Le 3/4 aile et arrière du Sporting Club Albigeois nous a accordé une interview pour nous parler de sa blessure au genou (ligaments croisés) et de la façon dont il aborde sa convalescence. L’occasion pour celui qui enchaîne une 6eme saison en jaune et noir de regarder dans le rétro et surtout de se projeter dans l’avenir. L’ex joueur de Montpellier déjà contraint pour la même blessure de laisser ses coéquipiers ferrailler sans lui en playoffs contre Rouen lors la saison 2017-2018 (Fédérale 1 Élite ) , espère vivement pouvoir apporter sa pierre à l’édifice en fin de saison. Rencontre avec un des tauliers du vestiaire Albigeois, espérant refouler les pelouses de Nationale au plus vite, pour participer à la nouvelle aventure que veulent écrire les abeilles tarnaises autour du projet de Mathieu Bonello et Alexandre Albouy.

Pour toi cette saison commence de la pire des manières. En pré-saison, tu as eu une très mauvaise nouvelle. Tu t’es fais une nouvelle rupture des ligaments croisés. Peux-tu nous dire un peu où tu en es et comment s’est passée cette triste nouvelle ?
J’étais blessé lors du premier match amical contre Blagnac à St Girons le 20 août sur un appui tout bêtement. Je me suis rompu le ligament croisé. Bis répétita, on repart pour un tour.
Une blessure que tu as connu. Ça va t’aider un peu pour l’appréhender, pour voir les choses différemment que la dernière fois ?
Oui déjà je ne pars pas sur de l’inconnu. Je sais ce qui m’attend. Je sais toutes les étapes qu’il y a à faire. Après, aider, je ne sais pas. Mais pour le coup je n’ai pas de surprise.

Pour un joueur qui comme toi arrive à la trentaine, ce genre de blessure, ça doit un peu faire gratter la tête ?
Oui c’est sûr. C’est différent d’il y a trois ans. Là maintenant, c’est pénible, il me reste un peu moins de cartouches. Ça n’arrive forcément pas au bon moment, comme toujours.
Après dans ta vie, il t’est arrivé des choses qui te permettent de relativiser sur cette blessure et ce coup du destin …
Il faut de suite relativiser c’est sûr. Voir qu’il y a pire dans la vie. Finalement, un coup dur comme ça permet de réfléchir à autre chose, d’avoir une belle surprise à côté. Dans un malheur, il y a forcément du positif à en tirer.

Quand on est dans ce genre de phase de blessure où l’on essaye de réparer les corps meurtris. Comment ça se passe avec une rupture des ligaments croisés. Quel est le protocole ?
Le protocole est classique. Tu sais que tu en as au mieux pour six mois, sans complication et si la rééducation se passe bien après. Là, il faut prendre le mal en patience, ne pas brûler les étapes car ça ne sert à rien. De toute façon, après quatre mois, je ne reviendrais pas donc ça ne servirait à rien. Je me suis fixé ça comme objectif. Maintenant, il n’y a plus qu’à attendre, être patient et bien bosser.
Maintenant tu vas avoir une position sociale bien particulière dans le groupe, dans le vestiaire mais en même temps les jours de match en hauteur pour avoir un peu plus de champ périphérique ?
Oui, je t’avoue qu’au début, c’est un peu compliqué de se plonger dans le rugby quand tu sais que tu en sors pour un bon moment. C’est assez compliqué. Mais là voilà, je vais être plus présent au stade, avec le groupe. Ces temps-ci, j’étais moins présent avec l’opération. Là, je vais reprendre à plein temps ma rééducation. Je serais à temps plein au stade donc je vais pouvoir être un peu plus présent auprès du groupe et suivre mieux que ça les matchs. Là c’est vrai que c’est assez compliqué.
Sportivement, cette année 2021 ne restera pas dans les annales pour toi. Le covid qui est venu impacté la saison, la défaite face à Bourg-en-Bresse en demi-finale avec ce rêve d’accéder en Pro D2. 2021 ne restera pas une grande cuvée.
Oui non 2021 ne sera pas terrible. Mais on va faire en sorte de 2022 se passe mieux. Ce n’est pas la meilleure des années. C’est comme ça, qu’est-ce que tu veux y faire de toute façon ? C’est le jeu. Tu sais très bien que dans ce sport, tu dois forcément en passer par des blessures. Il y en a qui arrivent à passer entre les gouttes et d’autres comme moi qui ont un peu de malchance et qui y sont un peu plus confrontés.
On dit que souvent dans les bons vins, le meilleur est pour la fin. C’est ce qu’on peut te souhaiter de pire à toi que les dernières années tu ais les plus belles choses qui arrivent, par exemple, remonter un jour en Pro D2 ?
Oui j’espère. C’est sûr que mon objectif restera toujours de remonter le club là où je l’ai connu : en Pro D2. C’est vrai que nous n’y arrivons pas. Ça reste frustrant, râlant. Je sais que ça va être dur encore pour y accéder et de plus en plus dur. Ce championnat est très compliqué. Toutes les équipes s’arment. Ça reste un objectif dans ma tête et j’aimerais tout faire pour que lors de ma reprise je puisse apporter ma pierre à l’édifice, revenir en forme et essayer qu’on fasse quelque chose de bien ensemble.

Un regard sur ce nouveau livre, cette nouvelle histoire qui s’écrit avec Mathieu Bonello. C’est vraiment un nouveau cycle, quelque chose qui a changé au Sporting Club Albigeois. On est passé à autre chose maintenant.
Ah oui tout à fait. On est vraiment sur une autre routine, sur d’autres habitudes et un autre cadre de vie. Tout a changé, avec aussi un autre projet de jeu. C’est vrai qu’il faut s’acclimater, il y a aussi de nouveaux joueurs. Il faut que le temps efface un peu toutes ces nouveautés, que tout se passe au mieux. On a un groupe qui vit bien avec ses entraîneurs. On a appris à se connaître. Le projet de jeu commence à être appris, ça prend du temps. Les résultats sont quand même là. Sur trois matchs, tu en gagnes deux et en plus il y en avait deux à l’extérieur. Je trouve que c’est un bilan assez positif sur ce premier bloc. Après maintenant, il faut que le temps passe et on va voir où ça nous mène mais je suis assez confiant là-dessus.
Après le match contre Massy, on entendait beaucoup de cadres du vestiaire du Sporting Club Albigeois dire, vu que le match n’avait pas été d’une facture exceptionnelle, qu’arriver à gagner en n’étant pas très bon, c’est déjà bon signe en début de saison.
Oui c’est sûr que c’est encourageant. Tu gagnes un match en passant totalement à côté. C’est vrai que c’est assez positif. Tu te dis que si tu es bon, qu’est-ce qui va se passer ? Ça ne peut être que positif, que mieux. C’est sûr qu’il y a beaucoup de choses à voir, à travailler. Tu n’es qu’au début d’une aventure et d’un nouveau cycle. Forcément, ça va prendre du temps. Des repères doivent se mettre en place. Comme j’ai dit, je suis assez confiant là-dessus.

On a l’impression que dans ce championnat de Nationale, toutes les cartes ont été redistribuées. Les forces en présence l’année dernière ne sont pas obligatoirement les forces en présence de cette année ?
Oui c’est sûr. Sur ces trois premières journées, il y a des surprises et il va y en avoir d’autres. Tu verras au fur et à mesure des journées, il y aura forcément d’autres surprises. On savait que cette saison allait être beaucoup plus dure que la saison dernière. Déjà cette année, tu as deux relégués de Pro D2 donc forcément le niveau va augmenter. Cette année, il y aura forcément des relégués aussi. Le championnat est modifié sur les phases de qualification. Ça va être beaucoup plus relevé. D’autant plus, qu’espérons le, le covid sera dernière nous maintenant. Donc tu vas jouer une saison entière.
Dernière question, tu es maintenant un des trentenaires du vestiaire. Derrière, il y a eu pas mal de jeunes nouveaux. Je pense à Marlone Fabre, Enzo Marzocca. Tu as un peu le rôle du grand frère protecteur ?
Non pas vraiment. Ce sont des joueurs très intelligents. Ils sont à même de progresser. Comme je disais, depuis un mois je n’étais pas trop auprès du groupe. Après je n’ai pas de rôle particulier. Ce que j’ai envie de faire, c’est de rejouer au rugby. Pour le moment je ne me concentre que sur moi, sur ma rééducation et mon rétablissement. Ensuite, on verra quand je remettrais les crampons.
Propos recueillis par Loïc Colombié
