#Rugby – Nationale / A.Feltrin (Albi) : «Il va falloir un gros cœur !»

A quelques heures d’aller défier l’US Bressanne, le talon du Sporting Club Albigeois, Arnaud Feltrin, nous a accordé un entretien. Pour l’ancien pensionnaire du centre de formation de l’UBB, Albi va devoir s’attacher à relever un gros combat face à des bressans actuellement invaincus. Conscient d’un déficit de rythme suite aux divers aléas de la préparation et de ce début de championnat, Arnaud Feltrin espère combler cela par un surplus de générosité et une saine agressivité, ingrédients essentiels pour que le SCA puisse exister dans ce match. En clair, « la feltre » sait pertinemment qu’outre la rudesse du climat automnal de l’Ain, les jaunes et noirs vont ce samedi à Verchère appréhender un premier tournant de cette division Nationale.

 

Crédit photo Pierre Bras

 

J’imagine que tu as du te remettre de tes émotions de samedi parce-que, comme tous les joueurs, tu étais dans les starting-blocks, prêt à en découdre avec Bourgoin et dame pluie est venue tout doucher ? 

 

Franchement, je n’avais jamais vu ça. On était prêt à jouer Bourgoin et juste après, il s’est abattu un torrent de pluie donc oui, c’était compliqué parce-que nous étions prêts à jouer. Comme tu le dis, on était dans les starting-blocks et cette douche froide a empêché le match. Ce sont les conditions météo qui ont fait ça. 

 

En plus, double punition, vous vous êtes pris une rasade de physique sur le terrain annexe pendant deux heures ? 

 

Oui mais ce sont des choses qu’il faut faire, c’est important. Malgré le fait que l’on ait pas joué, il fallait quand même rester prêts physiquement parce qu’avec les matches annulés à cause du Covid plus là, la tempête qu’il y a eu sur le Stadium, il faut toujours rester en forme physiquement, nous étions obligés. 

 

Ce début du Sporting est assez compliqué et sinusoïdal, ça joue, ça ne joue pas, un jour, c’est le Covid, un autre, ce sont les intempéries. Le premier et seul match que vous avez pu faire à balles réelles, on ne parle pas de celui d’Aubenas mais de celui de Nice, ça a été difficile, et même pour toi personnellement puisque tu as pris un carton. Vous avez tiré les conclusions et les enseignements de ce match contre Nice ? 

 

Oui, à Nice, nous avions tous l’enthousiasme de jouer. C’était notre premier match, il y a eu beaucoup de déchets et beaucoup d’indiscipline ce qui fait que le match a été haché et pas très plaisant à jouer. On ramène deux points, c’est vraiment bien, on aurait pu espérer un peu plus mais pour un match de reprise, c’est mérité. Il faut que l’on travaille encore dur pour performer, être plus précis et monter en puissance. 

 

Un match nul arraché avec un gros cœur, on connaît l’histoire, vous êtes tous allés chercher ce match nul collectivement. Du cœur, il va en falloir à Bourg-en-Bresse parce-que là, vous n’êtes pas favoris ? 

 

C’est sûr qu’il va falloir un gros cœur ! Il va falloir être très généreux dans le combat et dans l’envie, on n’a pas le droit de se louper dans ces valeurs-là. Quant au match, on sait tous que tous les matches se jouent jusqu’à la 80e minute et il ne faut jamais rien lâcher. A Nice, on n’a rien lâché et à Bourg-en-Bresse, on ne lâchera rien jusqu’au bout donc on va leur proposer un énorme combat et on verra bien le score à la fin du match. 

 

Bourg-en-Bresse risque de proposer beaucoup de volume de jeu et, qui plus est, ils ont un peu plus de rythme. Ils ont fait 5 matches, vous, vous en avez fait 2 en 6 semaines. Le rythme est une donnée indéniable de ce match ? 

 

C’est sûr. Eux ont plus de rythme et nous, comme je l’ai dit, nous avons été coupés par le Covid et les intempéries qu’il y a eu samedi dernier. On sait que c’est une équipe qui joue beaucoup, qui met beaucoup de rythme, qui joue beaucoup debout, beaucoup avec des passes. Donc, à nous de leur proposer aussi beaucoup de rythme et de monter l’engagement au curseur maximal. 

 

On sait aussi qu’à Bourg-en-Bresse, il y a un stade, Verchère, où il y a beaucoup de monde avec un public assez bouillant. Ce genre d’ambiance un peu  » hostile « , c’est quelque chose qui te plaît ? 

 

Moi, j’adore ces ambiances-là, on a joué dans ces ambiances hostiles quand on était en Fédérale 1. A Bourg-en-Bresse, le stade est plein, ils poussent vraiment derrière leur équipe tout au long du match. Moi, ça me plaît, ça me donne encore plus envie d’aller faire quelque chose là-bas, toutes ces ambiances hostiles me plaisent. 

 

On en est déjà à la 3e journée de Nationale. Pour vous, c’est juste le second match mais on a vu qu’il y avait des scores très serrés et des surprises; Qu’est-ce que tu en penses ? Est-ce qu’on peut tirer un premier regard sur cette Nationale au bout de deux journées ? 

 

C’est vrai que je suis étonné par les scores. Je savais que cette Nationale allait être d’un niveau élevé, je constate que tous les scores sont serrés et qu’en fait, c’est une poule homogène en ce début de saison. On sait que toutes les équipes sont équipées et costauds, qu’elles jouent toutes beaucoup au rugby. Cette poule est vraiment très, très élevée donc, à nous de prendre tous les matches sérieusement et de se préparer pour faire de gros matches partout. 

 

Parlons un peu de toi. Tu évoquais la première année en Fédérale 1 Elite, tu étais encore un peu un  » jeune poulain « , à l’image d’Arthur Castant actuellement. Tu as passé trois saisons plus la 4e qui débute, comment tu appréhendes ton rôle dans le vestiaire ? Est-ce que tu y prends un peu plus de place comme on dit dans le jargon ? 

 

Il est sûr qu’avec les années que j’ai fait à Albi, oui, quand nous étions en Fédérale 1 Elite, j’étais un jeune poulain. Je débutais tout juste, j’avais déjà fait une année de Pro D2 mais ça n’était pas pareil. Les deux talonneurs, Romain Casals et Romain Hollet, m’avaient un peu pris sous leurs ailes, m’ont aidé à me surpasser et à me montrer un peu plus. Il est certain que, plus les années passent, plus je prends de l’expérience et ces expériences en Fédérale 1 et en Fédérale 1 Elite m’apportent beaucoup à mon poste pour l’agressivité et pas mal de choses. Donc oui, je dirai que je prends plus d’expérience, je commence à être plus mature et maintenant, il faut que je fasse de bons choix et que je sois aussi plus précis dans les matches. 

 

Quand tous, vous parlez de Romain Casals, on a vraiment l’impression qu’il avait un rôle de grand frère pour le groupe ? 

 

Romain était un grand frère parce-que, rien que par son aura, il était là, il imposait. Ca s’est super bien passé, il m’a toujours donné des conseils pour que je m’améliore ou que je fasse les choses différemment pour m’améliorer individuellement et apporter quelque chose au collectif. 

 

Depuis trois ans, ce groupe a un ADN commun de 80%, les joueurs sont tous quasiment restés. Tu le sens mûrir ? Est-ce que, par exemple, la réaction que vous avez eue à Nice est une forme de maturité, une preuve que ce groupe est en train de progresser et d’arriver au bon moment ? 

 

Oui, le groupe mûrit parce-que nous avons vécu plein de péripéties et plein de choses qui  nous ont fait nous serrer. Donc, oui, il mûrit mais des matches où il a fallu ferrailler jusqu’au bout, on en a fait même en Fédérale 1, comme à Mauléon. Il est sûr que tout ce qui s’est passé les années auparavant nous a permis de nous resserrer et on le ressent de plus en plus, le groupe s’entend hyper bien et oui, comme tu le dis, il mûrit. 

 

On va parler plus précisément de toi. Il y a eu une vie et un parcours avant Albi, éclaire un peu les lecteurs et les supporters qui ne te connaissent pas particulièrement

 

Avant d’arriver à Albi, j’étais à Bordeaux où j’ai fait toutes mes années jeunes. Je suis passé par cadet, junior et espoirs où j’ai fini champion de France avec les espoirs. Suite à cette année-là, Clément Meynadier m’a un peu pris sous son aile et m’a proposé de partir à Albi. Il en a parlé à Julien Guiard qui était le directeur du centre de formation avant et qui m’a fait venir à Albi. Je suis parti direct pour prendre du temps de jeu et pouvoir m’aguerrir en Pro D2. 

 

Tu es en train de nous dire que Clément Meynadier est un super VRP du Sporting Club Albigeois ? 

 

Oui, c’est ça (rires). 

 

Clément Meynadier est aussi un grand frère pour toi, un exemple. C’est quelqu’un qui t’a inspiré ? 

 

Je l’ai vraiment connu lors de ma dernière année espoir parce qu’il intervenait un peu plus avec les jeunes espoirs bordelais. Moi, je suis un peu allé le voir au culot pour lui demander de me faire des cours de lancer et tout ce qui était précieux à mon poste. Il a accepté avec plaisir, après, nous avons travaillé ensemble, il m’a aidé à m’améliorer pour les touches et les mêlées. On s’est très, très bien entendu, il me faisait mes analyses vidéos et on garde toujours contact. 

 

Pour revenir sur le présent, parce qu’aujourd’hui, il y a match, il y a pelouse et c’est à Bourg-en-Bresse. Quel est ton état d’esprit et l’état d’esprit collectif pour aller défier cette belle équipe, cette armada de l’USBPA ? 

 

L’état d’esprit, c’est que l’on va vraiment proposer un gros, gros combat. C’est une équipe qui joue donc, il va falloir que nous soyons présents, être costauds défensivement, très, très précis parce-que les matches extérieurs se jouent énormément sur la précision et être disciplinés. Après, à nous aussi de ne pas rougir face à eux, de proposer notre jeu et on verra bien le score à la fin. 

 

Et n’oublie pas ta doudoune parce-que ça risque de piquer sur le terrain mais aussi avec les températures dehors et les 4° annoncés

 

Oui, j’ai vu la météo et que ça baissait un peu plus (rires). Oui, ça va piquer. 

Propos recueillis par Loïc Colombié

https://hearthis.at/radio.albiges/magsport-25-septembre-2020/

Retrouvez l’intégralité de l’itw d’Arnaud Feltrin lors de l’émission « Le #MagSport – RadioAlbiges  » du 25 septembre 2020.

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