recréées avec les clubs autour ?
Ils le font déjà, ils ont commencé. Il y a un partenariat avec Alban ou Saint-Juery, beaucoup de joueurs d’Alban sont issus des jeunes d’ici et s’ils ont de bons joueurs, on a l’exemple de Meka qui est venu par Castres mais qui est originaire d’Alban. Ça se fait, ils l’ont beaucoup développé depuis deux ans, il y a un partenariat avec tous les clubs des alentours et ça se passe particulièrement bien.

De par son parcours de joueur , est-ce que Pierre Roussel sera d’ores et déjà à la manœuvre sur ce genre de dossier ?
Là où Pierre est déjà apte, c’est le sportif et il aura une vision que je qualifierai de différente que sur le terrain. C’est déjà un premier poste où il peut être opérationnel de suite, sur le reste, ça viendra.

Un mot sur le recrutement ?
On est confiant. Le recrutement des lignes arrières n’est pas mal, il nous reste deux joueurs devant donc on ne peut pas encore se prononcer, deux gros postes encore à pourvoir sur l’ensemble. On aura 26 ou 27 contrats pros à la place de 34 à 35, on a donc diminué le nombre de contrats pros mais en contrepartie, on a beaucoup plus de jeunes au centre de formation. On a le même nombre de joueurs mais de façon différente.

Est-ce qu’il y a des changements au niveau du staff ?
Les deux entraîneurs sont Mathieu Bonello et Alexandre Albouy. Il y a eu des changements au niveau kiné, on garde le préparateur physique, les médecins sont les mêmes. Ça ne fait que deux ou peut-être trois changements au niveau du staff.

On sait que, par essence, les supporters sont passionnés et ont souvent de grandes attentes, ils y ont été bien habitués car Albi a toujours joué le haut voire le très haut. Vous partez sur un nouveau projet et donc un peu à l’aventure donc, est-ce qu’il va falloir faire un peu œuvre de communication et de pédagogie pour expliquer aux supporters que les attentes qu’ils avaient il y a un ou deux ans ne seront peut-être pas tout à fait les mêmes cette année et qu’il faudra peut-être être un peu plus patient ?
Comme on l’a dit, c’est la pérennité dans le temps, on se donne 2 / 3 ans mais si on peut le faire la 1ère année, on le fera la 1ère année, on ne va pas se gêner, bien au contraire. Je dirai que ce sera sur les premiers matchs que l’on verra à peu près notre niveau surtout que, vous avez reçu les calendriers, les 3 premiers matchs sont les finalistes de l’année dernière donc ça commence bien. On sera vite au parfum de savoir comment on se situe par rapport aux grosses écuries mais ça sera le début de la saison.

En parlant aux grosses écuries, on sait également que vous faites partie des clubs qui allaient sacrément réduire la voilure budgétaire, certains parlent de 800 000€ de budget en moins. Est-ce que vous confirmez ou pas ?
Non, on avait un budget à 3,850 M, on va baisser de 7 ou 8 % même si on ne l’a pas encore finalisé. 800 000, ce n’est pas possible parce qu’on a des contrats en cours, on ne peut pas le changer, l’administratif, on ne peut pas le changer de même que les charges fixes, qu’on le veuille ou non, les déplacements sont toujours de plus en plus chers donc on ne peut pas réduire comme ça, on peut jouer. C’est vrai qu’il y avait une grosse partie avec beaucoup, beaucoup de recrutements, on a donc joué là-dessus et puis, on ne fait pas n’importe quoi, on prenait parfois des joueurs un peu chers.

Et concernant le budget actuel ?
Comme d’habitude, on a ramé jusqu’au 30 Juin mais on y est arrivé (rires). C’est difficile chaque année et c’est pour ça qu’on ne peut plus suivre, l’économie albigeoise n’est pas exponentielle, c’est un tissu de petites PME, il n’y a pas de grands groupes, le seul qu’il y a ne donne rien au rugby et ne donne même rien à personne. C’est pour ça qu’on est obligé de faire le tissu local, on ne veut pas non plus aller démarcher trop loin car il y a des clubs partout donc pour ne pas faire de la surenchère, il faut que l’on revienne à ce qu’on faisait au niveau budget il y a 2 ou 3 ans et là on maîtrisera. C’est vrai que si on continue à augmenter ou à rester là où on est, on se met dans le rouge en fin de saison et il faut que l’on soit beaucoup plus sereins. Le paradoxe, c’est que ce serait plus facile niveau budget en Pro D2 car, en définitive, nous, on négocie des contrats Nationale et Pro D2 et que même s’il y a des joueurs à recruter, l’augmentation des contrats n’est pas aussi importante que celle que l’on reçoit ni que les augmentations de budget qu’on peut avoir car je crois qu’il y a 30 ou 40% de budget supplémentaire. Ce serait donc plus facile en Pro D2 tout en ayant bien sûr un budget modeste, on ne va pas faire comme certains qui ont des millions d’euros de budget. Mais on n’en est pas là, pour le moment, on repart sur des bases saines, des joueurs albigeois, des jeunes du cru et des recrues jeunes qui viennent d’autres clubs mais qui, je l’espère, vont bien intégrer le club.
L’année dernière, vous aviez fait une conférence de presse sur le fait de réenchanter un peu la dynamique du club et de refaire du Stadium le cœur de la ville et le cœur de ce club. On a vu un club comme Narbonne, qui a un parcours identique à celui d’Albi, qui est descendu de Pro D2 et qui avec des politiques dynamiques, voire non pas agressives mais proactives, ont réussi à réenchanter tout ça et à re-remplir leur stade. Est-ce que ce sont des choses qui vous inspirent ?
Oui mais Albi n’est pas Narbonne.
JJV : Évidemment, dès qu’il y a des phases finales, que ce soit à Narbonne ou à Albi …

Je ne parle pas des phases finales… Ils avaient de belles affluences à Narbonne même en phases régulières ? (Pour exemple 6800 personnes en février pour la réception de Périgueux).
C’est la victoire qui amène de l’engouement. C’est vrai qu’au fil des années à Albi, comme on reste au même niveau, peut-être qu’il y a une certaine lassitude donc les gens sont demandeurs ils sont vraiment demandeurs de toujours plus. Ça fait 20 ans que je suis au club, Fédérale, Pro D2, Top 14, Pro D2, Top 14 et tout le reste mais je n’aurai jamais cru qu’à Albi, il y aurait eu un tel engouement quand on est monté en Top 14. C’est l’engouement des phases finales, on s’est loupé sur les barrages et si on avait fait une demi-finale, ça aurait bougé mais c’est comme ça.

Ma question était surtout : est-ce qu’il y aura une étape 2 reconquête du public après l’étape 1 ?
Le comité d’animations avec sa présidente ont tout le temps été complets et ont amené du dynamisme. Ils ont quand même rénové le chapiteau, il a meilleur mine donc les choses avancent petit à petit. Il y a le spectateur lambda et ensuite les entreprises qui font venir du monde et pour inviter les gens, ce n’est pas évident le week-end.
Ça s’est mal terminé rugbystiquement parlant face à Suresnes mais est-ce qu’on peut dire qu’il y a eu une évolution positive dans le jeu qu’on proposait durant la saison ?
Il y a eu une évolution dans la saison puisqu’on était premier à l’avant-dernier match, on est ensuite tombé de haut. Est-ce que c’est lié au mois où on n’a pas joué, aux blessés qu’on a eus ? Je ne sais pas, d’autres pourront peut-être mieux répondre que moi. La fin de saison a un peu gâché le renouveau de l’équipe mais on espère que ça va s’améliorer.

Pendant ces trois semaines où il y a eu besoin de décompression et de réflexion, quels sont les éléments d’analyses que vous avez faits et le constat que vous avez tiré ? J’imagine que le conseil d’administration s’est réuni, a dialogué et a essayé de trouver des leviers ?
Jean-Jacques voulait arrêter ! J’ai dit » s’il arrête, moi, je ne vais quand même pas arrêter « . C’était compliqué, je ne sais pas si vous en avez eu écho mais l’entraîneur a été sollicité et je tenais quand même à remercier Mathieu parce qu’il a tenu parole. Il faut savoir qu’il avait été sollicité par un niveau vraiment supérieur et il a vraiment tenu parole alors qu’il n’était pas obligé, il avait un contrat mais c’était un pré-contrat et non un contrat définitif puisqu’il fallait attendre de savoir s’il y avait Nationale ou Ligue. Je tiens franchement à le remercier car tout le monde n’aurait pas fait comme lui, il faut savoir qu’aujourd’hui, il n’y a pas trop de sentiment et lui a fait jouer son cœur albigeois et son éthique. Il est un peu comme nous, il joue le jeu donc je tiens à le remercier car ce n’était pas évident pour lui non plus.

En cas de départ de Mathieu Bonello début Juin, ça aurait été très compliqué pour vous d’aller chercher un autre entraîneur ?
Je veux dire que ce qui s’est fait ne se fait pas car à l’intersaison, aller débaucher un entraîneur, ça ne se fait pas, ce n’est pas ma vision des choses. On l’aurait su 2 ou 3 mois plus tôt, on s’organisait mais là, en pleine intersaison et avec la saison qu’on avait finie, non, ce n’était pas possible. C’est le problème que l’on avait eu quand Ugo Mola est parti, vous connaissez l’histoire. Il n’est resté qu’un an, ce n’était pas prévu qu’il parte, on a pris quelqu’un à sa place qui est devenu manager (Mauricio Reggiardo) avec des entraîneurs et des joueurs qu’il ne connaissait pas, ça ne s’est pas bien passé. L’année suivante a été encore plus compliqué pour diverses raisons ce qui nous a fait un peu descendre, manque de stabilité. Je ne veux pas en revenir à l’époque d’Éric Béchu mais ce que je recherche depuis toujours, c’est d’avoir de la stabilité, au niveau administratif bien sûr mais aussi au niveau de l’ensemble du club.

Pour en revenir au constat de la désillusion du mois de Mai, quels sont les 2 / 3 enseignements que vous en avez tirés ou les éléments d’amélioration ? J’imagine qu’il y a déjà la fatalité
D’avoir des joueurs impliqués à 100% toute la saison ce qui n’est peut-être pas le cas de tous les joueurs, enfin quelques-uns. Si tu en as deux ou trois qui dérogent un peu, ça se ressent peut-être.

Pierre est le premier des anciens joueurs à vraiment occuper un poste fort à part Julien Raynaud au conseil d’administration. Est-ce que c’est le premier d’une longue série, d’une nouvelle volonté ou est-ce un concours de circonstance et il n’y en aura plus derrière ?
Il y en a qui entraînent les jeunes, les espoirs mais aussi dans l’école de rugby. C’est vrai que la particularité des gars qui viennent de l’extérieur, c’est qu’ils viennent, ils repartent, ils ne restent pas au club et il faut vraiment qu’ils soient déjà issus du club pour qu’ils restent ou qu’ils reviennent, même s’ils vont ailleurs et ça, c’est l’évolution qu’il y a eu dans le Tarn. Nous, on est bien sûr favorables à ça et c’est d’ailleurs ça qui nous manquait un peu, ça nous manquait au conseil d’administration. Jean-Pierre Faure a joué 30 ans au rugby, c’était une autre époque donc on ne s’en souvient plus mais c’est bien d’avoir des gars qui ont joué récemment et qui connaissent le haut niveau.

Il y a beaucoup d’anciens des belles années Top 14 / Pro D2 qui sont sur Albi ou sur la périphérie d’Albi. Est-ce que ce sont des gens que vous allez solliciter ?
Il y en a plusieurs qui ont été sollicités mais plutôt au niveau de l’association.

Tu as annoncé chez nos confrères de La Dépêche que c’était ta dernière année en tant que président donc le prochain dossier, après avoir trouvé un successeur à Jean-Jacques Veyrac, est de trouver un successeur à Alain Roumegoux, président depuis maintenant plus d’un septennat au Sporting Club Albigeois ?
Ça fait longtemps que je suis au club, comme je vous l’ai dit, ça fait 20 ans et je suis retraité depuis fort longtemps maintenant donc il faut passer la main. C’est vrai qu’il faut trouver quelqu’un, ce n’est pas évident, j’ai un potentiel de plusieurs personnes qui peuvent prendre la présidence mais leurs occupations professionnelles font qu’ils ne sont pas souvent là et que c’est un peu complexe. C’est pour ça que je l’ai annoncé à l’avance pour que les gens se préparent et si certains sont intéressés, on regardera. On ne peut pas prendre n’importe quel profil car, comme je vous l’ai dit, c’est plus compliqué qu’une entreprise, il faut un peu connaître et on ne peut pas arriver comme ça, à part pour ceux qui ont les moyens et comme ça se fait dans certains clubs, ils payent et font ce qu’ils veulent après, ils mettent des gens en place. Nous, on est comme Aurillac, on vient de la base avec un certain savoir-faire donc c’est important et si quelqu’un est intéressé, je laisserai ma place mais comme je l’ai dit au conseil d’administration, je n’abandonnerai pas le club, c’est à dire que je resterai au conseil d’administration et si c’est un président qui n’est pas disponible, on peut faire les déplacements. Je ne suis pas comme certains qui, dès qu’ils ont fini la présidence, s’en vont, je suis prêt à rester mais je crois que j’ai fait mon temps (rires). J’avais un objectif de remonter au bout de deux ans, ça fait la 8e année donc maintenant, j’ai besoin de passer la main.

On peut imaginer, comme Jean-Jacques Veyrac le fait avec Pierre Roussel, un tuilage sur un an ou deux s’il y a un nouveau président, que tu l’accompagnes avec une co-présidence ou autre ?
Il va falloir qu’il vienne cette année sinon le conseil d’administration se débrouillera, l’histoire peut durer 10 ans (rires). Durant ces 20 ans, on a eu des périodes où, à 4 ou 5 reprises, on n’avait pas de président, je ne sais pas si vous vous rappelez mais c’est arrivé plusieurs fois. Des fois, il y en a trop et d’autres pas assez, avec le temps, ça va vite et si on était au niveau supérieur, ça intéresserait peut-être plus de personnes.

On a entendu parler de matchs de préparation, vous confirmez ?
Oui, par contre, il se pose la question de savoir si on joue Carcassonne vu que c’est dans les premiers matchs de championnat, 15 jours avant la reprise mais les 3 matchs sont programmés.

Il y avait un match amical contre Graulhet depuis deux ans mais ça ne se fera pas cette année ?
Non parce qu’il a fait le choix de niveau supérieur et d’aller jouer à l’extérieur pour augmenter la difficulté. Il n’y a rien contre Graulhet mais c’était le choix de l’entraîneur, moi, au contraire, ça m’allait très bien, ce n’était pas loin (rires).

Donc, pour l’instant, c’est Béziers et Tarbes sur ? Et Carcassonne probablement.
Béziers, Carcassonne, Tarbes.

Il y aura-t-il une présentation des joueurs ?
Pour la présentation des joueurs à nos partenaires, elle s’est faite le 17 Juillet avec une garden-party à Cap Sud. Et se fera le 29 juillet au Stadium pour le grand public.

Vous avez lancer une application pour les partenaires du SC Albi ?
Comme l’a dit Jean-Jacques, ils pourront communiquer entre eux via l’application, on est les premiers à faire ça. Ça demande beaucoup de travail à Samantha.

(Question d’une personne présente à la conférence de presse) : On a beaucoup parlé de ce championnat de Nationale qui a été un peu créé à la va vite et qui est un peu à la croisée des chemins car géré par des amateurs et donc avec pas mal de couacs, pour la visibilité, apparemment, il n’y en a pas, on s’est fait une raison, le choix de la finale dans un club encore qualifié. Est-ce que vous en avez discuté entre vous pour dire à la Fédé » nous, on est des pros, on nous demande des exigences de pros mais vous, vous avez encore des réactions d’amateurs » ? On voit qu’il y a l’arbitrage dans les dossiers mais en Nationale, on est un peu au-dessus de ça
La Fédération est un peu en zone de turbulences pour le moment et il y a les élections. On a reçu un mail et on va avoir une réunion des clubs de Nationale avant la reprise du championnat mais c’est vrai qu’on n’a pas fait grand-chose à la fin de la saison, il n’y a rien eu. A l’époque, ils nous demandaient notre avis sur tout mais quand c’étaient des décisions importantes, ils les prenaient et nous les faisaient appliquer comme l’histoire qu’il n’y ait plus qu’un club qui monte directement et qu’on a subie car, en définitive, ça se négocie entre la Ligue et la Fédé et nous, on n’a rien à dire mais c’est comme ça. Actuellement, ils font campagne pour les élections donc ils peuvent tout promettre mais on verra à la première réunion que l’on va avoir. Moi, je suis quand même pleinement satisfait de cette poule de Nationale.

(Question d’une personne présente à la conférence de presse) : Sportivement, oui, mais je parlais de couac au niveau organisationnel
C’est jeune. On avait essayé la poule Elite, ça n’a pas fonctionné mais on ne peut pas revenir pour certains clubs à jouer contre des équipes de Fédérale, il y a trop d’écart. On va voir comment ça évolue et on continue comme ça.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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