Alexandre Compan vient de connaître il y a 10 jours de cela un premier sommet dans sa jeune carrière de coach, en atteignant la PRO D2 avec Nice tout en décrochant le titre de champion de France de Nationale à l’issue d’une finale haletante face au RC Narbonne (39-30). Quelques minutes après cette victoire historique, le manager francilien des azuréens nous a livré ses sentiments sur ce moment historique pour le rugby maralpin.

Tu es arrivé il y a deux ans, tu as construit un groupe au début calibré pour jouer les play-offs puis comme l’appétit vient en mangeant, les deux premières places ensuite avant aujourd’hui et une montée en Pro D2 qui sourit à Nice ?
Historique … je ne sais pas comment décrire ce qui se passe aujourd’hui. Je suis arrivé l’année dernière, on a vécu une saison tumultueuse, des hauts, des très bas, on n’était pas loin de se qualifier mais il a manqué un petit truc mais aujourd’hui, on a su aller le chercher et ça nous a souri, tant mieux.

Tu as recruté malin en allant chercher des joueurs en Nationale 2 ou dans des divisions inférieures. Tu n’es pas allé chercher du clinquant mais des joueurs qui rentraient dans ton projet ?
Oui, je voulais effectivement des joueurs qui collent un petit peu à l’identité rugby que l’on souhaite mais aussi à l’état d’esprit, en tous cas, ça me prouve aujourd’hui que je ne me suis pas trop trompé. Au-delà des joueurs, c’est tout un staff, ce sont des dirigeants qui nous accompagnent tous les jours et franchement, ce n’est pas qu’un recrutement de joueurs, c’est un ensemble et je le dis sincèrement.

Sur ce match qui aurait pu basculer d’un côté comme de l’autre, qu’est-ce qui, selon toi, a fait la différence ? Ça a quasiment été un match de boxe, un chassé-croisé terrible, une finale qui fait honneur au championnat de Nationale
Un chassé-croisé, oui. A un moment donné, on est à -8 et à -8, on se pose vraiment des questions, il restait peut-être 15 minutes à jouer voire un petit peu plus mais le banc a apporté. Souvent, nos finisseurs sont venus apporter leur petite touche et ils ont répondu présents. Avec Mariano et l’ensemble du staff, on a toujours répété qu’on avait un groupe de plus de 40 et qu’en tous cas, on allait essayer d’aller le plus loin possible à plus de 40.

Pour la saison prochaine, est-ce qu’on reste sur cette philosophie de jeu en étoffant, j’imagine, l’effectif ?
C’est un nouveau chantier, tu sais comment ça se passe quand tu es entraîneur (rires). On va quand même profiter car il faut profiter de ces moments-là mais il va falloir qu’on construise bien notre recrutement aussi maintenant qu’on sait qu’on sera en Pro D2. Il faudra se retrousser les manches et travailler davantage parce qu’on sait que la Pro D2, c’est encore un autre niveau.

On sait que vous, les entraîneurs, vous avez tous l’œil et le flair du maquignon. Quand est-ce que tu as senti que ce groupe avait quelque chose en plus et qu’il pouvait aller chercher quelque chose de grand ?
Franchement, je pense que chacun à son niveau a su apporter sa petite touche et avec Mariano, on est très sensibles et attentifs à ça. Joueurs, staff, dirigeants, chacun reste dans son rôle et apporte juste ce qu’il a à apporter de bon, en tous cas pour un groupe. On a vu très rapidement qu’il y avait des connexions entre les joueurs en-dehors du terrain.

Il y a maintenant le challenge d’une vie, la Pro D2 ?
Moi, entraîneur, j’ai toujours dit que je voulais aller entraîner au-dessus et c’est chose faite.

Du coup, on n’est jamais aussi bien servi que par soi-même ?
Mais c’est ça, on est allé se la chercher, on y a laissé du jus mais on est contents, on est heureux. On va se reposer, je pense que je vais dormir pendant très longtemps, pour bien recharger et bien se préparer pour la suite.

Avant de dormir, la bringue va quand même être longue ?
A priori, elle devrait être longue, je ne vais pas trop avoir le choix (sourire).

Félicitations et félicitations au Stade Niçois pour l’ensemble de votre œuvre et de votre travail et pour cette belle saison que vous avez ponctuée par un match qui a été magnifique. Tu as peut-être un mot pour les Narbonnais ?
On les avait bien étudiés, c’est franchement une équipe valeureuse, une belle équipe qui produit du jeu. On ne va pas se mentir, je pense qu’on a aussi profité de leur demi-finale qui a été disputée avec la prolongation et je pense que, physiquement, ça leur a laissé des traces. Le mérite leur revient aussi car ils ont su nous faire douter et ils ont su proposer des choses intéressantes donc je leur souhaite tout le bien et que ce match d’access puisse tourner en leur faveur.

On va maintenant te laisser profiter avec tes joueurs, tes dirigeants car ça va être un moment qui va rester dans l’histoire de Nice
Je pense oui, on va bien profiter (rires).

Propos recueillis par Loïc Colombié

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