Petit tour d’horizon du côté de la cité de Carcassonne à l’aube d’un derby occitan, un derby qui fleure bon les anciennes joutes de Pro D2 et un derby qui va être le choc de cette 21e journée de Nationale. Pour nous parler de cette rencontre entre prétendants aux playoffs, nous sommes partis à la rencontre du Manager de l’USC, Jean Marc Aué. Ce natif Tarn et de Carmaux ne sera pas en terre inconnue ce vendredi à Albi, et espère voir ses hommes continuer sur les bases aperçues lors de la Victoire face à Bourgoin. L’ex coach du SC Graulhet nous fait un point sur le début d’année 2024 des Cathares Carcassonnais, tout en se délectant d’avance de ce derby aux saveurs de phases finales.

Ce derby sent quasiment les play-offs et la Pro D2 ?
En tous cas, ça sent les phases finales. On va chez une équipe qui n’a pas quitté le Top 6 depuis le début de saison, c’en est de même pour nous et ce match s’annonce comme un match de haut niveau, je l’espère en tous cas sur la qualité du jeu. En termes comptables, les deux équipes auront envie de prendre des points pour rester dans le haut de tableau.

Même question que celle qu’on a posée à Mathieu Bonello en conférence de presse : est-ce que ce match entre Albi et Carcassonne est un peu une croisée des chemins pour les deux équipes ?
J’ai envie de dire que si une logique est respectée et que celui qui reçoit gagne, ils vont nous distancer et on aura du mal à rentrer dans le trio du tableau, c’est à dire dans le Top 2. Si l’inverse était vrai et qu’on venait à gagner à l’extérieur, ça nous permettrait peut-être d’imaginer une éventuelle place dans le Top 2 donc c’est important pour nous, important pour eux et je crois que oui, les 4 points vont sûrement décrocher des ambitions différentes.

Une analyse de ce bloc, un bloc qui a été particulier puisque vous avez eu un match qui a été enlevé du jour au lendemain, à cause malheureusement des malheurs de Blagnac ? C’est un bloc que vous allez peut-être finir avec un peu plus de fraîcheur car vous avez un match en moins ?
Oui, ça peut jouer là-dessus mais ce qui est important pour nous, c’est cette victoire contre Bourgoin la semaine dernière qui nous a fait du bien mentalement et moralement. On restait sur 4 matchs sans victoire, avec un bloc de 3 soit deux défaites à Suresnes et Massy et un match nul à Chambéry plus une défaite à la maison contre le premier, Nice. On avait donc besoin de se relancer avec la victoire et de regagner un petit peu de confiance ce qui a été fait grâce à la victoire de Bourgoin.

Quels ont été le ferment et les fondations de cette victoire contre Bourgoin, sur quoi est-ce que vous vous êtes appuyés ? Sur la conquête en premier lieu ?
On a eu une très bonne mêlée et une très bonne défense. Ce qui a été positif sur la 2e mi-temps, car on était menés 15-3 avant de revenir à 15-10 à la mi-temps, c’est l’état d’esprit de notre équipe et de notre groupe qui est revenu, on est passé de 15-3 à 22-15 soit un 19-0 pour nous en 2e période et ça, c’est l’état d’esprit qui a été très bon. Moi, j’ai beaucoup aimé notre capacité à se transcender et à être solidaire, même si on marque bien sûr trois essais, ce qui n’est pas neutre. Avec notre mêlée, c’est l’état d’esprit qui a été le point positif de notre match de vendredi dernier.

Du match nul à Chambéry, de la défaite à Suresnes, de la défaite à domicile contre Nice, quel est celui de ces trois matchs qui te laisse le plus de regrets ou qui te laisse le plus amer ?
La défaite à la maison contre Nice. Je dis depuis le début que Nice est, pour moi, l’équipe la plus complète et qui mérite son classement, ils nous avaient roulé dessus à l’aller, ça n’a pas été le cas au retour mais par contre, je nous ai trouvé amorphes sur ce match de Nice chez nous. Eux ont fait un match sérieux mais sans génie et je crois qu’avec un peu plus de confiance, on aurait sûrement dû gagner la rencontre. J’ai donc du regret sur ce match-là car battre le 1er chez nous nous aurait permis de nous dire qu’on allait rester dans le très haut du tableau et ça nous a mis un petit coup d’arrêt, c’est pour cela que je craignais le match de Bourgoin que, finalement, on a bien passé.

On va faire un focus sur Albi. Selon toi, quels sont les points forts et les points faibles de cette équipe et comment analyses-tu leur bloc ?
La première analyse d’Albi, c’est comme toujours une très belle conquête. Depuis quelques mois, je trouve que c’est une équipe qui sait aussi bien se passer le ballon, qui joue bien derrière et qui est capable d’avoir un rugby complet, c’est indéniable au vu des matchs et des vidéos que l’on voit. C’est une équipe qui est difficile à manœuvrer chez elle, je crois qu’ils sont invaincus à la maison, et c’est donc une équipe qui, aujourd’hui, mérite sans aucun doute son classement. Concernant le bloc, j’imagine qu’ils avaient misé sur une victoire à Hyères-Carqueiranne La Crau et je suppose que Mathieu et Alex ne sont pas ravis de leur déplacement dans le Var, je l’imagine. Pour se projeter sur notre match, je me doute qu’il va y avoir une rébellion et une envie de changer la donne par rapport à la semaine dernière.

Est-ce que tu as senti monter une excitation, une adrénaline ou une pression chez tes joueurs comme c’est souvent le cas avant les matchs importants ?
Oui mais je sens surtout cette victoire de Bourgoin qui nous a fait du bien. Il y a maintenant beaucoup de positif chez nous, cette confiance, l’excitation d’aller faire des matchs de phases finales, puisque ça peut correspondre à un match de phases finales, de savoir aussi où on en est par rapport à ces équipes de haut de tableau. Il y a bien sûr beaucoup d’envie, je n’ai pas beaucoup de blessés, même si on en a comme toutes les équipes, mais ça veut dire que j’ai le choix des joueurs et de l’équipe, on laisse beaucoup de joueurs sur le carreau depuis quelques temps ce qui signifie qu’il y a beaucoup de concurrence chez nous et ça, c’est bien.

Ce match est aussi pour toi un retour dans le Tarn et un retour sur tes terres natales. On peut s’attendre à ce que tout Carmaux descende et à ce que tout Graulhet vienne te voir ?
Oui (rires). J’ai aussi beaucoup d’amis à Albi donc j’imagine qu’ils vont être pour les Albigeois mais il y a aussi un côté amical qui est très sympa. Bien sûr qu’il y aura la famille, les amis et je trouve que ça, c’est génial. Je suis parti de chez moi, de Carmaux, à 18 ans, j’en ai 50 et chaque fois que je reviens, j’éprouve un plaisir de rencontrer les gens, de partager, d’échanger et ça, c’est top. Le rugby nous permet aussi ces croisements et ces rencontres et chaque fois que je reviens, là, c’est une fois de plus à Albi, j’adore. Je vais oublier mon côté tarnais pendant 80 minutes mais il n’empêche que ça ne reste qu’un match de rugby et que la vie autour est importante, il n’y a pas que le rugby. C’est chouette, j’aime beaucoup revenir dans ces moments-là, ça ne me met pas de pression mais j’ai hâte d’y être, surtout pour profiter.

Quel va être le mot d’ordre pour ce derby occitan, entre cathares ?
Je ne sais pas si on va parler de croisades ni si on fera beaucoup de croisés (rires). Comme je te l’ai dit, on vient avec beaucoup d’humilité, on sait où on va, on connaît l’équipe d’Albi, leur revers à Hyères-Carqueiranne La Crau n’était sûrement pas dans le tableau de chasse. Nous, on a envie de prendre des points donc je pense que ça va être un match serré, tendu mais aussi stratégique, je connais Mathieu qui va également bien préparer ses joueurs. De notre côté, on a fait une semaine propre avec une stratégie bien établie pour essayer d’aller récupérer des points à Albi mais on sait où on met les pieds, la cathédrale d’Albi est aussi belle que les remparts de Carcassonne (rires).

Et le tunnel du Stadium très long ?
Exactement, c’est aussi le charme de ce stade. C’est très long donc j’espère que le match ne sera pas très long pour nous (rires).

On te remercie et on te souhaite un beau derby ainsi qu’un bon retour sur tes terres natales tarnaises
Merci beaucoup.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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