#Rugby – Nationale 2 / Christophe Lacombe (Cognac) : «Il vaut parfois mieux se couper un doigt plutôt qu’une main!»

L’ex président de l’Union Cognac Saint Jean d’Angely, nous a accordé un entretien exclusif pour nous parler des sentiments qui le traverse alors que son ex club traverse des grosses zones de turbulences. Celui qui aux côté de Lilian Tessendier a dirigé l’UCS et porté les charentais jusqu’en Nationale, est revenu sur sa passation de pouvoir avec l’actuel président du Cognac Rugby Charente (Jean Charles Vicard), mais aussi sur les garanties apportées lors de cette transition opérée au printemps 2023. Ce limier du rugby français qui a présidé le club angerien puis unioniste durant 25 ans, nous donne aussi son sentiment sur les problématiques rencontrées par son successeur tout en soutenant l’ex joueur de La Rochelle dans son combat. Christophe Lacombe qui ne se défausse pas concernant son rôle sur la situation actuelle ayant vu, hier, le CRC relégué administrativement en fédérale 1 par la FFR (appel en cours), a rompu le silence médiatique qu’il s’était imposé en quittant l’Union Cognac Saint Jean d’Angely. Pour l’ex co-président angerien des cognaçais, la situation l’attriste mais pense sincèrement qu’une seconde descente en autant de saison ne serait pas une catastrophe, et pourrait même être le socle d’une reconstruction pérenne, en l’ imageant de la façon suivante : Il vaut parfois mieux se couper un doigt plutôt qu’une main!

 

 

Christophe Lacombe et son ex Co-President Lilian Tessandier / Crédit photo UCS

 

J’imagine que la situation actuelle à Cognac Rugby Charentes, ex Union Cognac-Saint Jean d’Angély, doit grandement t’attrister ? 

 

Bien sûr que ça m’attriste même si Jean-Marc Vicard avait effectivement décidé de ne plus compter Saint Jean d’Angély dans ses rangs au mois d’Avril dernier. Je suis un président de club depuis longtemps, je ne le suis plus aujourd’hui mais pour le respect qu’a ce club de Cognac, je suis en effet très attristé de ce qu’il se passe et je suis aussi attristé de voir que Jean-Charles se bat un petit peu seul contre les éléments, qu’on a quand même également bien connu à Cognac. Il est aujourd’hui dans la situation qu’était la nôtre la saison dernière à savoir peu de victoires sur la saison, une place de relégable et une difficulté à trouver des fonds pour assumer la reprise du club. Il a eu le courage de prendre ce club-là donc je suis forcément assez attristé et pour lui et pour le club de Cognac. 

 

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C’est aussi une partie de la continuité de votre travail effectué avec Lilian Tessandier qui est en péril ? 

 

Je dirai que c’est la continuité du club de Cognac car la continuité de notre travail, c’était l’union des deux clubs de Cognac et de Saint Jean d’Angély et du territoire de Saintonge. Aujourd’hui, ils ont fait autrement, ils voulaient retrouver les couleurs rouge et blanche donc ce n’est pas trop la continuité de notre travail, c’est plutôt qu’il a voulu faire revenir le club sur Cognac et que, visiblement, il n’est de fait pas suivi par certaines grosses entreprises de la ville. C’est vrai que c’est compliqué aujourd’hui et qu’il mériterait quand même d’être aidé. 

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On va revenir sur le factuel et sur les choses qui se sont passées dans les derniers mois et dans les dernières semaines. Pour commencer, il y a eu le retrait de 4 points sur le Centre d’entraînement labellisé puis -2 points sur l’école de rugby et on a vu que chacun se renvoyait un peu la balle en disant  » c’est pas moi, c’est l’autre « . Quelle est la genèse de l’histoire sur le CEL ? 

 

Pour être très clair sur le CEL, nous étions en Nationale l’année dernière et pour être en Nationale, il faut un centre de formation labellisé, ce qui n’est pas la même chose qu’un centre d’entraînement labellisé. Effectivement, nous n’avions pas répondu aux exigences du centre de formation labellisé et nous n’avions donc pas été acceptés ni labellisés à ce titre l’an passé mais on était quand même centre d’entraînement labellisé. D’ailleurs, nous sommes centre d’entraînement depuis le début de l’union il y a 5 ans, pour notre part, nous n’avons jamais eu de retrait de points pour manquement à ce niveau-là mais, comme tous les ans, il faut juste refaire les dossiers et se faire auditer. Quand je lis qu’ils ont été audités au mois de Janvier cette année quand ils ont récupéré le CEL, non, c’était la continuité du CEL et à un moment donné, il faut se faire auditer tous les ans, ce sont les jeunes. Je lis aussi qu’ils sont obligés de reconstruire une équipe espoir mais c’est ce qu’on faisait tous les ans, c’est la difficulté de notre territoire qui n’est pas un grand bassin de population rugbystique et qui fait qu’aujourd’hui, on a forcément des difficultés sur les jeunes. Quant aux écoles de rugby, pour répondre aux obligations de la FFR, il faut avoir au moins 50 gamins à l’école de rugby et aujourd’hui, le CRC, l’USC ou l’UCS, car je ne comprends plus très bien qui est qui dans cette histoire, soit le club qui était support des seniors devait avoir 50 jeunes en école de rugby. Nous, lorsque nous étions en entente, on mettait les -14, soit les minimes, sur l’entité UCS ce qui nous permettait d’avoir les 50 gamins nécessaires à l’école de rugby et de répondre aux obligations. Quand Jean-Charles et le comité de Cognac ont décidé de ne plus avoir Saint Jean d’Angély, ces derniers sont repartis avec leurs propres U14, Cognac a gardé les siens et là, effectivement, il n’y avait plus le nombre de gamins nécessaire pour répondre aux obligations. Je tiens quand même à dire, pour éclaircir un petit peu tout ça, que le CRC, ou quel que soit son nom, est toujours en compétition sous le label et l’autorisation UCS et qu’à côté de ça, il existe toujours l’USC avec son école de rugby dont Lilian Tessendier est président. 

 

Éclaire-nous un peu sur cette histoire de CRC, Cognac Rugby Charente, ou d’UCS, Union Cognac-Saint Jean d’Angély, puisqu’on a vu que la Fédération Française de Rugby avait notifié le Cognac Rugby Charente en l’appelant Union Cognac-Saint Jean d’Angély. Quel est ce micmac sur les acronymes ? 

 

Je ne sais pas ce qu’il s’est passé dans cette saison mais ce que je peux t’expliquer, c’est ce qu’il s’est passé avant. On a fait une union entre deux clubs, qui n’était pas une fusion ou une absorption comme ça existe depuis toujours à savoir que chaque club, le RACA d’un côté et l’UCS de l’autre, gardaient leurs écoles de rugby, on créait au-dessus une entité pour les U14 / U16 / U18 / Espoirs / Pros qui s’appelait UCS. Aujourd’hui, je ne sais pas ce qu’il s’est passé derrière, ce que je sais, c’est que peut-être qu’il y a eu un changement de nom au niveau de l’UCS mais que le droit de jeu et l’invitation de la Fédération Française de Rugby étaient sur l’UCS. Très clairement, dans les textes qu’on avait signés, si l’UCS disparaissait, l’UCS et le RACA redémarraient en Régionale 3, ce qui s’est d’ailleurs passé pour le RACA qui est en R3. Je ne suis plus aux affaires donc je ne sais pas ce qu’il s’est passé après mais pour moi, à mon avis, c’est que ça s’appelle peut-être le CRC, je vois aussi espoirs asso mais si on dit qu’il y a association, c’est forcément qu’il y a SASP ce que je ne pense pas donc, pour moi, le droit de jeu est toujours à l’UCS. Vu de l’extérieur, je trouve que tout ça manque un peu de visibilité au niveau de la communication. 

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Pour rester dans le factuel et revenir un peu à la genèse de l’histoire puisqu’actuellement, le CRC ou l’Union Cognac-Saint Jean d’Angély est relégué en première instance en Fédérale 1 par la DNACG pour une situation nette de – 350 000€, lorsqu’au printemps dernier, Lilian Tessendier et toi appelez Jean-Charles Vicard, où en êtes-vous au niveau des finances ? Est-ce que ces – 350 000€ sont imputables à votre gestion ou à la sienne ?

 

Très clairement, quand on en a parlé à Jean-Charles Vicard pour prendre la suite, on lui a expliqué qu’au moment où on était en contact avec lui, c’est à dire fin Mars / début Avril, on estimait le déficit à 300 000€ et qu’il y avait effectivement des salaires et des sponsors à continuer à aller chercher en fin de saison. Sa première annonce sur l’arrêt de l’entente Cognac-Saint Jean d’Angély nous a fait perdre des partenaires qui étaient de Saint-Jean d’Angély et qui payaient d’habitude au mois d’Avril ou au mois de Mai. Ce qui est sûr factuellement, c’est que nous nous sommes engagés par un sous-seing privé avec Jean-Charles Vicard à lui rendre des comptes avec un déficit maximum de 300 000€ et si ça dépassait cette somme, nous nous engagions comme une  » garantie de passif  » à régler la différence. Ce qu’il se passe aujourd’hui, c’est que sur le bilan de notre année, que nous n’avons pas fait en entier puisque, sur la forme, nous étions présidents jusqu’au 30 Juin mais que dans les faits, nous ne l’étions plus à partir du moment où Jean-Charles a fait l’annonce de comme quoi il reprenait le club et qu’il arrêtait l’union, il y avait effectivement un déficit supérieur à 300 000€. Par contre, je peux dire aujourd’hui qu’on a respecté le sous-seing puisque Lilian Tessendier a payé la différence qu’il y avait entre les 300 000 et le supplément des 300 000. Par conséquent, le déficit que l’on avait en fin d’année était supérieur à 300 000€ mais nous avons payé la différence qui était supérieure à 300 000€ et donc, Jean-Charles Vicard hérite d’un bilan en fin de saison à – 300 000€, conformément aux accords que nous avions. 

 

Est-ce que tu te sens en partie responsable de ce qui arrive actuellement à Cognac ou est-ce que tu te sens déchargé du fait que tu aies signé ce sous-seing privé ? 

 

On ne peut pas se sentir déchargé de ce qu’il se passe, on est toujours forcément un petit peu au fait de tout ça. Je tiens quand même à dire que quand Jean-Charles a annoncé qu’il mettait fin à l’UCS, je n’étais pas au courant, je l’ai appris dans la presse alors que nous avions déjà fait plusieurs réunions ensemble donc je me sens un peu plus déchargé. Je pense que concernant l’argent qui lui manque aujourd’hui, une grosse partie aurait pu être comblée par les apports des partenaires de Saint-Jean d’Angély qu’il n’a pas aujourd’hui. Je me serais effectivement senti un petit peu plus concerné si Lilian était toujours présent mais là, ce n’est plus trop mon histoire si ce n’est que ma responsabilité, et celle de Lilian, est d’avoir donné un club l’année dernière avec un déficit de 300 000€. J’entends les explications de Jean-Charles Vicard aujourd’hui qui dit que c’est difficile d’aller motiver des partenaires quand on est bon dernier et qu’on n’a pas de victoire mais c’est exactement ce qu’il s’est passé avec nous l’année dernière, quand on n’avait pas gagné un match au moment des renouvellements de Janvier et Février, c’était difficile pour nous d’aller chercher des partenariats. Il y a donc une partie qui est peut-être imputable à notre gestion à savoir les – 300 000€ de la saison dernière mais ce n’est pas une surprise pour Jean-Charles, il était au courant et aujourd’hui, les comptes sont conformes au montant qu’on lui avait donné avant qu’il ne décide de reprendre le club. Il a repris le club, il a été très courageux pour le faire, c’est un fait car ce n’est pas si simple mais moi, j’aurais préféré souhaiter que le CRC ou peu importe le nom continue et que le rugby à Cognac continue au meilleur niveau. Ce n’est pas le cas aujourd’hui donc ça m’attriste quand même même si, quelque part, j’ai un cœur angérien puisque j’ai été président de ce club pendant 25 ans, les cocus dans l’histoire sont un petit peu les Angériens qui, suite à la dissolution des deux clubs, ont redémarré en Régionale 3 alors qu’on a donné à Cognac la possibilité de reprendre en Nationale 2 alors que, normalement, dans le cadre d’une dissolution normale, les deux clubs auraient dû repartir en R3. Tu as raison sur le fait que c’est quelque chose qui m’attriste car j’aurais préféré que ça fonctionne et je suis triste pour Jean-Charles Vicard qui y a effectivement mis beaucoup d’énergie et qui, aujourd’hui, n’est pas récompensé par rapport au projet qu’il avait. 

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On a vu et on a fait partie des médias qui ont partagé une lettre ouverte de Jean-Charles Vicard aux partenaires et aux amoureux du club. Est-ce que tu partages le tronc commun de cette lettre ? 

 

Je comprends qu’il fasse une lettre pour, quand même, mettre un petit peu tout le monde devant ses responsabilités. C’est vrai qu’aujourd’hui, quand on a un projet et que quand lui a repris le club en disant  » on repart en rouge et en blanc et tout le monde me suit « , si tout le monde a dit  » on est là  » au début et que les gens ne viennent pas après, c’est un peu comme une trahison donc je comprends son courrier même si, effectivement, il y a des chiffres et des constats dans cette lettre qui, pour moi, ne sont pas la vérité. Néanmoins, je comprends son courrier. 

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On a vu récemment dans les colonnes de Sud-Ouest que Jean-Charles Vicard était aussi maintenant sponsor à Dax. Est-ce que tu penses que ça peut être une solution d’aller dans un club comme Dax un peu plus huppé, avec de gros sponsors qui rayonnent sur l’Aquitaine pour essayer de les ramener à Cognac ? 

 

Je ne sais pas. J’ai moi aussi appris il y a très peu de temps que la Tonnellerie Vicard était partenaire maillots et que Jean-Charles était associé par une entreprise de communication avec le président de Dax donc je ne sais pas. Je pense que s’il fait ça, c’est qu’il a des raisons peut-être économiques d’être aussi à Dax, je ne vais pas m’immiscer dans ses projets. Je peux aussi comprendre des personnes qui vont être un petit peu offusqué de savoir que le club de Cognac va mal alors qu’il est partenaire du club de Dax mais ça le regarde et je pense que s’il a fait ça, c’est qu’il avait forcément des intérêts à le faire. 

 

A l’inverse, il peut aussi essayer de ramener des partenaires de Dax à Cognac ? 

 

Je lui souhaite et je souhaite qu’il sorte de cette impasse et que le CRC, ou l’USC ou je ne sais pas mais en tous cas que le rugby au niveau national continue et s’installe à Cognac. Je ne serai pas jaloux de ça et j’en serais plutôt content. 

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On sait que quand le rugby s’arrête, il reste les amis, j’imagine que tu as gardé des amitiés fortes avec certains de tes joueurs cadres du vestiaire de l’ancien Union Cognac-Saint Jean d’Angély. Je suppose que tu dois avoir une pensée pour eux et que tu échanges avec eux ? 

 

Oui, je pense à eux car pour les joueurs professionnels, une annonce d’arrêt de club pour eux dont c’est quand même le métier les fait se retrouver dans une situation plutôt précaire. C’est effectivement difficile pour eux mais je pense que c’est aussi difficile pour Jean-Charles comme pour le club, quand il y a un arrêt, c’est difficile pour tout le monde. Bien sûr que j’ai toujours des contacts avec certains joueurs, et même avec beaucoup plus de joueurs qu’on ne le pense puisque j’ai toujours contact avec des joueurs qui font encore partie de l’aventure donc on a beaucoup d’échanges. C’est vrai qu’ils se posent des questions de savoir s’il va y avoir une continuité ou pas car pour eux, c’est quand même juste leurs revenus, au-delà du sport qu’ils aiment et qu’ils font, c’est aussi leurs salaires donc c’est une situation difficile. Mais le club n’est pas encore par terre, Jean-Charles est un combatif et il va trouver des solutions, je l’espère pour lui. 

https://anotech.typepad.fr/anotech/qui-sommesnous-.html

 

On vient d’apprendre que Jean-Charles Vicard allait faire appel de la décision du conseil de discipline du rugby français. Selon toi, qui as été dirigeant pendant 25 ans, quelle est la posture à adopter quand on fait ce genre d’appel ? Se mettre en mode commando pour essayer de rameuter toutes les forces vives ? 

 

Il a raison, c’est un ancien rugbyman donc il a toutes ses valeurs de combat. Il dit qu’il a été trahi par la Fédé, je ne connais pas les échanges qu’il a eu avec la Fédération Française de Rugby mais, vu que la DNACG annonce un déficit de 350 000€, je pense qu’au-delà de la relégation, c’est quelque chose qui peut se gérer sur une période d’accompagnement pendant une, deux ou trois saisons sans forcément reléguer le club. Donc, qu’il se batte et qu’il fasse appel de cette décision, je trouve ça logique et normal. 

 

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Voir Cognac chuter de la Nationale jusqu’à la Fédérale 1, c’est quand même potentiellement une catastrophe et un désastre car Cognac avait largement sa place en Nationale dans la 3e division du rugby ? 

 

Oui, évidemment, Cognac est quand même un bastion du rugby français mais tu sais, à un moment donné, tu te dis qu’entre une disparition pure et simple avec un redémarrage en Fédérale 3 et peut-être une rétrogradation en Fédérale 1 avec un nouveau projet sur plusieurs années pour assainir, trouver de nouveaux partenaires et l’engouement du public, il vaut parfois mieux se couper un doigt plutôt qu’une main. 

 

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Merci pour cet entretien et on espère te revoir sur les bords du terrain tout comme on espère aussi que Cognac va retrouver sa splendeur 

 

Merci. 

 

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Propos recueillis par Loïc Colombié

Article en partenariat avec

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