Du côté du Stade Véran, le RCHCC se prépare avec ardeur pour sa seconde saison en Nationale. Après 3 matchs amicaux ponctués de 2 victoires (Nice et Nîmes), les Varois sont dans les starting-blocks pour débuter face à Suresnes. Pour nous parler de cette intersaison au RC Hyères-Carqueiranne-La Crau, Greg Le Corvec, le manager de l’équipe nous a accordé un entretien pour faire un tour d’horizon exhaustif de l’actualité du club au palmier.

On va déjà tirer un bilan de la saison passée, la première en Nationale pour le RCHCC. On peut dire que c’est un bilan satisfaisant car vous avez porté haut les couleurs de Hyères ?
Exactement, ça a été une saison difficile mais l’objectif était de se maintenir, ce que l’on a atteint à quelques journées de la fin. On a donc bataillé tous les week-ends, les gens qui nous suivent depuis des années et qui nous ont encouragé ont pu être fiers de notre club et de nos garçons, notamment de l’équipe première mais également de l’ensemble du club, de tous les dirigeants et de tous les bénévoles. Depuis des années, on a toujours été en haut de l’affiche, c’est à dire en haut du classement mais on savait qu’en montant de Fédérale 1 en Nationale, il faudrait se maintenir et qu’il y aurait des journées difficiles ainsi que des journées sympas et des matchs passionnants. On y est arrivé de belle manière, on a su rivaliser avec toutes les équipes, on a gagné contre des clubs prestigieux donc on est plutôt contents.

On peut parler des victoires à domicile contre Albi ou Bourg-en-Bresse comme de matchs charnières ?
Absolument, quand tu joues contre Albi, Bourg-en-Bresse, Narbonne, tous les grands clubs que l’on a récupéré à domicile ou à l’extérieur, ça a été gratifiant pour nous. En 2017, on était encore en Fédérale 2, on a été champions et puis, on a avancé chaque année, on a fait avancer le club sportivement comme financièrement et administrativement. On savait aussi que prendre un club comme Albi, c’était costaud, et ça l’est encore plus cette année, pareil pour Bourg-en-Bresse. On sait qu’on va être un petit poucet de la division et il va falloir jouer crânement notre chance tous les week-ends.

Quelles sont les marges de progression pour s’installer pérennement en Nationale ?
C’est une division tellement exigeante qu’il faut se remettre en question chaque année, se remobiliser et travailler là où on avait un peu de carences l’an dernier tout comme nos points forts. Ce qui est important, c’est qu’on a mis en avant notre centre de formation, notamment par rapport au cahier des charges de la Nationale. Il y a des jeunes de qualité qui sont arrivés puisque, l’an dernier, notre équipe espoirs était en difficulté et on a fait ce qu’il fallait cette année pour avoir une équipe espoirs et un centre de formation de qualité. Il y a du travail mais c’est un axe de progression qu’il fallait mettre en place et former nos jeunes pour qu’à court ou moyen termes, ils puissent intégrer l’équipe première.

On sait que vous n’êtes pas les plus fortunés de la division. Est-ce que cette formation peut être votre planche de salut pour rester en Nationale ?
C’est toujours pareil, il faut avoir des joueurs confirmés, des joueurs qui connaissent bien la division, des garçons qui ont connu le plus haut niveau avec tous ces jeunes de la région, car on a récupéré de jeunes espoirs du RCT ainsi que du LOU et on a aussi mis en avant notre formation en mettant trois jeunes de la formation de Hyères-Carqueiranne. Il y a des jeunes qui arrivent qui ont 20 ans, qui ont plein d’appétit et une belle marge de progression, il y en a même qui ont commencé à attaquer les matchs de préparation. On aura besoin de tous ces jeunes-là qui, à un moment donné, auront envie de jouer avec l’équipe première pour apporter une plus-value, de la fraîcheur et plein d’envie.

On va parler un peu du départ de Patrick Pezery et de l’arrivée de Sébastien Bruno. Un petit mot sur ce changement au sein du staff ?
J’avais recruté Patrick il y a deux ans, il a fait du bon boulot à l’image de tout le staff et tout le club. On avait un groupe, notamment en Fédérale 1, qui était très équipé et la mayonnaise a bien pris, on a été vice-champion de France de Fédérale 1, on est monté en Nationale, on s’est maintenu et Patrick a eu l’opportunité de partir à Grenoble. Bravo à lui et nous, on va continuer à avancer, Sébastien Bruno est arrivé, un garçon lui aussi expérimenté, qui a connu le haut niveau et qui nous vient de Nice. Il a son parcours en équipe de France puis quand il était à Lyon, c’est un garçon qui sera notamment sur l’expertise de la mêlée et sur la défense. Il est arrivé depuis maintenant 2 / 3 mois, qui est plein d’envie et on est content de l’avoir avec nous.

On parle aussi de la sociologie économique de cette Nationale car on voit qu’il y a une inflation des budgets, le plus gros budget cette saison sera à 5,9M tandis que la moyenne des budgets est à 3,6M. Vous avez juste 2,1M de budget donc, comment fait-on pour lutter face à ces mastodontes économiques ?
C’est déjà trouver des idées. Le plus important était de garder le noyau dur du groupe, il y a 25 ou 26 joueurs de l’an dernier qui ont re-signé et pour moi, garder ses meilleurs joueurs a été le meilleur recrutement. Il y a des jeunes qui sont arrivés, de nouveaux joueurs aussi, on a un groupe qui est homogène et on sait déjà qu’on va batailler contre toutes les équipes. Notre salle des partenaires va être mise en place donc on a aussi besoin de notre public pour pousser l’équipe. On sait que c’est un peu compliqué niveau économique car notre président a démissionné la semaine de la reprise donc on a un budget qui est sensiblement pareil que l’an dernier mais il va falloir trouver des stratagèmes sportifs pour rivaliser avec toutes les équipes. On a un groupe qui est solidaire et bosseur, on sait qu’on va lutter toute l’année et on va tâcher de faire du mieux possible.

Dans les stratagèmes, il y a ce lien fort que tu as tissé avec le RC Toulon qui peut permettre de compenser le manque de budget en ayant un vivier à disposition avec les espoirs et les jeunes du RCT ?
Absolument, le fait que je sois très ami avec Pierre Mignoni fait qu’à un moment donné, on a des passerelles avec les jeunes de Toulon mais aussi sur l’apport technique des techniciens du RCT Il y a notamment Richie Gray qui s’occupe de tout ce qui est jeu au sol avec Toulon qui a pu faire une intervention dans notre club, l’an dernier, c’était Romain Poite. On va pouvoir bénéficier de temps à autre des structures du Campus, nos jeunes du centre de formation vont aller le mardi matin et le jeudi matin au Campus RCT pour travailler dans une structure de haut niveau. Tout se met en place petit à petit pour que l’on puisse optimiser le potentiel de nos jeunes mais aussi que les garçons de l’équipe première voient autre chose et un autre discours quand on a une intervention, que ce soit peut-être de Pierre Mignoni ou de Richie Gray ou de Sergio Parisse sur la touche ou encore ? (8.03) par rapport à la mêlée. C’est important d’avoir des gens autour de nous qui puissent nous apporter une plus-value et leur expertise.

Un mot sur le recrutement de Hyères-Carqueiranne-La Crau ? Comment est-ce que tu le qualifierais ?
Comme je te l’ai dit, on est déjà content d’avoir fait re-signer les garçons dont on voulait qu’ils restent. Les garçons se sentent bien, ça fait pour certains six ou sept ans qu’ils jouent ensemble, quatre ou cinq ans pour d’autres, c’est la cohésion du groupe. Pour le reste, il est plutôt cohérent, là où on avait des départs, on a récupéré le jeune Théo Lachaud qui est double champion du monde des moins de 20 ans au talonnage, il y a Jaun Kotze qui a joué à Massy au poste de N°10 et de N°15, Johann Grundlingh et Adam Peters en 3e ligne, un anglais qui arrive de Coventry et qui a beaucoup de qualités sur la touche, le combat et l’agressivité. On a un groupe qui est homogène et on sait qu’on va batailler chèrement notre place.

Que peux-tu dire sur l’adversité sportive qu’il y aura en Nationale, sur qui, pour toi, sera ou seront le ou les ogres de cette saison ?
Franchement, il y en a plusieurs, j’ai vu l’an dernier que c’était une division très homogène. Il y aura ceux qui sont descendus, Massy et Carcassonne mais aussi Albi, Bourgoin qui s’est également renforcé, il y a plusieurs clubs qui sont prétendants à la montée. L’équipe la plus régulière sera au bout.

Un regard aussi sur les accédants, Périgueux et Vienne ? Périgueux est une équipe qui est très équipée
Périgueux est un peu un faux promu. L’an dernier, un peu à notre image, ils avaient survolé la division, eux ont été champions et nous, on avait perdu en finale. On connaît Vienne depuis des années, on s’est aussi beaucoup suivi et c’est un club qui bosse bien. On sait qu’on va batailler et c’est une division où il faut être constant, chaque saison et chaque match est différent, on aurait peut-être pu accrocher 3 ou 4 matchs de plus l’an dernier en étant plus constants et un peu plus rigoureux par moment, en tentant les pénalités. Il faut être plus pragmatiques et marquer les points quand il faudra les marquer mais c’est vraiment une division qui est très, très intéressante, très costaud et très homogène.

Pour faire une boutade, quand on connaît ton parcours et le fait que jeune, tu aies joué au foot, » l’essentiel, ce sont les trois points » ?
Exactement (rires).

Quel est le mot d’ordre pour cette seconde saison de Hyères-Carqueiranne-La Crau en Nationale ?
C’est déjà d’avoir un groupe solide, très, très solidaire, rigoureux, qui a envie de vivre une belle aventure ensemble. On sait qu’il n’y aura rien de simple mais je pense que les garçons sont fiers de porter les couleurs et il faudra laisser deux équipes derrière nous en fin de saison. Même si le format a changé puisqu’il y aura un access-match et que le dernier descend, on doit laisser au moins deux équipes derrière nous et prendre les matchs les uns après les autres.

Merci et on te souhaite le meilleur, à toi et à tes hommes
C’est gentil, merci beaucoup.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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