La fédération française de rugby a dévoilé jeudi 5 juillet la composition des poules 2024/2025 de Nationale 2 en marge du congrès de Poitiers. Les instances du rugby dont la volonté était affichée de ne pas faire voyager les 5 clubs « malmenés géographiquement » lors des deux précédents exercices (Graulhet en 2022/2023 et Auch, Fleurance, Lannemezan et Valence d’Agen en 2023/2024), a donc tenu ses intentions à la lettre, en annonçant une poule très concentrée sur le sud-ouest et une autre ventilée sur le Nord de la France et la vallée du Rhône. Aux vues des réactions que cela a suscité suivant le positionnement des équipes aux quatre coins de l’hexagone, on peut allègrement synthétiser le ressenti de chacun, par la maxime issue d’un poème de Voltaire : Jean qui rit Jean qui pleure.

En effet alors que les participants de la poule 2 regroupant 12 équipes de Nouvelle Aquitaine (Niort, Bassin d’Arcachon, Salles, Anglet, Saint Jean de Luz, Marmande et Mauléon) et d’Occitanie (Auch, Fleurance, Graulhet, Lannemezan et Valence d’Agen) sont ravis et ont unanimement salué la construction fédérale de la Nationale 2 version 2024/2025 où les derbys seront maximisés autant dire que les 12 autres équipes du Nord et de l’Est ne voient pas la chose du même œil.

Car la Poule 1 qui regroupera les clubs du Nord Ouest (Rennes, Orléans, Nantes) mixée aux écuries bourguignonnes de Dijon et Mâcon, tout comme ceux de la vallée du Rhône ( Aubenas, Stade Metropolitain, Vienne, Bédarrides – Chateauneuf du Pape et Nîmes) sans oublier les Suisses de Genève et les Hauts-Savoyards de Rumilly est elle bien plus éparse géographiquement.

Dans la poule du Sud Ouest, les déplacements oscilleront cette saison entre 3736 km et 3923 km respectivement pour Auch et Fleurance qui seront les équipes qui se déplaceront jamais et 6138 km pour Graulhet ou encore 7934 km pour Niort les 2 équipes qui voyageront le plus cette saison 2024/2025. Un ratio plutôt raisonnable se rapprochant des déplacements effectués dans les poules de fédérale 1, autant dire que dans le Sud Ouest ces poules ont été foncièrement bien accueillies.

Du côté de la poule «du reste de la France » comme l’ont surnommé certains clubs, le delta est bien plus important et les 2 clubs qui effectueront le moins de déplacement le Stade Metropolitain (6368 km) et Vienne (6406 km) equivalent quasiment à ceux qui se déplaceront le plus dans la poule du Sud Ouest. Tandis que les gardois de Nîmes et les vauclusiens de Bedarrides eux effectueront respectivement 9560 et 8902 km. Autant dire que du côté de la Provence, les cigales se sont arrêtés de chanter en apprenant la nouvelle.

Mais la où la pilule fut la plus amère, c’est surtout du côté du Nord Ouest de la poule 1, avec Rennes ( 15 466 km), Nantes ( 14 354 km), Orléans ( 10 520 km) qui explosent les compteurs et cumulent quasiment les 3/4 des déplacements de leurs voisins du Sud Ouest à eux trois. « L’îlot du Nord Ouest » aurait certes quoiqu’il arrive, empilé les kilomètres mais les déplacements en pays provençal du côté de Bedarrides ou de Nîmes, sans parler de ceux dans la périphérie lyonnaise ou l’Ardeche font gonfler la facture kilométrique.

En terme de kilomètres pur, le cumul entre les 2 poules est quasiment du simples au double. En effet la poule 1 (Nord et Sud Est) effectuera au global 109 112 km tandis que du côté de la poule 2 (Sud Ouest) on va parcourir 57 784 km durant la saison 2023/2024. Autant dire que du côté de la poule 1 certaines voix se sont fait entendre de façon parfois vive.

À la Fédération Française de Rugby, on pose certains éléments tangibles pour justifier la répartition des poules annoncées le 5 juillet. En effet tout d’abord comme évoqué en introduction, les instances du rugby français souhaitait ne pas à nouveau malmener géographiquement Graulhet, Auch, Fleurance, Lannemezan et Valence d’Agen qui avaient beaucoup voyager lors des deux premiers exercices.

En outre une autre option existait avec un delta de kilomètres interpoule moins important mais paradoxalement cela aurait fait monter le nombre total de kilomètres globals. Partant de cet état de fait, dans la volonté d’économie budgétaire et de réduire l’impact carbone des équipes et des compétitions, la FFR a donc opté pour cette formule ne faisant certes pas que des heureux mais étant globalement selon les dires d’une personne proche du dossier « la moins pire .»

En clair comme chaque année à la même période les débats sont vifs concernant ce sujet épineux et complexe du fait de la sociologie d’une compétition ayant un fort bassin géographique dans le sud ouest. Mais pour conclure, en Nationale 2 comme chaque été il y a Jean qui rit et Jean qui pleure .

Article rédigé par Loïc Colombié

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