Le manager des espoirs nationaux du Sporting Club Graulhetois nous a accordé un entretien après la victoire historique des Tarnais en finale du championnat de France (22-20 face à Dijon) permettant aux rouges et noirs de ramener un nouveau titre à Noël Pelissou depuis 25 ans (1999).
On est avec Claude Guiraud, tout frais champion espoirs nationaux. Tu es, dirons-nous, un vieux routier du rugby français mais j’imagine que des émotions comme ça, tu n’en as pas vécu souvent ?
Oh non et même quasiment pas car c’est tellement difficile d’aller en finale et surtout tellement difficile de gagner une finale qu’aujourd’hui, on peut vraiment savourer ce qu’il s’est passé. On est parti de tellement bas avec cette équipe, trois saisons consécutives où, finalement, ils n’avaient pas gagné un match et puis, petit peu par petit peu, on a créé un groupe, on a constitué une équipe et aujourd’hui, on vient chercher ce bouclier. Je crois que c’est super pour tous les jeunes, que c’est super pour tout le club donc oui, je suis très fier.
On peut dire que cette finale est à l’image de la saison ?
A l’image de la saison, c’est sûr car je crois qu’on a une équipe qui est très volontaire, qui ne lâche rien. On est quand même mené de 11 points à la mi-temps et avec des ressources et beaucoup de volonté et de détermination, en produisant du jeu, on a réussi à reprendre le score et à passer devant et à aller chercher cette victoire.
Quels ont été les mots que tu as eus auprès de tes joueurs dans les vestiaires à la mi-temps ?
Je leur ai dit que ce qu’on avait prévu se passait à savoir que c’est une équipe qui est bonne sur les zones de rucks, qui a de la puissance et qu’il fallait absolument mettre la main sur le ballon et être capable de les déplacer pour pouvoir les mettre en difficulté et notre 2e mi-temps est vraiment très intéressante par rapport à ça.
Quelles sont les images qui t’auront marqué dans cette saison ?
Paradoxalement, c’est le premier match en amical où l’on va jouer à Montredon-Labessonnié où l’on gagne car, je le répète, ils n’avaient pas gagné un match depuis trois ans donc ça a été le début. Après, je crois qu’on faisait de grosses prestations à Graulhet, on gagnait les matchs mais par contre, on avait du mal à réitérer à l’extérieur ce que l’on faisait à domicile puis il y a eu le déclic à Rumilly et à Dijon où là, vraiment, on a réussi à faire de très grosses prestations et à gagner des matchs à l’extérieur et ça s’est enclenché derrière.
Est-ce que ce groupe et cette génération ont encore une marge de progression ?
Je pense car déjà, il n’y en a que 3 ou 4 qui passent hors âge la saison prochaine donc je pense. L’intérêt d’une équipe espoir, c’est quand même bien sûr de constituer une équipe mais c’est aussi la formation pour le club et j’ose espérer que certains d’entre eux pourront jouer en équipe une la saison prochaine.
Il y a eu quelque chose de beau aujourd’hui à savoir que toute la ville s’est fédérée autour de cette jeunesse rouge et noire. On voit qu’il suffit d’un petit souffle pour que les braises grauhletoises renaissent de leurs cendres ?
Evidemment car je pense que ça fait tellement longtemps que cette ville n’a pas vécu des moments comme ça et des phases finales mais je crois aussi qu’ils croyaient en nous. Ils croyaient en nous depuis les 1/4 de finale, ils se disaient qu’on avait fini 1ers nationaux et que, peut-être, il allait se passer quelque chose aujourd’hui donc je ne voulais surtout pas trahir tout ça et les jeunes avaient vraiment à cœur de faire une grosse prestation.
Avec Rémi et Romain, vous avez dit toute la saison que ce groupe avait des tripes et de l’âme et ils l’ont montré durant cette finale car ils sont revenus du diable vauvert ?
C’est certain, Rémi et Romain, sans oublier Jules qui était revenu l’année dernière pour prendre ce groupe qui était, je le répète, vraiment très bas. Aujourd’hui, on a encore eu des valeurs insoupçonnées pour aller chercher cette victoire, ce qui a été une constante toute la saison.
Un petit mot sur Rémi et Romain, tes deux binômes ou tes deux » adjoints » ?
Ce sont deux très bons gars, passionnés, graulhetois dans l’âme. Pour Romain, je le redis, ça a une saveur particulière pour moi parce-que son père était vraiment un ami donc c’est un juste retour des choses, quand j’ai su que c’était Romain qui était entraîneur, j’ai voulu donner un coup de main et on en est doublement récompensé aujourd’hui.
Maintenant, la fête va être belle car vous avez fait honneur à la ville et aux valeurs des rouge et noir ?
La fête, c’est évident, si on ne fait pas la fête ce soir, je crois qu’on ne la fera jamais. Un titre de champion de France, ça vaut quand même le coup de le fêter.
Propos recueillis par Loïc Colombié
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