Le président des ours Tarbais nous a accordé une interview tant pour faire un bilan de la saison 2022/2023 que pour se projeter sur le 4eme exercice consécutif du Stado TPR en Nationale. Fort d’une 10eme place peu révélatrice d’un exercice qui a vu les tarbais jouer jusqu’aux derniers actes du championnat la qualification en playoffs, les club historique des Hautes Pyrénées veut persévérer a gravir pas à pas les sommets de cette 3eme division du rugby français. Avec le départ de Fabien Fortassin et l’arrivée de Nicolas Cabannes aux manettes sportives, Tarbes ouvre un nouveau cycle. Disposant d’un des plus petit budget de Nationale, les bigourdans vont tenter de s’inspirer de Dax, qui sans disposer d’énormes mannes financières a réussi à retrouver la Pro D2 avec une équipe à forte identité locale. En clair le Stado Tarbes Pyrénées Rugby, faute d’avoir un budget conséquent ou un mécène miraculeux, préfère miser sur la formation pour tenter de revivre une épopée et réenchanter le stade Trelut.

Une nouvelle saison s’annonce pour Tarbes en Nationale, la 4e d’affilée, mais on va déjà commencer par regarder dans le rétro. Malgré un classement l’année dernière quasi identique à la saison précédente, on peut dire que Tarbes a quand même progressé ?
Tout à fait et déjà, si on regarde strictement le nombre de points, on avait une quinzaine de points de plus, ce qui est quand même important. Comme on l’a déjà dit, à 3 matchs de la fin l’année précédente, nous étions inquiets tandis que là, à 3 matchs de la fin, nous rêvions encore donc c’est vrai qu’il y a eu une progression.

Une nouvelle page va s’écrire pour Tarbes puisque Fabien Fortassin est parti entraîner en Pro D2 au VRDR. Vous avez recruté l’un des frères Cabannes pour être son remplaçant, on va donc dire qu’il y a un peu de continuité avec Romain Terrain et de la nouveauté avec Nicolas Cabannes ?
C’est ça. Il faut déjà rendre hommage au travail colossal qu’avait fait Fabien chez nous pendant 3 ans, et encore je peux même dire 4 ans puisqu’il avait pris les espoirs l’année d’avant qu’ils prennent la première. Quand on voit qu’on a l’effectif chez nous composé pour moitié d’espoirs qu’il avait eu avant, je tiens vraiment à lui rendre hommage par rapport au travail effectué, la première année avec Stéphane Ducos et ensuite avec Romain. Il y a la continuité avec Romain qui a fait ses preuves l’année dernière sous l’aile de Fabien et nous avons contacté Nicolas Cabannes, avec qui Romain a joué à Pau quand il était plus jeune, qui est un Landais et surtout que l’on connaissait quand il entraînait Cognac. Ce n’est donc pas un inconnu pour nous.

On peut quand même dire que Fabien Fortassin a laissé un héritage sportif au TPR ?
Il avait déjà laissé un héritage sportif en tant que joueur car, pendant des années, il a tenu ce club du bout du pied en Pro D2 tout en ayant un super état d’esprit qu’il nous a encore communiqué pendant trois ans en tant qu’entraîneur.

Quelle est la feuille de route qui a été fixée au nouveau staff ?
La feuille de route, c’est qu’on soit heureux entre nous et le reste viendra ensuite. Si on est heureux, on travaillera bien et si on travaille bien, on pourra espérer avoir des résultats. Je suis maintenant un vieux président et donner des objectifs est le meilleur moyen pour se planter.

On l’a vu, comme chaque année, Tarbes a été agile sur le marché des transferts en recrutant très malin ?
Très malin, ça, on ne le sait qu’après. Le meilleur recrutement a déjà été de garder une grosse partie de notre effectif et on verra après pendant la saison si les éléments que nous avons pris vont nous apporter quelque chose.

Un regard sur la division car on voit qu’il y a beaucoup d’écuries qui recrutent fort et épais ?
Ça, c’est comme chaque année. Les 2 premières années de Nationale avaient été un peu particulières dans la mesure où c’était des années Covid mais c’était déjà solide l’année dernière et cette année aussi. Quand on regarde plus précisément le recrutement, on s’aperçoit que ça bouge beaucoup en interne de cette Nationale, il y a peu de cadors qui arrivent des divisions du dessus dans ce championnat. Il y a quelques » chômeurs » et quelques étrangers qui n’ont pas le statut JIFF mais autrement, le reste ne bouge quand même pas trop.

En termes de budget, est-ce qu’on va rester dans la stabilité à Tarbes ?
Oui, tout à fait, on vise même 100 000€ de moins pour être prudents donc on va dire 1,7 M sur la SASP et 400 000 sur l’asso. Ca fait un budget d’un peu plus de 2M.

On l’a vu l’année dernière, que ce soit Dax, avec un budget de 2,5 M/ 2,7 M ou vous, avec un budget de 2,2 M, vous avez réussi à faire de belles choses. L’argent ne fait pas tout dans le sport ?
Oui et heureusement, j’ai tout le temps dit que ce n’était pas le chéquier qui plaquait, qui butait ou qui poussait en mêlée, la différence du budget, c’est la profondeur de banc pendant l’hiver. L’année dernière, Dax n’a pas du tout eu de blessé et ils ont pu tenir du fait qu’ils ont eu cette chance de ne pas avoir de blessé, ils font une très belle saison. Nous, l’année dernière, on a fait un très gros début mais Novembre est arrivé avec des blessés et ça a été plus compliqué. Ce sont des vieux clubs historiques, des clubs comme Narbonne ou autres qui connaissent le rugby dont on n’est pas obligé d’avoir de gros moyens pour faire de belles choses.

On a vu en fin de saison et au début de l’intersaison qu’il y avait eu une petite polémique avec l’ancien président de Sarlat qui s’était un peu auto-invité comme possible mécène, investisseur ou autres du Stado Tarbes. Où en est-on de cette situation, quel est le vrai du faux ?
Déjà, ce n’est pas lui qui s’est auto-invité, ce sont des gens de Tarbes qui ne se sont jamais impliqués dans le club qui ont été le chercher alors qu’il n’était pas motivé pour venir. Surtout, il n’avait pas la possibilité financière, vu ses histoires encore en cours à Sarlat, de faire quelque chose. J’ai donc rapidement coupé court à tout.

Du côté de Tarbes, on sait qu’il y a un truc qui compte qui est l’adhésion populaire. Avec les belles prestations que vous avez faites à Trélut la saison passée, est-ce qu’il y a un petit » boum » dans les abonnements ?
Pour l’instant, à début Août, on ne va pas dire que les bureaux sont harcelés pour les abonnements. On va dire qu’ils sont soit à la mer soit en train de faire de la rando à la montagne mais on espère qu’ils vont redescendre prendre des abonnements.

La formation tarbaise est quelque chose d’important. J’imagine que vous allez encore mettre l’accent là-dessus ?
Bien sûr, c’est vraiment un axe sur lequel on s’appuie depuis des années d’autant plus que l’année dernière, la formation a été prolifique puisqu’on a deux internationaux en équipe de France U18 plus des U20 qui étaient passés par chez nous. Malheureusement, on n’arrive pas à les garder au-delà des Crabos, ils partent en espoir, ce qui est aussi normal. On a également les Crabos qui ont été champions de France B donc oui, la formation est importante chez nous et on va surtout continuer à s’appuyer dessus.

Quel sera le mot d’ordre pour cette saison ?
D’être heureux et si nous sommes heureux dans le club, ça transpirera dans les tribunes, dans la ville et partout.

Propos recueillis par Loïc Colombié

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